Dépendance sexuelle

Version complète : Discipline
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Je crois que c'est Polo qui, régulièrement, parle de "discipline" pour évoquer le rétablissement. Je suis d'accord avec lui. Il ne faut pas y voir, bien sûr, une sorte d'ascétisme douloureux qui nous rendrait triste, encore moins une illumination défintive, mais bien une sorte de libération, un nouveau mode de vie que l'on met en route un jour à la fois.
Je viens de lire ce court texte de la littérature Alcooliques anonymes. Ça parle d'alcool, mais ça doit sans doute parler bien plus largement pour beaucoup d'entre nous.


"Je vous confie ici, surtout pour ceux qui non pas le livre, ce que j'ai
pu
lire ce matin.
Le programme des Alcooliques Anonymes suggère à nos membres de faire
des
efforts constants pour s'améliorer.
Il ne peut y avoir de longues périodes de repos. Nous devons faire des
efforts dans ce sens en tout temps.
Nous devons continuellement garder en mémoire que c'est un programme
qui ne
peut être mesuré en années.
Parce qu'un alcoolique n'atteint jamais complètement son idéal et n'est
jamais guéri.
Son alcoolisme n'est maîtrisé que par la pratique quotidienne de cette
méthode.
C'est un programme où le temps n'existe véritablement pas. Nous le
vivons
jour après jour ou plus précisément instant
par instant. Maintenant. Est-ce que j'essaie toujours de m'améliorer ?"
Salut roul,

Citation :et bizarement pendant tout ce temps il faut s'appuyer dessus (les images) je pense le temps de transfomer ce comportement en un truc de normal (pour avoir moins de turbulence ou de baisse de regime) <====== la j'aimerais bien vos avis la dessus
Je ne vois pas bien ce que tu veux dire, mais une chose est certaine, il faut changer de comportement, investir toute cette énergie désormais inutilisée dans quelque chose de constructif, pas forcément de nouveau, et je vois là une occasion rêvée de devenir celui qu'on a toujours voulu être, ou simplement redevenir celui que l'on était avant de sombrer dans le porno.

Et la clé, c'est bien la discipline. Depuis le forum d'Orroz on commence à avoir une belle base de connaissances. Bilan, les mécanismes d'addiction et de rechutes sont toujours les mêmes, assez peu nombreux d'ailleurs tout comme les solutions. De la discipline et de la patience.

C'est facile d'écrire qu'on a toujours le choix quand on se sent bien, ça l'est moins pendant les crises, et pourtant tout est là. Il est bien question de discipline, de surveillance, de rigueur... Enfin tous ces mots qu'on aime pas entendre aujourd'hui. Ne pensons pas immédiatement à leur aspect négatif mais voyons plutôt le bon coté des choses.

On a maintenant des membres sur le point de s'en sortir (si l'on considère les 18 mois), je pense qu'au bout d'un certain temps, même s'il y a toujours des risques de rechute, la machine vertueuse est en marche et ne s'arrêtera pas. Au pire elle sera freinée, mais aujourd'hui j'y crois.

Ce forum est un formidable espace humain car on y voit nos similarités et pas nos différences, nos progrès et pas nos actes manqués, nos encouragements et pas nos critiques. Ben voilà la clé, juste un peu de bonne volonté et ça change tout. Courage à tous, je me répète encore mais plus rien ne sera comme avant, on n'avance pas tous à la même vitesse mais il y a tellement de monde sur la route (et encore plus à venir) que personne ici n'est ou ne sera seul.

Je finis avec la citation de theanother, "pour avoir ce que tu n'as jamais eu il faut faire ce que tu n'as jamais fait". Est-ce qu'un changement radical de comportement est possible ? Oui, bien sûr, il ne faut pas en avoir peur. Ce n'est pas sous la contrainte, nous sommes tous volontaires et savons où nous allons.

