Dépendance sexuelle

Version complète : Je ne veux pas me démolir la vie
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(note aux modérateurs: j'ai aussi posté ce message dans la présentation des membres)

bonjour,


Je m'appelle Hervé. J'ai 42 ans, j'avais une belle situation, dans un joli couple depuis 8 ans jusqu'à il y a très peu de temps.

Je me souviens avoir été attiré par le sexe dès petit. Je me frottais contre un oreiller et je me rendais compte que cela me procurait du plaisir. Assez rapidement à la puberté j'ai pris l'habitude de me masturber, parfois sur des revues érotiques,parfois sans. Cela n'a jamais impacté ma vie sentimentale ni sexuelle, je me suis donc dit que tout allait bien. En fait, j'ai même fini par tout confondre: sexe, amour, séduction. Ca m'allait bien en fait, ca me permettait de passer sous le couvert d'une image de "tombeur" un côté pas beau du tout que je ne voulais pas admettre auprès de moi même.

Jeune adulte, j'ai toujours été sociable, sympa, agréable. Cela m'a permis de développer une réputation de dragueur, très séducteur avec les femmes, toujours dans le jeu, souvent avec des sentiments (donc me causant de la souffrance, parfois - je précise que je pense savoir aimer, juste que ca se développe en parallèle de ce problème, dont je n'ai jamais parlé à qui que ce soit y compris mon psy jusqu'à il y a quelques jours). Les quelques histoires longues de ma vingtaine et début de trentaine ont toujours été marquées par des tromperies, un besoin irrépressible de séduire, quoi qu'il en coûte, des ruptures brutales et de la douleur. Et toujours, en même temps, la masturbation (que je n'ai jamais considérée comme honteuse, mais que je n'ai évidemment jamais rendue publique ni évoqué même avec mes amis les plus proches), parfois frénétique (genre tout un week end quand j'étais seul, ou toute une soirée), en parcourant Internet.

Je ne me souviens pas réellement de quand date ma première rencontre avec une escort. Pas tôt, forcément, ca coûte de l'argent. J'ai probablement découvert ce système, à Paris, simple comme un coup de fil et tellement "gratifiant" sur l'instant au milieu de mon premier job, en trouvant ca "amusant" et "pratique" comme système. Au départ, des choix exceptionnels: ca coute de l'argent quand même. Au fur et à mesure, la facilité d'utilisation. En même temps je continuais à draguer, séduire, etc..Je ne me suis jamais dit que c'était néfaste: je me voyais comme un séducteur un peu romantique, tout le temps à la recherche de l'amour, donc jamais satisfait... j'avais construit quantité de théories sur le sujet pour m'absoudre de tout et ne pas me faire ressentir de honte. Je commence à sortir avec ma compagne actuelle, c'est le même schéma qui se développe. Je la trompe, beaucoup, non pas pour lui faire du mal mais simplement parce que "je ne veux pas avoir de regrets" sur les opportunités qui se présentent alors à moi. Pourtant, je sens que je l'aime, même si nous sommes très différents (elle n'est pas très portée sur le sexe), et ces sentiments très forts arrivent très tôt dans notre relation. Cela mène à deux premières années destructrices pour elle, je fais vraiment n'importe quoi, même (nous ne vivions pas ensemble) arriver à coucher avec quelqu'un dans son propre lit, chez elle. Et, toujours, en secret, la masturbation et le porno.

