Dépendance sexuelle

Version complète : Se remettre en route... vraiment !
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Bonjour,

Cela fait environ 2 ans que j’ai pris conscience que je suis accroc à la pornographie et un peu plus d’un an et demi que je suis inscrit sur ce forum.

Pourquoi un post de présentation aujourd’hui ? Pour plusieurs raisons.
La première réside dans les deux rechutes que je viens de vivre (vous me direz, vit-on durant les rechutes ??) : l’une dimanche dernier et l’autre ce week-end. La deuxième, qui me pendait au nez depuis la précédente, a été la plus grave surtout sur le plan physique : j’ai commencé à compulser samedi en fin d’après-midi jusque très tard dans la nuit, cela c’est prolongé à partir du lendemain matin (après quelques maigres heures de sommeil…) jusque tard dans la nuit de dimanche à lundi. Résultat : pas un seul repas avalé entre samedi midi et ce matin, un état de fatigue plus qu’avancé et des courbatures à ne plus où savoir avoir mal.
La deuxième raison provient de la lecture du post de indoniisan (LIEN BRISÉ Une réflexion m’a tout de suite frappée : celle sur le fait que depuis qu’il a entrepris le sevrage, il y a plusieurs années, il dit n’avoir pas l’impression que les choses aient évoluées. C’est également mon sentiment lorsque je reviens sur ces mois qui se sont écoulés depuis ma prise de conscience. Finalement, les points de rétablissement ne sont qu’extérieur chez moi. Je veux dire par là que, bien entendu, ma consommation de porno a considérablement diminué dans les faits mais qu’intérieurement je ne me sens pas « libéré » le moins du monde ! Même si je sais, pour l’avoir vu répété sur ce forum, qu’un dépendant, à une quelconque substance, reste toujours dépendant, je n’ai pas l’impression qu’en moi la liberté ait gagné du terrain sur l’addiction. C’est quelque chose de très difficile à expliquer.
La troisième rejoint la deuxième : c’est que je me rend compte que je ne me sers pas de ce forum de la bonne manière. J’y viens quand ça va mal, mais pas pour aller mieux. Je sais que ça peut paraître saugrenu dit comme ça ! Et pourtant, si j’avais fait bon usage de l’outil qu’est cette communauté d’entraide, je pense que je n’en serais pas là aujourd’hui… Par « faire bon usage » j’entends « créer un point de départ à la guérison » et « suivre la progression de celle-ci ». Or, le point de départ à l’époque je crois que ça avait été le simple fait de pouvoir déculpabiliser et non pas la volonté de guérir ! Ce qui fait que ma présence sur le forum n’aura été qu’un « palliatif », un peu comme toute les autres mesures que j’ai prises face au porno. Malheureusement, guérir le symptôme n’est pas la bonne démarche…

D’où ce post de présentation ou de « retour en arrière » on pourrait dire. C’est une manière de créer, non pas un nouveau point de départ qui ne mènerait à rien, mais un VRAI point de départ. Celui qui fondera, je l’espère, un détachement vis-à-vis du porno et non pas un éloignement.
Ce post fera peut-être répétition avec des choses que j’ai déjà dit dans d’autres discussions, et je m’en excuse. Le but (un peu égoïste ;-) ) est de pouvoir faire le point sur mon histoire pour ensuite mettre en place un vrai sevrage, pouvoir écrire noir sur blanc mon évolution afin de mieux la suivre, et surtout me faire sermonner lorsque je dévierai de la « bonne conduite ».


Pour ce message, je vais rester dans le cadre stricte de la porno-dépendance. Il y aurait bien d’autres aspects de mon enfance ou de ma vie à évoquer et qui explique cette dépendance, mais avant de réfléchir là dessus je vais commencer par rechercher un psychologue qui m’aiguillera là-dedans.

