12-08-2020, 17:46
Bonjour,
Tout d'abord, merci à ce forum d'exister, ca permet de se sentir un peu moins seule. Ce n'est pas le genre de discussion facile à avoir avec quelqu'un d'extérieur (pour moi, impossible).
J'ai longuement hésité à écrire un post car cela fait mal de se dire qu'on est dans cette situation et surtout qu'on ne s'en sort pas, qu'on a besoin d'aide. Plus je lisais vos témoignages, plus je me disais non cela ne peut pa être nous, on est pas comme cela - il n'est pas dépendant, je ne suis pas co-dépendante. Or, c'est totalement faux, lui et moi sommes dans la même situation que vous.
On a une vie très agréable, on a aucun motif de se plaindre si.. il n'y avait pas une grosse ombre au tableau, sa dépendance.
Pour dépeindre le personnage, c'est quelqu'un de brillant, extrêmement sociable avec un besoin de plaire immodéré et incapable de sortir ses émotions, de dire ses sentiments.
Pour vous résumer les faits :
Nous vivons ensemble depuis 13 ans
Nous nous sommes rencontrés alors qu'il était marié, on a été amants pendant trois ans avant qu'il ne quitte sa femme.
Quand je l'ai rencontré, il était déjà sur des sites de rencontre, à la recherche du flirt d'un soir.
À l'époque, cela ne me dérangeait pas, à vrai dire, je n'y prêtais pas attention, j'étais LA maîtresse.
Et puis, il a arrêté de se connecter quand nous avons emménagé ensemble.
Depuis 2 ans et demi, tout part à vau-l'eau.
Printemps 2019 (je ne sais pas exactement pourquoi à cette époque), il s'est inscrit sur un site de cam + de multiples sites de rencontre. Quand je suis tombée dessus, il m'a simplement répondu vouloir une histoire d'un soir et un peu de fun. Ma première erreur a été de dire ok, la deuxième de faire des cams avec lui au début puis seule par la suite. La différence est que dans mon cas, cela est resté au stade de quelques fois puis s'est arrêté.
Quand je me suis rendue compte que de son côté, cela était devenu une addiction, c'est-à-dire, des journées enfermées dans la chambre, avec son ordinateur à s'exhiber en cam, des semaines à dormir toute seule, je me suis effondrée.
Son explication a toujours été la même, "ce n'est que du fun - cela n'a pas d'impact sur nous - j'ai besoin de liberté" (je précise que du à son travail, nous ne nous voyons pas entre 3 à 4 mois par an).
Durant tout ce temps, il m'a plus ou moins menti, distillant les informations, les pourquoi, les comment. il m'a même apprit avoir payé une professionnelle pendant un de ces voyages, ce qui est le "moins grave" dans l'histoire.
Au début, j'ai voulu éviter de le pister sur internet, mais j'ai finalement craqué et ai commencé à comprendre l'ampleur du problème.
À partir de là, on a touché le fond. On a mis en place une espèce de routine. Il est sur le net en train de chatter avec des femmes (il ne s'en cache pas), je débarque dans la pièce où il est, je fais une scène, il ne dit rien puis je m'époumone pendant des heures, cris, larmes et je vous en passe.
Sa réaction est toujours la même, aucune, aucune réaction. il me voit pleurer mais n'oscille pas un sourcil et continue à chatter. Après quelques heures, ma colère est la même, sa réaction diffère, il devient méchant. Me traite de pleurnicheuse, que les femmes qui le font jouir sont toutes brillantes (sous-entendu, moi pas) - que je suis névrosée - je vous passe le sordide et toutes les monstruosités que vous ne diriez pas à votre pire ennemi. Au final, peu d'explications mais beaucoup de haine des deux côtés.
Sur ces chat/cam, il a rencontré beaucoup de femmes dont certaines sont devenues des "amies". Je mets des guillemets car pour moi, ce n'est pas de l'amitié mais une co-dépendance. Elles passent autant de temps que lui sur le net pour noyer leur solitude.
Je précise que hors addiction, il est charmant à tous les points de vue. On s'entend parfaitement bien, on travaille ensemble, on a des projets ensemble, etc.. Il y a S de la vie réelle et S de la vie virtuelle.
Bref, ces années ont été moralement un cauchemar à vivre. Les questions fusaient dans mon cerveau, pourquoi elles, pourquoi il fait cela plutôt que de passer du temps avec moi, que dois-je faire pour être plus sexy, que dois-je faire pour lui plaire, ...
