11-02-2008, 23:49
Bonjour,
Cela fait environ 2 ans que j’ai pris conscience que je suis accroc à la pornographie et un peu plus d’un an et demi que je suis inscrit sur ce forum.
Pourquoi un post de présentation aujourd’hui ? Pour plusieurs raisons.
La première réside dans les deux rechutes que je viens de vivre (vous me direz, vit-on durant les rechutes ??) : l’une dimanche dernier et l’autre ce week-end. La deuxième, qui me pendait au nez depuis la précédente, a été la plus grave surtout sur le plan physique : j’ai commencé à compulser samedi en fin d’après-midi jusque très tard dans la nuit, cela c’est prolongé à partir du lendemain matin (après quelques maigres heures de sommeil…) jusque tard dans la nuit de dimanche à lundi. Résultat : pas un seul repas avalé entre samedi midi et ce matin, un état de fatigue plus qu’avancé et des courbatures à ne plus où savoir avoir mal.
La deuxième raison provient de la lecture du post de indoniisan (LIEN BRISÉ Une réflexion m’a tout de suite frappée : celle sur le fait que depuis qu’il a entrepris le sevrage, il y a plusieurs années, il dit n’avoir pas l’impression que les choses aient évoluées. C’est également mon sentiment lorsque je reviens sur ces mois qui se sont écoulés depuis ma prise de conscience. Finalement, les points de rétablissement ne sont qu’extérieur chez moi. Je veux dire par là que, bien entendu, ma consommation de porno a considérablement diminué dans les faits mais qu’intérieurement je ne me sens pas « libéré » le moins du monde ! Même si je sais, pour l’avoir vu répété sur ce forum, qu’un dépendant, à une quelconque substance, reste toujours dépendant, je n’ai pas l’impression qu’en moi la liberté ait gagné du terrain sur l’addiction. C’est quelque chose de très difficile à expliquer.
La troisième rejoint la deuxième : c’est que je me rend compte que je ne me sers pas de ce forum de la bonne manière. J’y viens quand ça va mal, mais pas pour aller mieux. Je sais que ça peut paraître saugrenu dit comme ça ! Et pourtant, si j’avais fait bon usage de l’outil qu’est cette communauté d’entraide, je pense que je n’en serais pas là aujourd’hui… Par « faire bon usage » j’entends « créer un point de départ à la guérison » et « suivre la progression de celle-ci ». Or, le point de départ à l’époque je crois que ça avait été le simple fait de pouvoir déculpabiliser et non pas la volonté de guérir ! Ce qui fait que ma présence sur le forum n’aura été qu’un « palliatif », un peu comme toute les autres mesures que j’ai prises face au porno. Malheureusement, guérir le symptôme n’est pas la bonne démarche…
D’où ce post de présentation ou de « retour en arrière » on pourrait dire. C’est une manière de créer, non pas un nouveau point de départ qui ne mènerait à rien, mais un VRAI point de départ. Celui qui fondera, je l’espère, un détachement vis-à-vis du porno et non pas un éloignement.
Ce post fera peut-être répétition avec des choses que j’ai déjà dit dans d’autres discussions, et je m’en excuse. Le but (un peu égoïste ;-) ) est de pouvoir faire le point sur mon histoire pour ensuite mettre en place un vrai sevrage, pouvoir écrire noir sur blanc mon évolution afin de mieux la suivre, et surtout me faire sermonner lorsque je dévierai de la « bonne conduite ».
Pour ce message, je vais rester dans le cadre stricte de la porno-dépendance. Il y aurait bien d’autres aspects de mon enfance ou de ma vie à évoquer et qui explique cette dépendance, mais avant de réfléchir là dessus je vais commencer par rechercher un psychologue qui m’aiguillera là-dedans.
Autant que je m’en souvienne, j’ai toujours eu des sentiments assez ambiguës à la vue de scènes « sexuellement » explicites. Un mélange de fascination et de gêne. Même tout petit, lorsqu’à la télévision on pouvait voir une scène de nu ou encore d’amour dans un film, j’étais très mal à l’aise face à ça.
