Dépendance sexuelle

Version complète : Porno insidieux
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Bonjour à tous,

J'ai besoin de vos conseils car je suis confronté à un gros problème...

Cela fait quelques jours que je suis revenu habiter chez mes parents car je viens de terminer mes études et je suis à la recherche d'un emploi.
Outre le fait que j'ai pas mal de temps libre et que la tentation est là d'aller consulter du porno, je suis tombé des derniers jours sur des choses que je n'aurais pas dû trouver...

J'ai nettoyé l'ordinateur de mes parents et dans les fichiers temporaires il y avait des images pornos "classiques"... mais également 2 vidéos très tendancieuses : je veux dire par là que les filles mises en scène ne semblent pas avoir l'âge minimal légal. Apparemment ce sont des vidéos d'origine asiatiques qui proviennent d'un site allemand. Hé oui j'ai déjà mené ma petite enquête, je sais pas trop si j'ai bien fait...
Tout cela me fait halluciner ! Je savais que mon père (ça me fait très bizarre de parler de ça ici) consultait du porno (c'est d'ailleurs en tombant sur un film qui lui appartenait que j'y ait été confronté très jeune), mais je n'aurais jamais imaginé retrouver un jour ce genre de choses...

Je ne sais pas quoi penser... Il n'y avait que 2 vidéos comme je le disais, mélangées à un tas d'autres dans un autre genre qui plus est... Ce qui me fait penser que c'est pas "inadvertance" qu'il les a consulté.
Je ne sais pas quoi faire... Supprimer ces fichiers évidemment. Mais que faire de plus ? Vis à vis de mon père ? Je sais que nous avons le même problème d'addiction à la pornographie. Seulement nous n'en avons jamais parlé et il ne semble pas avoir pris conscience de ce problème. Je ne pense pas que nous en parlerons un jour mais de tomber aujourd'hui sur ces 2 vidéos m'alarme un peu : je ne veux pas le laisser tomber là dedans, dans la consultation de produits pédophiles, le mot est lâché...


Tout ce que j'évoque ici paraitra certainement très confus à vous tous.
Mais j'éprouvais vraiment le besoin de venir en parler histoire de fixer les choses, de me mettre une barrière : car comme je le disais l'envie de retourner voir du porno est revenue ces derniers jours avec l'ennui... et le fait de devoir nettoyer un ordi "infecté" n'aide pas...
Je culpabilise même : n'ai-je pas tout simplement rechuté ? Car je savais très bien que je tomberai sur du contenu porno en nettoyant cet ordi. Mon cerveau archaïque ne m'aurait-il pas attiré vers ça et ne me serai-je pas laissé tenté ?

Toujours est-il que je suis à un tournant... et que je ne veux pas laisser tout cela me faire rechuter... Mais c'est dur...

Bon courage à tous et surtout à ceux qui me lirons ;-)

Addict
"Je ne sais pas quoi penser... Il n'y avait que 2 vidéos comme je le disais, mélangées à un tas d'autres dans un autre genre qui plus est... Ce qui me fait penser que c'est pas "inadvertance" qu'il les a consulté."
tu es en train de lui chercher une excuse pour ne pas avoir à le "juger" de manière défavorable.
en prenant la décision d'aller nettoyer l'ordi de ton père, tu te doutais bien que tu allais te confronter à la problématique de luc skywalker contre son dark vador de père.
Tu te croyais assez costaud ? Qu'es-tu allé mettre le nez là dedans ! lui en as-tu parlé avant d'y aller ?
"bon tu sais papa maintenant que je suis clean - même si j'en chie un peu en ce moment - je vais faire du ménage dans ton ordi" avec un peu de chance, il se sereait douté de qq chose et aurait procédé lui-même à un premier nettoyage...
parce que là c'est toi qui t'es mis dans une situation problématique, et en position de ne pas la résoudre. Tu ne peux rien lui dire, et la boite de pandore t'a quasiment explosé à la gueule.

Tu mélanges deux problèmes "je veux pas laisser mon père tomber dedans" (auquel cas il faudra bien en causer, et ç'est ça qui t'effraie) et "j'ai peur de rechuter" (avec ce devoir de nettoyage que je me suis imposé pour sortir de l'ennui par un stress magistral, et qui est inutile parce que tant que mon père méconnait le problème il va redégueulasser le carrelage dès que j'aurai le dos tourné)
On en recause, mais d'ici là protège-toi.
Si tu as l'impression d'avoir rechuté, meme sans masturbation, remets ton compteur à zéro, mais surtout aère-toi le ciboulot et ne te prends pas le chou contre qq chose où tu n'as pas prise pour l'instant. Consolide ton sevrage, deviens plus fort avant d'agir.
Merci John pour ces mots, ça me remet quelque peu en place.

