Dépendance sexuelle

Version complète : introjection parentale défaillante->tension affective->addiction
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Voici des notes prises dans l'excellent livre de Joyce McDougall "Eros aux milles et un visages"

p. 231
"Le manque de représentation parentales "soignantes" rend le sujet incapable de s'autoassurer par identification des fonctions à la fois parternelles et maternelles dans les moments de tension affective. Cette incapacité, quand bien même elle n'entame pas le sens de l'identité sexués, perturbera souvent les identifications oedipiennes - en ce que les besoins et les peurs narcissiques prédominent. Dans ce contexte, quand le désir sucite de la terreur, le manque d'objets internes sécurisants laisse un espace vide pour ainsi dire, qui peux favorisé la création d'une solution sexuelle addictive pour pallier toute expérience douloureuse. Quand les objets parentaux sont, dans la terminologie de Winnicott, "good enough" (cad adéquat sans plus), dans le cas de conflits sexuels sévères, le sujet aura accès aux compromis névrotiques (tels que l'impuissance et la frigidité sexuelles, l'éjaculation précoce ou l'insensibilité clitoridienne) plutôt qu'à des solutions addictives ou à des néosexualités contraignantes."


Matthemax
Salut Matthemax,

je poste sans aucune assurance de savoir si l'on peut poster juste pour donner un avis dans ces forums-là, mais le passage que tu cites est révélateur sur bien des points (enfin je trouve).

Je pense que pour n'importe quel addict (je suis sans doute présomptueux mais je tente le coup) il y a en effet une défaillance dans la situation. La situation qui voit évidemment l'addiction se signifier. Je suppose qu'il y a toujours un signe, et pas forcément évident, qui amène à "considérer" l'idée que se rabattre sur la dépendance sexuelle est la "solution" (je comprends par ce mot "solution" un moyen efficace). Et ça je pense que pour chaque dépendant c'est différent.

Peut-être que je m'obstine stupidement dans mon idée, celle que j'ai mentionnée dans mon post de présentation sur l'autre forum, mais personnellement je trouve que dans mon cas le besoin d'aller s'isoler (et de rester isolé) est réellement fort avant la masturbation.

N'y a-t-il pas là, dans ces circonstances, ces "situations", une problématique relative à une défaillance (passagère ou pathologique) des figures parentales intériorisées/introjectées comme le souligne l'extrait que tu nous soumets ?

Si c'est le cas ce serait peut-être un moyen pour dévier la pulsion de dépendance. Seulement, comment ? En pensant aussitôt à quelque chose de plus rassurant (mais alors quoi) ?

Enfin j'en sais rien, c'est vrai que ce topic m'a interpellé et qu'il m'a donné envie de réagir, mais j'ignore totalement si ma réaction est intelligente ou inutile. En tout cas je crois que c'est une piste à fouiller, ne serait-ce que pour s'en assurer.
Précision :
Il n'y a aucun probleme
Tu postes si un sujet te fais reagir
Des que quelque chose t'interpelle ou tu n'es pas d'accord ou autre !
C'est fait pour :-)
Rien n'est inutile bien au contraire !
Bonne continuation

:trefle:
je me permets une contribution, partant de certains concepts du psychiatre et toxicologue Claude Olivenstein, très grand clinicien, praticien.

Il situe la mania au triple carrefour d'un produit, d'une histoire, et d'un moment socioculturel à savoir l'époque du divorce généralisé, de la famille recomposée, de l'adulescence post-révolution sexuelle, de la crise de la masculinité de la paternité, et de la militance homo.

Évelyne Sullerot, féministe historique et défenseur de la loi Veil légalisant l'avortement, reconnaît elle-même que cette loi prête à des abus, les avortements "de confort". Elle fait observer que désormais, depuis la pilule contraceptive, la maitrise de la procréation est passée du côté de la femme : une femme qui veut à tout prix un enfant oubliera de prendre la pilule alors qu'il lui suffira à une femme ne voulant pas d'enfant de prendre la pilule.

Olive distingue aussi l'usager récréatif, consommateur occasionnel du toxico profond, prédestiné par un terrain fragile à plonger dès la première rencontre avec l'un parmi les produits.
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