La première vision que j’ai eu d’un contenu pornographique, ça a été fortuitement, lorsqu’un soir je me suis levé de mon lit pour aller au petit coin et que, au travers d’une porte entr’ouverte, j’ai aperçu à la TV une femme se faisant prendre par derrière. Je vous passe les détails, mais cette scène m’a énormément marqué, à tel point que je m’en rappelle encore aujourd’hui, soit plus de 11 ans après puisque je devait avoir 13 ans environ.
Quelques mois plus tard j’ai « appris » par une allusion faite dans une émission de divertissement grand public ce que voulais dire « se branler ». Je crois que c’est l’addition de ces deux évènements qui a formé chez moi la dépendance au porno.
Après ça, ça a été les discussion sur le sujet avec les copains, classique à cet âge au moment des grandes découvertes de la pré-adolescence. Sauf qu’en moi, lors de ces discussions, tout était très teinté de gêne et de culpabilité.
Ensuite il me semble qu’il y a eu l’épisode où je suis tombé par hasard en cherchant un film, sur une vidéo porno. Là j’ai pris conscience qu’il y avait une « disponibilité » à portée de main…Le tout était de ne pas se faire prendre…C’est comme ça que je me suis retrouvé à mater des vidéos porno en cachette.
Jusqu’à l’arrivée d’internet, cela était peu fréquent. Bien sûr il y avait les revues que j’avais réussi à me procurer par divers moyens, mais ça restait assez « soft » pour celles-ci et donc peu fréquent pour les vidéos. Comme je le disais il y eu Internet…Là l’addiction n’a fait que grandir. Avec l’âge aussi et le fait d’approcher de la limite fatidique des « + de 18 ans ». Bah oui, au fur et à mesure la culpabilité diminue sur ce plan là : en dessous faut pas se faire prendre par « papa et maman », au dessus c’est « the paradize » !!! Sauf, là encore, que le fait d’avoir maté du porno si tôt, et d’avoir éprouvé tant de culpabilité à le faire, a provoqué une sorte d’enfermement dans cet état de petit garçon où tout ce qui touche à la sexualité, surtout quand il faut en parler avec ses parents, est tabou. Un blocage qui a sans doute fait que jusqu’à l’âge de 22 ans je n’ai jamais eu de petite copine ni le moindre flirt. Alors que paradoxalement, j’avais vu tout ce qui pouvais se faire comme pirouettes ainsi que les parties les plus intimes de l’anatomie féminine dans les films pornos…
Et puis il y a eu la première petite copine. Avec en face moi et ma vision complètement déformée de la sexualité dû aux heures passées à mater. Et les séquelles « psychologiques » aussi, puisque il s’est avéré que je souffre d’éjaculation précoce. De là à faire le rapprochement avec l’addiction il n’y a qu’un pas, opportun de franchir d’ailleurs. Et puis toujours cette culpabilité, même dans les relations normales d’un couple ce qui, évidemment, perturbe la vie du-dit couple.
Alors dès le début de cette relation j’ai décidé d’arrêter le porno. Mais hélas, celui-ci est une drogue, et avant de le comprendre il m’a fallu m’y reprendre à plusieurs fois à faire cette « bonne résolution ». Un jour je suis tombé sur le site d’Orroz : d’abord sans y prendre vraiment garde. Puis après un nouvel épisode de consommation intensive de Q, j’y suis revenu, et j’ai lu, et j’ai découvert ce qui se cachait derrière : la vérité, le fait que je suis porno-dépendant. Pendant plusieurs mois ça a continué comme cela, à rechuter et à lire Orroz. Je me suis décidé à m’inscrire sur ce forum, ça a été une sorte de libération, même si aujourd’hui je me rend compte que cette libération je ne l’ai pas appréhendée dans le bon sens. Je crois que je cherchais à me déculpabiliser, comme quoi la prise de conscience n’était qu’incomplète puisque le malade-du-porno que je suis ne s’était pas rendu compte qu’il avait surtout à guérir !
Enfin, un an et demi plus tard et beaucoup de choses apprises par les gens comme moi qui traînent par ici, mais des enseignements dont je n’ai pas su (voulu ??) tirer la substantifique moelle comme dirait l’autre. Erreur à ne pas réitérer à partir d’aujourd’hui, J+0.
Voilà, j'ai fait très long tout de même...
