Dépendance sexuelle

Version complète : Mes conseils pour se sortir de l'addiction.
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Cela fait quelques années maintenant que je fréquente ce site, ainsi que d’autres touchants à l’addiction sexuelle au sens large. En 10 ans j’ai beaucoup progressé sur mon addiction. Elle est devenue beaucoup moins envahissante, et je suis moins sujet aux rechutes et aux crises.

Aujourd’hui si j’écris ces lignes c’est pour donner quelques clés et modestes conseils pour ceux qui ont pris conscience récemment de leur addiction et qui ont décidé de prendre le chemin de la sobriété. Ce n'est que le fruit de mon expérience, je ne suis pas spécialiste des addictions, mais à l'époque je pense que j'aurais bien aimé trouver ce type de "document" les premières années où j'ai fréquenté ce site.

Je viendrai publier tous les jours un conseil (je dois en avoir une dizaine).


Conseil n. 1 : Ayez conscience que le chemin vers le rétablissement est long et difficile.

Ce n’est pas tant un conseil, mais plutôt un constat à la fois personnel et global. Se sortir de son addiction est long, très long, couteux en termes d’investissement et d’effort. C’est un chemin sans cesse jalonné de hauts et de bas. Donc soyez patients. Les résultats sur le long terme nécessitent du travail au quotidien, de la constance et de la régularité. C’est vrai pour tous projets de vie. Rome ne s'est pas construite en un jour, et il en est de même pour ce type de projet, quand il s'agit de mettre fin ou d'atténuer très fortement une vie faite d'années de compulsion et consommation sexuelle sans limite. Donc soyez patients mais gardez et renouvelez votre intention d'en guérir quotidiennement.
Conseil n. 2 : Faites-vous aider par autre chose qu’internet.

Se sortir seul, est extrêmement difficile, ce n’est pas impossible mais très peu arrivent à se rétablir uniquement par leurs propres moyens. Se faire aider peut se faire au travers de différents moyens :

- Thérapeutes / psychologue
- Groupe d’entraide (type DASA)
- Coach en développement personnel
- Ami, proche
- etc.


Le constat que j’ai pu faire c’est que 99% des gens souffrants d’une addiction, et notamment sexuelle, avaient connu un passé difficile (mauvais traitement durant la jeunesse, abus, image de soi dévalorisée, etc.) La dépendance est un symptôme d’un mal être beaucoup plus profond, il faut effectuer un travail dessus, pour comprendre les raisons profondes et souvent inconscientes qui dictent nos comportements.

Ce travail ne peut se faire uniquement qu’à travers d’un forum internet. J’en ai vus beaucoup malheureusement ici, qui essayaient de s’en sortir seuls, qui se débattaient tout seuls, mais qui des années après en étaient toujours au même point, ou avec que très peu de progrès. Et avec toujours le même enchainement rechute, avancée, rechute, avancée etc…

A vous de trouver le meilleur moyen de vous faire aider, mais ne comptez pas uniquement sur les forums et votre volonté seuls pour y arriver, c’est souvent illusoire.
Conseil n. 3 : Agissez dès maintenant. Il n'est jamais trop tard pur agir sur votre addiction


Commencez tout de suite pour travailler sur votre rétablissement, n’attendez pas un évènement particulier, pour entamer ce travail. Plus vite vous commencerez mieux cela sera pour vous. Inutile d’attendre par exemple, un changement de travail, une promotion, un déménagement, une rencontre amoureuse etc… pour vous y mettre. Vous souffrez d’un problème grave, l’attente ne nous vous apportera rien si ce n’est encore plus de difficulté et de temps pour vous en remettre. N’attendez pas non plus que votre situation concrète ou psychologique s’améliore toute seule pour commencer votre sevrage. Encore une fois cela reviendrait à repousser de manière hypothétique un début de rétablissement, qui lui vous fera sentir mieux, même si des moments difficiles seront à surmonter.

Et dites vous que ce n'est jamais trop tard pour entamer ce travail. Quelque soit le nombre d'années, de mois, de semaine dans lesquels vous avez du composer avec votre addiction, il n'est jamais trop tard pour commencer. Soyez optimiste et gardez espoir, si vous vous y mettez sérieusement les résultats seront toujours à la hauteur de votre investissement.
Salut Asmyr, merci beaucoup d'être revenu pour nous apporter tes conseils. Le format un conseil par jour est intéressant, je me reconnais dans le second je n'ai eu que quelques séances avec une psy et ça m'aidait mais j'ai du arrêter par manque de temps.. 
Et c'est vrai qu'après des années ça n'a pas tellement bouger...
Salut Callahanz,

je me sus permis d'en donner, je pense avoir parcouru pas mal de chemin. au plus fort de la maladie je pouvias passer des heures tous les soirs et des week-end complets à compulser sur des sites p. avec de la mb, et du dirty chat. Aujourd'hui je suis à zéro porno depuis plusieurs mois, j'ai qlqs dérapages mais je me reprends très vite, sur le comportement d'aller sur des sites de rencontres purement pour chasser sexuellement.

En ce qui concerne ta thérapie, il y'a pas mal de psy qui font des séances en visio aujourd'hui, du coup ca t'offre plus de souplesse. Je t'invite vraiment à reprendre ces séances si cela t'es possible et si tu as trouvé un bon praticien, car moi je pense à un en particulier qui m'a aidé à comprendre qlqs chose de complètement rendu inconscient et qui m'a aidé à avancer par la suite.

Conseil n. 4 : Listez vos comportements addictifs/limites et leurs déclencheurs


Pour luttez contre votre addiction, il faut en délimiter les contours clairs qui définissent vos rechutes, ou bien qui vous font sortir de votre sobriété. Les comportements les plus explicites sont faciles à identifier pour la plupart d’entre nous. Mais certains comportements situés en « zone grise » peuvent être plus délicat à cerner ou peuvent parfois donner l’illusion que vous êtes sobre alors qu’ils ne font qu’entretenir de manière différente votre addiction.


