Dépendance sexuelle

Version complète : L'histoire de ma dépendance
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Bonsoir à tous les membres de ce forum. Avant toute chose, veuillez excuser la longueur du texte. C'est la première fois que je participe à un forum sur internet et j'ai besoin de vider mon sac.

J’ai 30 ans et ma porno dépendance remonte à quand j’avais 11 ans. C’est à cette époque que j’ai découvert les revues pornographiques que mon père avait cachées au sous-sol de notre maison. Presqu’immédiatement, j’ai été fasciné par ces revues.

Un peu plus tard, j’ai découvert la masturbation et rapidement, masturbation et pornographie se son associées pour moi. Je découpais les publicités de films porno et de danseuses nues qui apparaissaient dans les journaux à fin d’alimenter mes fantasmes.

Je pense qu’étant d’un naturel timide et renfermé, la masturbation et la pornographie constituaient des échappatoires. Une manière de vivre ma sexualité (de façon tronquée bien sûr) et d’échapper à mes frustrations. Je pense que depuis ma plus tendre enfance, j’ai eu tendance à me replier sur moi-même et à être passif face à la réalité qui plus souvent qu’autrement était frustrante (père oppressif, peu ou pas d’amis, situations humiliantes lors de mes premières déclarations d’amour, etc.).

À part la pornographie, lorsque j’étais plus jeune, la lecture constituait ma grande porte de sortie de la réalité. Dès l’école primaire, j’ai été fasciné par l’histoire et c’était sans doute une manière de m’imaginer loin de ma réalité banale et frustrante.

Au départ, la pornographie ne constituait pas à mes yeux un problème, même si je me masturbait pratiquement tous les jours. J’ai eu mon premier contact avec la pornographie à travers des revues que mon père cachait au sous-sol. Je ne me masturbais pas encore à l’époque, mais j’ai éprouvé immédiatement un vif intérêt pour les images et les textes à caractère pornographique. À l’âge de 13 ans, j’ai commencé à me masturber pratiquement tous les jours. À 15 ans, j’ai acheté ma première revue porno, à 16 ans j’ai vu mon premier film porno (emprunté à un ami). Par la suite, à partir de mes 17 ans, je regardais des films porno brouillés sur la tv cable.

C’est à cette époque que ma consommation de pornographie a commencé à augmenter significativement. C’est également à cette époque, où, de tempérament nerveux, j’en suis venu à avoir des pensées obsessionnelle sur mon orientation sexuelle. Même, si j’avais toujours éprouvé une attirance nette pour les filles de mon âges, j’ai commencé à être obsédé para l’idée que je pourrais être homosexuel ou même pédophile. Ces pensées occupaient tout mon esprit et furent en fait une porte de sortie à d’autres problèmes plus réels (indécision face à mon choix de carrière, isolement social, insatisfaction générale et état de déprime plus ou moins permanent).

À cette époque (17-19 ans), la pornographie est devenue une manière de me prouver à moi-même que j’étais bien hétérosexuel. J’ai consulté un psychologue au sujet de mes obsessions et il m’a aidé à les voir comme une échappatoire mentale à mes problèmes. Elles ne sont jamais revenues. Malheureusement, je n’ai jamais parlé à mon psy de mon rapport à la pornographie ou à la masturbation. À l’époque, je ne voyais pas la pornographie comme un problème et même si j’avais déjà essayé d’arrêter, sans succès, je n’aurais jamais pensé que j’étais dépendant.

En 1999, Internet haute vitesse est arrivée à la maison. À partir de ce moment, ma consommation de pornographie est passée à un niveau « supérieur ». Fini de regarder la même revue ou le film 10 fois, maintenant, j’avais du choix et chaque jour quelque chose de neuf à me mettre sous la dent.

Je suis devenu rapidement un accroc (je l’étais déjà sans doute). Cependant, tandis qu’auparavant, la porno n’interférait qu’avec mon esprit, à partir de ce moment, la pornographie consomme un temps fou dans ma journée, parfois jusqu’à 6 ou 7 heures de file. J’ai commencé à m’intéresser de plus en plus à des choses très « hard » (orgie, triolisme, éjaculation faciale, sodomie et surtout la double pénétration). Je n’ai d’ailleurs pas encore compris pourquoi ces fantasmes en particuliers m’intéressaient. Je crois que dans tous les cas, ils reflètent un désir de contrôler la femme, de la soumettre, de se sentir fort.

