Dépendance sexuelle

Version complète : 12 Février 2008.
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Un lendemain de rechute, Orroz m'avait suggéré de méditer sur une phrase trouvée dans “Le Nuage De L’inconnaissance” :
Ce n’est point ce que tu es ni ce que tu as été, que Dieu regarde avec ses yeux de miséricorde, mais ce que tu as le désir d’être.
Aux AA, on appelle ça la bonne volonté.
Dit comme ça, ça fait un peu cucul, mais ça ouvre plus de portes que le forcing.
Bonjour à tous !

Je reviens ici après un agréable week-end passé chez ma soeur et son ami.
Ce qui est surtout extraordinaire, c'est que j'ai réussi à tirer du positif de cette histoire. J'ai pris du plaisir à être en sa compagnie, à me remémorer avec elle des bons souvenirs d'enfance.

Depuis que je participe aux réunions DASA, je bloque sur plusieurs étapes du programme.
J'ai reconnu mon impuissance face à mes émotions et à la dépendance après m'être bien gammellé il y a plusieurs jours.
Mais j'ai reconnu également le pouvoir que je peux avoir sur le présent.
La lecture de Mantak Chia m'aide énormement. Je cherchais une voie d'entrée dans la spiritualité et les "grandes religions" ne me convenaient pas. Je pense avoir trouvé ma Voie dans le Taoïsme (bien que je ne suis pas fermé aux enseignements des autres pratiques religieuses).
Penser le Tao m'aide à être plus positif et à apaiser mon égo.
Je ne précipite rien et j'essaie de tirer quelque chose de positif de chaque journée. Du repos, de la connaissance, du bien-être, de la "productivité" au sens positif et non générique du terme.
Par exemple, j'apprécie particulièrement d'écrire sur le forum, mon chat allongé sur les cuisses avec le soleil qui illumine la pièce et le ciel bleu qui me rappelle la mer.
Je me sens plutôt calme.

Je pense, après ce WE chez ma soeur où j'ai enfin retrouvé une relation fraternelle avec elle, une complicité longtemps perdue (même si rien n'est parfait, mais il paraît que le mieux est l'ennemi du bien, laissons donc le temps et une bonne conscience faire les choses), de l'amour, quoi. Alors que je pouvais dire avant que ma soeur était une inconnue pour moi, je peux dire aujourd'hui que j'aime ma soeur, et ça fait du bien.
Voilà, un petit progrès de plus qui fait que je me sens plus en paix avec moi-même.
Un jour à la fois.

Bon courage à tous, bonne journée.
Indo, qui se laisse dériver avec délices sur une mer d'huile ( tout en guettant tout de même les dents de la mer qui surgissent parfois sans crier gare ).

8 jours d'abstinence presque sans s'en rendre compte.


Un psy que j'ai rencontré il y a une semaine et que je vais sans doute revoir m'a dit que si la dépendance était "résistante", c'est qu'elle avait plongé ses racines dans des noyaux émotionnels, des souvenirs, des habitudes, des symboles qui tous auraient un effet stimulant, déclenchant les pulsions. C'est une analyse systémique.
Disons qu'en allant chez ma soeur, je me suis enlevé une épine du pieds et qu'aujourd'hui je sens la différence.

Pour un sevrage solide et une vie heureuse, tous à vos pinces à épiler, nettoyons nous les pieds afin de ne plus souffrir à chaque pas que nous faisons !
C'est le Kung Fu de la Plante des Pieds ! :lol:
Rechute hier soir, et à l'instant.
Après une douzaine de jours d'abstinence.

Pourquoi ? Manque de vigilance d'une manière générale. Et puis un gros coup de moue venu de l'intérieur, de je-ne-sais-pas-où.

Je crois avoir découvert un sacré bémol cette semaine.
D'habitude, lorsque je vais à la réunion DASA et que je me présente, je dis "bonjour, je m'appelle ********, je suis dépendant sexuel". Et je ne dis pas le "et affectif". Parce que je ne voyais pas où était la dépendance affective dans ma vie.

Or, pendant cette douzaine de sevrage, je crois que j'ai eu le temps de m'en rendre compte.
Le psy que j'ai vu m'a dit "pourquoi vous ne cherchez pas quelqu'un" car je suis célibataire. Pour lui, avoir une compagnie féminine permet de mieux faire la différence entre le réel et la fiction des fantasmes et du porno. Je saurai quoi lui répondre la prochaine fois.

