Dépendance sexuelle

Version complète : Suis je encore malade ?
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Bonjour à tous,

J'ai donné pas mal de conseils ces derniers temps, mais je n'ai pas donné de nouvelles de mes progrès ou reculs.
J'arrive à me retenir trois à dix jours, et finalement je finis par me masturber deux ou trois fois de suite (parfois sans porno ou images) avant de reprendre pour quelques jours de sevrage.

Le fait d'écrire sur ce forum me donne pourtant de plus en plus l'impression de ne pas être trop dépendant.
Je constate en écrivant et en regardant les problèmes des autres que j'en sais plus que je ne croyais, et que j'arrive quand même à tenir plusieurs jours sans compulser.

Est-ce que finalement ce ne serait pas la déprime qui me rend dépendant, plutôt que la dépendance qui me rend déprimé ? Quand je me sens mieux et de bonne humeur, je résiste mieux à mes compulsions.
Ce que je vais dire vas avoir l'air ridiculement évident (peut être), mais finalement ne devrais je pas me soucier de vivre heureux pour me libérer, que de me libérer pour vivre heureux ?
Pour un autre je peux répondre plus facilement que pour moi même, mais c'est sans doute normal d'être moins lucide à son propre sujet que pour celui des autres.

Je suis célibataire et pas très épanoui professionnellement, alors est ce vraiment une maladie que de me masturber frénétiquement de temps en temps ?
Je me souviens que les périodes ou j'ai eu un emploi ou des relations agréables j'étais moins accro à la pornographie. Avec les femmes, ma dépendance ne disparait pas totalement, mais elle est absente au début des relations, au moment ou nous sommes transportés par l'amour... Puis ça revient avec le temps et la dégradation des relations.

A chaque fois que je conseil quelqu'un ici, ou que je vous partage mes progrès, j'ai le sentiment d'avoir plus de recul sur mon problème, et de réussir à convertir mon énergie de façon plus raffinée, au travers de l'écriture.

Vous l'aurez compris, je ne suis pas libéré de la compulsion, mais pourtant je me sens de plus en plus libéré intérieurement, mon problème me semble moins lourd bien qu'encore présent.

A très bientôt !
Bonjour dragonier,

C'est une bonne nouvelle que de te sentir mieux, plus libre. Et ton auto-analyse est tout à fait pertinente concernant le lien entre contraintes (stress, travail, copine, etc.) et compulsion.

Citation :Ce que je vais dire vas avoir l'air ridiculement évident (peut être), mais finalement ne devrais je pas me soucier de vivre heureux pour me libérer, que de me libérer pour vivre heureux ?
Cette question n'est ni évidente ni ridicule. Qu'entends-tu exactement par "vivre heureux pour te libérer" ? Je crois que c'est justement la libération du porno qui nous rendra heureux. La compulsion apporte peut-être une forme de bonheur, très éphémère non ? Cela ne nous conduit absolument pas à la liberté mais à la culpabilité et à la honte. Il nous reste une liberté, celle de dire stop, je veux que ça change et je vais m'en donner les moyens.

Citation :Est-ce que finalement ce ne serait pas la déprime qui me rend dépendant, plutôt que la dépendance qui me rend déprimé ?
Je crois là encore que c'est la dépendance qui rend dépressif (en général les dépressifs ne sont pas des sexoliques, en revanche on traverse tous des passages de déprime du fait de notre pornodépendance). Et c'est évidemment un cercle vicieux. L'un entretient l'autre. Il y a aussi des dépendants qui ne dépriment pas, statut que je n'envie absolument pas puisqu'il s'agit du déni, hors de toute prise de conscience de son état de dépendance...

Finalement je crois que la seule issue est l'aveu, pour soulager sa conscience, et puis la thérapie pour recouvrer une vie plus saine, tendre vers la liberté tout simplement (car je ne considère pas une consommation effénée de porno comme étant la norme).

Citation :Suis-je encore malade ?
Personne ne peut répondre à ta place. Si tu souffres te ta consommation de pornographie alors oui, mais si tu n'en souffres absolument plus alors toi seul peut en juger. En allant plus loin je dirais "Est-il normal de consommer de la pornographie ?". On sait tous que non...

Reste vigilent, quelque soit ton chemin. :-)

Polo
Salut Polo,

En fait je reste persuadé que nous ne sommes pas dépendant pour rien, et que la source se situe dans un problème psychologique. Nous ne venons pas au monde sexolique, alcoolique ou fumeur, et pour moi il existe toujours des raisons.

J'en conviens, tous les dépressifs ne sont pas sexoliques. Par contre je pense que tous les sexoliques finissent dépressifs/déprimés, parce que dés le départ ils portent en eux une déformation affective, une faille intérieure.

La compulsion est une conséquence, mais pas la source du problème réel. Si la compulsion entraine bien une déprime et des souffrances, elle est la parce que dés le départ il existe une forme de blessure affective.

Pour mes questions, je sais en effet que je suis le seul à pouvoir vraiment y répondre, mais ça me fait du bien de les poser ici, un peu comme pour me remettre les idées en place.