D’un autre côté, ma vie sexuelle et amoureuse était pratiquement inexistante. À 17 ans, j’ai sorti avec ma première copine. Ça n’a pas duré un mois. Par la suite, j’ai dû attendre jusqu’à 24 ans pour sortir avec une autre fille. Cette fois-ci, ça a duré 4 ans et demie. Beaucoup s’explique par ma timidité excessive. D’ailleurs, ma vie sexuelle réelle (en passant, j’ai perdu ma virginité tardivement, à 24 ans, avec ma seconde copine) était aux antipodes par rapport à mes fantasmes. Je me rends compte aujourd’hui que la pornographie ne m’a certainement pas aidé à ce niveau.

Je suis allé étudier à l’étranger pendant 9 mois en 2001-2002. Ce fut un soulagement pour moi à cette époque, je me rendais compte que la pornographie bouffait ma vie et je commençais à me sentir pas mal déprimé pour ça. D’un côté, je me disais que c’était normal puisque ma copine vivait à l’étranger, mais d’un autre, je voyais que les choses ne tournaient pas rond.

Je pouvais passer plusieurs heures d’affilées à regarder de la pornographie et me masturber 2-3-4 fois ou plus de suite. Au début, je ne me rendais compte de rien, mais par la suite, j’ai commencé à me sentir de plus en plus mal. D’un autre côté, j’ai vécu une consolidation de mes fantasmes « hard », tandis que je perdais intérêt pour la pornographie plus conventionnelle (un homme, une femme). Par contre, je n’ai jamais été attiré par la pédophilie, la zoophilie ou autres paraphilies.

À mon retour de mon séjour d’études à l’étranger, malgré 9 mois d’abstinence, j’ai recommencé de plus belle ma consommation. Lorsque je suis revenu, j’avais envie de ça, ça me manquait. Je suis sombré encore plus profondément puisque j’étais pratiquement toujours seul à la maison et que j’étais pratiquement toujours sur l’ordinateur puisque j’écrivais mon mémoire de maîtrise.

À cette époque, on dirait que j’étais toujours découragé et fatigué. Je commençais à écrire, je travaillais une heure et je devais m’arrêter pour prendre une pause « porno » qui pouvait s’étendre sur une période de plusieurs heures durant lesquelles je me masturbais plusieurs fois de file. J’en arrivais parfois à me masturber tellement longuement que je me blessais le pénis. En écrivant ceci, je me rends compte de combien j’étais rendu bas, mais je ne savais pas encore jusqu’où j’allais descendre.

À cette époque, je me sentais triste et seul. La pornodépendance ne m’aidait certainement pas. Je me souviens que souvent j’avais hâte de me retrouver seul à la maison afin de consommer en « paix ». Je dois dire que ma vie sociale était profondément insatisfaisante. En ce sens, la pornographie et la masturbation ont toujours constitués des échappatoires à la réalité.

Au moment de compléter mon mémoire de maîtrise, je me sentais profondément déprimé dû à ma dépendance. J’ai décidé de consulter une psychologue. Elle a fait exactement ce que la plupart des psychologues font selon ce qu’en disait Orroz, c’est-à-dire, me déculpabiliser, me dire que ce n’était pas grave, que c’était normal (vous savez, à votre âge, les hormones…). D’un côté, je me sentais mieux parce que j’en avais parlé à quelqu’un, d’un autre côté, je me sentais de nouveau seul face à mon problème.

En 2004, je suis allé vivre à l’étranger avec ma copine (dans un pays du Tiers Monde). J’ai vécu ce départ avec beaucoup de joie. Ça allait être l’occasion de me débarrasser de ma dépendance, de m’éloigner de toute cette saloperie.

Je n’avais pas accès à Internet à la maison et je ne voulais pas consommer au travail par peur de me faire congédier. Pendant un an, je n’ai pas consommé. Pendant les premiers mois, j’ai même arrêté de me masturber en pensant à des images pornos.

Après 9 mois, j’ai commencé à avoir des problèmes ans ma vie de couple et à vivre beaucoup de stress et tout d’un coup, l’envie de la pornographie est revenue. Pendant quelques mois, j’ai résisté, mais je me souviens que j’arpentais les kiosques à journaux, débattu, à savoir si oui ou non, je devais acheter une revue pornographique.