Comme je suis abstinent, je suis bien plus alerte aux choses qui m'entoure. Notamment aux filles. Alors c'est vrai que je ne les regarde plus dans le dos, je regarde leurs yeux, leurs visages, leurs mains, leurs chevilles, tout ce qui me plaît chez une fille.
Et me vient une réflexion : "pourquoi est-ce que je tombe amoureux de la moindre inconnue qui m'accorde un regard ?"
C'est un peu comme une cruelle envie d'être remarqué et apprécié, alors que je suis quelqu'un de discret, de réfléchis.

Me reviennent d'autres souvenirs : une nana, que j'avais dragué bien comme il faut juste après avoir cassé avec mon ex il y a bientôt 10 mois, que j'aurais juste voulu "avoir". Cette nana que j'ai croisé il y a quelques jours en sortant du train, à qui j'ai dit "appelle moi, on ira boire un verre". Des mois après, j'avais toujours envie d'elle.
Une autre : cela date d'un an et demi : nous flirtons lors d'une soirée étudiante, puis elle me jette plutôt vulgairement. Quelques mois après nous reprennons contact (je me rend compte que je n'avais pas cessé de penser à elle), pareil, je ne rêve que de "l'avoir".
Ce sont deux filles avec qui je n'aurais pas pu vivre une aventure amoureuse sérieuse, digne de ce nom, je le sais. Et qu'elles soient prises ou pas, ça ne m'a pas freiné. Il y en a d'autres des comme ça.

Donc voilà, mon abstinence sexuelle a fait décoller ma dépendance affective. Un taoïste dirait que je suis tellement yang que ça pue le yang à trois kilomètres.
Et je sais que si je me met avec une fille, ça va être plus fort que moi, tout va se fonder sur elle. Ce sera ma béquille, la personne dont j'espérerai tout l'amour qu'elle pourra me donner, tout ça tout ça... Bref pas une relation équilibrée.

Il faudra en parler au psy.

En attendant, si vous avez des remarques... et surtout des conseils. Parce que je sais comment faire face à la dépendance sexuelle, mais la dépendance affective... Nada. Je peux pas faire comme pour les films porno, et jeter mes sentiments à la corbeille et faire "effacer tout". Et je peux pas me tenir à l'écart des endroits où il y a des filles puisqu'il y en a partout.

Merci.
Effectivement, le seul patchs anti-filles connu, c'est le monastère. Il épouse bien la forme du corps, mais faut être bâti pour.
Si tu pars à comptabiliser l'ensemble des blessures narcissiques "virtuelles" que pourraient te procurer toutes ces filles que tu te lamentes de "vouloir posséder" alors que tu as pu remarquer que, selon la formule, "le désir fleurit, la possession flétrit toute chose", t'es pas arrivé...
piqué sur mon blog : "le remède au sentiment de fusionnalité, comme tu l’appelles, serait peut-être, de se convaincre de l’impermanence des phénomènes. Faire une sorte de cure de désintoxication pour comprendre et expérimenter que notre attente d’une identité “qui dure” sera déçue tôt ou tard.
Quand on constate que le lien de l’attachement pend dans le vide, la souffrance est au rendez-vous. On revient dans la ville de son enfance et la vieille ferme près de laquelle on jouait a été rasée. On souffre. Alors, on recrée un objet d’attachement mental, un souvenir qu’on idéalise. On écrit un roman : “la vieille ferme”. La critique hurle au génie. Ca y est : on a réussi son coup et immortalisé l’objet d’attachement en le rendant vivant dans la mémoire de cent mille personnes.
Mais en fait, ce n’est jamais qu’une représentation qu’on s’en fait dans notre cerveau. Nous sommes attachés à des objets mentaux en 3 D qui tournent doucement sur leur axe quelque part dans notre tête."
http://johnwarsen.blog.lemonde.fr/2006/0...c_avec_la/
pour l'instant ta dépendance affective elle tourne à vide.
reprends ton abstinence et arrète de penser aux trucs sur lesquels tu ne peux avoir aucune action pour le moment, sinon tu ne peux que t'agrandir le trou de la sécu.
Explication détaillée ici :
http://clarte.skynetblogs.be/post/551589...son-esprit
Salut indo !