Autant que je m’en souvienne, j’ai toujours eu des sentiments assez ambiguës à la vue de scènes « sexuellement » explicites. Un mélange de fascination et de gêne. Même tout petit, lorsqu’à la télévision on pouvait voir une scène de nu ou encore d’amour dans un film, j’étais très mal à l’aise face à ça.
La première vision que j’ai eu d’un contenu pornographique, ça a été fortuitement, lorsqu’un soir je me suis levé de mon lit pour aller au petit coin et que, au travers d’une porte entr’ouverte, j’ai aperçu à la TV une femme se faisant prendre par derrière. Je vous passe les détails, mais cette scène m’a énormément marqué, à tel point que je m’en rappelle encore aujourd’hui, soit plus de 11 ans après puisque je devait avoir 13 ans environ.
Quelques mois plus tard j’ai « appris » par une allusion faite dans une émission de divertissement grand public ce que voulais dire « se branler ». Je crois que c’est l’addition de ces deux évènements qui a formé chez moi la dépendance au porno.
Après ça, ça a été les discussion sur le sujet avec les copains, classique à cet âge au moment des grandes découvertes de la pré-adolescence. Sauf qu’en moi, lors de ces discussions, tout était très teinté de gêne et de culpabilité.
Ensuite il me semble qu’il y a eu l’épisode où je suis tombé par hasard en cherchant un film, sur une vidéo porno. Là j’ai pris conscience qu’il y avait une « disponibilité » à portée de main…Le tout était de ne pas se faire prendre…C’est comme ça que je me suis retrouvé à mater des vidéos porno en cachette.
Jusqu’à l’arrivée d’internet, cela était peu fréquent. Bien sûr il y avait les revues que j’avais réussi à me procurer par divers moyens, mais ça restait assez « soft » pour celles-ci et donc peu fréquent pour les vidéos. Comme je le disais il y eu Internet…Là l’addiction n’a fait que grandir. Avec l’âge aussi et le fait d’approcher de la limite fatidique des « + de 18 ans ». Bah oui, au fur et à mesure la culpabilité diminue sur ce plan là : en dessous faut pas se faire prendre par « papa et maman », au dessus c’est « the paradize » !!! Sauf, là encore, que le fait d’avoir maté du porno si tôt, et d’avoir éprouvé tant de culpabilité à le faire, a provoqué une sorte d’enfermement dans cet état de petit garçon où tout ce qui touche à la sexualité, surtout quand il faut en parler avec ses parents, est tabou. Un blocage qui a sans doute fait que jusqu’à l’âge de 22 ans je n’ai jamais eu de petite copine ni le moindre flirt. Alors que paradoxalement, j’avais vu tout ce qui pouvais se faire comme pirouettes ainsi que les parties les plus intimes de l’anatomie féminine dans les films pornos…
Et puis il y a eu la première petite copine. Avec en face moi et ma vision complètement déformée de la sexualité dû aux heures passées à mater. Et les séquelles « psychologiques » aussi, puisque il s’est avéré que je souffre d’éjaculation précoce. De là à faire le rapprochement avec l’addiction il n’y a qu’un pas, opportun de franchir d’ailleurs. Et puis toujours cette culpabilité, même dans les relations normales d’un couple ce qui, évidemment, perturbe la vie du-dit couple.
Alors dès le début de cette relation j’ai décidé d’arrêter le porno. Mais hélas, celui-ci est une drogue, et avant de le comprendre il m’a fallu m’y reprendre à plusieurs fois à faire cette « bonne résolution ». Un jour je suis tombé sur le site d’Orroz : d’abord sans y prendre vraiment garde. Puis après un nouvel épisode de consommation intensive de Q, j’y suis revenu, et j’ai lu, et j’ai découvert ce qui se cachait derrière : la vérité, le fait que je suis porno-dépendant. Pendant plusieurs mois ça a continué comme cela, à rechuter et à lire Orroz. Je me suis décidé à m’inscrire sur ce forum, ça a été une sorte de libération, même si aujourd’hui je me rend compte que cette libération je ne l’ai pas appréhendée dans le bon sens. Je crois que je cherchais à me déculpabiliser, comme quoi la prise de conscience n’était qu’incomplète puisque le malade-du-porno que je suis ne s’était pas rendu compte qu’il avait surtout à guérir !
Enfin, un an et demi plus tard et beaucoup de choses apprises par les gens comme moi qui traînent par ici, mais des enseignements dont je n’ai pas su (voulu ??) tirer la substantifique moelle comme dirait l’autre. Erreur à ne pas réitérer à partir d’aujourd’hui, J+0.

