Dépendance sexuelle

Version complète : Le sevrage de Nicolas : Epoque III
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Bonjour à tous.

Le topic "moisif du mois d'août" doit garder sa concision. Je me permets donc de créer un nouveau topic ici afin de vous raconter plus en détail mon état après un mois de sevrage.
Depuis un mois, j'ai commencé un travail avec une psy, et je dois dire que cela me fait beaucoup de bien. Que quelqu'un mette des mots sur des trucs que je pressentais sans pour autant que j'arrive clairement à les identifier, c'est quand même ultrapuissant ! 8-)

Le premier axe, c'est l'image de la femme et de la sexualité. A l'origine on est fasciné par la femme que l'on ne cesse de sublimer, et que des sentiments de possession sexuelle ne peut que salir. Pendant l'adolescence on a de cesse de vouloir connaître un Amour Pur, et l'on s'étonne que des jeunes filles charmantes puissent succomber au charme de "gros beaufs" (pour ceux qui s'en souviennent, c'est ce que Résus déplorait en juin dernier). La cyberdépendance est un moyen d'évacuer cette énergie sexuelle que l'on accepte pas et l'on se présente "clean", peu agressif sexuellement face à la jeune fille que l'on aime et qui fait souvent de nous, un ami. Une sorte de relation désexualisée, voulue inconsciemment. Le problème c'est qu'ensuite, on se retrouve piégé, puisque sans attirance celle pour qui l'on soupire, ne pourra pas nous aimer.
Accepter que nous sommes des être sexuels à part entière est un début.

2è axe (mais qui rejoint le premier), ce sont les "niveaux de lecture". Des tas d'actes que nous faisons dans la vie courante sont en fait soufflés par des multiples personnalités qui cohabitent en nous : les parents, le chevalier blanc, la bête, notre personnalité vrai, l'enfant que nous étions, l'adolescent...
Si à chaque acte on se pose la question : "qui fait ça ?", on comprend mieux pourquoi un comportement bizarre (dont la pornodépandance) peut s'installer. C'est qu'en fait deux personnes s'expriment en même temps, pour ma part, quand j'allais sur les sites de fesses, c'était la bête qui s'exprime (pulsion), mais aussi le chevalier déçu par la réalité des femmes, mais aussi l'enfant qui ne veut pas être coincé par ses parents...
Le but est de ne suivre que la voix intérieure qui représente notre vraie personnalité.

Bon d'accord, ma psy l'a dit beaucoup mieux que moi, et c'est peut-être des évidences... Mais bon, je voulais quand même vous le faire partager ! ;-)

Enfin je reprendrais ce que disait Ambivalence : relâcher la pression du sevrage sous prétexte que l'on fait une thérapie c'est faire échouer et l'un et l'autre. J'ai failli me faire avoir, la thérapie servant d'excuse à une reprise de mes activités clandestines.
Heureusement que ma voix intérieure ne cesse de me crier : "tu ne peux pas être ce personnage qui se secoue la nouille toute la journée devant un écran de PC".

Désolé d'être long, je n'écris plus beaucoup dans le forum, alors, je me rattrapes.

A bientôt, Nicolas.
Salut Nicolas...quand tu parles de baisser la garde en raison d'une thérapie....c'est tout à fait mon cas. Ma vie commence à s'améliorer ces temps-ci et je fais de très belles prises de conscience. Mais je crois que je me suis inconsciemment assis sur mes lauriers et j'ai commencé à espérer que mes prises de consciences me sortiraient magiquement et sans efforts de ma dépendance. J'avais un peu le raisonnement suivant: " Si je comprends tout...cela ne devrait pas revenir!"

Hey bien...je me suis enlisé dans une période intense de prises de consciences stériles qui n'étaient pas accompagné d'actions! Et me revoilà again...au début du sevrage.

Bref, selon moi, une thérapie, c'est une ocassion d'éclaircir notre psyché mais ça ne fait pas tout, elle doit etre accompagné d'actions de changements sinon rien ne se passera!

