Dépendance sexuelle

Version complète : Comment avez-vous fait pour surmonter ces différents sentiments?
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Bonsoir à toutes et tous,
J'ai écrit mon premier post il y a quelques jours en racontant un peu la découverte de l'addiction de mari.
J'ai le moral au plus bas car avant-hier en voulant utiliser mon ancien téléphone (que j'ai prêté à mon mari de janvier à février car son portable avait rendu l'âme) le temps que mon portable charge. Je suis tombée sur des vidéos de mon mari et "sa drogue" de quelques secondes en pleine action filmés chez nous sur notre canapé.
Je suis horrifiée, je me sens sali et vois notre appartement comme une scène de crime.
Ces images me hantent, et je n'arrive pas à regarder mon mari dans les yeux, mon sentiment de dégoût s'est amplifié. Mon mari travaille de nuit ces temps-ci, je lui ai envoyé un message pour lui dire que j'ai trouver leurs vidéos. Il en a vomit, m'a appelé en pleure, en me disant  à quel point il regrette de me faire tellement de mal. Qu'il veut se soigner de cette addiction qu'il n'en peut plus car il est totalement accro. J'ai ressenti sa détresse dans sa voix, ses mots.
Mais depuis la découverte de ces vidéos je n'ai aucune envie qu'il me touche, me parle, me regarde
J'ai peur que ce sentiment ne parte pas...
Salut Joanna,

Il est (nous sommes) malade. Tes sentiments sont tout à fait compréhensibles et il est important je crois que tu ne t’en veuilles pas de passer par ces montagnes russes émotionnelles. Aimante et horrifiée en même temps, comment pourrait-il en être autrement ?

C’est terriblement difficile mais je crois qu’il ne faut pas lui en vouloir pour ce que sa maladie a comme conséquences pour toi. Il est peu (je ne dis pas « pas ») responsable de sa maladie. Il est responsable de faire ce qui est en son pouvoir pour guérir. Veut-il guérir ? Tes mots le laissent à penser. Peut-il guérir ? probablement mais ce sera long et douloureux. Comme tu l’as écrit et comme s’intitule mon thread, il faut avoir touché le fond pour trouver en soi l’impulsion qui permettra de remonter à la surface. 

Garde le courage, ensemble, vous pouvez y arriver. 

Votre combat est le nôtre, vos victoires sont les nôtres. On pense à vous.
Salut Impulsion2,

Merci de me rassurer. Je commençais à me dire que je devenais une personne sans cœur, alors que cela vient du traumatisme causé par toutes ces découvertes. Cela fait un mois et demi que je sais que mon mari est malade, que je lis des tonnes de choses concernant son addiction. Ça beaucoup en peu de temps et en même temps j'ai l'impression que ça fait longtemps.

Peux-tu peut-être me conseiller?
Il essaye d'être transparent et me parler de ces sentiments, comme ce matin par exemple depuis 8h il est sur les nerfs. Il a installé un jeu de rallie sur son téléphone pour penser à autres choses, ce qui est une bonne idée.
Mais dans ces moments de crises, je me sens inutile et je sens qu'il est à deux doigts de partir chez cette fille pour prendre son shoot. As-tu des choses que la co-dependante puisse faire dans ces moments pour aider le dépendant à sortir de ce mode? Ou dois-je le laisser se battre seul?

Merci pour ton aide précieuse :-)

Joanna
Coucou Joanna
Ceci est mon premier post en réponse à toi tant ton témoignge me brise le coeur. J’espère ne rien oublier mais merci à tous d’être indulgents Smile

