Dépendance sexuelle

Version complète : Toujours vivant
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Bonjour à tous,

j'espérais ne pas revenir ici, mais de nouveau, je fais le constat que la dépendance est trop présente dans ma vie. Qu'il faut que je fasse quelquechose.
Il y a 7/8 ans j'ai été très actif sur ce forum, et il a été pour moi un bouée, un îlot où j'ai pu reprendre pied. Un grand merci à Pimkin pour ce site (MERCI !).
http://www.dependance-sexuelle.com/sujet-je-suis-vivant (mon dernier sujet).

Aujourd'hui, ma vie est différente, j'ai assumé mon homosexualité. J'ai quitté ma compagne, j'ai rencontré un homme avec qui je suis depuis 4 ans. J'ai fait mon coming-out. J'ai accepté de nombreuses responsabilités dans mon travail (je suis reconnu dans mon domaine). J'ai deux enfants que j'adore. Et pourtant...

Et pourtant hier soir, j'ai désespérément cherché un plan sexe sur les réseaux (comme d'autres soirs, et de plus en plus souvent). Je suis allé voir du porno, et j'ai même dépensé de l'argent (perdu car c'était une arnaque, 150€) pour voir des mecs. Et finalement, j'ai trouvé un plan sur une appli. C'est nul. Cela me bouffe ma soirée. Ce matin, je suis mal.

Comme souvent, je viens de supprimer les profils que j'avais ouverts sur le WEB. J'ai nettoyé mon ordi méticuleusement (comme je sais si bien faire). Et je suis revenu ici. je viens de lancer un sevrage d'un mois.

Ce matin, j'ai juste envie de pleurer. Je me sens si seul par rapport à ce monstre qu'est la dépendance.

Allez haut les coeurs ! Je suis reparti au combat.

Belle journée à vous tous.

Fabrice


Je vais essayer de revenir régulièrement pour vous tenir au courant.
Salut Fabrice, 

C'est curieux le forum. On est à la fois heureux de revoir les gens, et triste aussi, car cela veut dire, souvent, qu'ils connaissent des difficultés. Alors on a de la peine pour eux, tout en se demandant si, nous même, on y arrivera un jour...

Tu as bien fait cependant de passe le bout de ton nez. On est ici dans un endroit apaisant, on l'on se comprend. 

Félicitation pour tous les progrès accomplis ces dernières années. Comme on le dit souvent, la dépendance sexuelle, c'est aussi une affaire de vie à ranger, à régler. Des choses à remettre en ordre. Tu m'as l'air d'avoir fait tout cela, c'est vraiment super, tu as beaucoup avancé, après, le reste ne serait plus que détails finalement. 

Bref, tout ça pour dire que, malgré tout ce que tu as réglé, pourquoi cherche tu malgré tout des plans sexe? Pourquoi des plans? Une nouvelle démarche personnelle est à faire je pense pour comprendre. Parce que de la même manière qu'auparavant, cette quête de sexe est l'expression de nouvelles questions, différentes de celle que tu vivais il y a quelques années, mais bien présentes malgré tout. 

J'imagine que tu y as déjà réfléchi. As tu de premières réponses? 

Et pour ce qui est de repartir au combat, je ne suis pas très inquiet pour toi. Tu es bien plus fort que par le passé, tu sais bien plus de choses sur toi-même, sur comment vaincre l'addiction. Le Fabrice d'aujourd'hui n'a rien à voir avec le Fabrice d'il y a 7 ou 8 ans. N'aie pas peur. 

Belle journée à toi aussi
Merci Dexter pour ton message.
1 semaine de calme cela fait du bien. Calme, mais avec des tensions. Je gère tout de même plutôt bien. La méditation et la présence à l'instant présent sont essentielles pour moi.
Je pense que la semaine prochaine sera plus compliquée, cela va être un test pour moi. Je serai sans mes enfants.
A la question pourquoi je recherche des plans sexe... Je ne sais pas trop y répondre, il y a plein de pistes
1- La peur d'être face à moi-même, je préfère fuir dans les réseaux, la pornographie.
2- La tension que j'accumule dans la journée (j'ai un travail à responsabilité) et le soir c'est comme ci je m'offrais un moment de décompression. Il ne faudrait pas beaucoup non plus pour que je tombe dans l'alcoolisme. Je ne bois pas le soir, mais l'envie est là.
3- Plus profondément, je ne sais pas si j'accepte aujourd'hui qui je suis vraiment. Je suis souvent angoissé, je ne me sens pas à ma place. J'y travaille pas mal. Je vois bien tout cela, j'en ai conscience. Je me recentre sur mes émotions, je ne les laisse pas m'envahir. Mais parfois, c'est compliqué. C'est fatiguant, c'est usant. Ce sont des décennies de comportements / réactions que je dois revoir.
4- Dans les rapports sexuels, je recherche une forme de soumission extrême, comme si je ne voulais plus être un sujet, mais un objet. Mettre ma vie dans les mains d'un autre, ne plus gérer. Je n'ose pas trop regardé dans cette direction, mais je devrais surement y aller, creuser ce que cela cache de plus profond en moi.