Bonne soirée !
Addict
Cela fait environ 2 ans que j’ai pris conscience que je suis accroc à la pornographie et un peu plus d’un an et demi que je suis inscrit sur ce forum.
Pourquoi un post de présentation aujourd’hui ? Pour plusieurs raisons.
La première réside dans les deux rechutes que je viens de vivre (vous me direz, vit-on durant les rechutes ??) : l’une dimanche dernier et l’autre ce week-end. La deuxième, qui me pendait au nez depuis la précédente, a été la plus grave surtout sur le plan physique : j’ai commencé à compulser samedi en fin d’après-midi jusque très tard dans la nuit, cela c’est prolongé à partir du lendemain matin (après quelques maigres heures de sommeil…) jusque tard dans la nuit de dimanche à lundi. Résultat : pas un seul repas avalé entre samedi midi et ce matin, un état de fatigue plus qu’avancé et des courbatures à ne plus où savoir avoir mal.
La deuxième raison provient de la lecture du post de indoniisan (LIEN BRISÉ Une réflexion m’a tout de suite frappée : celle sur le fait que depuis qu’il a entrepris le sevrage, il y a plusieurs années, il dit n’avoir pas l’impression que les choses aient évoluées. C’est également mon sentiment lorsque je reviens sur ces mois qui se sont écoulés depuis ma prise de conscience. Finalement, les points de rétablissement ne sont qu’extérieur chez moi. Je veux dire par là que, bien entendu, ma consommation de porno a considérablement diminué dans les faits mais qu’intérieurement je ne me sens pas « libéré » le moins du monde ! Même si je sais, pour l’avoir vu répété sur ce forum, qu’un dépendant, à une quelconque substance, reste toujours dépendant, je n’ai pas l’impression qu’en moi la liberté ait gagné du terrain sur l’addiction. C’est quelque chose de très difficile à expliquer.
La troisième rejoint la deuxième : c’est que je me rend compte que je ne me sers pas de ce forum de la bonne manière. J’y viens quand ça va mal, mais pas pour aller mieux. Je sais que ça peut paraître saugrenu dit comme ça ! Et pourtant, si j’avais fait bon usage de l’outil qu’est cette communauté d’entraide, je pense que je n’en serais pas là aujourd’hui… Par « faire bon usage » j’entends « créer un point de départ à la guérison » et « suivre la progression de celle-ci ». Or, le point de départ à l’époque je crois que ça avait été le simple fait de pouvoir déculpabiliser et non pas la volonté de guérir ! Ce qui fait que ma présence sur le forum n’aura été qu’un « palliatif », un peu comme toute les autres mesures que j’ai prises face au porno. Malheureusement, guérir le symptôme n’est pas la bonne démarche…
D’où ce post de présentation ou de « retour en arrière » on pourrait dire. C’est une manière de créer, non pas un nouveau point de départ qui ne mènerait à rien, mais un VRAI point de départ. Celui qui fondera, je l’espère, un détachement vis-à-vis du porno et non pas un éloignement.
Ce post fera peut-être répétition avec des choses que j’ai déjà dit dans d’autres discussions, et je m’en excuse. Le but (un peu égoïste ;-) ) est de pouvoir faire le point sur mon histoire pour ensuite mettre en place un vrai sevrage, pouvoir écrire noir sur blanc mon évolution afin de mieux la suivre, et surtout me faire sermonner lorsque je dévierai de la « bonne conduite ».
Pour ce message, je vais rester dans le cadre stricte de la porno-dépendance. Il y aurait bien d’autres aspects de mon enfance ou de ma vie à évoquer et qui explique cette dépendance, mais avant de réfléchir là dessus je vais commencer par rechercher un psychologue qui m’aiguillera là-dedans.
Autant que je m’en souvienne, j’ai toujours eu des sentiments assez ambiguës à la vue de scènes « sexuellement » explicites. Un mélange de fascination et de gêne. Même tout petit, lorsqu’à la télévision on pouvait voir une scène de nu ou encore d’amour dans un film, j’étais très mal à l’aise face à ça.