Voilà, j'ai fait très long tout de même...

Bonne soirée !

Addict
pour l'histoire d'indo, voici l'intégrale.
http://orroz.forumactif.com/temoignages-...r-t425.htm
LIEN BRISÉ
LIEN BRISÉ

il est tard, je te répondrai plus tard.
C'est vraiment très étrange, la manière dont nos parcours se ressemblent, la similitude de nos analyses, tout ça...
Apparemment, nous en sommes au même point. Nous avons tous les deux compris que la culpabilité et la honte nous desservent dans notre quête de la paix intérieure.
J'ai cédé ce Week-end. Mon dimanche est passé dans la compulsion.
Je ne dis pas "rechuté" parce que je n'ai pas encore pris les mesures fermes pour me sevrer : plus d'ordi, plus de télé...
Je fais le même constat que toi : mon temps passé à compulser s'est considérablement amoindris. Pour autant, je ne m'en sens pas plus libre.
C'est pourquoi nous ressentons la nécessité de mettre un coup d'arrêt final.

Grâce à toi John, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai relu mes anciens posts.
Je fais un constat suite à cette relecture : autrefois j'étais en guerre avec ce désir de porno, et comme je ne savais pas le battre, j'en souffrais horriblement.
Aujourd'hui, j'ai appris à cohabiter avec ce désir. En conséquence, il est plus modéré (moins violent puisque je ne lui fait plus la guerre), mais le piège s'est encore un peu plus refermé sur moi.
Est-ce là que tu en est aussi, Addict ?
La prochaine étape, je pense, est de se donner les moyens de dompter ce désir.
Condamner les voies d'entrées de la pulsion, (le Grand Ménage)
la raisonner lorsqu'elle survient, (un peu de méditation, bonne hygiène de vie, tout ce qui permet d'être serein dans le corps et dans l'epsrit.)
lui couper les vivres en apprenant à ne plus souffrir de notre passé. (des heures de ouin-ouins chez un psy)
rester convaincu qu'il faut guérir. (Les groupes de paroles sont là pour nous remettre les yeux en face des trous)
Je pense qu'avant d'entreprendre un sevrage, il y a des conditions à réaliser pour que celui-ci soit tenable.
Avant de laver par terre, il faut passer le balais, sinon on se complique le travail (si je commence à parler par métaphore comme John, ça veut dire que je commence enfin à piger un peu ce bordel ? :lol: ). C'est ce que j'ai compris en trois ans de sevrage/rechute/sevrage/rechute. Il faut aussi préparer l'après-guérison, parce que comme il est dit sur un autre post, lorsqu'on arrête le porno, on se retrouve avec une quantité considérable de temps dont on ne sait absolument pas quoi faire. Or, nous savons bien que le temps passé à rien faire est propice aux rechutes.
Avant de se jeter tête baissée, va falloir regarder où on met les pieds. Prudence, jeunnesse, prudence !
Ce soir en rentrant du boulot et malgré le fait de ne pas avoir pensé une seule fois au porno durant la journée, la première chose que j'ai faite (après la vaisselle ;-) ) c'est de venir ici. J'ai lu les liens de John concernant ton histoire, indo, et j'ai particulièrement accroché sur le dernier. Il y a beaucoup de choses à en ressortir et je m'en servirai pour essayer de me comprendre moi-même, enfin si tu n'a pas posé de copyright dessus ;-)
Comme tu le dis, nos histoires ont beaucoup de similitudes, jusque parfois dans de tout petits détails, je pense par exemple aux château forts que tu dessinais étant petit, je faisais exactement la même choses. Bien sûr il y a des points plus importants à évoquer que ces coïncidences (??) mais ce soir, comme depuis de nombreux jours, je suis crevé et je préfère éviter que la fatigue ne perturbe mon comportement et me fasse rechuter. Je vais donc faire cours pour ce soir (merci d'ailleurs aux personnes qui ont pris le temps de lire le 1er post de ce sujet, c'est surhumain ! ;-) ).

