Dépendance sexuelle

Version complète : Histoire d'une femme amoureuse qui tombe de haut
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Bonjour à toutes/tous,

Voici mon histoire: je suis nouvellement en couple avec un homme dont je suis extrêmement amoureuse, cela fait quelques mois que nous sommes ensemble et je le trouvais PARFAIT sur tous les plans... jusqu'à ce que je me rende compte qu'il avait toujours des petits "soucis techniques" lors de nos rapports.

Comme tous couples récents, nous avons une libido assez exacerbée. Au début, je pensais que ses soucis d'érection étaient dus au fait que nous ne nous connaissions pas encore très bien et qu'il lui fallait peut-être un peu de temps. Il arrivait d'ailleurs parfois que nous ne puissions pas passer à l'acte à cause de ça.
Quelques mois plus tard, cela va beaucoup mieux, mais il arrive toujours qu'il perde son érection en plein feu de l'action, alors que tout se passe bien (enfin, de mon côté en tout cas ! Smile).

J'ai commencé à faire quelques recherches sur Internet pour savoir d'où cela pouvait venir et ce qui revenait le plus souvent: la surconsommation de porno. Même si j'avais quelques indices, j'ai alors décidé de mener ma petite enquête pour savoir si cela pouvait être son cas en abordant le sujet de manière indirecte ou même sous forme de "blague" car je ne voulais pas le brusquer, je voulais juste savoir où il se situait par rapport à ça.

Il m'a avoué qu'il en regardait pas mal, mais que depuis que nous étions ensemble, sa consommation avait bien baissé. Pour information, nous nous voyons tous les 2-3 jours et nous avons des rapports sexuels à chaque fois que nous nous voyons.

J'en suis venue à la conclusion qu'il est plus excité à l'idée de se toucher en solo qu'à faire l'amour et cela me peine beaucoup.

Depuis quelques semaines, j'ai l'impression qu'il "rechute". Il semble se masturber à chaque fois qu'on ne se voit pas. En fait, on dirait qu'il n'arrive pas à se retenir lorsque je ne suis pas là, quitte à faire "foirer" nos rapports lorsqu'on se voit et c'est assez vexant...

En tout cas, il m'a avoué être dépendant et ce depuis environ 20 ans.

Je l'aime, mais cela me blesse qu'il ait besoin de ça alors que notre relation est toute jeune (je me dis: "ce sera quoi dans 10 ans lorsque la "passion" s'estompera par la force des choses ou que je n'aurais pas nécessairement envie d'avoir un rapport tel jour ?). De plus, nos rapports sont très fréquents et il me dit être satisfait par notre sexualité, que le problème ne vient pas de moi, etc.

Désolée pour ce pavé intersidéral, c'est le SOS d'une femme amoureuse qui essaie de comprendre les addictions de son homme.

Merci d'avoir pris le temps de me lire ! Smile
Bonjour à toi et sois la bienvenue ici.

Ton témoignage me parle bien. J’ai aussi été celui là, celui qui préfère les émotions solitaires aux rapports en duo. Devant un écran, des images, un chat, la sensation erronée mais qui semble si réelle, de maîtriser les actions, la manière et le rythme, exactement comme on le désire. Plus vite, moins vite, un peu de cet ingrédient, et maintenant celui-là. On décide de tout - croit-on - et on voit advenir l’orgasme quand on veut, comme on veut. Plaisir égoïste tellement intense.

Moi aussi, j’ai fait n’importe quoi, des masturbations longues et répétées alors que je savais que ma compagne n’attendait que moi et les excuses à trouver de ne pas « pouvoir » durer.

Et puis un jour, après 30 ans de cette illusion, on se rend compte que quand même tout cela est bien virtuel et qu’on tourne en rond. Pourquoi à ce moment là ? Je n’en sais rien, une sorte de trop-plein. Le problème c’est que le plaisir, lui, est bien réel et intense.

Pourquoi suis-je allé le chercher là ? Je ne sais pas, probablement une façon de fuir la réalité en ayant le sentiment que je ne trahissais pas. C’est faux, je sais, mais c’est ce que je pensais, peut-être aussi une soupape qui m’a permis de ne jamais tromper sexuellement ma compagne. Elle ne m’apportait pas la fantaisie dont j’avais besoin mais au moins je ne suis pas allé voir ailleurs, on se rassure comme on peut, mais c’est assez vrai je crois.

Bref, je n’ai pas trop de légitimité à donner des conseils mais peut-être s’il s’ouvrait sans crainte à toi, vous pourriez trouver le moyen que tu sois sa « complice » sexuelle .. et qu’il soit le tien bien sûr !

On croise les doigts
(19-01-2021 22:36)Impulsion2 a écrit : [ -> ]Bonjour à toi et sois la bienvenue ici.

Ton témoignage me parle bien. J’ai aussi été celui là, celui qui préfère les émotions solitaires aux rapports en duo. Devant un écran, des images, un chat, la sensation erronée mais qui semble si réelle, de maîtriser les actions, la manière et le rythme, exactement comme on le désire. Plus vite, moins vite, un peu de cet ingrédient, et maintenant celui-là. On décide de tout - croit-on - et on voit advenir l’orgasme quand on veut, comme on veut. Plaisir égoïste tellement intense.