Effectivement j'avais pas à aller foutre mon nez là-dedans. Le fait est que je m'ennuie... Plein de choses en tête, plein de projets, mais une trouille pas possible de m'y mettre. Et pourquoi ai-je la trouille ? Parce que j'ai peur de l'échec...
Peur de ne pas les réaliser ces projets et ces rêves.
Peur de l'échec comme face à cette foutue addiction au porno !

J'étais bien dans mon sevrage : aucune difficulté à le tenir, plein de choses à penser autres, des occupations. Et puis ces derniers jours patatra, le vide dans ma vie. Alors je suppose que pour un peu d'adrénaline mon cerveau s'est dis "Tiens ?! Pourquoi pas chercher la confrontation histoire de mettre un peu d'action dans tout ça ?". Et le fait est également que je suis trop faible face à tout ça, et que je le serais toujours.

Alors tu as raison John, je vais arrêter de jouer avec le feu. Le combat contre le monde du porno c'est pas pour moi. Moi faut que je me batte contre mon addiction avec un grand "A", et c'est déjà pas mal.

Je m'y met dès maintenant.

Courage à tous !

Addict
"Peur de l'échec comme face à cette foutue addiction au porno !"
...la peur n'empêche pas le danger :-)
et le seul remède connu au danger, c'est le courage en action.
"je suis trop faible face à tout ça, et que je le serai toujours"
là, reconnaitre cette faiblesse, et t'en rappeler au quotidien, ça devrait te permettre de laisser la boite d'allumettes dans le tiroir.
ça te donne une raison de plus de persévérer dans le sevrage : pouvoir en parler à ton père; tu verras que dans quelques mois, tu seras beaucoup plus "détaché" du pb.
Ah oui, et il te faut éviter l'ennui. Ca te ramène au ressassement, qui te ramène au passé.
Citation :John Warsen a écrit:
Ah oui, et il te faut éviter l'ennui. Ca te ramène au ressassement, qui te ramène au passé.

Mon dieu (mais non, pas toi John, c'est une expression), que de vérité dans ces quelques mots. Et que de difficultés ils recèlent. Car on s'ennuit tellement vite quand on a peuplé son univers fantasmagorique de demoiselles ù,;p)^ù;:§%*$^^e, en même temps que !:§%!*$^//§ù^ et surtout ¨ù£µµ£^ù;:LMµ. Après, tout est tellement fade. Les autres paraissent tellement nunuches. C'est vrai en même temps que faux (haha, ça cogite) car en fait il faut retrouver le goût de choses plus simples, peut être un peu plus fades effectivement, mais évidemment plus saines, il faut réapprivoiser l'ennui, l'accepter sans qu'il déclenche instantannement des pulsions destructrices.

La théorie, ça va, et c'est aisé de l'écrire, mais dès que la situation se présente, c'est autre chose. Je le vis quotidiennement, et je vois bien où serait le refuge, le nid dans lequel je pourrai aller me lover. Mais je dois choisir l'inconfort du refus.

Dans mon cas, le dilemne est : la porno est un rempart contre le vide de l'ennui, je ne vais pas voir des trucs porno donc je reste avec mon ennui, mon ennui me ramène à moi et à mes erreurs passées (et pas forcément liées à la porno), je les ressasse, le ressassement me conduit à la déprime, la déprime se "soigne" dans la porno. La boucle est bouclée.
je vous l'ai déjà servi, mais je vois que les clients en redemandent. Eggon et Ex-addict ne se vexeront pas d'être les premiers servis, même si c'est valable pour tout le petit peuple des dépendants, et bien au-delà de notre sphère.
Par ailleurs la crudité des mots choisis n'est pas la mienne et la rédaction ne saurait être tenue pour responsable de l'acuité des propos tenus :
"L'espoir n'est pas un steak" (morceaux choisis de bavette dans l'aloyau, texte d'une amie, montage réassorti de votre serviteur)