Citation :Aujourd'hui, j'ai appris à cohabiter avec ce désir. En conséquence, il est plus modéré (moins violent puisque je ne lui fait plus la guerre), mais le piège s'est encore un peu plus refermé sur moi.
Est-ce là que tu en est aussi, Addict ?
La prochaine étape, je pense, est de se donner les moyens de dompter ce désir.

Pour répondre à ta question indo (que tu fais bien de me poser d'ailleurs parce que je pense que depuis un certain temps j'étais tellement enfermé dans ma bulle de dépendant en sevrage que je ne me suis même pas posé cette question de base...), je crois que j'ai aussi appris à cohabiter avec le désir de mater du porno. C'est une étape normale vers le détachement, mais paradoxalement elle mène à des rechutes comme celles que j'ai vécu récemment : le fais de cohabiter tend à banaliser la chose ce qui rend la rechute moins culpabilisante et la facilite donc. A moins que je ne confonde cohabitation et banalisation ? En tout cas ce serait plus facile si on pouvait passer directement du statut de dépendant à celui de détaché-pour-de-bon du porno...
Mon désir d'aller voir du porno est donc beaucoup plus modéré au quotidien. Les phases de sevrage sont plus faciles à tenir. Et de ce point de vue là, j'en suis à peu près au même point que toi également : trouver le moyen de le tenir ce sevrage. Et effectivement, pour cela il ne faut pas qu'il y ait de vide dans la vie qui soit exploitable par la tentation. J'en suis à ce point, "trouver" des choses qui combleront mes vides (je préfère me les approprier). Plus facile à conceptualiser qu'à mettre en pratique...
Mais comme mieux vaut s'en tenir au concret, dès demain j'appelle un CMP pour prendre RDV.

Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée et vous dis encore merci les gars d'avoir répondu !

Addict
Oups, j'ai merdé, le message précédent avait été posté deux fois... :lol:
c'est pas grave, j'ai noté qu'il fallait une certaine redondance pour que l'information atteigne le cerveau... un certain nombre de rechutes pour qu'on mette les barrières en place et qu'elles ne se lèvent pas au premier frémissement hormonal... on en reparlera. Bonne nuit les djeun'zs ! :lol:
Salut à tous.
John m'a signalé ce topic. Ca fait plusieurs mois que je n'ai pas posté sur celui que j'ai ouvert ( LIEN BRISÉ ). Depuis, comme pour vous deux, il y a eu une baisse de la compulsion et des périodes de 4-6 semaines de sevrage net entrecoupées de rechutes, la dernière se prolongeant depuis plusieurs semaines. Et comme vous, du mal à passer à un braquet supérieur, celui de l'engagement ferme.
La plus grande durée que j'ai atteinte s'était accompagnée par une diminution franche de la fréquence de masturbation (je suis toujours célibataire). De une fois par jour pendant mes autres périodes de sevrage j'étais passé à une fois tous les 4 jours grosso modo, en fait dès que la tension physique devenait trop pressante.

Dans mon cas particulier, les maux de ventre que j'évoquais et qui m'empêchent d'aller vers l'extérieur sont toujours présents et restent un frein à l'utilisation de l'énergie dégagée par le sevrage, faire des trucs comme chercher un nouveau boulot, passer mon permis ou recommencer du bénévolat. L'autre facette de ce frein étant que pendant longtemps il m'a justement servi a soigneusement éviter le contact avec l'extérieur. C'est là-dessus que les séances avec la thérapeute que je vois depuis 2 ans commencent à porter.