Moi aussi, j’ai fait n’importe quoi, des masturbations longues et répétées alors que je savais que ma compagne n’attendait que moi et les excuses à trouver de ne pas « pouvoir » durer.

Et puis un jour, après 30 ans de cette illusion, on se rend compte que quand même tout cela est bien virtuel et qu’on tourne en rond. Pourquoi à ce moment là ? Je n’en sais rien, une sorte de trop-plein. Le problème c’est que le plaisir, lui, est bien réel et intense.

Pourquoi suis-je allé le chercher là ? Je ne sais pas, probablement une façon de fuir la réalité en ayant le sentiment que je ne trahissais pas. C’est faux, je sais, mais c’est ce que je pensais, peut-être aussi une soupape qui m’a permis de ne jamais tromper sexuellement ma compagne. Elle ne m’apportait pas la fantaisie dont j’avais besoin mais au moins je ne suis pas allé voir ailleurs, on se rassure comme on peut, mais c’est assez vrai je crois.

Bref, je n’ai pas trop de légitimité à donner des conseils mais peut-être s’il s’ouvrait sans crainte à toi, vous pourriez trouver le moyen que tu sois sa « complice » sexuelle .. et qu’il soit le tien bien sûr !

On croise les doigts

***

Bonjour Impulsion2,

Merci infiniment pour ton témoignage qui me permet d'en savoir un peu plus car tout ceci reste relativement nouveau pour moi. C'est très encourageant de lire ces choses-là, alors bravo à toi. Smile

Puis-je te poser quelques questions ?

- Comment aurais-tu aimé que ta femme réagisse pour faciliter le sevrage ?
- Penses-tu que la majorité des personnes dépendantes ont obligatoirement des fantasmes qu'ils n'ont pas réalisés avec leur partenaire ?

Entre temps, il y a eu du nouveau, nous avons pu en discuter davantage et au cours de notre conversation, j'ai malheureusement craqué et fondu en larmes devant lui... Première fois que je pleurais depuis un bout de temps, je crois que j'avais emmagasiné beaucoup de choses. 
Il s'est senti très mal, je m'en suis presque sentie coupable car ce n'était pas le but. Sad

Je l'ai rassuré en lui disant que je le voyais comme une victime du système et non comme un pervers, etc. Il m'a affirmé qu'il allait essayer d'arrêter le porno, mais je sais que ce sera dur et je veux que ça vienne de lui. Pour l'instant, je suis la seule à consulter des ressources en ligne pour y trouver des informations et conseils. Il trouve ça intéressant, mais c'est comme s'il ne mettait pas la main à la pâte, comme on dit.

J'ai l'impression qu'il passe à côté de sa vie en ayant privilégié le monde virtuel au détriment du monde réel pendant tant d'années...

Inutile de préciser que je me pose des questions quant à l'avenir de notre relation car la sexualité est, pour ma part, un des aspects les plus importants pour qu'une relation fonctionne sur le long terme. J'essaie d'apporter toute la fantaisie qu'un(e) partenaire puisse apprécier: lingerie sexy, variété dans les positions/lieux, longs préliminaires, sextos et compagnie. Il adore, bien sûr, mais il semble moins réceptif et moins porté sur la chose que d'autres hommes que j'ai fréquentés par le passé et j'avoue que j'ai déjà eu une sexualité plus épanouie.

Un grand merci pour ton aide précieuse et courage à ceux qui lisent ce message !
Salut Flamenquina,

2 questions bien délicates.

A la première question, comment j’aurais aimé qu’elle réagisse, je dois commencer par dire que le fait de lui avouer (ou qu’elle s’en rende compte par elle-même), cette part de moi que tout le monde ignore, a toujours été pour moi quelque chose de totalement terrifiant. J’ai tellement honte de vivre avec ça, avoir honte de soi est déjà difficile à porter, sentir cette honte dans le regard des autres .. je ne préfère pas y penser. C’est te dire que ta question relève pour moi d’un exercice de science-fiction...

Pour te répondre néanmoins, qu’elle me dise d’abord qu’elle essayera de pardonner toutes ces années de mensonge, que même si elle n’y arrive pas, elle essayera. Qu’elle comprend que je suis malade et que je veux m’en sortir, que c’est immensément difficile et que j’ai besoin d’elle. Qu’elle m’interdise toute rechute mais qu’en revanche, elle sera ma complice pour surmonter ça ensemble. Que je pourrais l’appeler dès que je me sens trop mal et qu’elle sera là, sans juger, juste pour m’aider.

Qu’elle ne combattra pas ces démons qui me hantent mais qu’elle essayera, avec moi, de les apprivoiser.

S’agit-il de fantasmes non réalisés ? Je ne suis pas un expert mais je dirais pour ce qui me concerne que certains l’ont été, d’autres pas, et ceux qui l’ont été ne sont pas moins prégnants que les autres.

Tout cela est très idéaliste comme vision, j’en suis conscient et en même temps, je pense que dans un couple, le fait de pouvoir partager ses fantasmes sans crainte est sûrement le meilleur moyen de quitter ses troubles virtuels. Bon après, ça dépend des fantasmes, hein ..

En espérant avoir aidé, je te souhaite te trouver votre voie heureuse
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