La première vision que j’ai eu d’un contenu pornographique, ça a été fortuitement, lorsqu’un soir je me suis levé de mon lit pour aller au petit coin et que, au travers d’une porte entr’ouverte, j’ai aperçu à la TV une femme se faisant prendre par derrière. Je vous passe les détails, mais cette scène m’a énormément marqué, à tel point que je m’en rappelle encore aujourd’hui, soit plus de 11 ans après puisque je devait avoir 13 ans environ.
Quelques mois plus tard j’ai « appris » par une allusion faite dans une émission de divertissement grand public ce que voulais dire « se branler ». Je crois que c’est l’addition de ces deux évènements qui a formé chez moi la dépendance au porno.
Après ça, ça a été les discussion sur le sujet avec les copains, classique à cet âge au moment des grandes découvertes de la pré-adolescence. Sauf qu’en moi, lors de ces discussions, tout était très teinté de gêne et de culpabilité.
Ensuite il me semble qu’il y a eu l’épisode où je suis tombé par hasard en cherchant un film, sur une vidéo porno. Là j’ai pris conscience qu’il y avait une « disponibilité » à portée de main…Le tout était de ne pas se faire prendre…C’est comme ça que je me suis retrouvé à mater des vidéos porno en cachette.
Jusqu’à l’arrivée d’internet, cela était peu fréquent. Bien sûr il y avait les revues que j’avais réussi à me procurer par divers moyens, mais ça restait assez « soft » pour celles-ci et donc peu fréquent pour les vidéos. Comme je le disais il y eu Internet…Là l’addiction n’a fait que grandir. Avec l’âge aussi et le fait d’approcher de la limite fatidique des « + de 18 ans ». Bah oui, au fur et à mesure la culpabilité diminue sur ce plan là : en dessous faut pas se faire prendre par « papa et maman », au dessus c’est « the paradize » !!! Sauf, là encore, que le fait d’avoir maté du porno si tôt, et d’avoir éprouvé tant de culpabilité à le faire, a provoqué une sorte d’enfermement dans cet état de petit garçon où tout ce qui touche à la sexualité, surtout quand il faut en parler avec ses parents, est tabou. Un blocage qui a sans doute fait que jusqu’à l’âge de 22 ans je n’ai jamais eu de petite copine ni le moindre flirt. Alors que paradoxalement, j’avais vu tout ce qui pouvais se faire comme pirouettes ainsi que les parties les plus intimes de l’anatomie féminine dans les films pornos…
Et puis il y a eu la première petite copine. Avec en face moi et ma vision complètement déformée de la sexualité dû aux heures passées à mater. Et les séquelles « psychologiques » aussi, puisque il s’est avéré que je souffre d’éjaculation précoce. De là à faire le rapprochement avec l’addiction il n’y a qu’un pas, opportun de franchir d’ailleurs. Et puis toujours cette culpabilité, même dans les relations normales d’un couple ce qui, évidemment, perturbe la vie du-dit couple.
Alors dès le début de cette relation j’ai décidé d’arrêter le porno. Mais hélas, celui-ci est une drogue, et avant de le comprendre il m’a fallu m’y reprendre à plusieurs fois à faire cette « bonne résolution ». Un jour je suis tombé sur le site d’Orroz : d’abord sans y prendre vraiment garde. Puis après un nouvel épisode de consommation intensive de Q, j’y suis revenu, et j’ai lu, et j’ai découvert ce qui se cachait derrière : la vérité, le fait que je suis porno-dépendant. Pendant plusieurs mois ça a continué comme cela, à rechuter et à lire Orroz. Je me suis décidé à m’inscrire sur ce forum, ça a été une sorte de libération, même si aujourd’hui je me rend compte que cette libération je ne l’ai pas appréhendée dans le bon sens. Je crois que je cherchais à me déculpabiliser, comme quoi la prise de conscience n’était qu’incomplète puisque le malade-du-porno que je suis ne s’était pas rendu compte qu’il avait surtout à guérir !
Enfin, un an et demi plus tard et beaucoup de choses apprises par les gens comme moi qui traînent par ici, mais des enseignements dont je n’ai pas su (voulu ??) tirer la substantifique moelle comme dirait l’autre. Erreur à ne pas réitérer à partir d’aujourd’hui, J+0.
Voilà, j'ai fait très long tout de même...
Bonne soirée !
Addict