"Par curiosité, je suis allée voir où en était XXX de sa lutte contre la cyberdépendance, et j’ai vu qu’il avait ouvert un nouveau nouveau blog après sa nouvelle nouvelle rechute. Apparemment, il y a une chose qu’il n’a pas comprise : on ne se nourrit pas d’espoir. L’espoir c’est comme la barbapapa, c’est rose, c’est sucré, ça a l’air bon, mais ça colle et c’est surtout du vent. Si on se nourrit de barbapapa, au bout de quelques jours, on commence à avoir très faim.
Tout le monde a essayé de se nourrir d’espoir un jour ou l’autre. Par exemple, quand j’ai commencé le YYY, en 1996, je me disais « Allez, aujourd’hui je prends une bonne résolution, je deviens consciente. Et dans 48 jours ou peu s’en faut, je serai éveillée. Voilà. On y croit. Tout va changer. Je peux le faire. ». Quand je lis XXX, j’ai l’impression de me voir il y a 10 ans. Mais il y avait là une erreur d’analyse fondamentale. C’est que l’espoir est une pensée, contrairement à un steak, ou à un plat de pâtes, par exemple. Et, au bout de 10 jours, on peut bien penser ce qu’on veut, le corps, lui, regarde ce qu’il a mangé entre temps. Et s’il n’a rien mangé, il n’est pas content, et il retourne là où il y a à manger. Donc tout se casse la gueule.
Le problème de nos compulsions, c’est qu’elles nous nourrissent. Si on ne trouve pas de nourriture alternative, il est normal qu’on y retourne, à moins qu’entre temps on se soit habitué à crever la dalle, comme les moines trappistes. Mais alors on vit mal, on est dépressif. Dans les monastères, on appelle ça l’acédie. Bien sûr, on ne cède plus aux compulsions, mais ça ne nous remplit pas pour autant. On est vide, et on ne peut pas se remplir avec de l’auto-satisfaction. Surtout pas, en fait. Car l’auto-contemplation est précisément ce qui empêche Dieu (l’état naturel) d’être présent. On essaie de se remplir de la pensée de soi, ce qui est impossible puisque la pensée est vide, comme le soi, mais le problème c’est qu’en attendant la place est prise, même si c’est par un fantôme.
L’espoir est au fond la même chose que le doute. J’y arriverai, ou je n’y arriverai pas, c’est la même chanson, déclinée sous deux modes différents. Une façon de penser à soi. C’est pour cette raison que les maîtres sont assez peu complaisants envers l’un comme envers l’autre. Qu’on ait l’air tout exalté ou tout malheureux, qu’on s’auto-convainque de ses mérites ou qu’on s’auto-apitoie, il s’agit toujours d’auto-contemplation, de mensonge. Le moi n’a pas d’existence intrinsèque. "
(...)
"On voit bien ce que Castaneda appelle l’auto-contemplation. C’est le fait de jouir de ses émotions/sensations/pensées… jusqu’à en être dégoûté, énervé, et ensuite, jouir de ce dégoût, de cette colère, après quoi on est fatigué donc on dort un petit coup, et dès qu’on se réveille, on recommence ! Là où le processus est le plus visiblement à l’œuvre, c’est dans les émotions. A ce niveau là, ça devient du grand art. Comme le dit Casta, les gens sont tous assis en rond à se retourner le couteau dans la plaie et ils appellent ça du partage. En fait, ils ne partagent rien d’autre que leur auto-contemplation.
N’étant moi-même pas très douée pour les émotions, on comprend que j’aie toujours bien aimé ceux qui ont tendance à s’y complaire, je leur trouvais du charme, en quelque sorte. Pour sûr, ils ont une capacité d’exister supérieure à la moyenne, car c’est bien de cela dont il s’agit : s’auto-contempler pour exister. Malheureusement, personne n’existe, et ne pas l’admettre est la cause de toutes nos souffrances. Plus on s’auto-contemple, plus on existe, et plus on souffre, bien sûr. Le prix à payer pour ne plus souffrir est la cessation de cette auto-contemplation, et c’est un prix que personne ne veut payer."
Commentaires de john :
Je constate que si tu cesses de focaliser sur ce que tu crois être ton bonheur ou ton malheur, ça te délivre de l'obligation de "t'accrocher à ta merde" pour exister, aussi étrange que soit cette situation.
Ou, pour reprendre une formulation non-duelle empruntée à Karl Renz :
“Pas d’échappatoire! Tu ne peux pas échapper à ce que tu es !
C’est l’enfer, et l’enfer est là parce que tu veux en sortir.»
Ce que tu es n'a rien à voir avec ce que tu crois que tu es.
Venir chercher du secours ici - de la mème façon que mon réflexe idiot de croire que je puis t'être d'une quelconque aide - est un repli qui te remet le nez dans le caca.
Tu la joues victime, je la joue sauveur, mais au fond personne n'est dupe.
La meilleure chose à faire c'est celle que je vais faire maintenant : fermer ma bécane et passer ce mardi matin du mieux que je peux, car c'est pas les choses à faire qui manquent.
Bonne journée !