En écrivant ces mots, je sens remonter en moi des émotions et des images que je ne veux pas voir. Je ne crois pas en avoir parlé ici. Je les avais oubliées. Etrangement, la dépendance me permet de les oublier, du moins je les refoule bien. Avec le sevrage (pourtant une seule semaine), et l'écriture de ce message, elles sont revenues. Je ne sais pas si cela est une création de mon esprit, ou bien une réalité déformée qui remonte de très loin. En écrivant, j'ai peur, je me sens submergé par les émotions. Il n'y a pas de danger, je suis à la fois spectateur et acteur de cela. Il s'agit d'image de désolation, d'images post-apocalyptiques. Il y a aussi parfois le souvenir d'un homme. Je suis jeune (surement adolescent). Je ne vois pas plus, il y a derrière ces images une peur terrible ou bien une douleur. Je n'arrive pas trop à savoir. Je ne sais pas si elles sont réelles ou bien si c'est une invention de mon esprit. Je cherche dans ma mémoire, mais je ne trouve rien. Il y a des pans entiers qui sont inaccessibles... Amnésie post-traumatique. Je ne sais pas.

Bon courage à tout celles ou ceux qui luttent. Prenez soin de vous.

Fabrice
Salut Fabrice,

Comme le dis Dexter, on espère pas revoir des têtes connus réapparaitre, c'est souvent mauvais signe. Dans tes messages, je perçois une réel soufrance, on le ressent vraiment dans tes écris. Je pense que tu dois continuer à venir partager ici ce que tu ressens, même si c'est dur, ca va être guérisseur surtout si tu n'a personne à qui en parler. Personne ici ne te jugera, tu veux être réduit à un objet, sache que moi j'aime réduire les femmes à des objets, est-ce meilleur que toi ? Fichtre que non, mais si on aime faire ça c'est qu'on répond à un besoin qui doit surement être répondu autrement, il faut le trouver.

Avant je pensais être malade, de vouloir controler, soumettre une pauvre fille, mais non la fille est majeure et vaccinée, elle aime ça et moi aussi, donc on est deux adultes consentants et quand on a fini notre jeu, on redevient des gens "normaux" et on se respecte. Y'a plusieurs filles avec qui je parle qui se considère comme de vraies salopes... mais au lit, pas comme le "Hey salope ! que tu peux entendre dans la rue" me disent elles. Et elles ont raison, je suis le premier à utiliser des mots crus à tout va, c'est juste pour m'exciter, c'est un jeu, j'en pense pas un seul mot et la fille à qui je dis ca, je la respecte plus que tout. Je crois qu'il faut se libérer de ce que la société attend de nous, qu'on rentre dans un moule. Je regarde les gens de la communauté BDSM et eux ne se cassent pas la tête avec tout ca, ils font leur vie et il s'affichent ouvertement, je les envie terriblement alors que moi toute ma vie je me suis cassé la tête à savoir si j'étais normal d'avoir ces penchants souvent perçu comme pervers. Tu veux te faire dominer ? Tu trouves une personne qui veut te le faire, bah met le dans ton agenda de temps en temps et après reprend ta vie normalement. Je sais que l'on est pas habitué à entendre ça ici, mais je pense que c'est ainsi que l'on doit voir les choses, on fait de mal à personne.

Bien sur, c'est mon avis, ce n'est pas un conseil à prendre au pied de la lettre, penses y et regarde si ça fait du sens. Je ne cautionne pas tout ce temps perdu derrière nos machines à nous exciter, les tromperies dans le couple, les mensonges à nos amis et nos boss, nos ordinateurs souillés, je dis juste que l'on a droit d'avoir des penchants qui ne sont la norme de la société, si ça nous fait du bien et que l'on oblige personne.