Finalement, après un an de sevrage, ma descente aux enfers a vraiment commencé.

Ça a commencé doucement. À partir du mois d’avril 2005, j’ai recommencé à chatter. Puisque je n’avais pas internet à la maison et que vivant avec ma copine, l’accès aux cafés internet m’était interdit sans supervision, j’ai commencé à chatter au travail. J’ai commencé à passer une heure par jour, par la suite, 2, 3, 4, 5 heures ou plus par jour à chatter au travail. Je ne parlais pas de sexe avec mes correspondantes. Nous parlions de tout et de rien. L’idée était de passer du temps et de m’échapper d’un travail, d’une relation sentimentale et d’une vie sociale jugée insatisfaisante. En réalité, je crois que c’était un moyen d’échapper à mes propres problèmes; problèmes face auxquels je sentais n’avoir aucun pouvoir dû à mes lacunes personnelles.

Par la suite, la situation a commencé à empirer. J’ai rencontré sur le chat une fille de 20 qui voulait parler de sexe. Au début, je faisais le con, celui qui ne voulait pas comprendre. Par la suite, j’ai commencé à lui poser des questions de plus en plus osées du genre : quel est ton fantasme préféré? Quelle est la chose la plus folle que tu aies faite au lit? Etc. Finalement, je sui tombé (ou retombé) dans le cybersexe. J’ai aussi commencé à échanger des photos pornographiques avec cette fille et tout ça au bureau, durant mes heures de travail.

J’ai également commencé à faire du cybersexe avec d’autres femmes. À cette époque, j’ai commencé à me masturber pratiquement tous les jours, une ou deux fois par jour lorsque ma copine n’était pas à la maison. J’ai commencé à avoir envie de choses de plus en plus « hard » que ma copine ne voulait pas réaliser. À cette époque, j’ai commencé à trouver ma copine réellement moche et mon désir pour elle a baissé. J’en suis même arrivé à fantasmer que je couchais avec une autre fille pendant que je faisais l’amour avec elle. Même si je me résiste à cette idée, je suis obligé d’admettre que je l’ai bel et bien trompé. D’ailleurs, a cette époque, j’ai commencé à penser sérieusement de rencontrer les filles avec lesquelles je chattais afin de réaliser mes fantasmes.

Au fur et à mesure que mon problème de chat s’est empiré, j’ai recommencé à fréquenter assidument des sites pornographiques. Je le faisais surtout pour passer le temps lorsque mes partenaires de cybersexe n’étaient pas disponibles, mais aussi, je cherchais des photos pour m’exciter et pour exciter les filles avec lesquelles je conversais. En fait, je ne suis pas toujours certain que c’était des femmes. J’avais trois partenaires fréquentes. La première, je ne l’ai jamais vue par cam. La seconde oui. Nous avions parlé longuement sur le chat sans parler de sexe (6 mois environ) et puis un jour, elle a commencé à m’envoyer des icones pornographiques et j’ai continué. Dans le cas de la troisième, elle a mis sa cybercam dès la première fois que nous nous sommes parlé. Je ne sais pas, dans le cas de la première, j’ai peut-être conversé avec un homme durant des mois.

Le pire dans tout ça, c’est qu’au fond de moi, j’ai toujours su que je n’aurais jamais pu rencontrer ces filles parce que j’avais une copine et que j’étais un copain « fidèle et attentif ». C’est frappant l’écart entre l’image de ce que je voulais être et ce que j’étais réellement. Je crois que c’est ça qui bouffait mon énergie. En fait, à cette époque, je me sentais toujours fatigué, épuisé, prêt à éclater à n’importe quel moment.

À partir du mois de septembre, les choses on commencé à empirer encore plus. Pour la première fois de ma vie, non seulement je chattais au travail, je parlais de sexe au travail et je visionnais des images et des films pornographiques au travail, j’ai commencé à me masturber au travail. Vous ne pouvez pas vous imaginer le dégoût de moi-même que je ressentais, pour ne pas parler de la peur et du stress que cela suscitait chez moi.

