Dépendance sexuelle

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Je ne sais pas si cette question doit être abordée sur ce site et dans ce forum ou non.
Merci aux modérateurs de me pardonner une éventuelle erreur.

J'ai l'impression que ma tendance à l'addiction est à moitié éréditaire et est en tout cas une constante dans mon comportement.

J'ai le plus grand mal à réguler les choses qui me donnent du plaisir.

Bien sûr, avec l'âge, (42) on apprend à en maîtriser quelques unes mais il me semble qu'à chaque fois qu'on en traite une, c'est au profit d'une autre.

Pour ma part, je gère depuis plus de 20 ans l'alcoolisme.
(Pas une goute pendant le carême pour être sûr de ne pas être dépendant.)

Je gère depuis deux ans un mauvais rapport à la bouffe.

Je ne roule plus comme un C.. en moto ou alors sur circuit uniquement.

j'ai arrété les jeux vidéos.

Me sentant faible, j'ai eu, je crois, la sagesse de ne jamais gouter aux différentes drogues ni au tabac.

Et ma façon de me lacher comme un adolescent lorsque je suis amoureux m'a conduit le plus souvent à ne pas séduire la personne convoitée et en cas de relation à me faire jeter systématiquement.

À chaque fois que j'essaye de gérer une tarre visible, c'est la tarre secrète (sexolisme) qui prend du poil de la bête.

A ce sujet, je ne me suis pas méfié car de l'avis général qui circule dans mon entourage, la masturbation est naturelle voire souhaitable. Le problème, c'est qu'associé à la pornographie, on devient un bête consommateur et bien sûr dans cette industrie comme dans toutes les autres, tout est calculé pour rendre le client captif.
Ma prise de conscience du problème est liée à l'escalade que cela provoque dans les fantasmes qui à priori n'aura pas de limite.

STOP :evil:

A-t-on pensé à une addiction de substitution qui facilite le sevrage ?

Des conseils ?

Existe-t-il un moyen de traiter une addiction sans tout reporter sur une autre ?

PS : J'essaye aussi de trouver la raison à tout ça et suis un psychothérapie depuis 3 ans.

PS2 : Il faut vraiment que j'arrête avec ces posts de trois kilomètres de long.(ça sent l'addiction à plein nez ;-) )

En tout cas merci à ceux qui l'auront lu et qui voudront bien m'éclairer.
Bonjour,
je crois qu'avoir une addiction, peu importe laquelle, c'est pour remplir un vide intérieur. Le fait de se rendre compte qu'on a une addiction est un premier grand pas, car beaucoup se diront "je peux bien continuer, je fais de mal à personne". Mais non, ça fait du mal à son entourage et à soi-même.

Mon conjoint réussi le sevrage et n'a pas vraiment le goût de recommencer, car il se sent mieux maintenant. Mais cela a pris quand même 2 mois et demi pour qu'il voit une différence. Moi aussi je chemine pour retrouver confiance et lui pardonner tous ses mensonges.

Ce n'est pas facile, je crois qu'il faut que tu te fasses aider. Je crois que c'est encore mieux si c'est une personne dans l'entourage en plus d'un psychologue.
Citation :A-t-on pensé à une addiction de substitution qui facilite le sevrage ?


Quand je me suis sevré de la cocaine j'ai compensé en reportant sur la porno.
Récemment, grace à une thérapie avec une psy, le programme RIP, la tenue d'un journal et quelques semaines de sevrage, j'ai peu à peu changé la programmation de mon cerveau.

J'ai réalisé que celui-ci réagissait aux frustration, au stress, et finalement à toute émotions difficile à vivre pour moi par automatisme: par l'obsession, puis par la compulsion.

J'ai essayé au début de juste résister aux obsessions. j'accumulait alors encore plus de frustrations, donc plus d'obsessions, et après très peu de temps, me tapais une rechute de première, ajoutant alors de la culpabilité au cercle vicieux, augmentant le stress, donc les obsessions, ad nauséam.

Me mettant à l'écoute de mes émotions, j'ai commencer à réagir plus en aval sur le processus, en sublimant (transformant) mes pensées obsessionnelles en pensées d'amour et de tendresse, de relation saine, quoi, nourissant un autre type de libido, me donnant du désir pour ma conjointe, (plutôt que de l'agacement si je la perçois comme une entrave à ma "consommation"), m'amenant à me rapprocher d'elle, améliorant la confiance, le lien d'intimité, la qualité de notre relation, augmentant mon estime personnelle, bref un cercle "vertueux"!