Elle me pardonne. On continue. Nouvelles crises, nouvelles incartades. Elle me pardonne encore. Nous décidons de vivre ensemble. Je ne sais pas à quel moment le porno m'a entrainé vers la consultation des sites d'escort, peut-être un peu avant de vivre avec elle et indépendamment d'elle. J'ai commencé à en rencontrer. En parallèle, j'ai décidé de "m'engager" et de ne plus la tromper. J'étais sincère, et je pense l'être toujours. Exit donc l'étiquette du séducteur et de toutes façons je ne voulais plus avoir cette impression désagréable que j'avais (quand même) quand je la trompais. Je me "range", donc: plus de flirt, plus de relation ambigüe, plus évidemment de tromperie directe. Pas de "plan cul" (pour moi, un plan cul, c'est une femme "normale" que je rencontre et convainc de coucher avec moi. Pas une escort. Je me rends compte du degré de machiavélisme que cela requiert pour se faire accepter un truc pareil à soi-même, mais c'était pratique, cela m'a permis de ne pas me remettre en question sur le point du sexe). Mais je continue à consommer du porno, et voir des escorts. Je me disais que ce n'était pas grave, que cela ne portait pas à conséquence plus que le temps de la pulsion. Je me disais que je ne la trompais pas / plus, puisque ce n'étaient pas des histoires mais des services achetés! (belle excuse). Surtout, je me disais que je n'avais pas de problème avec le porno, même si parfois je trouvais que j'y passais quand même beaucoup de temps (plusieurs heures quand j'étais seul). J'ai continué encore et encore, pas de façon intensive ni régulière concernant les escort, mais tout de même suffisamment pour que cela s'inscrive dans la durée. Pendant les 4-5 ans que cela dure, nous avons un enfant, nous nous déchirons, notre couple se ressoude, elle est fière que nous soyons si forts, notre entourage aussi. Moi aussi je me trouve fort, à aucun moment je ne me dis que j'ai un problème. En fait, je me sens presque aussi fort qu'un trader, comme si rien ne pouvait m'atteindre: je survis à la vie, j'arrive à quand même construire quelque chose dans l'adversité avec quelqu'un, et *en plus* j'arrive à me masturber beaucoup et voir des escort. Le vrai mec quoi!

Elle a tout découvert. En recoupant les dates, elle se rend compte (ou du moins l'imagine) que notre histoire n'a existé que dans sa tête, que je n'ai jamais été fidèle, que rien de ce que nous avons vécu n'a été honnête. Moi, en voyant mes traces, les commentaires sur les vidéos de sites pornos, les évaluations laissées aux escort, je me retrouve face à moi-même sans pouvoir me mettre des pansements moraux comme j'aimais bien. Ca ne marche plus. Mes commentaires sont dégueus lorsque je les relis. Mes évaluations... y en a un peu trop. Les dates font peur. Et c'est là que je me souviens que ca fait quand même longtemps que je consomme du porno, et que ca fait longtemps que j'ai l'impression d'en consommer beaucoup. Beaucoup trop parfois. Je ne parle pas des escorts, je suis submergé par la honte que je masquais quand j'allais les voir parce que je ne me sentais pas coupable, ou plus précisément, je ne voulais pas me sentir coupable. Ca revient en effet boomerang.

J'ai tout perdu. Elle part, non pas parce qu'elle ne m'aime pas, au contraire, mais "juste" parce que je la dégoute. C'est pire. Elle avait raison depuis longtemps, je suis malade. Cette obsession, ces pornos enregistrés, marque-pagés, ces prostituées... Ca n'a rien de normal, valorisant, temporaire ni même inoffensif puisque je pense l'avoir vraiment démolie en petits morceaux, à mon grand désespoir (je l'aime très profondément, ce n'est absolument pas une question).

Le constat: je suis malade. J'ai décidé d'en parler à mon entourage proche depuis quelques jours: ma mère, mon frère, mes amis. J'ai pris la décision de me faire soigner après avoir trouvé des tests sur internet me confirmant (pour ce que ca vaut) ce qu'il en est concernant mon addiction. J'ai RDV cette semaine avec le psy. Et, après avoir cherché des groupes de soutien (genre DASA et autres), un peu rebuté par l'aspect religieux du truc, mais quand même à la recherche d'un échange avec des gens dans mon cas, je jette cette bouteille à la mer, ici, maintenant.