Je sais pas si tu passes de temps en temps sur le forum, en tout cas si tu lis ce post, bah donne de tes nouvelles !
Voilà, je me demandais comment tu allais dans ton sevrage et dans ton travail avec le psy, car ça fait un p'tit bout d'temps qu'on est sans news.

En espérant te lire bientôt !
:Hello:

Addict
Salut Addict, et salut à tous.

Pour l'instant, ça a été le retour au point mort.

Plus de sevrage, plus de consultation chez le psy, et absence aux réunions DASA pendant les 2 semaines de vacances.

Bref, de quoi repartir de zéro.

Si je rattaque un sevrage, ce que je vais faire, je pense que je ne l'aborderai pas du tout de la même manière.

A chaque fois je fais la bêtise de me focaliser sur l'addiction, alors que ce n'est en réalité par du tout ça le problème de fond.

Le problème, c'est que j'ai des habitudes de vie merdiques, je suis incapable de me prendre en main, de me raisonner. Bref, je n'ai pas de volonté et je suis un gosse. De ça résulte des angoisses profondes qui me meurtrissent au quotidien, d'où la nécessité d'une béquille, genre l'addiction au porno et à internet. Ca aurait très bien pu être les jeux videos ou une autre connerie comme ça.

Ce n'est pas à l'addiction que je vais m'attaquer, mais à la manière dont je gère ma vie. Je suis un adepte de la remise des choses au lendemain, du "tout à la dernière minute". Je ne me projette pas dans le futur. Je vis comme un dépressif, quoi.

Je pense très sérieusement à me faire prescrire des anti-dépresseurs. Je sais, ça peut paraître fou de prendre des anti-dépresseurs à 20 ans. En même temps, c'est fou aussi d'être accro au porno à cette âge là. Rien n'étant normal, je vois pas ce qu'il y aurait à dire contre.
Je voudrais entamer une thérapie sérieuse, mais ce n'est pas compatible avec mes études pour le moment, financièrement et pratiquement.
Peut-être que des anti-dépresseurs pourraient m'aider à être un peu plus investi dans ma propre vie, un peu plus réactif. Je n'ai pas la volonté pour faire ça seul. Alors, pourquoi pas ?


Voilà pour les news.
Merci à vous.
Salut indoniisan,

Tu sais j'étais sous anti dépresseurs, calmants et somniféres de 16 à 19 ans (pour des raisons tout à fait autres que la compulsion), et je n'y vois rien de choquant.
Certaines personnes en ont besoin toute leur vie, et alors ? En tout cas je n'ai eu que des avantages avec ça.

En ce qui concerne l'aspect financier pour consulter un thérapeute, je te conseil d'en trouver un qui soit AUSSI psychiatre en plus d'être psychanalyste/psychothérapeute.
De cette façon, tu seras remboursé.

Je déconseil aux gens de voir un "simple" psychiatre, car ils sont généralement très médicaux...
J'irais jusqu'a dire qu'ils sont d'avantage spécialiste du cerveaux que de l'esprit.
Par contre (et ça n'engage que moi), le fait qu'il soit aussi psychanalyste est souvent un gage de plus de profondeur dans la démarche.

Tu l'auras compris, je suis partisan de la psychanalyse (quel dommage que cette profession doivent affronter une certaine proportion d'arriviste)...
Donc l'idéal pour moi, c'est cette double fonction médecin/analyste, car c'est un certain gage de sérieux et d'humanité, selon moi...
Et pour ceux qui ont des difficultés financiéres c'est parfait.

Bon courage.
Salut indoniisan,

en deux ans et demi de forum j'ai appris qu'il n'y avait finalement pas de recettes miracles, pas de passages obligés non plus. Psy, médicaments, sport ou autre, à chacun sa voie pour trouver l'apaisement, mais on peut aussi trouver à s'apaiser simplement en réfléchissant sur soi-même pour trouver d'où vient ce grain de sable qui à chaque fois grippe le mécanisme du sevrage. ensuite un peu de rigueur, sans trop serrer non plus, et de la patience. Un jour à la fois.
Déjà la prise de conscience est un énorme pas en avant, et chacune de tes rechutes est aussi un pas à contidion de voir pour quelle raison tu as rechuté. C'est alors une aide précieuse pour éviter l'écueil lorsqu'il se représentera devant toi.

bon courage, et patience.
:-)
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