Bon courage à tous.
:-)
Je voudrais embrayer dans le même sens que Déclic. Moi non plus, contrairement à d'autres, l'addiction au porno ne m'a pas entraîné dans des abîmes de déchéance sentimentale ou sociale. Moi non plus, je n'associais pas du tout les images porno et ma vie de couple. Très rarement j'ai pensé à des images porno en faisant l'amour et le plus souvent, ça me dégoutait de moi et me procurait une magnifique panne.:oops:
Mon problème me semble être également de gérer des moments de solitude, surtout sans ma copine.

Par exemple et pour en revenir au sujet, je suis pour l'instant en plein effort de "discipline". Lundi j'en serai à trois semaines de sevrage. Mais, comme le w-e avant le sevrage, où j'avais découvert ce site (d'ailleurs en cherchant des données sur des actrices porno sur Wikipédia! ;-) ), je suis ce w-e coincé dans ma ville car je suis rappelable pour mon boulot. Ma copine n'est pas là. Il fait chaud. Toutes ces femmes anonymes en tenue estivale, ça exacerbe mes démons, ma testostérone, ou ce que vous voulez (plutôt comme un sentiment de ne pas être reconnu d'elles, pas assez aimé, un sentiment d'abandon...). En tout cas je me souviens que dans des cas pareils, d'habitude, j'allais vite me mater un truc porno, me masturber et dormir pour oublier mon malaise. Ca c'était le seul moteur de mon addiction, même si parfois c'était 5 fois par jour.
Et là, non. Je peux pas. Je me le suis interdit. C'est frustrant! Je me vois comme les fumeurs en sevrage qui disent "mais juste une, pour le plaisir! c'est pas une clope qui va me tuer!"... J'ai vraiment une impression désagréable de non-liberté et ça c'est ce qui me donne le plus envie de rompre. Mais je tiens encore.

A plus :Hello:
Citation :c'est pas une clope qui va me tuer!"...
Non, bien-sûr, mais c'est malheureusement celle-là qui va te faire repiquer, qui t'empêchera d'arrêter de fumer...

Citation :J'ai vraiment une impression désagréable de non-liberté et ça c'est ce qui me donne le plus envie de rompre.
C'est bien ça le problème, aujourd'hui on veut tout, et surtout les avantages sans les inconvénients, on ne veut pas être embêté, on ne veut pas assumer. Là je parle en général, tu n'es absolument pas visé mais tu as posé un point essentiel à savoir la liberté.

"La liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres" dixit Voltaire. Mais dans notre cas, il n'y a pas de "non-liberté" dans la mesure où l'interdiction (n'ayons pas peur des mots) de consommer des contenus pornographiques vient de nous. C'est bien un choix libre et délibéré que nous faisons.

Alors je crois qu'il faut arrêter de voir le verre à moitié vide mais plutôt voir le verre à moitié plein. Oui ça nous pèse, oui c'est difficile ; mais pas impossible. Et les enjeux sont de taille, c'est justement la liberté retrouvée, qui paradoxalement passe par quelques obligations dans un premier temps. De la discipline, juste ça.

Citation :Moi non plus, contrairement à d'autres, l'addiction au porno ne m'a pas entraîné dans des abîmes de déchéance sentimentale ou sociale. Moi non plus, je n'associais pas du tout les images porno et ma vie de couple.
Idem pour moi, c'est tout ce temps perdu, et aussi la mauvaise conscience qui m'ont poussé à venir ici. Nous n'en sommes pas tous arrivés à la multidépendance ou à des déviances au delà de l'admissible, à la base il y a LA motivation commune de changer notre situation, de cesser une pratique qui nous dérange. C'est pour ette raison que nous venons ici, pour arrêter.
Je n'arrive pas à trouve le mot juste car parler de culpabilité me semble excessif dans la mesure où je ne suis pas hors la loi ; mais pertinent dans la mesure où j'ai des choses à me reprocher (la consommation de pornographie). Tu vois ce que je veux dire...

Alors admettons le terme de culpabilité à défaut de mieux, je me donne les moyens de ne plus être celui que j'étais, de ne plus m'adonner à des pratiques que je considère anormales, pratiques qui me pourissaient le quotidien. Après il faudrait qu'on définisse ce qu'est la "normalité" et là il n'y a pas de réponses. C'est très relatif selon les lieux et les époques, selon les valeurs culturelles, religieuses, etc.