D’après moi, ces mois (septembre, octobre et novembre 2005) ont vraiment été le fond du baril pour moi. Je me masturbais au travail deux ou trois fois par semaine, je visionnais de la pornographie et je faisais du cybersexe plusieurs fois par jour, pendant une infinité de temps.

Évidemment, ma vie sociale a énormément souffert. Je revenais de plus en plus tard à la maison, j’étais irascible, mes disputes avec ma copine prenaient un tournant de plus en plus brusque, je n’avais pratiquement plus d’amis, etc.

Au début de novembre 2005, j’ai laissé ma copine après une relation de 4 ans et demie. Je crois que ma pornodépendance a eu un rôle important à jour dans la détérioration de notre relation, même si je crois que plusieurs éléments insatisfaisants de cette relation on consolidé ma pornodépendance. Au fond, je crois que ce fut une bonne décision, mais je me sens coupable de ne jamais lui avoir dit et surtout de l’avoir faite souffrir énormément. Je ne suis pas si un jour je serai capable de lui en parler. Elle ne comprendrait probablement pas et je la ferais souffrir inutilement, puisque je n’ai aucune intention de retourner avec elle.

Les jours suivants notre séparation furent de cybersexe à outrance. Cependant, en moins de dix jours, j’ai commencé à sortir avec une nouvelle copine et je me suis dit que pour elle, je serais le copain idéal, dévoué, « clean ». Et ça a fonctionné. Pendant un mois et demi, je n’ai pas consommé de pornographie. J’ai même cesse de chatter avec mes cyber « fuck friends ». Cependant, tout au long de cette période, je sentais une tension monter en moi et lorsque je suis retourné chez mes parents après deux ans à l’étranger, je me suis jeté dans la pornographie à fond de train. J’étais dans l’avion et je ne pensais qu’à ça. On dirait que j’avais besoin de geler tous les sentiments de culpabilité que j’avais au fond de moi, suite à ma rupture avec ma copine. Je voyais que ma mère était triste. J’étais dans ma chambre avec la porte fermée et elle aurait voulu passer plus de temps avec moi durant le temps des Fêtes, mais la vérité crue c’est que je m’en foutais. Et ça c’est vrai pour moi, lorsque je consomme, je me fiche de tout. Le mal que j’ai fait aux gens autour de moi n’avait aucune importance. Par conséquent, je mentirais si je disais que je n’ai jamais voulu faire du mal à mon ex copine. La réalité c’est que lorsque j’étais en train de me masturber en pensant à une autre fille, je me foutais éperdument d’elle. C’est quelque chose de très difficile à accepter, surtout parce que ça entre en conflit avec ma vision de moi-même, mais c’est la vérité.

C’et à cette époque que je me suis rendu compte pour la ennième fois que les choses ne pouvaient pas continuer comme ça.

Donc, après trois semaines à me masturber comme un forcené en regardant des images pornographiques (mais sans chatter – je ne voulais pas tromper ma nouvelle copine – quelle hypocrisie!!), j’étais sur le bord du désespoir et du dégoût de moi-même. Un soir, après trois à quatre heures passées à visionner de la pornographie et à me masturber, j’ai décidé de chercher de l’aide sur le web et je suis tombé sur la page d’Orroz. Je crois honnêtement que la découverte de la page d’Orroz avait à voir du miracle. Le 28 décembre 2005, un changement profond dans ma lutte à la pornodépendance a débuté. J’ai lu avidement toutes les pages du site et je me suis profondément reconnu dans tout ce qu’il disait. Ce soir là, je me suis promis que je réussirais à vaincre ma dépendance. Dans les jours suivants, chaque fois que l’envie me prenait d’aller me masturber sur des sites pornographiques, j’allais surfer sur Orroz pour prendre des forces.

Le 6 janvier, après trois semaines à la maison et mes premiers 10 jours de sevrage en poche, je suis retourné à l’étranger pour au moins une autre année. Je me suis dit que la pornographie pour moi c’était fini, que je ne voulais pas vivre une double vie avec ma nouvelle copine. Pendant six mois, je n’ai visionné aucun matériel porno. Trois ou quatre fois par semaine, je lisais des témoignages de dépendant sur le site d’Orroz (je n’ai pas Internet à la maison; je sauvegardais le site d’Orroz sur mon ordinateur portable). Ces témoignages m’ont énormément aidé à tenir le coup. J’ai donc notablement réduit ma dépendance aux images pornographiques, même si j’ai continué à me masturber en utilisant mes images mentales pornographiques.

