Dépendance sexuelle

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Bonjour,‎

La première fois que je me suis masturbé, je devais avoir 14 ans, j’étais seul dans mon lit et je ‎pensais a des images que j'avais vu plus tôt à la télé...‎
Certes, Je m’étais déjà masturbé, mais cette fois-ci, je ressentais pour la première fois ce désir ‎foudroyant de l'orgasme. Pas encore complet, mais déjà tellement charmeur...‎

Je m'appelle Abdel , j'ai 24 ans...Et déjà 10 ans de masturbation derrière moi. Je ne sais pas ‎depuis quand je peux affirmer que je suis compulsif, mais cela doit dater du lycée...‎

Je suis musulman, pratiquant. J’ai longtemps cru que si je me masturbais, c'était uniquement car ‎je voulais resté vierge avant le mariage. Et, lorsque j'ai commencé à faire des recherches sur le ‎phénomène de porno-dépendance et de masturbation compulsive, je fus très surpris d'apprendre ‎que non, cette addiction touche également des gens qui se sont épanoui dans une sexualité hors ‎mariage...‎

Je suis un peu "vieux jeu", je le concède , mais faut de tout pour faire un monde... Smile

Depuis 5 ou 6 ans, la compulsion me bouffe la vie, Elle a affecté aussi bien ma vie morale, que ‎sociale. Ainsi, Mon témoignage rejoint ceux des autres:‎

‎-Perte de temps faramineuse.‎
‎-Fatigue, manque de sommeil.‎
‎-Comportement désagréable avec les proches (çà s'améliore).‎
‎-Echec dans les études.‎
‎-Impossibilité de se concentrer.‎
‎-sentiment de saleté
‎-Future précocité?‎

Etc. etc...‎

Je suis malade, j'en ai pris conscience il y a 4 ou 5 ans. Difficilement, j'ai envisagé la solution du ‎sevrage.‎

La première fois que j'ai réussi à tenir un peu plus que quelques jours, c'était en 2004, suite au ‎mois de jeûne du Ramadan (http://fr.wikipedia.org/wiki/Ramadan). Ce mois est propice à l'arrêt ‎de cette compulsion car la libido diminue considérablement lorsqu'on ne mange pas. Et j'ai tenu ‎tout le mois, puis j'ai tenu un deuxième mois, je m'aidais en continuant de jeûner de temps en ‎temps. Et ce qui devait arriver arriva... Un soir, seul devant la télé, une scène un peu plus chaude ‎que les autres dans un téléfilm bidon m'a fait replonger... Au départ, j'ai vraiment cru que ce ‎serait juste une fois, juste une...Mais non, c’était faux, je me suis menti, mon égo m'a jouer le ‎plus mauvais des tours. J'étais donc reparti pour un comportement compulsif dévastateur.‎

Par la suite j'ai essayé a plusieurs reprises d'arrêter mais sans dépasser la quinzaine de jours.‎

Nous voici en juillet 2008, suite à une rupture affective, je cesse toute compulsion, comme par ‎magie, sans lutter, sans souffrir, la dépendance est morte et enterrée...Cela dure un mois, et un ‎soir devant mon ordinateur , c'est reparti...La encore, je me dit , c'est pas grave demain tu ‎reprends ton sevrage, surtout qu'il a été facile à suivre pendant un mois...Mais une fois de plus, ce ‎P***** d'égo m'a roulé dans la farine...‎


Il y a un mois, j'ai tester le R.I.P sur la partie WIKI du site...Je dois dire que ce programme m'a ‎fait du bien, j'ai vraiment cru avoir trouvé la solution à mon problème mais dès que j'ai eû fini les ‎exercices, j'ai eu un sentiment de vide, je me suis senti livré à moi même sans suivi. Malgré ‎tout, j'ai tenu une quinzaine de jours avant de rechuter. Ces exercices de PNL semblent vraiment ‎efficaces malgré tout. Pouvez-vous me conseiller d'autres lectures sur ce thème? d'autres ‎exercices? Car j'ai l'impression qu'il n'est pas utile de reprendre ce programme car "c'est du déjà ‎vu", qu'en pensez vous?‎