Je ne sais pas trop ce que j'en attend. J'utiliserai sans doute ce thread comme journal de bord. Pour le moment j'en suis à 3 jours d'abstinence porno (pour les escorts, ca fait évidemment beaucoup plus longtemps et j'ai effacé tous les sites et moyens de les contacter). J'ai tout viré: numéros, SMS, whatsapp, marques pages, historiques de visites, les teras de vidéos porno... je revis notre relation à l'envers en faisant cela, je me rends compte de mon énorme problème, et je comprends tout d'un coup sa douleur. bien sûr que non,ce n'était pas anodin. Bien sûr que non ce n'était pas sans conséquences. Je me sens minable, pathétique et méprisable de lui faire sentir tout ça. En même temps, ca me soulage presque d'avouer mon addiction au porno et aux "putes" à ma mère, mon frère, mes amis proches. Est-ce que c'est dû au fait de l'avouer? De savoir que ce truc que je ne voulais même pas évoquer avec moi-même est au grand jour?

On verra ou je vais. J'ai besoin d'aide. Et je veux m'en sortir. Non pas pour elle, alors que je l'ai faite trop souffrir et que c'est injuste: je ne voudrais pas qu'elle le prenne comme une sorte de tentative de come back, parce que cela ne serait  pas crédible. J'ai besoin de guérir. J'ai besoin d'arrêter d'avoir envie de me masturber sur des pulsions, de compiler des teras de vidéos, de commenter des trucs horribles et surtout d'avoir l'idée de voir une escort quand c'est possible, parce que c'est facile, c'est juste un sms. J'ai surtout besoin d'arrêter de penser au sexe, j'arrive encore à contrôler le temps que j'y passe et dépense, mais je me fais trop souvent la remarque que je perds beaucoup de temps de vie sur le sujet. J'ai quasiment perdu le sommeil mais c'est dû à l'angoisse que je ressens quand je pense à son état à elle.

Je suis seul. J'ai besoin d'aide.
Salut Hervé

Bienvenu sur ce site. Comme je dis à chaque fois tu as fait un grand pas dans la prise de conscience de ton pb d'addiction au sexe sous les formes que tu décris. C'est déjà une bonne chose, car combien dans la société n'en ont même pas conscience.
C'est un grand pas certes, aujourd'hui avec cette lucidité que tu sembles enfin retrouvé mais ça ne fera pas tout, le chemin vers le rétablissement et long, lents, semé de rechute, mais malgré tout ne lâche pas, avance d'un pas tous les jours mais avance.

Je t'invite effectivement comme tu l'as mentionné à aller consulter le site :
- DASA
- faire notamment les 40 questions pour faire son diagnostique : https://dasafrance.fr/index.php/40-quest...diagnostic
- et également à participer à des réunions en ligne, il y'en a pas mal en ce moment : http://dasafrance.fr/index.php/les-reunions https://dasafrance.fr/index.php/les-reunions

à lire les autres documents sur le site DASA, mais aussi à lire les témoignages ici qui sont une vraie source de prise de conscience et d'insipration pour ceux qui se rétablissent.

Tu as décidé d'en parler à ton entourage, et à un thérapeute, c'est aussi une très bonne chose.

Cette addiction est destructrice, et il n'est jamais trop tard pour vouloir s'en débarrasser, un jour à la fois.

Sois le bienvenu.
Asmyr.

PS : il est peut être mieux de garder l'anonymat et à pas donner ton vrai prénom, en recoupant des infos on peut des fois savoir qui est qui ce qui n'est pas une bonne chose je trouev.
Bienvenue ici, même si ce n'est jamais agréable de se retrouver sur un forum pour parler de ce genre de probleme. Tu te demandes si tu as bien fait den parler à tes proches. Moi je pense que oui. Surtout maintenant que c'est fait. Tu auras davantage de gardes fou quand tu seras en position de rechuter. Même si on le sait bien chez les dependants, quand on a decidé de rechuter on trouve toujours un moyen. Donc cntinue ton sevrage, c'est super que tu aies un suivi psy, tu vas y a arriver, on est avec toi, tu n'es pas seul.
(18-11-2020 12:54)Asmyr a écrit : [ -> ]Salut Hervé

Bienvenu sur ce site. Comme je dis à chaque fois tu as fait un grand pas dans la prise de conscience de ton pb d'addiction au sexe sous les formes que tu décris. C'est déjà une bonne chose, car combien dans la société n'en ont même pas conscience.
C'est un grand pas certes, aujourd'hui avec cette lucidité que tu sembles enfin retrouvé mais ça ne fera pas tout, le chemin vers le rétablissement et long, lents, semé de rechute, mais malgré tout ne lâche pas, avance d'un pas tous les jours mais avance.

