Dépendance sexuelle

Version complète : Honteux, je reviens vers vous ...
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En préambule : ma honte, ma grande honte.

Par deux fois j'ai tenté avec l'aide du forum de me libérer de mon addiction. Merci à toi John Warsen, pour ce message par lequel tu ravivais mes résolutions d'alors sur le forum d'Orroz, c'était il y a deux ans, deux autres années perdues :

Bonjour, et tout d'abord merci pour ce site.

Je ne découvre pas ce site aujourd'hui mais mes velléités de m'attaquer sérieusement et efficacement à mon problème n'ont jusqu'à présent jamais fait long feu et je repoussais - il y a toujours de "bonnes raisons", à moins que ce ne soient de sérieuses compulsions, pour ne pas s'y atteler - le moment de m'y confronter.

Mon problème, c'est que je suis clairement dépendant de la pornographie (principalement sur internet). Mon espoir, c'est qu'aujourd'hui JE VEUX m'en libérer.

J'ai bientôt 40 ans, je vis seul (j’ai une grande fille majeure) et je viens de perdre ma dernière petite amie, une jeune femme jolie, intelligente, tendre, câline, généreuse, et qui avait toutes les raisons de me satisfaire sexuellement, ce qu'elle ne se privait pas d'essayer de faire.

Je ne rentrerai pas dans les détails, mais j'ai la conviction aujourd'hui que cette rupture, comme les deux ruptures précédentes d'histoires sérieuses, avec des jeunes femmes toutes aussi agréables, doit beaucoup à ma dépendance à la pornographie, à l'imaginaire qu'il entretient, aux besoins toujours plus importants qu'elle suscite (j'avais "réussi" à entraîner ma dernière petite amie dans une boite échangiste par exemple) et évidemment jamais satisfaits, à l'image négative qu'elle donne des femmes, à « l’enfermement » qu’elle induit, etc.

STOP. Je veux m'en sortir.

Aurais-je la force ? J'ai des raisons de douter : à une jeune femme qui m'aimait et que j'aimais, j'ai avoué mes penchants pornocrates, ce à quoi elle avait répondu avec un air très triste "Et moi, quelle est ma place là-dedans ?". C'était il y a dix ans, elle m'a quitté deux ans après, et moi, je ne suis toujours pas débarrassé de ce fardeau.

Mais je le dois, sinon j'ai la conviction que ma vie affective restera un chemin de croix, et que je ne construirais jamais rien de sérieux et de beau dans ce domaine.

Je veux faire de la place à l'amour, à la tendresse. Je ne veux pas renoncer au sexe, mais comprendre qu'il sera tellement plus beau bâtit sur des sentiments positifs et non considéré comme un produit de consommation courant, et virtuel.

En outre, je suis lucide sur ma dépendance, sur la force qu'elle exerce sur moi, et sur l'énergie, l’état d’esprit positif, la paix de l’esprit, le temps (passé à regarder ces conneries) qu'elle me fait perdre.

Mon témoignage est un parmi d'autres, mais si certains qui le lisent acceptent de m'envoyer leur soutien, leurs encouragements, leurs conseils, voire de m'interroger sur mes progrès, ce qui pourra aussi être un moteur, je les en remercie.

Bien à vous.

S.


Voilà, malgré des efforts hélas ponctuels, je n'ai pas avancé, ce que le temps lui n'a pas manqué de faire, ce qui revient à dire que j'ai reculé.

Je suis profondément découragé, et ma corde dépressive s'en ressent : je n'ai jamais autant songé à en finir de manière définitive, ce qui en arrive même à m'effrayer.

Vous pardonnerez le ton de ce message, qui ne pousse pas à la rigolade, et j'aimerais tant être plutôt capable de participer à une émulation positive et dynamique. De dynamisme, point. Du dégout, oui, à revendre.

J'en arrive à penser que plus rien de bon ne peut m'arriver, seulement des choses à la hauteur de la boue dans laquelle je me roule.
Salut Eggon!

Tu dis: "Je n'ai jamais autant songé à en finir de manière définitive, ce qui arrive même à m'effrayer".

Quand j'ai lu cette phrase, j'ai cru que tu voulais l'utiliser contre toi.

Mais, si comme moi, tu la relis, tu y verras le nouveau point de départ de ton sevrage:
"Je n'ai jamais autant songé à en finir de manière définitive avec cette dépendance, ce qui arrive même à m'effrayer car j'ai peur de ne pas y arriver".