Celui qui vient ici a quelque chose à se reprocher, il souhaite cesser certaines pratiques ou activités. Tu parles de culpabilité, oui, c'est peut-être ça. Alors est-ce une bonne chose d'y fonder sa démarche ? Je n'en sais rien, je ne m'étais même pas posé la question, et je discute ici parce que Bruno a soulevé le thème de la discipline dont j'aui parlé à plusieurs reprises.

Je crois que c'est une possibilité, et si elle donne des résultats alors oui c'est une bonne chose. Ça n'est probablement pas la seule, tant mieux alors, ça multiplie les chances -chacun sa route- On pourrait d'ailleurs profiter du sujet pour essayer de clarifier les différentes voies de sevrage.
Petite réflexion après un repas sommaire et un double café...

Citation :C'est bien ce que tu dis mais j'ai l'impression que toute ta démarche est fondée sur la culpabilité. Non?
Ben voilà ce qui me gênais dans ce que tu dis. Je ne suis pas COUPABLE de pornographie mais VICTIME de pornographie. Ce n'est pas un sentiment de culpabilité qui anime ma démarche mais bien un sentiment de honte, de naîveté devant un phénomène champignon qui est sournoisement entré dans mon quotidien.

Citation :Si oui, est ce une bonne chose selon toi?
Du coup la question ne se pose plus. Se sentir coupable n'est pas une bonne chose (à moins de l'avoir été par ses actes), sans quoi se sentir honteux est certainement un excellent moteur du sevrage pour justement recouvrer cette dignité perdue.


Et la disciplis dans tout ça ?

Ben tout bien réfléchi je crois qu'elle est indispensable au succès. Tous les fumeurs (que je connais) qui ont tenté d'arrêter en ralentissant fument toujours. Ce qui est vraiment dommage quand on en arrive à une seule cigarette le matin ou après le repas. Je n'ai pas d'exmple d'alcoolique ou de toxicomane ayant réussi à arrêter en ralentissant.

Alors si le mot discipline te gêne, l'autre qui me vient à l'esprit ne va pas te plaire davantage, a savoir la RIGUEUR. Depuis le forum d'Orroz on commence à y voir plus clair, je ne vais pas tout reprendre, mais il e peut y avoir de réussite sans rigueur et discipline.

Et c'est bien pour ça que c'est aussi difficile. Ajoute à cela le fait que la pornographie soit largement à la mode, promue à la télé, dans les médias, dans la rue. Elle rentre dans tous les foyers sans y être invitée , et aujourd'hui tu passes pour un con rétrograde si tu t'y opposes, si tu "oses" dire que c'est mal...

Voilà... Je crois avoir dit tout ce que j'avais à dire.
Bon courage, et bon courage à tous, quelque soient vos démarches pour en sortir

:-)
Ce n'est pas à une question morale que l'on est confronté, de culpabilité ou autres. La question n'est pas de savoir s'il est bien ou mal de regarder du porno, de coucher avec plusieurs partenaires ou de se masturber 10 fois par jour. La question est : est-il possible de ne plus souffrir de la porno-dépendance ? peut-on se sortir de cette dépendance durablement ?
L'expérience de certains, d'Orroz, notamment, mais aussi de gens comme Polo, Warsen etc prouve que Oui. À condition de s'essayer à un mode de de vie, qui ne consiste pas à s'enfermer derrière des barbelés, mais à vivre autrement. Et, oui, avec une certaine discipline qui demeure un choix, bien sur.
Autre chose : s'il est vrai que le chemin est individuel, de grandes lignes existent. Notamment, je souhaite faire remarquer que je ne connais pas de porno-dépendant qui ce soit sorti de sa dépendance en continuant à regarder du porno, même pieds et poings liés. ;-)
Tout d'abord, Merci à Polo pour sa réponse. Je m'inquiétais un peu de la manière dont je serais perçu. Mais, encore une fois les gars, la tolérance est de règle sur ce forum et je dois dire que ça me botte bien. :accord:
Par ailleurs, je constate que le lundi est un jour propoce à la discussion!