Je t'invite effectivement comme tu l'as mentionné à aller consulter le site :
- DASA
- faire notamment les 40 questions pour faire son diagnostique : https://dasafrance.fr/index.php/40-quest...diagnostic
- et également à participer à des réunions en ligne, il y'en a pas mal en ce moment : http://dasafrance.fr/index.php/les-reunions https://dasafrance.fr/index.php/les-reunions

à lire les autres documents sur le site DASA, mais aussi à lire les témoignages ici qui sont une vraie source de prise de conscience et d'insipration pour ceux qui se rétablissent.

Tu as décidé d'en parler à ton entourage, et à un thérapeute, c'est aussi une très bonne chose.

Cette addiction est destructrice, et il n'est jamais trop tard pour vouloir s'en débarrasser, un jour à la fois.

Sois le bienvenu.
Asmyr.

PS : il est peut être mieux de garder l'anonymat et à pas donner ton vrai prénom, en recoupant des infos on peut des fois savoir qui est qui ce qui n'est pas une bonne chose je trouev.

Merci Asmyr. J'ai effectivement fait les 40 questions de Dasa. J'avoue avoir quelques réticences car le processus est assez orienté, avec la notion de Dieu, etc... et je ne veux pas faire intervenir une puissance extérieure me concernant. Je voudrais pouvoir regarder mon problème en face.

(18-11-2020 14:11)Ekeiloh a écrit : [ -> ]Bienvenue ici, même si ce n'est jamais agréable de se retrouver sur un forum pour parler de ce genre de probleme. Tu te demandes si tu as bien fait den parler à tes proches. Moi je pense que oui. Surtout maintenant que c'est fait. Tu auras davantage de gardes fou quand tu seras en position de rechuter. Même si on le sait bien chez les dependants, quand on a decidé de rechuter on trouve toujours un moyen. Donc cntinue ton sevrage, c'est super que tu aies un suivi psy, tu vas y a arriver, on est avec toi, tu n'es pas seul.
Mon sujet ce n'est pas tant le sevrage, que j'arrive (tant bien que mal selon les périodes) à contrôler, c'st vraiment de traiter le mal à la racine. Ce que tout mon comportement dit de moi ne correspond pas à ce que mes parents m'ont appris, mon hstoire familiale, ni même réellement mes valeurs (je ne pense vraiment pas que les femmes soient réductibles à des orifices ou simplement des êtres inférieurs).
Ce que cela dit de moi m'angoisse.
Je ne connais pas la source de cela.
Ca me fait souffrir, mais surtout, ca fait souffrir les personnes autour de moi. J'ai selon toute apparence besoin de faire du mal aux personnes qui m'aiment, de la pire des manières possibles. Je pensais pouvoir me "tenir", être fidèle, mais j'en suis arrivé à trouver des subterfuges psychologiques pour continuer en souterrain.
Je me doute que l'interet c'est de traiter le mal a la racine, mais tu ne pourras pas le faire si tu n'es pas en sevrage. C'est comme si tu disais "c'est parce que mon père me tapait" pendant que tu tabasse ta femme, tu vois ce que je veux dire?
(18-11-2020 15:55)Ekeiloh a écrit : [ -> ]Je me doute que l'interet c'est de traiter le mal a la racine, mais tu ne pourras pas le faire si tu n'es pas en sevrage. C'est comme si tu disais "c'est parce que mon père me tapait" pendant que tu tabasse ta femme, tu vois ce que je veux dire?
Je comprends. J'avais mal compris ton message précédent. Je me suis en effet fixé un objectif de sevrage, je ne sais pas si c'est trop ambitieux. Pour le moment, alors que j'étais en ébullition il n'y a pas si longtemps, je tiens. Mais je pense que c'est dû à la tristesse et à la culpabilité. Je ne sais pas si cela fait tenir longtemps. J'ai déjà connu des périodes comme ça ou j'avais une libido plate, sans aucune envie intellectuelle ou physique. Là, je sais ce qui a déclenché cette période. Mais je ne sais pas ce qui la termine (ou du moins je ne l'ai jamais identifiée, à moins que cela ne soit tout simplement de la paresse intellectuelle de ma part)
Le fait que j'aie vue des prostituées est un sujet qui fracasse ma compagne. Je l'avais déjà trompée plusieurs fois au tout début de notre relation, quand je ne prenais pas cela au sérieux (j'étais un dragueur qui en plus, sans que personne ne le sache, consommait du porno et voyait des prostituées). J'ai mis deux ans à apprendre, comprendre que je lui faisais du mal. Elle m'a déjà reproché à l'époque de lui avoir fait du mal, de lui avoir montré un monde qu'elle ne voulait pas connaitre. J'ai réussi à lui redonner confiance, en montrant que j'avais "changé", et effectivement, j'avais compris l'inutilité de poursuivre des buts de séduction dans tous les sens, et que j'avais envie d'être bien avec elle. J'éprouve depuis le début beaucoup d'amour pour elle, et (je ne sais pas pourquoi j'écris cela), j'ai toujours fait un parallèle un peu bizarre entre elle et ma mère. Je ne sais pas si ma mère a été "l'infirmière" de mon père pourtant.