Je ne crois pas que tu ais "reculé". Tu es seulement en face d'un mur qu'il te faut escalader de toutes tes forces. Et tu trouveras ici plein de "Popeye" qui, par leurs écrits, te nourriront de bons "épinards" frais. Fini la nourriture en "canne", fini le "fast-food".

Et tu sais, la pluie qui tombe change la terre en boue, mais si tu te lèves, l'eau coulera sur toi pour en effacer toute trace!

Aie confiance! Labardo! :love2:
Salut Eggon !

Citation :Vous pardonnerez le ton de ce message, qui ne pousse pas à la rigolade, et j'aimerais tant être plutôt capable de participer à une émulation positive et dynamique. De dynamisme, point. Du dégout, oui, à revendre.

J'en arrive à penser que plus rien de bon ne peut m'arriver, seulement des choses à la hauteur de la boue dans laquelle je me roule.

Ne nous demande pas de te pardonner, ici on en est tous au même point : faire face à notre dépendance un jour à la fois.
Tu souhaite être capable de dynamisme ; ne trouves-tu pas que le fait de revenir ici, deux ans après ta dernière tentative, est la preuve que quelque chose de positif est là, en toi ?
Tu aurais pu aussi te laisser aller à cette maladie, la justifier, t'enfoncer dedans, mais non ! tu a réagis, autre preuve qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire !

Aide toi du dégoût que tu éprouve vis à vis de la pornographie pour te sortir de cette boue. Un jour à la fois, sans te mettre la pression.

Tiens ! Si tu commençais par pas de porno aujourd'hui ? ;-) :trefle:

Courage à tous !

Addict
Je ne veux pas quitter le forum, que je viens de consulter, sans remercier les auteurs des encouragements ci-dessus.

Ma culpabilité me rappelle que, dans des circonstances similaires, j'ai remercié des âmes charitables, sur Orroz ou ici, pour néanmoins plus tard retourner dans ma fange.

Je me sens la dicotomie incarnée, porté par un élan qui me dit que c'est possible, que je peux briser mes chaînes, et écrasé par un fardeau trop lourd, qui me dit que c'est inutile, perdu d'avance.

J'aimerais bien pouvoir tirer profit d'une sage pensée tirée d'une oeuvre majeure, pour le pas la citer Ratatouille, que je suis allé voir cet AM pour me changer de mes lugubres idées, lorsque l'esprit du cuisteau Gusteau dit en somme à Ratatouille que de trop vivre dans le passé altère considérablement les chances de se construire des possibles positifs dans l'avenir. Mais j'ai hélas bien du mal dajà à croire en moi, ce qui parait pourtant un préalable indispensable.

Néanmoins, oui, je suis là, alors quoi ? une flamme sommeille qui s'appellerait espoir ?

Je ne sais pas, plus. Je suis deux, un dégouté par ce sexe virtuel à toutes les sauces, l'autre fasciné, happé, ventousé par cette merde crade et sans sentiments.

Pour le "pas de porno aujourd'hui", (ex-)addict, c'est raté, puisque je m'en suis fait une dose ce matin au petit-déj. (alors que par ailleurs je revenais la veille de 10 jours de vacances sans ordi où cela ne m'a pas manqué, allez comprendre). Demain, peut-être ?

Bonne nuit à tous et toutes.
egon a dit
"J'en arrive à penser que plus rien de bon ne peut m'arriver, seulement des choses à la hauteur de la boue dans laquelle je me roule."
crois moi si tu veux, très souvent, c'est étrangement en écrivant ce genre de chose, que des choses se débloquent.
ton témoignage va mettre utile pour l'émission de télé en belgique car mon rôle va être de faire comprendre que le porno et toute les pratiques qui en découlent, est une drogue.
egon a dit :
"Je veux faire de la place à l'amour, à la tendresse. Je ne veux pas renoncer au sexe, mais comprendre qu'il sera tellement plus beau bâtit sur des sentiments positifs"
je te vois pensif dans une vallée alpine entrain de regarder un sommet que tu trouve magnifique. tu peux en te préparant bien y aller, il ne rien de virtuel dans cet objectif.
Citation :Eggon a écrit:
[...]
Je me sens la dicotomie incarnée, porté par un élan qui me dit que c'est possible, que je peux briser mes chaînes, et écrasé par un fardeau trop lourd, qui me dit que c'est inutile, perdu d'avance.
[...]
Néanmoins, oui, je suis là, alors quoi ? une flamme sommeille qui s'appellerait espoir ?