Cela est même arrivé que certaines de ses amies virtuelles veuillent faire ma connaissance et me disent quoi faire avec lui (je vous avais prévenu qu'on avait touché le fond). Les bonnes copines qui vous expliquent que vous devriez lui laisser sa liberté, qu'après tout elles n'ont pas de problèmes avec lui donc le problème doit être vous. Et pendant ce temps-là, évidemment, nos relations sexuelles se sont raréfiées. On couchait toujours ensemble mais sans pénétration car il ne pouvait plus avoir d'érection avec moi, sauf s'il était allé en cam avec une femme avant, qui elle, bien entendu, l'avait excité. Je ne sais pas s’il y a un âge où ça fait plus mal mais à 34 ans, je vous garantis que votre morale dégringole. Presque à chaque fois que je le relance, c’est la même histoire, pas ce soir je suis fatigué et si tu n’es pas contente, trouve toi un amant de 20 ans.
Puis vint le moment des grandes confessions, où il m'a tout avoué et même montré ses conversations, ses emails. C'est un moment que je ne souhaite à personne de vivre. Cela vous brise le cœur et toute ma confiance en moi s'est évaporée. J'ai commencé à me comparer à elle, à me trouver laide, vieille (il a 60ans - moi 35ans et elle 20-25ans), stupide, et à me renfermer sur moi-même. Mon travail est devenu mon réconfort, pendant ce temps-là, je ne pensais pas à ce qui se passait dans la pièce d'à côté. Il a avoué être dépendant, que cela lui gâchait la vie avec moi, qu'il perdait son temps.
En raison du covid, il a du passer 7 mois à la maison, une première pour lui qui a l'habitude voyager. Ces mois ont été affreux, sur le canapé ou au lit, nuit et jour, à ne faire que cela. Je l'entendais gémir, rire, être sous le charme de toutes ces femmes et moi je faisais ma vie à côté et n'avait rien à dire. Et entre chaque shoot, il était adorable et on a passé de bons moments ensemble. Un étrange mélange de haine et d'amour.
Je lui ai demandé de choisir entre moi et sa vie virtuelle, il m'a toujours répondu qu'il ne choisirait pas. Et par lâcheté ou à croire que j'ai besoin d'avoir mal, je suis restée.
Il y a de cela un mois, il m'a dit être amoureux de moi (une première en 13 ans - on est tous les deux handicapés question sentiments) puis m'a demandé en mariage. Ce à quoi, je n'ai pas répondu ou pas pu répondre étant donné la situation. Cela fait un moment que je lui demandais de m'écrire, de me dire ce qu'il ressent, de me dire ce qu'il se passe vis à vis de moi. Il y a deux semaines, il m'a écrit la plus belle des déclarations, m'a fait son mea-culpa puis m'a dit avoir désinstallé toutes ses app, fermer ses profils. Changement radical pour lui mais de mon côté, je n'arrive pas à croire qu'il puisse m'aimer et me blesser à ce point.
Malheureusement, cela ne pouvait être aussi simple. Il est actuellement seul, s'ennuie et a donc rechuté il y a quelques jours, il s'est réinscrit sur des sites de rencontre mais plus sur des sites de cam (le pire pour lui et moi).
Encore une fois, en l'apprenant, je me suis énervée, il m'a dit ne vouloir qu'une aventure d'un soir, loin de la maison et que cela n'avait aucune conséquence sur notre couple mais sans me rassurer pour autant. Ne lui faisant plus vraiment d'effet, il doit avoir besoin de lâcher sa frustration.
On ne s'est pas vu depuis presque 2 mois et d'ici quelques jours, cela doit être les retrouvailles. J'aimerais ne pas tout casser, ne pas qu'il se braque et que les choses empirent. Si je commence à penser à son addiction, cela devient un cercle vicieux, je m'énerve, il se renferme et c'est finit.
Désormais, mon problème est d'avoir confiance en lui, de ne plus être suspicieuse (je connais son mot de passe mais me fais vraiment violence pour ne pas aller voir sa boîte mail), de l'aider, de ne plus m'énerver parce que d'une part c'est ma santé mentale qui en pâtit le plus et d'autre part, cela ne l'aide pas.
Si vous êtes arrivés là, c'est que vous avez survécu à ce pavé, merci de m'avoir lu.
Finalement, cela fait du bien de sortir tout cela, tout ce que l'on ne peut pas dire.
Ps : Ne me dîtes pas que je l'ai mérité ou que c'est le karma parce que j'ai été sa maîtresse. J'ai déjà payé mes erreurs à ce niveau.