Une des choses qui m’a le plus motivé à cette époque, c’est que j’ai commencé à avoir de sérieux problèmes d’érection avec ma petite amie. Parfois, elle me touchait et je n’éprouvais aucune sensation. Ça m’a vraiment perturbé et j’ai associé ma situation à ma dépendance à la pornographie. De plus, je crois que je me suis rendu compte au fond de moi que j’étais en train de foutre ma vie en l’air et que je n’aurais jamais rien fait de ce que je voulais faire, si je continuais comme ça.

Au départ, tout allait relativement bien. Lorsque je sentais l’envie de voir de la pornographie monter en moi, je me masturbais en pensant à ma copine ou à mes vieux fantasmes. Je savais que ce n’était pas l’idéal, mais je me disais que c’était mieux que rien pour au moins ne pas retomber dans le visionnement de pornographie.

Au mois de mai, j’ai commencé à avoir des problèmes au travail et surtout des malentendus de plus en plus fréquents avec ma copine. Soudainement, mes envies de m’échapper sont devenues de plus en plus fortes. Je ne suis pas retourné vers la pornographie, mais j’ai soudainement eu un grand besoin de chatter. Un soir sur deux, en revenant du travail, j’allais è un café internet et je chattais deux ou trois heures en cachette, sans dire à ma copine ce que je faisais. Je ne parlais pas de sexe au début, mais je sentais ce même besoin de relâcher la tension que je sentais au moment de m’adonner au cybersexe. Je n’allais pas tarder à retomber complètement dans le panneau. Je profitais de mes séjours dans le chat pour jouer au séducteur et pour rencontrer de belles femmes. Dans le fond, c’est la même chose qui m’avait fait retomber dans la pornographie pratiquement un an auparavant, c’est-à-dire, sournoisement, sous prétexte de rompre la solitude, le chat m’ouvrait la porte à la pornographie.

J’ai recommencé à parler avec ma deuxième partenaire de chat sexuel. C’est la première personne avec laquelle j’ai chatté pour une période de temps prolongé. Au départ, nous avons recommencé à parler de tout et de rien, puis un soir, nous avons décidé de chatter avec cam. Ce fut le 26 juin 2006, après six mois, mon sevrage venait de prendre fin. Quand je l’ai vue, si belle et si attractive, j’ai tout oublié et j’ai recommencé à parler de sexe avec elle. Je lui ai dit que je me foutais de ma copine, que je voulais baiser avec elle, que je voulais qu’elle se déshabille pour moi, etc. C’est incroyable comment les réflexes reviennent rapidement!! Elle n’a pas voulu se déshabiller et elle a commencé à pleurer lorsque j’ai insisté, car ce qui n’était pour moi que cyberfuck, pour elle c’était quelque chose de sérieux. Comme Orroz disait, les hommes nous séparons sexe et amour, les femmes, ma partenaire de chat incluse, évidemment non!!

Je me sentais vraiment comme une ordure en revenant à la maison et le lendemain en racontant à ma copine que j’avais chatté avec mon frère. Dans les jours suivants, je me suis abstenu du chat, me disant que cette rechute ne devait pas nécessairement me reconduire au fond du trou, mais je me trompais. Depuis ce temps, j’alterne entre une semaine d’abstinence et quelques jours de masturbation compulsive. Je me suis même acheté des DVD pornos. Je dois dire que l’envie de visionner des images pornos n’est plus aussi forte. Maintenant, ce qui me branche, ce sont les chats pornographiques et je peux passer des heures à chercher des partenaires sexuelles virtuelles. Pas plus tard qu’il y a deux semaines, j’ai passé 7 heures dans un café internet à chercher du cybersexe. Heureusement que je n’ai pas Internet à la maison!!!