Il m'est cependant arrivé quelque chose récemment qui rejoint tes interrogations, Dick ReTRACY: après un accrochage avec mon épouse (eh oui, il y a de l'harmonie, mais nous demeurons des humains!), j'ai carrément "vu" mon cerveau réagir selon de nouveaux paramètres (vive la reprogrammation!)

Autre fois, le schéma aurait été le suivant: Souffrance+frustration=Angoisse=obsession=compulsion.Pendant un instant,j'ai surpris mon "dialogue intérieur" (c'est chouette d'être à l'écoutre de soi!) qui disait: je fais des efforts, je ne la traite pas ainsi, moi! Je ne mérite pas cela! Pour me venger d'elle et la punir, je vais m'en taper une bonne! (ça a duré 2-3 secondes)

Pensée suivante: merde, je fais ça pour elle, pour nous ou pour moi?
Réponse: pour moi. Alors pas question de rechute. Faut trouver autre chose. Mais quoi???? (notez, aucune pensée obsessionnelle n'est intervenue).

Alors, je me sens baisé, dans le sens qu'auparavent, je fuyais mon émotion difficile et souffrante à vivre, pour ne plus la ressentir. Que se soit dans dans la drogue, les jeux vidéos, le porno, en autant que mon esprit soit assez occupé à autre chose pour ne plus ressentir l'émotion en question. (C'est à cela que sert la fuite, non? à ne plus ressentir la souffrance, l'angoisse, le stress, etc.) Donc, à ta question:
Citation :A-t-on pensé à une addiction de substitution qui facilite le sevrage ?

C'est pas une solution, ce serait juste un autre style de fuite.

La bonne nouvelle, c'est qu'à ta question:

Citation :Existe-t-il un moyen de traiter une addiction sans tout reporter sur une autre ?

La réponse est oui! ACCEPTER DE VIVRE CETTE ÉMOTION.
j'ai donc écrit sur ce que je ressentais. J'ai identifié mon émotion, (en l'occurence colère, frustration et blessure d'orgueil). J'ai écrit comment je me sentait. (Dieu que ça défoule!) Quand j'ai eu terminé, j'était descendu de 10 à 3 sur l'échelle de la colère. Je me suis ensuite mis à la place de ma femme, pour comprendre ce qui l'avait fait agir ainsi à mon égard, ce qui m'a ouvert les yeux sur certains de mes comportement. (Faut être fichtrement honnête pour réussir ce tour de force!) En tout, environ deux heures après, je discutais avec elle de la situation de façon calme et sereine, et tout est rentré dans l'ordre en douceur, améliorant notre entente et notre complicité.

En deux heures! (moins de temps qu'une habituelle rechute!) Sans souffrance, sans obsessions,sans culpabilité, avec en prime une augmentation de mon estime personnelle et une amélioration de ma relation conjugale.

Et qu'est-ce qu'il y a de mal avec les post de trois kilomètre? En autant que ce soit pas des âneries....Et encore, on est plutôt du genre tolérant ici!
C'est une sacrée bonne question que tu poses, là Dick. Pour ma part, je pense que la voie à suivre est dans ce que suggère Diamond : accepter ce que la vie nous propose, et voir ce que l'on peut faire concrétement pour le vivre le mieux possible. La fuite ne fait que mettre le couvercle sur ce qui pue, et ça finit toujours par revenir d'une manière ou d'une autre.
Accepter donc (ce qui ne veut pas dire se résigner, hein !). Pas facile. Tout cela ne se régle pas du jour au lendemain, et le fait, pour toi d'être ici, c'est déjà une partie de la solution. Continue, donc, tranquillement.

Bon courage !
Ce matin, parce qu'étant dans un processus de rechute que je veux stopper rapidement (l'aspect exponentiel de LA rechute est assez terrifiant), je suis venu prendre quelques encouragements ou idées ici.

Jai beaucoup aimé Diamond ce que tu as écrit plus haut, j'en ai tiré de la force : je voulais te remercier.
Salut Eggon.