Merci pour ta réponse et à bientôt
Salut dragonier,

Oh que oui ça fait du bien d'écrire ici, il y a parfois des évidences qui nous échappent, le simple fait de venir écrire et lire ici nous permet de remettre de l'ordre dans nos esprits, avoir une vue globale et trouver les clés pour avancer.

Je suis d'accord avec toi, si nous en sommes arrivés là ce n'est cerainement pas uniquement lié à une exposition au porno (sans quoi tout le monde deviendrait sexolique de nos jours, il y a de quoi s'inquiéter). Et oui, il y a des raisons à l'origine de ce mal, sur lesquelles il faut mettre des mots pour enrayer les mécanismes. Problèmes familiaux, timidité avec les filles, etc.

Quelles raisons ? Là à chacun sa route pour trouver ses origines. Le forum nous apporte beaucoup, on y trouve des récits similaires à son histoire personnelle et des remèdes, mais toi seul peut menonter aux sources de ta compulsion.

Alors à la question initiale "suis-je encore malade" (puisque c'était le titre du post), soyons prudents. La guérison spontannée tient du miracle, il faut rester vigilent pour ne pas basculer sous le poides de la bête en nous. Et la bête est fourbe, tous les moyens sont bons, à commencer par nous faire croire que ça va mieux, que finalement c'est normal, que ce n'est pas si gênant que ça. J'ai vu paseer et repartir des dépendants qui tenaient ce discours.

Bonne route dragonier, tu es sur le bon chemin. Continue ainsi, un jour à la fois.

Polo
Oui c'est vrai la guérison est progressive, et d'ailleurs maintenant, avec le recul, je ne me sent toujours pas soigné.
Par contre je me sent toujours mieux, car la compulsion me touche déja moins qu'avant, et sans pour autant être en sevrage continu, je constate que mes rechutes sont de plus en plus bréves et espacés.

Parfois je commence une rechute et cesse d'un seul coup : je me rend compte que ce n'est pas un plaisir, et j'arrive à me voir avec du recul.

Merci pour tes encouragements Polo, et merci aux autres aussi. :-)
Moi j'aime bien l'expression "en rétablissement". Elle évite de rester scotché sur les pratiques passées, sur la seule vision du malade. Elle n'est pas définitive et évite de devoir trancher : guéri ou encore malade.
Elle est positive, car me situe comme étant en progression, dans une dynamique de rélèvement.
Oui ! Tout à fait d'accord Bruno, c'est plus positif et je crois que je vais aussi adopter l'expression :-)
Récemment j'ai vu un documentaire sur la physique quantique. L'application psychologique est la suivante, la réalité n'est pas quelque chose de solide. C'est une juxtaposition de possibilités dont nous choisissons l'une d'entre elle simplement par le fait de notre observation.

Riche d'une offre infinie de possibilités nous choisissons toujours les mêmes !

Et pourquoi ? Rien ne nous y oblige. Il suffit de changer son regard pour choisir d'autres possibles (et plus celle de l'addiction ou de la difficulté de s'en sortir). Donc de modifier notre réalité. Ce n'est pas moi qui le dis mais de grands physiciens. :lol:

C'est déjà bien de pouvoir choisir "en rétablissement" à la place de "malade". ;-)

Ayons donc le regard créatif ! Idea
Salut yop1234.

Et je dirais que c'est déja bien de pouvoir simplement choisir.

Il existe une raison qui fait qu'on reviens aux mêmes possibilités, et cette raison c'est le conditionnement du corps et de l'esprit (du mental si tu préféres).

Si nous ne réalisons pas de miracle dans un monde qui n'est pas réellement solide, c'est parce que les plus petits atomes de notre corps ont une foi profonde envers la solidité du monde.

Prendre conscience que nous ne sommes pas obligés de répéter les mêmes choses, c'est un peu ce que nous faisons tous ici en luttant contre une masse d'habitude précieusement entretenue pendant des années.

Que ces habitudes soient aussi inutiles que de vouer un culte à un faux dieu, ne veut malheureusement pas dire qu'il sera simple de les chasser.
Les faux dieux finissent par devenir de vrais démons.

Une portion de conscience qui nous sauve pour une journée, ne suffit pas pour détruire définitivement mille portions d'inconsciences qui se sont engraissés pendant dix mille journée, sur notre compte.

Il suffit d'un instant de faiblesse de la lucidité, d'une défaillance de notre nouvelle façon toute jeune de regarder, et l'adversaire revient. Nous connaissons l'illusion qu'il représente, mais rien à faire, quelque chose en nous y croit, un peu comme ces films d'horreurs qui nous font encore sursauter, alors que ce n'est pas la réalité.

D'ou le fait que la route soit longue...

Et pour ceux à qui elle ne semble pas longue, c'est parce qu'ils ignorent eux même à quel point la somme de travail qu'ils ont faite était grande.

Regarder autrement, il faut le faire souvent et longtemps, et peut être bien que la, le miracle arrive enfin ;-)

Amicalement.
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