Tout d'abord, merci à ce forum d'exister, ca permet de se sentir un peu moins seule. Ce n'est pas le genre de discussion facile à avoir avec quelqu'un d'extérieur (pour moi, impossible).
J'ai longuement hésité à écrire un post car cela fait mal de se dire qu'on est dans cette situation et surtout qu'on ne s'en sort pas, qu'on a besoin d'aide. Plus je lisais vos témoignages, plus je me disais non cela ne peut pa être nous, on est pas comme cela - il n'est pas dépendant, je ne suis pas co-dépendante. Or, c'est totalement faux, lui et moi sommes dans la même situation que vous.
On a une vie très agréable, on a aucun motif de se plaindre si.. il n'y avait pas une grosse ombre au tableau, sa dépendance.
Pour dépeindre le personnage, c'est quelqu'un de brillant, extrêmement sociable avec un besoin de plaire immodéré et incapable de sortir ses émotions, de dire ses sentiments.
Pour vous résumer les faits :
Nous vivons ensemble depuis 13 ans
Nous nous sommes rencontrés alors qu'il était marié, on a été amants pendant trois ans avant qu'il ne quitte sa femme.
Quand je l'ai rencontré, il était déjà sur des sites de rencontre, à la recherche du flirt d'un soir.
À l'époque, cela ne me dérangeait pas, à vrai dire, je n'y prêtais pas attention, j'étais LA maîtresse.
Et puis, il a arrêté de se connecter quand nous avons emménagé ensemble.
Depuis 2 ans et demi, tout part à vau-l'eau.
Printemps 2019 (je ne sais pas exactement pourquoi à cette époque), il s'est inscrit sur un site de cam + de multiples sites de rencontre. Quand je suis tombée dessus, il m'a simplement répondu vouloir une histoire d'un soir et un peu de fun. Ma première erreur a été de dire ok, la deuxième de faire des cams avec lui au début puis seule par la suite. La différence est que dans mon cas, cela est resté au stade de quelques fois puis s'est arrêté.
Quand je me suis rendue compte que de son côté, cela était devenu une addiction, c'est-à-dire, des journées enfermées dans la chambre, avec son ordinateur à s'exhiber en cam, des semaines à dormir toute seule, je me suis effondrée.
Son explication a toujours été la même, "ce n'est que du fun - cela n'a pas d'impact sur nous - j'ai besoin de liberté" (je précise que du à son travail, nous ne nous voyons pas entre 3 à 4 mois par an).
Durant tout ce temps, il m'a plus ou moins menti, distillant les informations, les pourquoi, les comment. il m'a même apprit avoir payé une professionnelle pendant un de ces voyages, ce qui est le "moins grave" dans l'histoire.
Au début, j'ai voulu éviter de le pister sur internet, mais j'ai finalement craqué et ai commencé à comprendre l'ampleur du problème.
À partir de là, on a touché le fond. On a mis en place une espèce de routine. Il est sur le net en train de chatter avec des femmes (il ne s'en cache pas), je débarque dans la pièce où il est, je fais une scène, il ne dit rien puis je m'époumone pendant des heures, cris, larmes et je vous en passe.
Sa réaction est toujours la même, aucune, aucune réaction. il me voit pleurer mais n'oscille pas un sourcil et continue à chatter. Après quelques heures, ma colère est la même, sa réaction diffère, il devient méchant. Me traite de pleurnicheuse, que les femmes qui le font jouir sont toutes brillantes (sous-entendu, moi pas) - que je suis névrosée - je vous passe le sordide et toutes les monstruosités que vous ne diriez pas à votre pire ennemi. Au final, peu d'explications mais beaucoup de haine des deux côtés.
Sur ces chat/cam, il a rencontré beaucoup de femmes dont certaines sont devenues des "amies". Je mets des guillemets car pour moi, ce n'est pas de l'amitié mais une co-dépendance. Elles passent autant de temps que lui sur le net pour noyer leur solitude.
Je précise que hors addiction, il est charmant à tous les points de vue. On s'entend parfaitement bien, on travaille ensemble, on a des projets ensemble, etc.. Il y a S de la vie réelle et S de la vie virtuelle.
Bref, ces années ont été moralement un cauchemar à vivre. Les questions fusaient dans mon cerveau, pourquoi elles, pourquoi il fait cela plutôt que de passer du temps avec moi, que dois-je faire pour être plus sexy, que dois-je faire pour lui plaire, ...