J'avais déjà raconté mon problème à un Mufti sur internet (http://fr.wikipedia.org/wiki/Mufti), il ‎m'avait lui aussi conseiller de ne pas culpabiliser à outrance sur mon comportement maladif tout ‎en sachant qu'il fallait essayer d'en sortir...‎
Je me sens plus masturbateur compulsif que porno-dépendant, je n'ai pas internet chez moi, ‎évidemment ça m'arrive d'y avoir accès, chez mes parents ou ailleurs et c'est vrai que j'ai ‎tendance à en "profiter" de la moins bonne manière...Mais ce sont avant tout les fantasmes qui ‎alimentent ma compulsion. Est ce que cela change quelque chose?‎

Voila mon histoire, Aujourd'hui, je me joins à vous, j'espère obtenir des "repentis" quelques ‎conseils, des avis, des critiques etc. etc...‎

Je vais essayer aussi de reprendre le sevrage, mais je n'ai pas envie de vous dire solennellement ‎que c'est "AUJOURD'HUI" que tout va changer. Et je ne vais non plus compter les jours. ‎

Merci de m'avoir lu. Par ailleurs je souhaite remercier du fond du cœur les "anciens" pour leurs ‎présences sur ce forum et l'aide qu'ils apportent aux "nouveaux". En effet, je viens vous lire ‎depuis quelques temps mais je n'avais pas encore osé vous raconter mon histoire...Maintenant ‎vous savez tout...‎

Ciao ‎
Bienvenue cp-83.

Tu as bien fait de faire ton "coming-out" de dépendant et de venir partager ton expérience. :lol:

Sérieusement : j'ai beaucoup utilisé le porno, mais c'était sur la base d'une forte dépendance à la masturbation, ancrée en mois depuis très jeune. J'attribue ma rechute lors de mon premier sevrage au fait que je n'avais pas décidé que la masturbation faisait partie des comportements à éviter pour ne pas alimenter ma dépendance sexuelle. J'ai mis un an à vraiment raccrocher au sevrage que je tiens aujourd'hui depuis 4 mois.
J'essaye, un jour à la fois, de ne pas me masturber. J'y vais tranquillement. Aujourd'hui, les envies et les obsessions se détachent de plus en plus au fur et à mesure que j'accumule des 24 heures.

Au réveil, par exemple, l'érection matinale (qui au départ, n'a rien de directement sexuel ais-je appris. C'est un mécanisme qui permet de se retenir d'uriner m'a dit un toubib) me tente (ce matin, par exemple, j'avais envie de me masturber, car je me suis réveillé avec des idées pas sobres du tout en tête), mais je fais en sorte de ne pas rester au lit, et de faire autre chose. En gros, l'idée est de remplacer l'obsession par une activité qui la fait sortir de la tête. C'est possible, pour ce qui me concerne

Bon courage à toi !
Bienvenu Abdel,

Effectivement, même le fait d'avoir eu, ou d'avoir une vie sexuelle, ne garantis pas toujours d'être sauvé de la dépendance. Bien que ça puisse être une occasion de diriger son énergie sexuelle de façon plus saine et mature, ce n'est pas le sésame magique qui m'a sauvé, par exemple. C'est vraiment un problème intérieur profond, selon moi, qui peut affecter des gens de toutes moralités et de n'importe quel mode de vie (célibataire, en couple etc). Le point commun entre nous, reste cette tendance à se replier sur une habitude régressive.

Si tu recherches des idées d'ouvrages utiles, j'en ai fais une liste ici :

LIEN BRISÉ

En particulier, l'ouvrage de Jacques Ferber devrait te plaire. Il m'apporte beaucoup.

Bien à toi :-)
Merci pour vos conseils, c'est un plaisir de vous lire, de se sentir compris.

Je vais essayer d'y aller au jour le jour sans focaliser sur le sevrage car lutter comstemment n'est pas une attitude normale.

Concernant les fantasmes, J'ai lu sur le forum d'Orroz une idée intéressante , il s'agit de chasser les images salaces qui nous "hantent" par d'autres comme la mort, le feu etc ...

Merci encore. :-)
J'avais déja parlé d'une technique tibétaine (utilisée par les lama) qui consiste à imaginer comment seront les femmes (celles qui nous hantent) dans 50 ans. L'image de cadavre ou de vieilles femmes décharnées est un bon tue-désir.

