Dépendance sexuelle

Version complète : Mon parcours de dépendant
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Je vous expose mon parcours... Pour info: Je ne suis pas sevré, mais en bonne voie (j'espère!)

J'ai découvert la sexualité à l'âge de 9 ans par des attouchements (viol) de la part de mon frère ainé. Dès lors je me suis fait happer par la sexualité, très rapidement la masturbation est devenue chose courante (minitel rose, revues et film porno distribués par des camarades), tous les soirs au minimum. Toutes les femmes croisées dans la journée deviennent un support de fantasme, y compris ma mère. Les collants et les bas nylon deviennent des obsessions fétichistes et j'en viens à essayer ceux que je trouve dans les tiroirs de la famille et les paniers de linge sale. Vers les 16 ans je perds ma virginité, puis abstinence pendant 4 ans, avec la découverte d'internet (modem 56k, donc: photos et chat sur IRC).
Ma première copine sérieuse, avec une relation qui dure 4 ans mais mes premières frustrations apparaissent car j'ai les références pornographiques en tête et ma copine est plutôt sage. Comme je rêve d'une amante au comportement calqué sur ces références, je me mets à l'incarner en me travestissant avec ses habits et en me montrant en webcam. Au chômage, je passe le plus clair de mon temps sur internet, ne cessant les chats, les visios et la consultation de sites que quelques minutes avant le retour du travail de ma copine. Cette situation devenant impossible, je finis par la quitter.
Je pars à l'aventure sur les routes, collectionnant les amantes, à la recherche de celles qui sauront combler mes délires sexuels. J'en rencontre beaucoup qui sont très ouvertes sur la chose, mais quelque chose en moi refuse de me mettre réellement en couple avec elles, et donc je papillonne. Rétrospectivement je pense que j'avais peur d'affronter une sexualité féminine aussi délurée (ou névrotique) que la mienne, j'avais aussi sans doute très peur d'explorer mes limites... Donc je changeais de partenaire. J'avais aussi un grand soucis: je dissociais complétement amour et sexualité, donc les filles avec qui je couchais, j'en étais pas amoureux, et celles dont j'étais amoureux, ne voulaient pas de moi.
Après une relation over-sexuée avec une fille que je n'aimais pas vraiment, j'ai décidé de chercher l'amour en renonçant à mes pulsions. Je suis tombé amoureux de ma compagne actuelle, dont la sexualité était très... "normale"... Bien entendu ma névrose m'a rattrapé et sans surprise j'ai commencé à mater du porno et reproduire le schéma de ma première relation. J'avais beau l'aimer, en être amoureux, il m'était impossible de renoncer à la stimulation que me procurait le visionnage d'images pornographiques, les discutions en chat et les masturbations quotidiennes... Bref comme beaucoup d'entre-vous j'ai commencé à vivre une deuxième vie cachée. Comme ce genre de choses ne peuvent rester totalement cloisonnées, ma relation s'est dégradée avec ma compagne, surtout au niveau sexuel. Quand nous avons eu la merveilleuse nouvelle de sa grossesse, ce fut le glas de notre intimité... Avec l'arrivée de l'enfant et la relation maternelle fusionnelle des premières années, j'ai totalement vrillé et il m'a fallu faire des rencontres. Je suppose que pour ne pas la tromper avec une autre femme, et sans doute pour reproduire le contexte de mon trauma d'enfant, j'ai exploré les rencontres entre hommes, et donc ma bisexualité. Je suis allé très loin dans ce domaine, parfois en me travestissant.
L'année dernière j'ai fait éclater la vérité sur ce que j'ai subi enfant, et depuis j'ai limité les rencontres... Aujourd'hui je me réfrène à rencontrer d'autres individus, cela se passe plutôt bien. Mais il suffit d'un moment de stress, d'une pression familiale ou sociale, un verre d'alcool ou un joint pour que tout revienne. Me contentant d'un peu de porno de temps en temps, je sais que je suis en sursis et qu'il en faut bien peu pour que la spirale infernale s’enclenche à nouveau et me projette dans les affres et les souffrances de mes obsessions.
Ma compagne et moi avons pris le parti d'être abstinent le temps que je me défasse de tout cela car en effet, la moindre stimulation sexuelle avec ma partenaire me donne envie de plus, plus et encore plus... Je n'arrive absolument pas à lui faire l'amour sans imaginer bon nombre de fantasmes qui polluent notre union. Heureusement, plutôt portée sur l'asexualité, ma compagne ne souffre pas du manque...

Merci de m'avoir lu, en espérant que mon témoignage aide certains. N'hésitez pas à commenter... Je suis ici pour en parler...
Salut Camilo. D'abord merci de nous confier tout ça. J'ai pour habitude de dire qu'on ne s'en sort pas seul et je pense que tu as bien fait de venir en parler ici.
Est-ce que ta compagne sait tout ça ? Tes rencontres etc.

Bienvenue ici.
Bienvenue Camilo,

As tu consulté pour ça ? En as tu parlé à ton médecin, as tu pensé à en parler à un psychologue. As tu déjà tenté de mettre des chose en place pour diminuer les rechutes ?

Si tu le désires, tu pourrais peut être commencer par freiner la consommation de porno, avec l'aide d'un logiciel pour bloquer les sites, seul ou avec l'aide de ta compagne si elle veut jouer ce rôle, ce qui parfois complique les choses aussi.

Je reste persuadé que si l'on diminue ou arrête la consommation d'images porno, on diminue aussi les pulsions.