A méditer.
Merci Pikmin pour ton message.
Je dois avouer que ce n'est pas la grande forme. Je me sens très angoissé par tous et la meilleure réponse est la dépendance. Je viens de relancer mon compteur.
Pour répondre à ton message, j'ai essayer de faire comme tu proposes: d'accepter les pulsions de soumission que j'ai en moi. Le problème dans mon cas est que je rentre très vite dans une spirale du toujours plus, et après je ne contrôle plus. Donc pour moi cette voie est plutôt une voie sans issue. Ou bien il faut que j'apprenne à gérer, à dire stop et ne pas plonger dans le toujours plus.
Ce que je m'aperçois, c'est qu'il y a une dynamique négative: angoisse, dépendance, perte de confiance et une dynamique positive: confiance, pas de dépendance. J'ai redécouvert cela clairement pendant les 10 jours de sevrage, car je m'étais mis dans une logique de sevrage; mais comme je l'ai écris, rapidement le vide et des démons plus profonds ont refait surface.
Ce matin j'écris cela plutôt sereinement, j'ai une journée de travail un peu compliqué à gérer, je vais donc m'y consacrer.
Bon courage à tous, et belle journée,
Fabrice
Bonjour Fabrice,

Je te comprends tellement, moi aussi des fois je pense controler tout ca, m'accepter, durant quelques jours cela fonctionne bien, puis après la spirale embarque et je ne suis pas satisfait. Il y a ce risque d'en vouloir plus, c'est bien ça le problème.

Hier j'ai eu une journée stressante, je suis rentrée chez moi j'ai parlé à une de mes contacts et je l'ai insulté durant 2h en vocal.. WOW Super soirée. Non pas vraiment, 2h ou j'aurais  pu faire autre chose, essayer de méditer, écouter de la musique et pas faire ce genre de connerie. Je me suis accepté comme ca, je fais de mal à personne, mais si c'est pour agir ainsi tous les soirs, pas terrible.

Comme tu dis, si tu arrives à avoir plus de positif dans ta journée, peut être que tu peux éviter de retomber dans ces travers.

Bon courage
Hello à tous les deux

Comme je le dis souvent, nos addictions, en elles-mêmes, ne sont pas problématiques. Après tout, aller sur des chats, insulter des filles qui viennent pour ça, ou se branler, dans des conditions normales, tout ça c'est acceptable. Mais c'est la manière dont ne gérons pas ces moments là et les dérives qui s'ensuivent qui est problématique. 

Comprenez: je ne peux pas succomber à la masturbation sans très vite aller sur des chats pendant des nuits entières, dépenser toute ma thune en tel rose etc. C'est en cela que le sexe et la mb est un problème pour moi. La perte de contrôle. C'est ça qui fout la merde. 

Et puis il y a le temps perdu globalement, tout ce qu'on ne fait pas. Pendant 20 ans, j'ai accepté de faire du surplace professionnel, je rendais mes travaux en retard, ou juste a l'heure, je n'avais pas de temps pour progresser, m'améliorer. J'ai vu mes camarades de promotoin faire de belles choses, arriver à de beaux résultats, pendant que moi, j'étais la bite à la main sur ma chaise, le caleçon aux chevilles. Comment accepter cela? 

Voilà aussi ce qui doit nous motiver. Le temps perdu. 

Et comme je suis in-ca-pa-ble de me branler de manière raisonnée sans faire n'importe quoi, il ne me reste plus qu'une solution: tout arrêter. Et croyez moi, le cercle vertueux, quand il s'enclenche, est redoutablement efficace. Plus de temps, plus de repos, un meilleur travail, une meilleure estime de moi, un meilleur ressenti de ce que me disent les autres, une plus grande confiance en moi face à l'adversité. Tout ceci n'a pas de prix!

Dans cette grande galère, nous fonctionnons tous pareil. Nos addictions sont différentes, mais ce contre quoi nous luttons, non. 

Faites comme moi, la liste de ce que vous manquez en vous masturbant et surtout lorsque vous dérivez, lisez la, relisez là lorsque vous n'avez plus de motivation. C'est efficace. 

Courage a tous
Bonjour Fabrice,
Comme le dit Dexter, c'est à la fois triste de revoir quelqu'un ici pour de "mauvaises" raisons mais aussi source de joie de lire des gens que l'ont a apprécié et qui nous ont aidé.
Je suis de retour également, je ne suis pas content d'être là mais je me sens déterminé. On peut réaliser ce bout de chemin tous ensemble.
Fabrice, je trouve énorme l'évolution de ton parcours. Tu peux tellement être fier de toi : accepter qui tu es, en ayant le courage de quitter ta compagne et de ne pas vivre dans le déni. C'est un acte déjà tellement fort...
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