Seulement je déconseil fortement ce genre de technique, qui peuvent donner des réflexes morbides et perturber l'esprit, avec le temps. Surtout si tu comptes partager ton amour avec une femme que tu aimeras, le fait de trop t'habituer à ce type de visualisation pourrait te faire du mal dans ta future relation. Je laisse ça aux religieux orientaux les mieux encadrés et à ceux qui font de la chasteté une existence.

L'idéal c'est de méditer sur nos fantasmes, et de les regarder d'un oeil détaché. Il faut prendre conscience que ce ne sont que des images, et qu'il nous appartient de ne pas plonger dedans. C'est une question de conscience et de recul, je pense. La compréhension et la façon de regarder les choses, ce sont les méthodes les plus profondes et saines de ne plus se laisser hypnotiser.

Par exemple, tu peux commencer à t'asseoir tranquillement et t'amuser à observer tes pensées. Laisse les venir, et laisse les passer, comme des films à la télé.

Essaye de prendre conscience des pensées qui passent, sans t'y attacher, sans les retenir, sans y réfléchir. (avec le temps, tu constaterais, en gros : un chien...un chat....le voisin...mes factures...une femme nue...ma voiture....le voisin...etc).

Ce qui compte c'est d'observer ce qui passe, et si tu penses à ta voisine, ne pas saisir l'image pour dévelloper, du genre "j'aime son sourire, ça me rappelle que sa famille est sympas...parlant de famille, comment va mon frère etc.

Ne t'attache pas, ce ne sont que des pensées. Au début tu en recevras une cascade, tu prendras conscience du manque de conscience et de controle que nous avons vis à vis du mental. Petit à petit, ça se calme, tu as un regard que j'appelle conscient.

Avec le temps, à raison 5 à 10 min de temps en temps, tu vas gagner le reflexe d'avoir un certain recul sur toutes tes pensées, ainsi que tes fantasmes. C'est un bon début pour comprendre que ce qui pousse les fantasmes à revenir, et ce qui leur donne de la force, c'est qu'on plonge dedans et qu'on les nourrit. Pourquoi ? Parce que nous n'avons pas conscience.

Plus tu saisis une pensée et la retourne dans tous les sens, plus elle engraisse et revient souvent. Si tu veux l'atomiser, tu ne fais que te fermer à une chose à laquelle tu es toujours attaché. Il faut qu'elle perdre son lien avec toi, et pour ça il faut l'accepter et la laisser filer.

Le fantasme ou le désir ne sont pas des choses mauvaises, mais ce qui est mauvais c'est notre façon de les voir et d'en avoir conscience. Si tu as du recul, le fantasme n'est plus qu'une image qui passera de moins en moins, à mesure que tu n'y vois qu'une simple image désirant te faire réagir.

Lutte contre tes fantasmes, et tu les renforces, car tu les reffoules. Mais laisse passer et couler sur toi, et il reviendront de moins en moins, car n'auront plus de prise.

Si tu tiens à utiliser des images, tu devrais plutot visualiser des choses spirituelles et agréables, pour remplacer les fantasmes, c'est déja plus sain et ça donnera quelques bons reflexes mentaux qui contrebalancent les autres, bien que c'est moins efficace que l'observation détachée consciente.

A++
Bonjour,


Citation :Si tu tiens à utiliser des images, tu devrais plutot visualiser des choses spirituelles et agréables, pour remplacer les fantasmes, c'est déja plus sain et ça donnera quelques bons reflexes mentaux qui contrebalancent les autres, bien que c'est moins efficace que l'observation détachée consciente.

Très bonne idée, je la reprends à mon compte.

A+
Bonjour,

Ca fait quelques jours ( je me suis promis de na pas compter) que je ne me suis pas masturbé...Jusqu'ici tout va bien. Dès que j'en ai la possibilité, je lis ce forum et celui d'Orroz, ça me fait peur de lire tous ces témoignages de rechute. Je sens que l'équilibre est encore loin.J'ai de moins en moins d'images sexuelles qui me viennent à l'esprit. Mais j'ai très peur de mes fantasmes, j'ai des envies furtives,qui viennent me chatouiller une fraction de secondes avant de s'en aller. C'est assez bizarre.