D'un autre coté je continue les postures (asanas) du yoga et leur prolongement les exercices de souffle (pranayama). Pas à un rythme très soutenu mais aussi régulier que possible, d'ailleurs j'ai noté que le pranayama même simple était beaucoup plus efficace chez moi pour poser l'esprit que la méditation.
C'est concrètement la plus grande motivation pour un sevrage durable, la poursuite de ce genre d'activité étant liée au contrôle de la zone du bas ventre et plus généralement du corps et de l'esprit. Les autre bénéfices du sevrage, retrouver sa liberté, sont bcp plus flous (sauf à certains moments) et c'est en fait pourquoi ma résolution n'est pas fermement ancrée et que moi aussi j'ai du mal à parler de "rechute" dans ces conditions.
Salut Plouf !

J’ai relu avec attention ta discussion que j’avais déjà suivi à l’époque. Cela me fait du bien de relire tous ces témoignages, je me rend compte que j’aurais dû un peu plus m’inspirer de ce qui se dit par ici et en tirer de quoi me rétablir.

Sais-tu à quoi sont dû ces maux de ventre dont tu souffre ? Il n’y a aucun moyen de t’en débarrasser ?
Les séquelles physiques dont tu parles également dans le premier post de ta discussion, je les ai connues ce week-end lors de ma maxi-rechute. C’est édifiant, moi qui souffre d’éjaculation précoce et qui bande pour un rien (désolé pour le vocabulaire), je me suis retrouvé, après 8 heures de matage non-stop, à ne plus pouvoir avoir la moindre érection. Tout cela avec des douleurs pas possibles !
Je vais essayer de me rencarder via le Net sur les techniques de yoga dont tu parles. Ces arts là m’ont toujours pas mal intéressés, là c’est l’occaz’ d’approfondir. De plus, je me rend compte que je suis quelqu’un d’assez tendu. Non pas extérieurement mais intérieurement, ou du moins sans m’en rendre compte. Je l’ai réalisé ce matin pendant que je marchais pour aller au boulot : j’avais la mâchoire très serrée, comme quelqu’un qui est énervé. Cela m’arrive souvent de le faire. Alors que dans la vie je ne suis que très rarement en colère. Peut-être qu’il y a de la colère refoulée derrière ce comportement inconscient. D’ailleurs lors de mes séances de surf sur des sites de Q je suis dans le même état, sauf que dans ces cas là c’est tout mon corps qui est tendu. Faut que je travaille un peu là dessus, ça doit vouloir dire quelque chose…

Sinon, aujourd’hui je suis rentré trop tard pour pouvoir joindre le secrétariat de mon CMP le plus proche et y prendre RDV. Je renouvelle demain.

Je voulais également revenir sur quelques réflexions que j’ai eu suite à la lecture de l’histoire d’indo :
Citation :Pof, Je me suis rendu compte d'un coup que ma vraie maladie, c'est la dépression.
Et je peux justifier : sentiment d'échec récurrent, absence d'intégrité, envie de se renouveler sans cesse tout en n'arrivant paradoxalement à pas grand chose, narcissisme...
Sans constamment déprimer je n'ai plus aucun caractère enjoué.

En fait je me trimballe dans cet état depuis plusieurs mois maintenant, j’en connais la cause et je sais que ça va me prendre du temps à m’en remettre.
Je me suis rendu compte que j’étais moi-même dépressif suite à un spot à la TV ou à la radio je ne me rappelle plus très bien… Bref, c’était durant la campagne de prévention de la dépression qu’avait organisé le ministère de la santé. Comme quoi il en ressort de bonnes choses de temps en temps ;-)
Enfin bon, toujours est-il que je ne me sens pas bien dans ma peau depuis trop longtemps. J’ai consulté déjà 2 psy différents mais je n’ai pas pu me faire suivre dans la durée pour cause de déménagements. Cette fois-ci je compte bien travailler sur plan là sérieusement.
C’est d’autant plus important que je sens bien que cet état non seulement provoque des rechutes dans l’addiction au porno, mais ensuite l’addiction m’enfonce dans la dépression.
Je disais plus haut que je connaissais la cause de ma dépression, en fait c’est plus juste de dire que je sais ce qui m’a fait prendre conscience de celle-ci. En fait il y a eu un déclencheur qui m’a fait beaucoup réfléchir sur moi, et c’est durant cette réflexion ainsi qu’avec mon psy, que je me suis rendu compte que depuis très petit je suis quelqu’un de mal dans sa peau. Cela rejoins un peu l’épisode que tu évoque avec ton beau-père indo. J’ai eu un peu le même genre de relation avec mon père. Il y a beaucoup de choses que je dois « découvrir » de ce qui m’a formaté à être constamment « mal » ; je pense finalement que l’addiction au porno n’est qu’une composante ou résultante de ce mal-être général.
Mon psy voulais rechercher cela dans mon enfance et ma relation avec mes parents. On verra bien ce que ça donnera dès que j’en aurais trouvé un nouveau.