Mais même quand j'ai réussi à la convaincre que je pouvais changer, que j'avais changé, je n'ai pas pu lui parler de mon addiction au sexe. Les téras de porno sur mes disques durs planqués. Mes mots de passe dans tous les sens sur des sites de chat, de rencontre, de vidéos. Et les prostituées. Aujourd'hui, j'essaie de me rassurer en me disant qu'elle n'aurais jamais pu accepter cela. Mais je sais aussi que je n'ai pas voulu lui dire, parce que j'avais honte, que je ne voulais pas me l'avouer, alors comment l'avouer à elle. J'ai préféré retourner ma colère contre elle, alors qu'elle ne faisait que m'aimer, tant bien que mal.

Elle est dévastée d'avoir fait le mauvais choix, d'avoir perdu du temps, pour elle notre histoire n'a été qu'un grand mensonge, donc les beaux moments aussi.
Moi je me sens pire que minable. Je l'aime. Je comprends ce que j'ai fait. Je le savais sans doute, mais je ne voulais pas le réaliser ni le voir. Jusqu'à quand? Je ne sais pas... je me disais que cela durerait jusqu'à ce que je change, ou que la vie me change, ou que j'arrive à surmonter cela. Mais la réalité est que malgré mes efforts je n'ai jamais réussi à le faire. Ma meilleure amie me dit que seul un incident de ce type, que ma compagne découvre la réalité, pouvait crever l'abcès. Mais à quel prix pour elle? En plus de la honte que j'éprouve, de la colère contre moi-même d'avoir laissé perdurer tout cela si longtemps chez moi sans vouloir le voir en face, mes actes ont une portée effarante sur la vie de quelqu'un d'autre et c'est très compliqué à entendre et à comprendre.

Hier, j'ai nettoyé tous les numéros de téléphone, les messageries (SMS, whatsapp)... m'ont pris une heure à nettoyer. J'ai été effaré de voir l'ampleur que ce truc prenait dans ma vie. J'ai aussi nettoyé mes marques page, mes historiques, mes vidéos enregistrées... (plus de 2,5 to... mais pourquoi faire????). Il me reste des disques durs qui ne me sont pas accessibles maintenant mais que je vais reformater.

Le fait d'être découvert et d'avoir avoué à ma famille, mes amis... m'a fait du bien. Mais je me sens un peu seul, je sens qu'une distance liée à l'incompréhension s'est installée (je n'avais pas du tout les symptomes d'isolement social ou de renfermement sur soi, au contraire, je suis extraverti et souvent joyeux). Je sais que ma compagne est en miettes, je n'ose même pas imaginer ce que ses amies ou sa famille pensent de tout cela.