Cela est même arrivé que certaines de ses amies virtuelles veuillent faire ma connaissance et me disent quoi faire avec lui (je vous avais prévenu qu'on avait touché le fond). Les bonnes copines qui vous expliquent que vous devriez lui laisser sa liberté, qu'après tout elles n'ont pas de problèmes avec lui donc le problème doit être vous. Et pendant ce temps-là, évidemment, nos relations sexuelles se sont raréfiées. On couchait toujours ensemble mais sans pénétration car il ne pouvait plus avoir d'érection avec moi, sauf s'il était allé en cam avec une femme avant, qui elle, bien entendu, l'avait excité. Je ne sais pas s’il y a un âge où ça fait plus mal mais à 34 ans, je vous garantis que votre morale dégringole. Presque à chaque fois que je le relance, c’est la même histoire, pas ce soir je suis fatigué et si tu n’es pas contente, trouve toi un amant de 20 ans.
Puis vint le moment des grandes confessions, où il m'a tout avoué et même montré ses conversations, ses emails. C'est un moment que je ne souhaite à personne de vivre. Cela vous brise le cœur et toute ma confiance en moi s'est évaporée. J'ai commencé à me comparer à elle, à me trouver laide, vieille (il a 60ans - moi 35ans et elle 20-25ans), stupide, et à me renfermer sur moi-même. Mon travail est devenu mon réconfort, pendant ce temps-là, je ne pensais pas à ce qui se passait dans la pièce d'à côté. Il a avoué être dépendant, que cela lui gâchait la vie avec moi, qu'il perdait son temps.
En raison du covid, il a du passer 7 mois à la maison, une première pour lui qui a l'habitude voyager. Ces mois ont été affreux, sur le canapé ou au lit, nuit et jour, à ne faire que cela. Je l'entendais gémir, rire, être sous le charme de toutes ces femmes et moi je faisais ma vie à côté et n'avait rien à dire. Et entre chaque shoot, il était adorable et on a passé de bons moments ensemble. Un étrange mélange de haine et d'amour.
Je lui ai demandé de choisir entre moi et sa vie virtuelle, il m'a toujours répondu qu'il ne choisirait pas. Et par lâcheté ou à croire que j'ai besoin d'avoir mal, je suis restée.
Il y a de cela un mois, il m'a dit être amoureux de moi (une première en 13 ans - on est tous les deux handicapés question sentiments) puis m'a demandé en mariage. Ce à quoi, je n'ai pas répondu ou pas pu répondre étant donné la situation. Cela fait un moment que je lui demandais de m'écrire, de me dire ce qu'il ressent, de me dire ce qu'il se passe vis à vis de moi. Il y a deux semaines, il m'a écrit la plus belle des déclarations, m'a fait son mea-culpa puis m'a dit avoir désinstallé toutes ses app, fermer ses profils. Changement radical pour lui mais de mon côté, je n'arrive pas à croire qu'il puisse m'aimer et me blesser à ce point.
Malheureusement, cela ne pouvait être aussi simple. Il est actuellement seul, s'ennuie et a donc rechuté il y a quelques jours, il s'est réinscrit sur des sites de rencontre mais plus sur des sites de cam (le pire pour lui et moi).
Encore une fois, en l'apprenant, je me suis énervée, il m'a dit ne vouloir qu'une aventure d'un soir, loin de la maison et que cela n'avait aucune conséquence sur notre couple mais sans me rassurer pour autant. Ne lui faisant plus vraiment d'effet, il doit avoir besoin de lâcher sa frustration.
On ne s'est pas vu depuis presque 2 mois et d'ici quelques jours, cela doit être les retrouvailles. J'aimerais ne pas tout casser, ne pas qu'il se braque et que les choses empirent. Si je commence à penser à son addiction, cela devient un cercle vicieux, je m'énerve, il se renferme et c'est finit.
Désormais, mon problème est d'avoir confiance en lui, de ne plus être suspicieuse (je connais son mot de passe mais me fais vraiment violence pour ne pas aller voir sa boîte mail), de l'aider, de ne plus m'énerver parce que d'une part c'est ma santé mentale qui en pâtit le plus et d'autre part, cela ne l'aide pas.
Si vous êtes arrivés là, c'est que vous avez survécu à ce pavé, merci de m'avoir lu.
Finalement, cela fait du bien de sortir tout cela, tout ce que l'on ne peut pas dire.
Ps : Ne me dîtes pas que je l'ai mérité ou que c'est le karma parce que j'ai été sa maîtresse. J'ai déjà payé mes erreurs à ce niveau.