Petit à petit, avec cette "discipline" qu'il faut (re)prendre, je me rappelle qu'à cette dure et formidable période de l'adolescence révoltée, je m'ennorgueillissais d'une certaine capacité de volonté (qui à l'époque m'avait entre autre fait passer 6 mois sans masturbation). Depuis, est-ce uniquement le besoin d'intégration après un processus d'individualisation?, j'ai fort assoupli, ou perdu, c'est selon, mon caractère. Donc cette discipline, ou "rigueur" est bien une reprise d'autonomie et de retour à la normale.

A propos de la normalité,
Citation :Polo a écrit:Après il faudrait qu'on définisse ce qu'est la "normalité" et là il n'y a pas de réponses. C'est très relatif selon les lieux et les époques, selon les valeurs culturelles, religieuses, etc.

Le peu que j'aie retenu de mes cours de philo sur "Le Normal et le Pathologique" de Georges Canguilhem, ou peut-être ce que j'ai bien voulu en retenir, c'est que -dans le cas de la maladie par exemple- la normalité se définit surtout comme l'état le plus stable dans le temps pour un individu. Et la maladie ou le trouble se définirait comme une déviation par rapport à cette ligne de base de l'individu.
Dans ce sens, je trouve tout à fait légitime, Polo, de juger la consommation de porno comme un truc anormal (et par ailleurs délétère). En tout cas, c'est comme ça que je le vois personnellement.

Je voulais enfin réagir au thème de la culpabilité qui a été abordé.
Personnellement, c'est un sentiment avec lequel je suis hélas assez familier. Dans le cas du porno, c'est un peu de la culpabilité de perdre du temps, celle de miner ma libido, celle de mentir à ma copine (mais ça c'est fini, donc merci la culpabilité qui m'a peut-être aidé à lui en parler), mais c'est aussi et parfois surtout celle de contribuer à un système d'esclavagisme sexuel. Quand je pense à certaines scènes porno ou simplement aux femmes qui se déshabillent en Peep-Show, je ne peux pas accepter la thèse qui les voudrait libres de faire commerce de leur corps et je me sens assez proche du proxénète. Je ne vois donc pas, Linji, pourquoi la culpabilité serait une mauvaise raison de cesser cette addiction.

Ce soir, je fête mes trois semaines, :sunshine: :sunshine: :sunshine: .

Merci à tous et bonne semaine. :Hello:
Citation :Je m'inquiétais un peu de la manière dont je serais perçu.
Il ne faut pas, c'est bien en discutant qu'on avance, en se posant des questions que l'on trouve des réponses. Et tu vois, ça porte ses fruits... 3 semaines d'abstinence, fais attention cette semaine et ensuite tu te sentira libéré un peu plus chaque jour sans porno.

Citation :{la culpabilité} ...c'est aussi et parfois surtout celle de contribuer à un système d'esclavagisme sexuel. Quand je pense à certaines scènes porno ou simplement aux femmes qui se déshabillent en Peep-Show, je ne peux pas accepter la thèse qui les voudrait libres de faire commerce de leur corps et je me sens assez proche du proxénète.
Oui, on peut rappeler cet article (controversé d'ailleurs sur les forums, comme quoi ça dérange) de lattention sur l'esclavagisme sexuel : http://lattention.com/article.asp?ArtID=9&lk=sexe

L'essentiel, c'est le résultat. On vient ici pour mettre fin à notre dépendance, alors peu importe nos motivations pourvu qu'elles soient sincères :-)


Edit : le site est indisponible, je laisse quand même le lien en espérant que ce soit temporaire. Il résume bien la détresse qui se cache derrière l'univers de la pornographie.
Bonjour tout le monde,

Simplement ce message pour vous dire que je vous laisse pour une petite quinzaine de jours. je suis en vacances. Et je n'aurai pas d'accès Internet. cela va me faire du bien, me permettre de me ressourcer, y compris moralement et spirituellement, car la fatigue me met en danger, me rend vulnérable. Je vous souhaite bon courage, tout le monde.
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