À part mes escapades cybersexuelles, je suis toujours à la recherche du regard des femmes. Je regarde toutes celles qui passent. Je suis allé en vacances récemment et j’ai rencontré deux filles. Et bien, pour la première fois dans ma vie, j’ai embrassé une fille que j’avais rencontrée le jour même et si elle avait accepté, nous aurions peut-être terminé au lit le soir même!! Et le pire dans tout ça, c’est que j’ai vraiment aimé l’expérience. Je n’ai jamais eu de succès avec les femmes dans ma vie, mais maintenant oui. Le problème, c’est que je fais à 30 ans ce que j’aurais dû faire à 15 ans, mais que je ne pouvais pas faire parce que j’étais timide et les filles m’ignoraient totalement. Je me comporte en égoïste total et ça me fait souffrir et je fais souffrir ma copine et les autres personnes dans mon entourage.

Pour dire la vérité, je me sens plein de colère et de tension. Je sens que j’ai perdu le contrôle de ma vie et que je ne suis plus moi-même (je ne sais même plus qui je suis).

Les comportements dépendants et la compulsion m’ont fait perdre ce que je suis. Ils sont en train de m’empêcher d’atteindre des objectifs importants dans ma vie, notamment trouver une femme que j’aime pour avoir des enfants et d’atteindre un bon niveau professionnel (je ne réussis pas à me concentrer, je perds du temps au boulot, je suis toujours fatigué, etc.).

En plus, la dépendance m’a vidé spirituellement. Je suis isolé des gens et vide à l’intérieur. Je suis loin de Dieu, je ne réussis pas à prier lorsque je viens de succomber à la compulsion. Fondamentalement, la dépendance fait que je me fiche éperdument de tout, de mon bien-être, des autres, de la vie, du monde qui m’entoure, etc.

C’est la première fois que j’écris l’histoire de ma dépendance. D’un côté, c’est une libération, d’un autre, je me sens encore pire du fait que j’aie tellement gâché ma vie. Je sais que ce qui compte, c’est ce que je ferai à partir de maintenant, mais je me déteste un peu pour avoir fait tellement de conneries.

Je suis ici pour me libérer de la dépendance et de la compulsion. Je veux être bien dans ma peau; je veux être moi-même finalement et cette fois, je suis prêt à faire le travail sur moi qui m’a manqué au cours de mes deux sevrages antérieurs et qui a provoqué mes rechutes.

Bon, il ne reste qu’à recommencer d’où je suis parti…J'attends tous vos commentaires avec impatience. Merci

Voyageur

p.s. : j’ai recommencé à avoir des problème d’impuissance lorsque je suis au lit avec ma copine. Je crois que ça va me donner la motivation supplémentaire dont j’ai besoin.
Bienvenue Voyageur!

Et bien, c'est tout un témoignage, tout un bout de vie!

Tu as tout décrit et écrit très clairement. Comme cela a du te faire du bien! Ton cheminement est remarquable et ça, c'est une grande force pour toi!

Il est vrai que ce qui compte, c'est ce que tu feras à partir de maintenant. Je te conseillerais un point de départ: apprend à t'aimer! Tu es avant tout un être humain, qui a eut un parcourt difficile, qui a fait des folies, des erreurs mais qui aujourd'hui a le droit de se pardonner. Tu retrouveras celui que tu es vraiment!

Pour reprendre contact avec toi-même, je te suggère de couper tout contact avec le chat et les cafés internet! Mais ça , je crois que tu le sais! Ce n'est qu'un petit rappel au cas ou!!!

Merci d'avoir tant écrit! J'ai adoré ma lecture!

À bientôt! labardo! :love2:
bienvenue à toi voyageur.
Oserai je dire que tu dois t'en sortir, car ton honneteté envers toi même va forcément te conduire vers la bonne route.
On peut toujours "rattraper" ses conneries, question de temps, question de moment.Détermination surtout.
Bon courage.
Laure
Bienvenue à toi, Voyageur,

Tu connais le site d'Orroz, alors je te souhaite simplement de mettre en pratique tout ce que tu as appris ici et chez Orroz.

La grande différence aujourd'hui par rapport aux trntatives précédentes, c'est ton ENGAGEMENT. Tu as eu le courage de déballer ton histoire, et ça change tout. Là je parle de mon expérience, ça faisait bien 5 ans que j'essayais d'arrêter avant de découvrir le site d'Orroz, et le fait d'aller raconter mon histoire sincèrement m'a parmis de mettre en marche quelque chose de nouveau, de différent. Un engagement.