Je ne sais pas, plus. Je suis deux, un dégouté par ce sexe virtuel à toutes les sauces, l'autre fasciné, happé, ventousé par cette merde crade et sans sentiments.

Pour le "pas de porno aujourd'hui", (ex-)addict, c'est raté, puisque je m'en suis fait une dose ce matin au petit-déj. (alors que par ailleurs je revenais la veille de 10 jours de vacances sans ordi où cela ne m'a pas manqué, allez comprendre). Demain, peut-être ?
[...]

Salut Eggon !

Tu sais on est tous passé par cet état paradoxal où une partie de nous a besoin de porno et l'autre le rejète, c'est la raison de notre arrivée sur le forum. Mais c'est un état passager, disons, un point de départ.

Comme pour toute clé dichotomique, il n'y a qu'un seul chemin qui est le bon... Eclaire ce labyrinthe avec la flamme qui résiste au fond de toi...

Tu as vécu une rechute, du moins si tu as commencé ton sevrage : t'y es-tu résolu ?
Cette rechute et le fait que pourtant pendant 1à jours tu n'as pas été tenté doivent te servir : que s'est-il passé de différent entre ces 10 jours sans porno et ta situation de hier matin ?

Allez ! Un jour sans porno, c'est pour aujourd'hui !!!

Courage à tous !

Addict
Citation :(ex-)addict ? a écrit:

Tu as vécu une rechute, du moins si tu as commencé ton sevrage : t'y es-tu résolu ?
Cette rechute et le fait que pourtant pendant 1à jours tu n'as pas été tenté doivent te servir : que s'est-il passé de différent entre ces 10 jours sans porno et ta situation de hier matin ?

"Résolu" : c'est un mot bien fort pour mon état d'esprit actuel. Je m'y sens plutôt condamné. C'est ça, ou "mourir", entre guillements car j'y vois la possible mort physique, mais aussi plus terriblement, si mon courage ne me conduit pas à cette option, une mort lente et plus terrifiante encore de l'esprit, de la pulsion de vie, de l'envie, de la joie, de la volonté, et du désir sexuel dans ce qu'il a de noble. Une lente extinction. Une porno-lobotomie.

Je n'ai pas vécu une rechute. Je vis de rechutes.

Etrangement, me passer quelques temps d'images porno m'est possible sans trop de difficulté contrairement, à ce que je crois comprendre, à d'autres ici. Ainsi donc, durant ces 10 jours passés chez des amis, pas d'accès privatif à un ordi donc pas d'images porno, et ça ne m'a pas travaillé (masturbation par contre, si : pratique assidue).

Mais des mon retour, le soir même, je me suis fait mon propre festival ! Je crois que mon "chez moi" est un vrai piège pour cela, dans le sens où 1/ je n'aime pas être "enfermé" 2/ je vis seul 3 /visionner du porno vient "combler" quelque chose, un manque qui dépasse j'en suis bien convaincu le seul besoin des images, mais quelque chose de bien plus profond (une peur ?).

Et si je peux me passer plusieurs jours d'images porno, je me transforme littéralement lorsque je m'en mets devant les yeux, mon univers s'étrécie, mon sens critique s'évapore, je fais abstraction de tout le reste et je deviens un légume consommateur de viande, "douée" de la parole puisque je me surprends à voix haute à qualifier de "bonnes salopes" ces dames, parlant à mon ordi, oui, c'est vous dire que la serpillière est alors un bien trop prestigieux ustensile pour ma "dignité". Et je reste ainsi esclave de mon ordi plusieurs jours, m'y collant le soir une heure ou deux, le temps d'une séance de branlette frénétique, puis y revenant une heure après pour une deuxième, puis une demi heure après pour une troisième, puis parfois une quatrième au lit quand, les yeux fermés, les images continuent de se contorsionner sur l'écran de les paupières. Et lorsque, avec des crampes à la bite j'ai mené mon dégout de ma "vie" à son extrême, vidé même à force de gavage de toute envie sexuelle, je repousse mon ordi et je me dis que je DOIS arrêter, j'en fais une question de vie ou de mort. Jusqu'à la rechute suivante, une nouvelle plongé de quelques jours en abîme, en écoeurement et en dégout.