Quand au fait de restreindre les relations avec ta chérie, est-ce vraiment une solution ? Tu as des besoins, si tu les bloques complètement, est-ce que tu ne fais que retarder le tout comme une bouteille prête à exploser ? Vous pouvez surement mettre des choses en place ensemble qui peuvent vous convenir ensemble. Je sais que ce n'est pas facile, quand on a des besoins et attentes différents

A+
Merci de vos réponses... Oui ma compagne est au courant de la plupart de mes travers et des infidélités avec les hommes. C'est sans doute pour cela aussi qu'elle ressent un profond blocage sexuel avec moi.
Pour ce qui est de la consommation de pornographie, j'ai réussi à réduire drastiquement la consultation de sites, et cela depuis quelques semaines (je dirais depuis le début de cette année 2020). Par rapport à mes habitudes passées, c'est assez énorme. Je m'arrange pour n'être jamais seul avec une connexion internet. Et dès que je ressens une difficultés, une forte pulsion, j'en parle à ma compagne, cela me permet de n'être plus dans le mensonge et d'expliquer mes sautes d'humeur car je ressens alors énormément de tension et d'agacement. Un mal être presque physique... Comme une crise de manque.
Je n'ai consulté qu'une fois, à la fin de l'été dernier, cela m'a aidé a lancer le processus très progressif qui m'a emmené aujourd'hui à en parler et chercher à m'en sortir. Je pense avoir fait un bon gros cheminement personnel quand à la compréhension de mes mécanismes intérieurs depuis pas mal d'année, étant très porté sur la méditation et la spiritualité bouddhiste. Bien entendu, mes névroses et ma dépendance ont été un frein à mon développement spirituel, et c'est sans doute la raison principale qui me pousse à m'en sortir une fois pour toute...
J'ai eu certaines connaissances qui m'ont encouragé à assumer mes pulsions au point de faire officiellement tourner ma vie autours de la sexualité, j'aurais pu même renoncer à ma compagne et ma vie de famille pour embrasser un quotidien dicté par mes turpitudes et le stupre, mais la spiritualité qui m'anime a été le garde fou à cette option...

Honnêtement, tel un alcoolique qui éviter toute goutte d'alcool, je pense que pour un temps, l'abstinence totale est la seule solution pour moi. Comme je l'ai dit, la moindre stimulation est l'ouverture de la boîte de Pandore, et je replonge direct. Donc pour l'instant je n'ai pas d'autre solution... Étant sans doute un peu extrémiste, j'ai du mal à être raisonnable et me contenter de peu.
(09-03-2020 12:15)Camilo a écrit : [ -> ]Honnêtement, tel un alcoolique qui éviter toute goutte d'alcool, je pense que pour un temps, l'abstinence totale est la seule solution pour moi. Comme je l'ai dit, la moindre stimulation est l'ouverture de la boîte de Pandore, et je replonge direct. Donc pour l'instant je n'ai pas d'autre solution... Étant sans doute un peu extrémiste, j'ai du mal à être raisonnable et me contenter de peu.

Salut Camilo,

je suis plutôt d'accord avec toi car j'ai procédé de la même façon.
C'est assez étrange pour ma part ça a été assez facile au début puis après c'est devenu plus difficile. Ce qui dernièrement m'a fait éviter un moment d'égarement,c'est la honte envers moi de ne pas pouvoir me passer de branlette et autre sites pornos. Je suis tellement fier quand j'ai pu faire quelque chose de plus intéressant de ma vie.

Je te dirai de continuer car je pense que tu es sur la bonne voie. Je nuancerai juste sur le fait que pour moi un suivi psy est obligatoire (psychiatre ou psychologue). Tu as visiblement compris le mécanisme qui t'a amené à devenir dépendant, maintenant il faut continuer à travailler pour trouver les failles, les éléments déclencheurs qui t'entrainent à reproduire le même schéma.

Pour tes potes qui t'encourageaient à aller au bout de ton "délire", ce n'est évidemment pas une bonne chose. Ma femme pour m'aider quand je lui ai avoué mes problèmes était prêtes à l'échangisme, à l'exhibitionnisme et même les plans à plusieurs. Avec près de 2 ans de recul, je me dis que j'étais vraiment dans un délire pas possible. On a beau se dire que le porno n'est pas la réalité, ça nous martèle la tête!

Continue à nous tenir au courant de tes avancées et reviens régulièrement ici en cas de coup de stress, ça te permettra de relire tes motivations. Venir en parler ici c'est un très grand pas.

Bon courage.
Je confirme, je suis d'accord sur l'abstinence et surtout sur un suivi psy. Pour l'instant tu te demerdes seul mais il faut exterioser ce que tu as compris auprès d'un pro, c'est important sinon tu n'en sortiras qu'en pointillés, j'en sais quelque chose...
Merci beaucoup pour vos messages... Pour le suivi psy, j'entends vos arguments, et ne serait pas contre, seuls HICs, je suis en rase campagne et au RSA, donc pas facile facile d'avoir un suivi régulier...
Oui, il y a le cmp qui est gratuit mais en rase campagne il faut pouvoir y aller...
OUi j'avais eu un rendez-vous suite à mon premier, il m'a fallu attendre deux mois, et il fut annulé par la psy qui ne pouvait venir, et a été reporté à plus d'un mois après. Difficile d'avoir un vrai suivi...
Pour l'instant ça gère... Comme je vous ai dit, j'évite d'être seul avec un ordi, ou d'être seul avec une voiture et du temps devant moi... Un peu comme un repris de justice sous bracelet électronique...
J'avoue pas facile en ce moment... Ma compagne et moi faisons chambre à part. au coucher comme au réveil j'ai de très fortes envies et des images plein la tête. Si j'arrive à me raisonner au bout de quelques minutes, c'est quand même quelques minutes d'onanisme de trop qui viennent polluer ma psyché...
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