Alors tu sais ce qu'il te reste à faire, TOUT supprimer et venir ici très régulièrement pour commencer. Et tu vois, aujourd'hui j'en suis à plus d'un an, avec des hauts et des bas, mais aujourd'hui ne ne consomme absolument plus rien. La preuve qu'il est au moins possible de remettre de l'ordre dans sa tête et sa vie (ne crions pas victoire pour autant).

Bon courage à toi, et bonne route.

Polo :-)
Bonjour voyageur, et bienvenue.

Merci pour ton témoignage dans lequel j'ai retrouvé un peu de moi. Comme quoi, c'est bien un tempérament, une façon d'appréhender la vie - dans la peur et la fuite - qui nous conduit généralement à la dépendance.
Comme le dit Polo, c'est déjà un sacré pas que tu viens de franchir. Et même si tu te sens "loin de Dieu", l'abstinence te permettra petit à petit de retrouver de la confiance et de l'amour pour toi. Tu le dis bien : on perd toute maitrise dans la dépendance. Elle nous mène par le bout du nez, pour rester poli. 8-)
Ne te flagelle pas trop, et accroche toi aux témoignages de ceux qui s'en sortent. Je vois que tu as déjà fait largement le tour du site d'Orroz, donc pas la peine de te conseiller de t'y rendre.

Bon courage !
Ton témoignage est "beau", dans le sens où tu te livres entièrement et sincérement, et je crois que cela pourra aider beaucoup de dépendant, enfin je l'espère tout du moins.

Mais il y a tant de soufrance, tant de soufrance dans ton parcours. Comment est ce possible de s'infliger autant de soufrance ? Je me pose aussi la question pour moi même, et je n'ai pas de réponse.

Je sais aussi que souvent je me sens en colère, et aussi perdue, sans savoir, sans avoir de "fil directeur" dans ma vie.

Je vais redire ce que beaucoup d'autre t'ont dit : fais la paix avec toi même ! Accepte ton passé, avec ses échecs et aussi ses succés (et je suis sur qu'il y en a), et essaie maintenant de choisir ton avenir !
Fais la paix avec toi même, ne sois pas trop dur, tu as des qualités, et c'est elles qui doivent triompher !

Merci de ton témoignage, et plein de courage.
merci pour ton témoignage très clair et très documenté.
T'as pigé le principe : nous manifestons notre engagement envers nous-même et notre soutien les uns envers les autres en venant témoigner ici.
Garde à l'esprit qu'une image c'est trop, et 100 000 pas assez.
Pour le reste, il est recommandé de commencer en parallèle un travail avec un psy sur le fond du problème : constater qu'on n'est pas tout seul dans la galère n'est pas suffisant.
Bon courage.
Merci pour ce témoignage, il est effectivement long mais aussi très intéressant. Je te souhaite de réussir ! Perso j'ai arrêté quelques temps de venir ici, je reviens aujourd'hui et je comprends que c'est une connerie de lacher ce cercle, de ne plus se tenir au courant, car on a vite fait d'oublier ses engagements et de retomber pour les raisons les plus futiles.
Donc un conseil pour toi et moi, venir régulièrement ici.
Bon courage.
c'est très très dure d'arreter alors vaut mieux mettre le maximum d'atout de son coté. ce site jusqu'à ce jour est ce qui ce fait de mieux pour etayer notre sevrage.
cela nous permet de sortir de notre enfermement, notre deprime, notre honte.
qu'on y vienne occasionnelement ou frequement, c'est un bon port d'attache.
couper le lien est effectivement dangereux et c'est souvent "la bête" qui nous pousse à le couper. et lorsqu'on sait au sujet de la "bete" que c'est nous qui tenons les clés de sa cage. on sait à qui s'en prendre si on trebuche.

voyageur, ton témoignage est vraiment un témoignage au sens où tout en parlant de toi , il permet aux autres de s'y retrouver . je m'y suis vu beaucoup.
merci
déclick
Voyageur, j'ai lu ton témoignage avec beaucoup d'intérêt. Je te conseille simplement de faire table rase du passé: ce n'est pas le sillage qui fait avancer le bateau.

Spirituellement, je te suggère de te concentrer sur l'ici et maintenant. Continue ton sevrage minute après minute, et les choses devraient s'améliorer.

Bon courage, Jean-François. :trefle: :trefle: :trefle:
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