Plusieurs choses :
1- tes emotions sont naturelles et normales, tu vas passer par toutes les phases de deuil. Tu peux faire des recherches sur internet, au début il y a le déni et la colère. Exprimer ta colère en sécurité est extrêmement important, voire vital. Si tu ne te sens pas encore en sécurité de le faire avec ton partenaire(ce serait quand même mieux qu’à un moment tu te sentes de le faire), tu peux le faire ici et/ou avec un psychologue. Les groupes de soutien m’ont sauvée la vie.
2- tu as beaucoup de chance que ton partenaire soit venu vers toi avec ces information, il est dèjà sorti du déni. C’est hyper positif. Je connais beaucoup de cas où les addicts ne sortent même pas du déni et pensent qu’il n’ont pas de problème. Tu pourras je pense en trouver qq une dans les témoignages de codep ici.
3- ton partenaire se sent coupable, c’est aussi un atout redoutable. C’est un peu en lien avec le fait qu’il ne soit plus dans le déni.
4- essaie de te renseigner sur l’addiction, ça m’a beaucoup aidée. Je SAIS à quel point c’est difficile et crois moi ce que j’ai du découvrir... disons que j’ai atterri dans un univers parallèle. Il faut que tu comprennes que cela n’a absolument aucun rapport avec toi. C’est une maladie qu’il faut essayer de traiter, c’est un combat jusqu’à la fin de leur vie. Et de la notre si on reste. Il faut se créer des limites très claires et s’y tenir. Il faut se protéger. Ta compassion est belle à voir et j’étais comme toi. J’ai ensuite compris que je devais montrer cette meme compassion pour moi-même et me pardonner avant de pardonner aux autres, un peu comme les masques d’oxygène dans l’avion.
5- c’est bateau, je sais. Mais le TEMPS aide. Entretemps, tu ne peux rien faire d’autre que vivre la douleur et les montagnes russes du deuil.

Pour l’avenir, je ne sais pas encore, mais beaucoup de sources tendent à dire qu’il y a espoir quand l’addict est sorti du déni. Je n’ai pas encore les réponses pour savoir si ça vaut le coup, mais je suis à ta dispo pour toute question. Je connais ta douleur et elle est INSOUTENABLE.
Coucou Juste une Femme,
Je suis très touchée que tu aies pris le temps de m'écrire ce message.
Je suis d'accord avec toi, une faut que j'ai cette compassion pour moi aussi, que je libère toutes ces émotions pour ne pas y laisser ma peau.
J'ai en effet de la chance que mon mari ne soit pas dans le déni et qu'il veuille s'en sortir, j'espère juste qu'il aura la volonté...
C'est une personne très forte mentalement, c'est pour cela que je lui en veux de ne pas être assez fort pour combattre cette maladie. Mais je comprends aujourd'hui que nous devons vivre avec celle-ci mais que nous pouvons la maîtriser. Je comprends aujourd'hui que tout ce que je peux faire c'est lui donner tout l'amour que j'ai en moi pour l'aider.
Je vais ouvrir un journal pour exprimer mes joies, mes peines, mes déceptions, mes espoirs durant notre combat.
Je suis tellement reconnaissante que ce forum existe. Merci.

Joanna
Très en phase avec toi et Juste une femme. 
Juste 2 remarques vite fait : 

1° sur le temps qui aide, vraiment je n'en suis pas sûr. Si on ne fait rien, le temps n'améliore rien .. au contraire bien souvent. Il faut être patient, ça oui. Ne pas espérer qu'en 2 jours, 2 semaines ou 2 mois on aura tout réglé, c'est clair. Mais la patience n'a pas grand chose à voir avec le temps qui passe. Il faut le mettre à profit le temps qui passe, s'en servir (plus facile à dire qu'à faire, j'en conviens). Sinon, il passe.

2° sur tous tes posts Joanna, tu parles de ce que tu peux faire toi, de tes recherches etc. C'est surement un peu normal vu que c'est toi qui écrit mais tout de même, prends garde, il est le seul à pouvoir faire quelque chose. Tu peux aider, pas faire pour lui, ou alors tu te prépares de belles déceptions. Installer un jeu n'est qu'une diversion, c'est "repousser pour mieux sauter". Je ne dis pas que c'est inutile mais c'est écoper un bateau qui prend l'eau. Si tu travaille à boucher le trou, c'est utile, sinon, non. Bref, il me semble que tu peux peut-être l'aider en agissant pour qu'il fasse.

Courage
Tout à fait d’accord avec toi Impulsion.

Je parlais du temps par rapport au choc. Même si on ne fait rien, le facteur choc diminue avec le temps.

Mais si on ne fait rien beaucoup de choses demeurent non résolues et on ne sort pas réellement du traumatisme.

Joanna est encore en plein choc, c’est une phase qui est tellement difficile à exprimer quand on ne l’a pas vécue. Quand tu te réveilles un jour et que tu découvres que la personne qui partage ta vie depuis X années mène une deuxième vie, c’est un sentiment indescriptible de perte. J’y suis encore mais le temps m’a permis d’absorber ce choc (en partie hein parce que les séquelles, c’est à vie).
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