Cet aspect "exponentiel" que tu évoques est effectivement assez effrayant. Personnellement, je n'ai pas trouvé d'autres solutions que de ne pas nourrir la bête en m'éloignant des lieux maudits (ordi, lieux où il y a des prostituées etc), et rejoindre la beauté de la nature, cultiver ma spiritualité etc. Ca finit par passer, Eggon, ne l'oublie pas.

Bon courage à toi !

:Hello:
Content d'être utile, Eggon....

Voici un petit truc très pratique (dans le sens ou c'est pas de la théorie), trouvé sur le site d'Orroz:

http://www.orroz.net/rechute.htm

Pour ceux qui ne l'ont pas encore lu. Et ça fontionne! Vous m'en donnerez des nouvelles.

Bruno 59: je m'accorde avec toi. un des plus important facteur de rechute(dans mon cas à tout le moins) est l'exposition au "produit". Alors dans les moments ou je me sens fragile, je m'arrange pour ne pas être à porté de tir!
J'ai du m'absenter quelques jours.
J'apprécie beaucoup vos interventions.

Pour Magalie :
Je me suis bien rendu compte du mal que j'ai pu faire à mon ex-femme mais elle n'a pas pu le supporter. Nous sommes en train de divorcer et elle me voue une haine infinie. C'est la seule personne de mon entourage à qui j'avais essayé d'en parler. Alors, je ne crois vraiment pas qu'il soit possible de se faire aider par quelqu'un d'autre que mon psy et par les membres de ce site. En plus, je m'interdis toute relation amoureuse tant que je ne me sens pas libre de vivre correctement cette relation.
Le problème c'est que dans cette situation, j'ai tendance à m'isoler en me disant effectivement : après tout, je ne fais de mal à personne.(bien que j'ai conscience de cautionner l'industrie de la pornographie)


Pour Diamond et Bruno59:
Votre expérience m'éclaire mais malheureusement, je n'imagine pas comment la transposer à mon cas au delà de ce que je fais déjà.
Mais ce qui est sûr, c'est que la découverte de ce site constitue la chose la plus positive et porteuse d'espoir de ces dernières années.

Au fait, j'ai oublié de mentionner une addiction des plus néfastes et qui me culpabilise plus que tout le reste :
La fièvre acheteuse. D'après mon psy, c'est lié à un besoin d'affirmer sa puissance. Et hop, on retombe encore sur des pulsions sexuelles.

Puisque je vous dis que j'ai un problème :-) .

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Une dernière petite question :

D'après ce que j'ai compris, il faut essayer de se rabattre sur des activités sportives ou artistiques.

Pour ce qui est du sport, j'en fais en moyenne plus d'une heure par jour depuis un an et demi. (Si il est vrai que c'est bénéfique, je me demande dans quel état je serais sans ça.)
Pour la musique, je pourrais avoir l'opportunité de jouer en groupe mais je n'arrive pas à passer à l'acte et à travailler pour y arriver.

Quelqu'un a-t-il un truc pour faciliter le passage à l'acte en ce qui concerne les activités 'positives' ?

Et d'expérience, est-ce que cela aide réellement à se sevrer de l'addiction ?

Je tiens à redire à quel point ce site me donne espoir et toute la gratitude que je porte à ceux qui y participent.
Citation : après tout, je ne fais de mal à personne.(bien que j'ai conscience de cautionner l'industrie de la pornographie)
t'as raison gaston : tu bloques juste ton propre développement affectif, émotionnel et psychologique en t'imposant des conditions de vie dégradantes, t'as apparemment perdu ta femme dans l'addiction, et sexuellement, grâce au porno, tu te retrouves tout en bas de la chaine alimentaire.
A part ça, tout roule. :lol:
Nous ne "cautionnons" pas l'industrie : nous sommes son combustible et sa raison d'être, même si nous sommes assez "malins" pour ne pas dépenser un kopek : statistiquement, suffisamment d'entre nous mettent un jour la main au portefeuille pour que d'autres se contentent de la mettre dans le pantalon.
désolé pour le ton un peu père-la-morale, je pense que certaines vérités méritent d'être rappelées brutalement (ça peut faciliter le détachement, indispensable pour progresser dans le sevrage) et puis j'ai eu une journée difficile au bureau :lol:
Merci Jon pour cette perspicace mise au point.

Pas de problème pour le ton de ta réponse.
Pour ce qui est de faire choucouter quoiqu'on dise, j'ai mon psy. Et d'ailleurs, souvent, ça m'énerve.
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