Exemples : je regarde des sites pornos en me limitant à des images « soft » ; je suis en couple je me permets de draguer d’autres femmes/hommes sans passer à l’acte ; je me masturbe mais sans support etc…


Chacun définit ses comportements addictifs comme il le souhaite, mais les lister est important car c’est eux qui vous donnent le périmètre de ce que sera votre sobriété. Il ne faut pas hésiter à les mettre à jour régulièrement tout au long de votre évolution dans la sobriété. Cette liste n'est pas statique et est évolutive dans le temps, à vous de la mettre à jour régulièrement quand vous voyez que votre addiction prend une nouvelle forme ou se manifeste par un nouveau comportement.

Soyez le plus exhaustif possible et le plus honnête possible quand vous établissez cette liste. Cette liste vous aidera dans votre rétablissement, car c'est sur cette base que votre sobriété sera définie. Il se peut que vous ayez à ajouter des comportements secondaires : "exemple mon comportement limite c'est regarder les sites porno, mais quand j'arrête je décompense sur la nourriture, en mangeant/vidant mon frigo plus que de raison". Ce type de comportement secondaire doit également figuré car il est aussi le symptôme d'un mal plus profond en général.
Le #2 me semble hors de portée mais je suis à 100% ok avec tous les autres .. hâte de lire la suite.

Merci
Bonjour Impulsion

pourquoi le conseil n. 2 te semble hors de portée ?
A quel niveau ?
Conseil n. 5 : Prenez plaisir à vous rétablir.



Les sevrages sont toujours des moments difficiles à surmonter et en effet, ils vous font sortir de votre zone de confort. Ce sont des moments douloureux, car ils permettent bien des prises de conscience pas toujours agréables sur soi, mais indispensable si l’on veut travailler, avancer et progresser dans la lutte contre son addiction.

Mais se focaliser uniquement sur la douleur provoquée par le sevrage, c’est voir le verre à moitié vide. Le sevrage peut aussi être pris comme un moment de renouveau de soi, comme une nouvelle chance de se découvrir ou se redécouvrir sous des aspects plus positifs, comme une opportunité de grandir, il faut savoir apprécier son sevrage et voir tous les bénéfices qu’il apporte ainsi que toutes les portes qu’ils ouvrent sur soi, pour s’en faire un allier et non un boulet de forçat qui vous entrave dans votre développement.

C’est remplacer le plaisir éphémère de toutes les formes d’excitation sexuelle par un sentiment d’accomplissement, plus ancré, plus diffus et plus stable dans le temps.

En gros il faut éviter de se focaliser sur ce que le sevrage vous retire, et le vivre dans la douleur mais au contraire essayer de le vivre en vous disant qu'il va vous permettre de vous amener sur des terrains encore inexplorée que ce soit de votre environnement ou de votre caractère qui vous aideront sans doute à être meilleur et à grandir.
Conseil n. 6 : Voyez plus loin que le rétablissement. Ayez une activité de remplacement.


Arrêtez une addiction est louable et ambitieux. Cependant vous nous pouvez pas vous contenter d'arrêtez une activité sans en trouver une de remplacement afin de contre balancer les effets du manque et le vide créé par cet arrêt. Si vos pensées ne sont tournées que sur le fait d'avoir arrêté de regarder du porno par exemple, ça ne fait qu'entretenir indirectement cette addiction car vous ne serez que focalisé sur ces pensées là.

Ayez un projet de vie qui vous tient à cœur et investissez-vous dedans.

Être sobre ne résoudra pas tous vos problèmes, bien au contraire, être sobre vous mettra souvent face à des problèmes que vous ne vouliez pas voir. Mais ainsi vous serez mieux armez pour y faire face, car vous ne serez plus dans des comportements d’échappement.

En soi devenir sobre et se rétablir est déjà un grand projet à lui seul. Mais ça ne peut être le seul. Devenir sobre, c’est revenir à un état normal des choses à une vie plus saine et équilibrée. Passés les premiers temps, il est important de trouver une activité de remplacement quelqu'elle soit (loisirs, projet qui vous tient à coeur, sport, faire le ménage chez soi, nettoyer sa maison etc...) pour avoir des moments et des espaces pour penser à autre chose que votre addiction, cette activité de remplacement viendra vous aider à quitter votre addiction.
Conseil n. 7 : Agissez un jour à la fois et tenez-y vous.



Il est souvent tentant de se jurer, après à une rechute particulièrement sévère par exemple, que nous ferons une croix définitive sur notre addiction. Ou encore à l’occasion d’une nouvelle année, ou d’un évènement particulier que nous n’y retoucherons plus. Aussi louables que soient ces intentions, elles ont souvent tendance à rester au stade de la promesse ou à celui de l’échec de ne pas avoir pu les tenir.


Il est préférable de construire son rétablissement au jour le jour, 24 heures à la fois, de rester dans un horizon de temps tangible et raisonnable, pour construire un socle solide pour son rétablissement, en gardant à l’esprit que les voyages les plus longs, s’effectuent avec un premier pas, suivi de beaucoup d’autres.

Il est plus facile de réussir à combattre ses vieilles habitudes addictives, en se disant qu'on va les contre carrer au jour le jour, que sur le restant de notre vie.

Etre sobre un jour peut être difficile, mais c'est encore une fois plus facilement réalisable que de se dire qu'on va attaquer l'Everest en une traite.

en conclusion : fixer votre horizon de rétablissement à une journée, tenez-y vous et répéter l'opération.
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