spéciale dédicace à Eggon, parce que je frise le hors sujet, quand même :
"Les autres paraissent tellement nunuches." écris-tu. Quand je picolais sec, avec frénésie et méthode, j'en étais venu à me demander comment les autres faisaient pour ne pas boire, comment ils se satisfaisaient d'une vie si merdique. C'est là le signe d'une intoxication aigüe : on ne peut plus se passer du produit qui nous condamne à l'enfer, et comme on ne supporterait pas l'idée de cette dépendance, on se demande comment font les autres pour s'accomoder du fadasse.
La vérité, c'est que comme nous savons intuitivement que nous sommes vides, nous tentons de nous remplir avec n'importe quoi, et le porno est manifestement un des pires remplisseurs, à l'exception de tous les autres : des entités en profitent pour nous squatter et se nourrir à travers nous. L'égrégore de la pornographie est une s'pèce de plante épiphyte qui croît à nos dépens, elle se nourrit sur la bête. Waow, que de nouveaux mots à chercher dans le dico !
"je vois bien où serait le refuge, le nid dans lequel je pourrai aller me lover." si tu ne vois pas à quel point tu confonds le refuge avec le bac à litière du chat, il n'est pas en pouvoir de te le montrer. Faudrait demander à marie-jean de te faire une explic' de texte.
"Chute à l'arrière !" comme dirais Jean-Paul Olivier...

On peut pas dire que je m'y attendais pas à celle-là, que ce soit John ou Eggon, ils m'avaient prévenus.
Ben malgré ça, je vient de recuter. Et qu'ça fait mal p'tain !!! Une grosse envie de chialer, de me mettre en colère... contre moi !

Bon je vais pas m'apitoyer, la culpabilité ça sert à rien comme dis ici bas.

De toute façon, il me semble que ça devait arriver, c'était pas possible autrement.
Pas mal de changement dans ma vie ces derniers temps, de gros manques et pas la patience d'attendre que ceux-ci se comblent "naturellement".
Comme je le disais il y a quelques jours : des projets plein la tête mais peur de l'échec à la vue des obstacles qui se dressent. La Peur l'a emporté ce matin à 9h58...
Je suis pas entrain de chercher des excuses mais plutôt des explications, histoire de poser les choses, les mettre noir sur blanc.

Je crois que j'ai pris le problème par le mauvais bout. Pourtant ça aurait dû me tilter dès hier soir à la lecture de ton précédent post John :
"[...]Le problème de nos compulsions, c’est qu’elles nous nourrissent. Si on ne trouve pas de nourriture alternative, il est normal qu’on y retourne, à moins qu’entre temps on se soit habitué à crever la dalle, comme les moines trappistes. Mais alors on vit mal, on est dépressif. Dans les monastères, on appelle ça l’acédie. Bien sûr, on ne cède plus aux compulsions, mais ça ne nous remplit pas pour autant. On est vide, et on ne peut pas se remplir avec de l’auto-satisfaction. Surtout pas, en fait.[...]"
Lorsque j'ai commencé mon dernier sevrage, les premiers jours j'étais obsédé par l'idée de le tenir : mes journées étaient rythmées par cette "aventure" du "faut pas qu'j'rechute". Ben oui, ça met du piment dans la vie vide d'un porno-addict...
Puis tout s'est mis en place de façon plus "naturelle", ne pas visionner de porno (à tous les niveaux : du site X aux affiches dans la rue) est devenu un réflexe. Enfin... "naturelle"... façon de parler. Parce que là avec le recul j'ai pas l'impression d'être sorti de cette obsession de pas mater de porno. C'en était même pervers : ces derniers temps j'étais même fier de la durée de mon sevrage. En fait je me suis nourri de cette fierté mal placée parce que j'avais rien d'autre dans ma vie qui me rendait fier de moi.
Le problème c'est que le sentiment de fierté conduit vite à la prise de grosse tête et aux chevilles qui enflent... C'est à ce stade que la vigilance devient moindre (Ben oui à quoi ça sert d'être vigilant puisqu'on se sent invincible ? Pauvre bougre...) et qu'il y a rechute dans la majorité des cas.

Bon voilà, c'était l'étape du jour. Me reste plus qu'à remonter sur le vélo et passer quelques cols histoire de me satisfaire d'autres choses sans focaliser sur ma dépendance. L'arrivée est encore loin.

Addict
Décidemment, il est dur à suivre ce peloton... Nouvelle rechute à l'instant... Pathétique comme matinée...

Je remonte en selle, la tête basse...

Addict
Bon juste un petit saut ici pour dire que ce matin ça va.

L'après-midi d'hier m'a fait du bien : le boulot temporaire que j'ai en ce moment me permet de penser pas mal et de faire le point sur moi même.
Je me rend compte que l'explication principale de cette rechute est la même que pour les précédentes : gros changements dans ma vie qui se traduisent en angoisse. C'est un léger raccourci mais globalement c'est ça le dénominateur commun chez moi.

Note pour plus tard : maintenant que le mécanisme est connu, il s'agira de l'anticiper...

Addict
Parallèlement au travail d'identification qui consiste à démasquer tes peurs et autres causes contributives à retourner au "refuge" qui n'en est pas un, il ta faut apprendre à te retirer quand la vague arrive.
Avant d'être dessous.
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