01-12-2006, 00:15
J'aimerais poster un petit texte d'un auteur que j'aime bien, qui ne parle pas du tout de l'addiction au cybersexe mais qui me semble - du moins - dans mon cas dire beaucoup de choses sur cette addiction.
"L'éther
Introduction
L'homme a un besoin méconnu. Il a besoin de faiblesse. C'est pourquoi la continence, maladie de l'excès de force, lui est spécialement intolérable.
D'une façon ou d'une autre, il lui faut être vaincu. Chacun a un Christ qui veille en soi.
Au faîte de lui-même, au sommet de sa forme, l'homme cherche à être culbuté. N'y tenant plus, il part pour la guerre et la Mort le soulage enfin.
C'est une illusion de croire qu'un homme disposant d'une grande force sexuelle, lui, au moins, aura le sentiment et le goût de la force. Hélas, plus vivement encore qu'un autre pressé de se débarrasser de ses forces, comme s'il était en danger d'être asphyxié par elles, il s'entoure de femmes, attendant d'elles la délivrance. En fait, il ne rêve que de dégringoler dans la faiblesse la plus entière, et de s'y exonérer de ses dernières forces et en quelque sorte de lui-même, tant il éprouve que s'il lui reste de la personnalité, c'est encore de la force dont il doit être soulagé.
Or,s'il est bien probable qu'il rencontre l'amour, il est moins probable que l'ayant expérimenté, il quitte jamais ce palier pour bien longtemps. Il arrive cependant à l'un ou l'autre de vouloir perdre davantage son Je, d'aspirer à se dépouiller, à grelotter dans le vide (ou le tout). En vérité, l'homme s'embarque sur beaucoup de navires, mais c'est là qu'il veut aller.
S'il s'obstine dans la continence, comment se défaire de ses forces et obtenir le calme?
Excédé, il recourt à l'éther.
Symbole et raccourci du départ et de l'annihilation souhaités."
Bon, j'ai tout cité parce que c'est un beau texte, même si le problème abordé excède celui de la dépendance au cybersexe. N'empêche que celui-ci y est compris. Du moins, je pense.
"L'éther
Introduction
L'homme a un besoin méconnu. Il a besoin de faiblesse. C'est pourquoi la continence, maladie de l'excès de force, lui est spécialement intolérable.
D'une façon ou d'une autre, il lui faut être vaincu. Chacun a un Christ qui veille en soi.
Au faîte de lui-même, au sommet de sa forme, l'homme cherche à être culbuté. N'y tenant plus, il part pour la guerre et la Mort le soulage enfin.
C'est une illusion de croire qu'un homme disposant d'une grande force sexuelle, lui, au moins, aura le sentiment et le goût de la force. Hélas, plus vivement encore qu'un autre pressé de se débarrasser de ses forces, comme s'il était en danger d'être asphyxié par elles, il s'entoure de femmes, attendant d'elles la délivrance. En fait, il ne rêve que de dégringoler dans la faiblesse la plus entière, et de s'y exonérer de ses dernières forces et en quelque sorte de lui-même, tant il éprouve que s'il lui reste de la personnalité, c'est encore de la force dont il doit être soulagé.
Or,s'il est bien probable qu'il rencontre l'amour, il est moins probable que l'ayant expérimenté, il quitte jamais ce palier pour bien longtemps. Il arrive cependant à l'un ou l'autre de vouloir perdre davantage son Je, d'aspirer à se dépouiller, à grelotter dans le vide (ou le tout). En vérité, l'homme s'embarque sur beaucoup de navires, mais c'est là qu'il veut aller.
S'il s'obstine dans la continence, comment se défaire de ses forces et obtenir le calme?
Excédé, il recourt à l'éther.
Symbole et raccourci du départ et de l'annihilation souhaités."
Bon, j'ai tout cité parce que c'est un beau texte, même si le problème abordé excède celui de la dépendance au cybersexe. N'empêche que celui-ci y est compris. Du moins, je pense.