Maintenant...botte toi le c.... Theanother Again Smile)

Merci Nico
Salut Nicolas,

Je me reconnais bien également dans l'ado qui idéalisait l'être aimé au point de de refuser la sexualité, qui ne pouvait souiller cet être. J'ai longtemps vécu sans copine, et mon passage à l'acte sexuel a essentiellement ensuite consisté à plonger dans le compulsif et la dépendance. Ta psy décrit tout à fait ça. Il faut en effet assumer le fait que nous sommes des êtres sexuels, et j'avoue que ce n'est toujours pas simple. Car même aujourd'hui, chaque fois que j'ai des relations avec ma femme, j'ai comme un sentiment de culpabilité qui affleure. Toujours ce refus de la souillure évoqué plus haut... Assumer, accepter, décider de vivre et non pas fuir dans l'idéal... Se souvenir que l'esprit s'est incarné, comme l'explique la doctrine spirituelle qui est la mienne. Heureusement, le sevrage me permet de redonner du sens à ma sexualité, peut lui rendre la noblesse (l'esprit ?) que je lui ai longtemps refusé.
Merci Nicolas pour ce post très utile et bon courage sur la route que tu reprends à nouveau.
Citation :Bruno59 a écrit:

Je me reconnais bien également dans l'ado qui idéalisait l'être aimé au point de de refuser la sexualité, qui ne pouvait souiller cet être. J'ai longtemps vécu sans copine, et mon passage à l'acte sexuel a essentiellement ensuite consisté à plonger dans le compulsif et la dépendance.

Bonjour

Je me retrouve prafaitement dans ce qui est dit ici et notamment par Bruno59 et Olmyster. Moi aussi je considère la Femme (dumoins ma Chérie :love2: ) comme un idéal.
D'où ce paradoxe que je n'ai jamais pu m'expliquer : comment puis-je respecter autant la gente féminine (et trouver anormal par exemple les disparités Hommes/Femmes qui existent encore aujourd'hui dans tous les compartiments de notre société) et me vautrer dans le porno ou celle là même est bien souvent traitée comme une "moins que rien" ?!

Je ne m'explique toujours pas cela, peut-être que c'est un problème d'ordre psychologique ?
D'ailleurs si Nicolas pouvait demander des compléments d'information à sa psy ;-) . En tout cas merci pour ce sujet fort intéressant Nicolas !
Citation :Bruno59 a écrit:


D'où ce paradoxe que je n'ai jamais pu m'expliquer : comment puis-je respecter autant la gente féminine (et trouver anormal par exemple les disparités Hommes/Femmes qui existent encore aujourd'hui dans tous les compartiments de notre société) et me vautrer dans le porno ou celle là même est bien souvent traitée comme une "moins que rien" ?!

Je ne m'explique toujours pas cela, peut-être que c'est un problème d'ordre psychologique ?
D'ailleurs si Nicolas pouvait demander des compléments d'information à sa psy ;-) . En tout cas merci pour ce sujet fort intéressant Nicolas !

La psy de Nicolas semble vouloir laisser entendre que la compulsion exprime l'energie sexuelle que nous refusons (ou qui nous est refusée) envers la femme idéalisée.
Personnellement, je vois aussi l'influence d'une certaine culture qui sépare le matériel du spirituel (et qui aboutit aujourd'hui au "jouissons de tout et tout de suite"). Je pense que nous sommes des être corporels ET spirituels. Il ne s'agit donc pas de nier la sexualité (ou à l'inverse de l'idolatrer comme dans la pornophilie) mais de lui donner du sens.
Citation :
Bruno59 a écrit :

et qui aboutit aujourd'hui au "jouissons de tout et tout de suite".
Si au départ nous sommes des chevaliers blancs en puissance, il est certain que les messages distillés dans la plupart des média, relayés par nos connaissances (amis, camarades du lycée, du régiment, du travail), et qui incitent à une consommation immédiate et sans limites des choses charnelles, finissent par provoquer une frustration.
Et que cette frustration est exacerbée par le piège que l'on s'est soi-même tendu en désexualisant nos relations avec l'être pur pour lequel on soupire...