J'ai pris RDV avec mon psy(chiatre) tout à l'heure. Je vais lui avouer cette partie-là de moi. J'ai aussi le contact d'un psy(chotherapeute) que l'on m'a conseillé, en me disant que c'était l'unique voie de sortie, et que cela serait long, douloureux, coûteux. Je vais prendre RDV avec lui ce matin, dès qu'il décroche (!), j'ai déjà trouvé des solutions pour m'héberger et suivre le traitement sans retourner chez "nous" et laisser ma compagne tranquille.
Bien sûr, en parallèle, je bosse, donc tous les jours je dois trouver les ressources pour surmonter cela, motiver l'équipe... finalement le confinement a du bon, c'est plus facile par cam de faire semblant.

Dire que je me sens mal sur un forum n'apporte rien. Je suis seul avec moi même 24/7 en ce moment, depuis une quinzaine de jours, et tout cela a éclaté il y a 5 jours maintenant. J'ai perdu le sommeil. Je me nourris de façon un peu animale,  uniquement parce que j'ai faim. Je me demande sans cesse ce que cela m'apportait, ces longues heures de masturbation et ces RDV. Pourquoi je l'ai fait? Juste pour éjaculer? Pour faire du mal à ceux qui m'aiment? Par faiblesse?

Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça. Je me rends compte, à la lecture du forum, que le fait de prendre conscience est une chose, le fait d'entamer des démarches en est une autre et que c'est une bonne voie. Mais je lis aussi l'impact que cela a sur ce que vous appellez les co-dépendants, et je ne lis pas beaucoup de topics qui finissent bien. Je trouve que bousiller la vie de quelqu'un d'autre pour "juste" des éjaculations, c'est un fardeau très lourd. Mais si la raison de tout cela n'étaient pas "juste" des éjaculations, du coup c'est quoi? Et ca me fait peur.
Je me sens soulagé d'avoir été découvert. Mon psy(chiatre) m'a confirmé que je devais lancer une analyse. J'ai RDV avec un psy(chanalyste) lundi.
Je ne sais pas comment vivre ce soulagement. Comme le disent mon frère et mes amis (dont les regards sur moi ont changé, je le sens), et comme vous le dites aussi ici, c'est important de lancer les choses et de vouloir avancer.
Mais en même temps, je ressens ce soulagement comme très égoÏste, car, en ouvrant les yeux, je me rends aussi compte du mal que j'ai fait autour de moi, et les conséquences de mes actes. Du coup, ce soulagement vient un peu comme un cheveu sur la soupe, parce que non, je ne peux pas être soulagé d'avoir bousillé la vie de quelqu'un d'autre.
Dans la nuit d'hier j'ai eu une illumination. Des questions relatives à mes parents. Des choses (rien d'innommable ni de sordide) qui me sont revenus à la mémoire. Ca a fait tilt. Je crois que je suis sur une piste de compréhension. Ca m'a tellement frappé que je l'ai mis par écrit tout à l'heure, en prévision de mon RDV Psychanalyste de lundi.
Pourquoi je n'ai pas voulu voir ou poser ces questions avant? Ca me semble tellement visible à présent!

PS/ Question sevrage je tiens sans effort pour le moment. En réalité je pense que la culpabilité (ou la honte?) submerge pour le moment toute pulsion sexuelle.
Aujourd'hui j'ai contemplé en face durant de longues heures les débris de ce que j'ai cassé. Ca me rend profondément triste.

Et un peu interloqué aussi, parce que je n'arrive pas à bien comprendre ce que je trouvais dans mes évasions sexuelles. Quand on fait la somme du temps et de l'argent que cela a été représenté, c'est délirant. Ca ne me rendait pas plus heureux ni efficace (j'utilise l'imparfait: pour le moment, je n'ai ni problème ni envie avec le sevrage - fourbe d'inconscient).

Mon premier rendez-vous m'a soulagé. Je crois que c'est la première fois que j'arrive à en parler librement (bien que la liberté soit toute relative puisque j'ai été forcé de voir en face les choses) et ça me fait du bien. J'attaque.
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