Bon, c'est un peu fouilli tout ça, veuillez m'excuser, j'éditerai plus tard...

Addict
J'aurais voulu ne pas polluer cette discussion avec l'évocation d'une rechute. Mais faut bien que je me rende à l'évidence, je suis encore très loin de la guérison. Je pense même que m'en être cru proche pendant un temps m'a fait retomber dans cet état...
Il faut que j'accepte que je suis carrément intoxiqué.

Vous m'aurez donc compris, j'ai rechuté, et j'ai honte.

La journée va me permettre d'y voir plus clair et ce soir je prends RDV chez un psy, ça me donnera la motivation de ne pas rechuter avant de le voir. Je sais que c'est stupide comme prétexte mais en ce moment faut que je m'accroche à n'importe quoi.

Addict
Ne t'en veux pas d'avoir rechuté, et n'ai pas honte.
Je comprend que tu sois déçu, parce que tu étais motivé et que tu as l'impression d'avoir trahi l'espoir que tu avais.
Et bien ne laisse pas cet espoir être abattu par un moment de faiblesse !
Et plutôt que de te morfondre, essaie de comprendre pourquoi tu as rechuté pour ne pas rechuter la prochaine fois. Fatigue ? Stress ? surexposition ?
Persévère ! Prend rendez-vous avec le CMP, essaie de rencontrer d'autres dépendants s'il y en a près de chez toi.

Sinon, pour ce que tu disais avant, oui, c'est très important de découvrir "les racines de la dépendance", et de découvrir que l'addiction n'est en réalité qu'un symptôme.
Ca aide énormement à se déculpabiliser de l'addiction, ou plutôt ça aide à ne plus être dans une configuration de "combat" entre toi et l'addiction.
Lorsque l'origine du mal est inconnue, on diabolise le mal, on se sent possédé par quelque chose qui semble extérieur.
Quand on a découvert l'origine du mal, on découvre qu'il est tout ce qu'il y a de plus humain, que notre esprit a simplement emprunté la mauvaise voie.
Lorsque l'on ne connaît pas l'origine du mal, on est en colère contre soi. On se hait pour n'être pas capable de se guérir, de mettre un terme à son comportement.
Lorsqu'on l'a découvert, le danger est de haïr les autres, ceux qui ont créent les circonstances qui ont fait que nous sommes devenus dépendants.
Le pardon est une étape extrêmement importante dans la guérison, car elle permet de ne plus souffrir du passé. De ne plus être hanté.
Moi-même, je n'ai pas encore pardonné à mon beau-père. Et ça me fait franchement mal. Et après tout le mal qu'il m'a fait subir, je ne vois pas comment je trouverais le courage de lui pardonner. Mais il le faudra bien.

Addict, je pense que tu ne pourras pas tenir un sevrage sur la longueur si tu ne te préoccupes pas "de te sentir mieux". D'évacuer toute la souffrance, de cultiver les pensées positives et de balayer toutes les émotions négatives.
Et plutôt que de t'accrocher à n'importe quoi, accroche toi à l'espoir de réussir ta vie, de pouvoir entretenir des relations saines avec ton entourage et le monde entier. Accroche-toi à l'espoir d'être un jour heureux, quoi.

Si j'ai dit des grosses bêtises, que quelqu'un me corrige !
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