J'évite aussi de regarder les jolies filles dans la rue.Mais çela reste un effort difficile. Je sens qu'il ne faut pas que je regarde car comme je le disais dans mon premier post; ma masturbation compulsive a beaucoup eu comme support la pensée et l' imagination.Et souvent, le soir, seul dans mon lit, je me repassais le film de la journée avec sa liste de jolies filles matées...J'en choisissais une et je créais un scénario dans ma tête...Scénario qui finissait inévitablement par une scène coquine...Et des remords une fois, mes draps salis... :-(
Salut cp-83,

Comme toi à une période de mon sevrage j'ai énormément souffert des filles que je croisais dans la rue et je rasais les murs en regardant par terre… Il n'y a pas de honte à fuir devant la tentation, au contraire je trouve que c'est plus courageux de battre en retraite pour se préserver plutôt que de se laisser happer par le chant des sirènes.

Sois rassuré, c'est l'affaire de quelques jours encore (quelques semaines si tu es encore fortement "imprégné"), tu retrouveras vite la paix intérieure. Tu n'en es pas à ton coup d'essai, alors courage et patience, le temps fera le reste.

:-)
Bonjour,

Hier, cela faisait une dizaine de jours que je n'étais pas revenu sur le forum car je n'ai pas internet chez moi. Du coup, j'y ai passé une bonne partie de l'après midi et de la soirée.

J'ai lu beaucoup de témoignages que je n'avais pas encore lu. Et, si j'ai trouver de l'espoir dans certains, d'autres m'ont carrément provoqué une crise d'angoisse. Pourtant, j'étais dans un état de contrôle de moi satisfaisant, je n'avais pas peur de rechuter dans l'instant.

Par contre, j'ai eu l'impression que tout ne tient qu'à un fil et que si "c'est pas aujourd'hui", ce sera demain, après demain ou dans un mois ou dans deux mois...Je vous assure c'est déprimant de voir des sexoliques replonger après plusieurs mois d'abstinence...


Pour être un peu plus positif, j'ai commencé à chercher quel était l'origine de ma compulsion, qu'est ce que je fuis? Je suis en train de prendre conscience de çela. Le fil de discussion de déclick m'a permis d'y voir plus clair et de saisir l'importance de cette recherche, cette quête de soi.


Finalement, je crois donc avoir mis la main sur mon véritable problème, je n'arrive pas à assumer qui je suis...Je ne suis pas capable d'assumer mes choix aux yeux des gens autours de moi, je ne parle pas des proches, et encore ça dépend, je parles des autres, les connaissances, les collègues de travail etc...

Prenons un exemple: je crois très fort au Mariage avec un grand M! Mais pas plus tard qu'avant hier; lors d'une discussion avec des collègues qui critiquait violemment l'institution du mariage, je me suis réfugié dans le silence. Je n'ai pas eu le courage de leur dire tout le bien que j'en pensais...

Je crois que c'est cette attitude qui a fait que je me suis renfermé sur moi même. Je me rends compte aussi que très souvent, je m'imagine des débats dans ma tête, je m'imagine contredire mes interlocuteurs et assumer pleinement mes choix. Mais je ne l'ai jamais fait dans la réalité...

Voila, je crois avoir trouver ma faille ( Sans psy, chu balaise :lol: ) à moi de travailler dessus...

J'éspère ne pas vous avoir trop souler avec mes histoires.Merci de m' avoir lu...





Jusqu'ici tout va bien...

CP-83
C'est très juste ce que tu dis là, CP-83 (vindiou le pseudo futuriste ! :lol: ).
Moi aussi, j'ai du mal à assumer des désaccords avec les autres. C'est le manquie de confiance en soi, et une dépendance au regard des autres. Je survalorise ce que peuvent penser les autres, et à l'inverse je me dévalorise. La peur de ne pas être aimé, sans doute. Il y a donc tout un travail à faire pour regagner de la confiance en soi, et surtout pour parvenir à se dire que ce n'est pas un drame si l'on n'est pas d'accord avec quelqu'un.
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