Alors, quelle issue ?
Alors premières chose à te dire Eggon, unique chose à te dire d'ailleurs vu le contenu de ton dernier post : ARRETE DE TE CULPABILISER !!!

On est tous bien d'accord : le porno c'est mal ! La rechute : pas bien (!) pour notre maladie.

Mais pour le moment l'heure n'est pas pour toi à te détruire ce qu'il te reste de confiance en toi en te rabaissant de la sorte !!! Pour l'instant une seule chose doit compter : ne pas aller voir de porno, point. Fais autre chose : cours, fais du vélo, cuisine, part voir des amis, des proches, vient pourrir le fil de discussion "Fourre-tout" si tu veux ;-).
Mais s'il te plait cesse de réfléchir à ta condition de pornoïque. Dans l'état où tu es tu ne peux pas avoir de jugement positif de toute manière, donc ton (sub-)conscient se dit alors : "à quoi bon faire des efforts ?! retournons-y !".
C'est dans l'étape suivante, après 3 semaines de sevrage, que ton esprit sera moins pollué et que tu pourra (à nouveau) réfléchir.


Désolé de te parler sur ce ton, ne le prends surtout pas mal. Mais j'aime pas voir quelqu'un qui a fait une démarche comme la tienne la ruiner et se rabaisser comme ça...
Qui est le juge qui t'as condamné d'ailleurs ?! ;-) Arrêter le porno c'est un libre choix, TON choix.

D'ailleurs entre nous, si ce juge existait, il pourrait quand même interdire le porno, y'aurait moins de plaies à panser...

Addict
Citation :(ex-)addict ? a écrit:

Fais autre chose : cours, fais du vélo, cuisine, part voir des amis, des proches, vient pourrir le fil de discussion "Fourre-tout" si tu veux ;-).

...


Mais s'il te plait cesse de réfléchir à ta condition de pornoïque.

...


Désolé de te parler sur ce ton, ne le prends surtout pas mal.

Addict

Bon alors, histoire de penser (panser ?) à autre chose : une bonne séance de natation cet AM et la préparation d'un bon risotto pour mon meilleur pote ce soir. Ce sera ça pour aujourd'hui. Demain sera un autre jour.

...

Le problème, qui n'est pas seulement le mien certes, mais qui me bouffe, c'est que cette condition de pornoïque ne se résume pas à sa seule existence (car en fait, quel serait le problème si cette dépendance était détachable de toute autre considération voire sans conséquences ?) mais surtout à tous les dommages colatéraux qu'elle induit, à commencer par une vie affective en échec, ce que je vis très mal. Mais je vais essayer de positiver ...

...

Je ne prends rien mal, j'ai besoin de coups de pieds au cul (zut, j'ai dit cul :-( ), voire de bonnes beignes dans la gueule. Je ne demande pas à être ménagé, mais bien à ce qu'on me mette le nez dans ma merde. Merci d'y contribuer.

Bien à toi, bien à vous.
Voilà 14 jours que je n'ai pas consulté de sites porno. C'est loin d'être mon record (4 mois) et d'ailleurs là tout de suite je me sens con en écrivant "record" puisque, hahaha, il ne s'agit pas de dépasser une limite, mais bien de l'outrepasser puisque je suis censé ne plus JAMAIS y aller. HARRRRRRRGHHHHHH... Bon en tout c'est 14 jours et ça me fait du bien à mon "moi".

Figurez-vous qu'alors que je me suis disais "tiens, j'm'en va annoncer au potos de sex-addict que j'en suis à 14 jours", une petite voix m'a immédiatement sermonnée en ces termes : "Mais non, ne fais pas ça, sinon, eux, les potos, ils vont croire un peu en toi et suivre tes progrès et donc ce sera plus dur de céder, puisque tu vas pas vouloir qu'ils te voient comme un mec faible, alors que si tu dis rien, tu peux rechuter dans ton coin, peinard". Je lui est collé un coup de pied dans les couilles, au héraut de malheur, et donc je l'écris : 14 jours.

Le problème, dans mon cas, n'est pas tant de durer, le problème est que quand (si ...) je rechute, en général ce n'est pas pour 1-2 heures voire une soirée, mais pour un gavage qui se compte en jours/semaines (mois...).

Bonne soirée.
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