Dépendance sexuelle

Version complète : Revue de presse 2004-2005 : réactions sur la necessité du sevrage
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Citation :adrianne a écrit:
En parlant de catho, je ne le suis pas du tout, ni baptisée, rien, et je me trouve souvent bien plus respecteuuse de ma personne et des autres et des limites à ne pas franchir que de vrais catholiques... :roule:

Pas vous?

Il n'y a en effet pas besoin d'être catholique pour s'astreindre à une certaine éthique, concernant le corps et la sexualité. Et il est sans doute vrai que des catholiques ne sont tous pas des modèles, de ce point de vue. Ceci étant, dans l'esprit de ce forum, je crois que la question est d'abord de tendre la main, d'être présent pour celui peut avoir besoin de nous. on sait tous ici que la dépendance sexuelle est une vraie souffrance, qu'il ne sert à rien de vouloir combattre par des jugements culpabilisants.

:-)
Je suis d'accord avec Manue à 100%.
C'est difficile d'aller à contre-courant, j'en ai fait les frais à la fac quand j'ai proposé un projet de mémoire pour dénoncer le porno. Je me suis fait taxer de puritanisme. Enfin on m'a dit que j'étais immature et que le porno c'est la réalité etc... Tout ça par un prof de fac !
Tout ça pour dire qu'il faut continuer le combat envers et contre tout. Comme disait Bouddha, il ne faut pas montrer la voie à quelqu'un qui la nie et qui ne veut pas changer (le sage montre la montagne, l'idiot regarde le doigt). Cela ne sert à rien de vouloir convaincre. C'est pourquoi je pense que le sevrage est d'abord une question individuelle (bien faire et laisser dire). Allez jeter un coup d'oeil sur le site d'orroz : http://www.orroz.net/sevrage_porno.htm
Lire notamment le paragraphe "pendant".
Pour conclure je pense que tous ceux qui défendent le porno font face à des résistances internes ou sont simplement dans le déni. C'est quand même incroyable que ce soit à nous, dépendants ou victimes de devoir se justifier en permanence contre quelquechose de donné pour acquis : le X.
A la limite je n'ai que faire du X, ni de ceux qui en vivent ou qui le consomme. Je ne les juge pas. Moi, ce que je veux, c'est m'en sortir. ALORS DE GRACE, qu'on nous foute la paix.
Cyril
Je pense que beaucoup de gens ont peur d'un certain moralisme et de voir certaines libertés se restreindre. C'est sans doute un peu le retour de baton de siècles de discours condamnant la sexualité, obligeant les gens à refouler leurs désirs, à les condamner...
Pour ne pas prendre le risque d'être considéré comme réactionnaire, je pense qu'il faut avant tout faire savoir que la pornographie peut devenir problèmatique pour des personnes qui en deviennent dépendantes, ; qu'il faut donc prévenir du danger et donner l'occasion à ces personnes d'être aidées. C'est d'abord dans une démarche d'entraide que je me situe, pour aider les personnes qui souffrent à se libérer de l'objet de leur souffrance.
Dans ce long débat, certains demandent l'avis des autres.
Le mien est dans la même ligne que celui de Polo ou Roul. Effectivement le porno comme représentation de la manière dont les êtres humains s'accouplent ou devraient le faire me paraît complètement erronée. Le porno est très proche de la manière de faire des animaux (comme le lapin par exemple, mais assez loin des dauphins, qui ont le sexe oblique, ou des bonobos qui font l'honneur à leur compagne de le faire face à face :lol: ), alors que l'histoire et la culture humaines tendent pour moi à s'éloigner de l'animal. Tant dans les motifs du coït (plaisir, jouissance et partage au lieu uniquement de nécessité reproductrice) que dans la manière (préliminaires, caresses et tutti quanti).

Pour en revenir au thème initial lancé par Cyril, ce genre d'information répétée sur la condition des femmes dans le porno est pour moi aussi un des moteurs les plus forts dans mon sevrage. Dans les moments les plus durs de ma vie je me suis toujours interdit les prostituées pensant qu'aucune femme totalement libre, lucide et équilibrée ne peut délibérément choisir cela comme profession, en espérant qu'un consommateur de moins c'est une victime de moins de ces trafics. A présent je fais la même démarche pour le porno.


Citation :Déclic a écrit:
D'un point de vue liberté, je serais horrifié si on l'interdisait.

Un jour une vague de puritanisme hypocrite répondra peut-être à cette pornographie largement diffusée aujourd'hui.

Comme Declic, j'estime l'existence de la pornographie légitime pour la liberté qui relève du même niveau d'émancipation humaine. Mais le problème c'est que pour moi la sexualité telle que vendue par le porno a une place à une extrême de la courbe de Gauss (en tant qu'agitateur minoritaire , que remise en question de nos dogmes sexuels) mais sûrement pas comme représentation hégémonique! :evil:



Quand Kiwi nous dit qu'il n'a connu que les films érotiques et porno comme éducation et essaie d'en tirer le positif, j'ai plus envie de lui dire bravo pour sa sincérité que de l'engueuler. C'est pas facile de s'avouer ça. Et pourtant c'est dans ce désert des représentations de l'amour que grandissent à l'heure actuelle des millions de gens dans notre beau monde consumériste. Seule l'industrie porno a vu le filon, a planté une grosse oasis (mais attention, c'est un mirage! Quelle image, Corto t'es de plus en plus fort, vas-y continue. :roule: ) et y gagne sa tune.
Et on est là pour ça, pour dire "je suis entré dans l'oasis, et c'était pas bon"!
Et d'ailleurs Kiwi, me semble-t-il, le dit lui-même
Citation :Mon gros problème, c'est que je ne prends pas autant de plaisir en tant qu'acteur que spectateur, je ne sais pas comment l'expliquer c'est dur. La sensation est plus intense quand je regarde que quand je pratique... Dans un rapport à 2 , il faut gérer plusieurs choses en même temps, se concentrer sur plusieurs choses, bref c'est complexe la sexualité comme dit ma mère..
Ben oui c'est compliqué, il faut toujours écouter les mamans! Quand à gérer plusieurs choses en même temps(du "style flexion des genoux avec tension des quadriceps, soulever ma tendre et douce, penser à bien bander , l'embrasser en lui imposant un torticolis"), je te souhaite, cher Kiwi, bien du plaisir. Personnellement j'essaie de me concentrer uniquement sur le plaisir de Madame, car le mien viendrait de toute manière bien assez vite :lol:





Cyril a écrit
Citation :Pour conclure je pense que tous ceux qui défendent le porno font face à des résistances internes ou sont simplement dans le déni. C'est quand même incroyable que ce soit à nous, dépendants ou victimes de devoir se justifier en permanence contre quelque chose de donné pour acquis : le X.
J'adhère totalement. Et je rêve de changement, comme Déclick (
Citation :l'histoire des AA pourrait inspirer ce mouvement que nous faisons vivre actuellement. il y a une cinquantaine d'année il était impossible d'aborder le vin comme un fleau, surtout en france. maintenant que de chemin parcouru.
)

Bon, à plus.

:Hello:
Citation :Manue a écrit:
dites, les gars, entre les actrices de porno et vos femmes, QUAND MÊME, votre moteur principal c'est qui ?

C'est ma femme Manue, c'est ma femme.
Merci de nous rappeler l'essentiel. Mais si cet article peut servir de déclencheur, alors c'est bien aussi.

Tchao :-)
Citation :y'a une question qui me vient : dites, les gars, entre les actrices de porno et vos femmes, QUAND MÊME, votre moteur principal c'est qui ? Parce que moi je serais un mec, et même si j'en suis pas un c'est pareil : mon moteur ça serait ma femme quand même, avant de penser aux conditions (aussi horribles soient t'elles, et elles le sont, on est d'accord) de tournage des x !

Sorry, cher Manue, j'avais oublié de venir relire ce topic... Je pense que je vais te décevoir (ce dont je connais les riques :evil: !!! ;-) ) car dans mon histoire de dépendance, ma copine n'a jamais eu à en pâtir. Quand je lui ai tout expliqué, après deux ou trois semaines de sevrage (je ne sais plus), elle ne se doutait de rien. Dans notre histoire c'est plutôt elle qui fait une démarche envers moi (garder le code de protection parentale du PC par exemple) que le contraire.

J'assume donc totalement mon statut de Philanthrope pour actrice porno! :lol: :lol: :lol:

Plus sérieusement, il est certain que je voyais les risques à moyen terme pour notre couple au moment de décider d'arrêter.

Ciao.
Citation :Manue a écrit:
Bon, ben moi je pense quand même que ta chérie sentait bien que quelque chose "clochait" mais n'avait pas de mot, et (sans doutes) était loin de se douter que cette dépendance pouvait exister ... :-( Mais bon, j'suis pas elle, je ne peux en aucun cas parler à sa place ;-)

Je lui ai bien proposé de s'inscrire et d'en parler ici, mais elle n'en a rien fait (ou ne me l'a pas dit!!!).

Citation : Et puis si vous arrivez à mener une vie sexuelle épanouie en dehors de la consultation compulsive de sites pornos j'aurais tendance à dire que vous n'êtes pas dépendant, mais avez une libido débordante !

Euh,... pas vraiment :roule: , j'aimerais bien, mais... :lol:
Ce qu'il y a, c'est que c'était uniquement lorsque nous étions séparés, que j'étais seul chez moi, que je regardais du porno. La séparation était assez nette et la dépendance n'a pas eu le temps de déborder plus loin (je n'ai pas de télé depuis deux ans, et internet au domicile seulement depuis 7 mois, parce que ma copine en avait besoin, cruelle ironie! ). Il est certain que ça aurait fini par avoir des conséquences.

Citation :Je pense que les plus à plaindre sont les prostituées où dans un autres registre les filles des banlieues où les mecs n'ont que le porno pour apprentissage de la sexualité. Ce sont elles qui font les frais des nouvelles pratiques extrêmes que le cyberporno contribue à répandre.

La souffrance est une chose difficile à quantifier, mais je suis tout à fait d'accord quant au désastre qu'est l'apprentissage sexuel à notre époque. Je ne suis pas sûr que seules les filles de banlieues en pâtissent, d'ailleurs.
Citation :Corto a écrit:
Je ne suis pas sûr que seules les filles de banlieues en pâtissent, d'ailleurs.

Tout à fait. J'ai été étudiant dans un secteur, le droit, où l'on peut approcher de près une certaine classe aisée. Je peux dire que l'image de la femme dans la sexualité est loin d'être respectée. Faut participer à certains zinzins ou bizutages pour s'en rendre compte.
Par ailleurs, les tournantes, ces mises en pratiques des "gang bang" de nos pornos ne sont pas l'apanage des seules banlieues mais sont aussi très développées dans les beaux quartiers. N'oublions pas qu'avant qu'il ne se "démocratise", hélas, l'échangisme était surtout très couru dans les milieux aisés.

Cela n'empêche pas que je suis TRÈS inquiét, au vu de ce que je constate régulièrement, sur le devenir de la sexualité dans les milieux populaires. On cherche à faire de nos jeunes des grands consommateurs de porno, l'une des premières industries au monde ne l'oublions pas.
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