Pour moi il me semble désormais clair que ma dépendance à la pornographie prend sa source dans cette frustration.

Il est finalement peut-être nécessaire de remettre la femme à sa vraie place : ni sur un piédestal, ni dans la fange pornographique. S'ancrer dans le réel, quoi !

Bon courage les gars ! :accord: Nicolas.
Citation :Nicolas a écrit:

Désolé d'être long, je n'écris plus beaucoup dans le forum, alors, je me rattrapes.


Taratata, si c'est comme ça; tu DOIS être long!!! La synthèse que tu nous as donnée de ton analyse est très intéressante. Comme à d'autres elle me fait réaliser des choses sur moi-même, qui n'ai eu aussi mes premiers rapports sexuels "qu'à" 20 ans, qui faisais le romantique face à ces gros porcs d'autres hommes alors que je me masturbais sur du porno,...

J'ai donc pris une résolution: pour m'ancrer dans la réalité et affirmer à fond ma sexualité, je vais retrouver toutes les filles de ma classe dont j'étais amoureux à 14 ans quand celles-ci sortaient avec des malabars de 18, et elles n'ont qu'à bien se tenir!!! :lol: :lol: :lol:

Plus sérieusement, dans quelle mesure l'éducation qu'on reçoit ne doit-elle pas être plus équilibrée entre d'une part les règles et le respect d'autrui (que j'ai ô combien reçus) et d'autre part un certain devoir d'émancipation individuelle... Personnellement ce n'est qu'avec les années et la découverte d'autres milieux familiaux que je comprends qu'affirmation de soi ne rime pas toujours avec orgueil ou vanité, or je pense que je faisais cet amalgame auparavant.
J'espère que j'y songerai quand j'aurai des enfants...


Et encore merci pour ce topic.

Corto.
Bonjour...

L'époque III s'est noyée dans la compulsion...
J'ai dû mal à tenir dans la durée. 1 mois, deux mois, trois mois, mais pas plus.
Ce soir, je vais voir ma psy... Va falloir parler de cette fâcheuse tendance (qui ne concerne pas que le sevrage pornographique), d'être incapable de me motiver pour les courses de fond.

Aller, je reprend mon bâton de pelerin.
A bientôt, Nicolas.
Salut Nicolas,

Tu dois être patient, avec le temps s'installe la routine, donc la lassitude, donc l'inattention qui mène à la rechute. Pour la course de fond, dis toi que chaque instant t'apporte quelque chose de nouveau. Regarde autour de toi, réapprends à profiter de chaque instant qui passe sans pornographie. N'oublie pas d'où tu viens et où tu vas. Les bienfaits de la délivrance, on les a au quotidien mais parfois on les ignore, à tort.

Des passages à vide, on en a tous, mais c'est dans ces moments là (où le pentalon aurait tendance à prendre le dessus sur la tête) qu'il faut bêtement appliquer toutes les théories qu'on élabore les jours où tout va bien (où la tête domine le pantalon).

Patience, et courage.

:-)
salut nicolas,
je pensais à toi hier et je voulais de tes nouvelles
et bien c 'est fait...
bon tranquilise toi, cherche toi encore , interoge l'origine de tes compulsions,
aujourd'hui tu ne connais pas TON chemin pour t'en sortir, mais lorsque tu seras hors de danger tu pourras seulement à ce moment connaitre ton parcours. La seule chose qui compte c'est de se relever et reprendre l'idée de se sevrer.

esperons que ta saga ne soit pas aussi longue que la guerre des etoiles,

déclick,
un gars qui vient de traverser des mois et des mois de doutes et de plantages et qui cependant sait qu'il va s'en sortir
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