Dépendance sexuelle

Version complète : Ne pas se lamenter sur son sort
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Salut à toutes et à tous,

Je trouve qu'un des défauts que nous avons en tant que dépendants, c'est de nous lamenter sur notre sort.

Mon expérience m'indique une chose : cela ne sert à rien.

Cela ne sert à rien de se dire, je veux arrêter mais je n'y arrive pas.

Cela ne sert à rien de se dire, j'ai tellement de malheurs, la vie est horrible avec moi !

Cela ne sert à rien de se dire, j'ai essayé de m'en sortir, je n'y suis pas arrivé, ouin-ouin !

Je suis dur en disant cela. Mais beaucoup d'entre nous échouent parce qu'ils trouvent trop d'oreilles attentives à leurs complaintes stériles.

Mon conseil pour réussir à s'en sortir (et je m'en suis sorti depuis 4 ans, totalement abstinent sans avoir cherché à l'être mais en procédant avec méthode et froideur... et pourtant j'étais tellement addictif que ma psy m'a avoué quand je m'en suis sorti qu'elle ne pensait pas que j'y arriverais...) : cessez de vous plaindre et agissez.

Essayez, retombez. Essayez toujours. Mais de grâce arrêtez de chouiner c'est saoulant. Et surtout complètement inutile !

Bon courage à toutes et à tous. Je veux vraiment aider ! Alors pardonnez ma brutalité !
Bonjour. 

Je ne doute pas que tu veuilles vraiment aider. Mais je ne crois pas que mettre tout le monde dans le même sac soit judicieux, ni même productif. 

Nous mettons parfois des coups de pieds au cul sur le forum, mais de manière individuelle, après avoir parlé en profondeur avec la personne, et si ce qu'n a à dire peut l'aider ELLE. 

Pour des electrochocs généralisés,  il y a les livres,  les conférences,  les sites, et je ne doute absolument pas que tu aies l'expérience et les compétences pour le faire. Et très franchement, je pourrais même avoir envie de t'écouter dans ces cadres là.  

Mais ici (c'est mon opinion personnelle, je ne parle ni pour le site ni pour les autres dépendants), je viens chercher et donner du soutien réel,  personnel. En lisant ton post j'ai juste eu envie de me desinscrire. Tu ne sais pas ce que je vis, tu ne sais pas ce que les autres dépendants vivent. 

Si on en vient à s'inscrire sur un forum pour raconter à quel point on se trouve immonde, c'est qu'n est vraiment mal. C'est les lectures du genre "prenez votre vie en main", ouais, ok c'est cool, mais ça ne suffit pas. C'est qu'n a besoin de parler de nous, de ce qu'n vit, de ce qu'on ressent, parce que bordel, on ne peut clairement pas dire ça à d'autres personnes. Même mes psys ne peuvent pas tout entendre. 

Merci de ta volonté d'aider. Mais non, ce soir je n'ai pas envie de pardonner ta brutalité généralisée.
Chère Transcender,

Vraiment, si mon message t'a heurté, je te prie de m'en excuser, ce n'était certainement pas le but.

Je me dois donc de préciser : il est évident qu'il faut pouvoir parler en toute confiance à quelqu'un de la souffrance qu'on éprouve. Quelqu'un qui ne jugera pas, qui écoutera, accueillera. Et je pense qu'ici nous devons le faire les uns aux autres.

Cette démarche doit aller de pair avec des actions concrètes, sans culpabilisation sur ce qui s'est passé. L'addiction se moque de notre honte, de notre souffrance. En un sens elle s'en nourrit, puisque plus on est vulnérable, plus on a tendance à se rendre sur des sites, etc.

Raconter sa souffrance la soulage sur le coup. Mais une fois le moment passé de la confession, que se passe-t-il quand on est seul chez soi face à son ordinateur ou son téléphone portable ? La tentation revient, car elle se nourrit de la souffrance et du sentiment qu'on est une merde et qu'on n'y arrivera pas.

Comprendre l'addiction ? Je ne sais pas si ça aide tant que ça. Il y a la blague de Coluche que j'aime bien : "je faisais pipi au lit alors je suis allé voir un psy. Maintenant je fais toujours pipi au lit mais je sais pourquoi !" Sans méthodes concrètes qui agissent sur la pratique, je pense que comprendre ne sert à rien. Personnellement, je n'ai jamais été victime d'abus, j'ai eu une enfance aussi heureuse que possible, j'ai d'excellentes relations sociales...et pourtant je suis addictif. Je le suis et le serai toujours, même si j'ai réussi à maîtriser mes passages à l'acte (et continuerai toujours de les maîtriser, je le sais maintenant).

J'ai su que j'avais trouvé la bonne psy quand je l'ai rencontrée et qu'elle a parlé, parlé, parlé. Elle ne m'a presque pas laissé en placer une, alors que je voulais faire comme avant, me plaindre, expliquer mes souffrances, ce qui ne m'aurait avancé à rien. Et ça marche. Cela prend du temps, c'est très difficile, mais ça marche. Je sais très exactement ce que j'ai à faire avec cette addiction. Et j'en parlerai à qui voudra.

Par ailleurs, je ne tiens pas du tout un discours du genre "prends-toi en main". Je sais bien que ce n'est pas comme ça que ça marche. Ce qui marche, ce sont des trucs, des méthodes concrètes, adaptées à chacun. Et ça, vraiment ça marche !

Je suis vraiment plus que disposé à t'aider à trouver ta propre voix, à contribuer à ce que tu fasses ce cheminement.

Encore toutes mes excuses pour le message maladroit (qui s'adressait à tout le monde tenté par la plainte sans accompagnement d'actions concrètes) et tout mon soutien dans ce difficile cheminement hors de l'enfer de l'addiction.
Merci pour tes excuses,  vraiment. Je les accepte. Je rouvrirai peut etre un sujet bientôt pour parler de ma dépendance aujourd'hui.  Merci pour tes messages, tu m'aides à réfléchir.
Coucou Transcender,

J'espère vraiment bientôt lire ce fil et pouvoir y apprendre des choses pour m'aider moi aussi !

En attendant je voulais te dire que tu ne dois jamais désespérer ni te dévaloriser. Il y a au fond de toute addiction une forme de dégoût de soi-même, de dévalorisation difficile à contrer. S'aimer tel qu'on est constitue la première marche vers la sortie d'addiction !

Je t'embrasse et te soutiens,
Je n'ai ni certitudes, ni légitimité, mais viens de lire ces échanges et je partage globalement le point de vue de Cléanthe même s'il est exprimé de façon assez "cash".

En plus d'être drôle, la blague de Coluche est très pertinente en l'espèce. Bien sûr qu'il est important de comprendre les causes réelles de notre addiction pour pouvoir lutter. Mais, d'une part, comprendre les causes, ce n'est pas s'apitoyer sur soi-même, ce sont deux choses bien différentes, et, d'autre part, comprendre les causes est une étape, pas une fin. Il faut que cette étape passe rapidement le témoin à l'action. S'installer à l'étape 1, n'aide pas à s'en sortir et même, finit par créer une sorte d'addiction secondaire à cet état introspectif forcément assez déprimant à force de regarder nos faiblesses et nos blessures.

Transcender, tu écris que si on vient écrire qu'on se trouve immonde c'est qu'on est vraiment mal, je suis tout à fait en phase avec toi mais, est-ce que ça aide à s'en sortir ?

Merci,
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