Dépendance sexuelle

Version complète : Encore dépendant mais sur la bonne voie, et voici ma démarche
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Bonjour!

Comme vous, je suis porno-dépendant depuis très longtemps. J'ai 28 ans et suis en couple, mais depuis quelque temps j'avais remarqué une perte de désir et une addiction de plus en plus grande aux site internet, je pouvais m'y rendre de une à 10 fois dans une journée, souvent sans pouvoir dire non à ces impulsions. En fait, c'est quand on essaie d'arrêter qu'on se rend compte commment c'est fort!

J'ai découvert le site d'Orroz et l'addiction du même coup, claque dans la face, mais très heureux de voir que mon problème existait chez plusieurs, car je me sentais vraiment isolé et seul dans mon cas.

Le premier sevrage a été super et grisant, avec les effets bénéfiques très présent, puis les rechutes se sont succédées et je me suis rendu compte que je n'étais pas capable de combattre seul.

Je me suis magasiné un sexologue sur le site de leur asso et, prenant mon courage à deux mains, me suis présenté chez une sexo pas très loin de chez moi. Pas facile, mais j'étais très décidé et depuis 4 mois environ, je la vois chaque semaine et je me sens tellement mieux!

J'ai un accès à une littérature très éclairante, entre autre au livre "Le syndrôme du chic type", qui m'a correspondu presque à 100% et qui m'a proposé des exercices vraiment efficaces pour changer. Aussi, le livre «Réinventer sa vie», qui s'attarde à quelques schéma négatifs de vie et propose lui aussi des exercices pour les changer (schéma d'abandon, d'exigences élevées, de dépendance affective, etc)

Tout ça pour dire que ça vaut vraiment la peine, pour ceux qui en doutent (comme moi avant, en fait c'est mon copain qui m'a pratiquement poussé chez le sexo, j'y pensais sans avoir le courage), de prendre les grands moyens. Ma thérapeute est gentille, compréhensive, éclairante, je suis fier quand je la vois de lui dire que je n'ai pas ou presque pas succombé à mes compulsions durant la semaine.

Autre truc, depuis quelques semaine : j'ai mis des logiciels de filtrage sur mes deux ordinateurs, avec un très très long mot de passe administrateur donc pour le désactiver je dois vraiment vouloir et ça refroidit mes envies, ça me laisse un bon 30 secondes pour revenir à la réalité et me dire : veux-tu vraiment faire ça encore, pense à comment tu te sentiras dans 5 minutes, quand tu seras venu... 95% du temps ça marche, étonnement!

J'en suis donc rendu à une fois semaine environ et parfois pas du tout, au lieu de 5 fois par jour en moyenne. J'y pense beaucoup moins, même si parfois c'est douloureusement tenable comme envie.

Je tenais à partager ma petite expérience. Il y a de l'espoir, mais il faut vouloir vouloir vouloir (et pas juste DEVANT SON PC les mecs lâchez cette putain de boîte dès que vous le pouvez, il y a le sport, les amis, le lecture, etc!!)

Bonne chance (même si c'est pas la chance!)

David
Salut!

Une des premières choses que j'ai apprise à faire dans ma thérapie, c'est de ne pas me culpabiliser après une rechute. La meilleure chose à faire une fois essuyé (ahaha, un peu d'humour!), c'est de se relever les manches et de se demander : qu'est-ce qui n'a pas marché? Pourquoi j'ai succombé? Que pourrais-je faire pour que ma période d'abstinence dure plus longtemps la prochaine fois?

Une fois cette reflexion faite (et ça peut être 15 secondes!), on passe à autre chose en essayant de ne plus y penser, parce que la culpabilité renforce les schémas négatifs et diminue l'estime de soi, ce qui fait tourner la roue vicieuse (eh oui!) encore plus.

Un truc que ma sexo m'a donné, c'est que si je suis assailli par une trop forte culpabilité après une rechute, je dois imaginer une immense lumière rouge, comme à un feu d'arrêt, et me dire STOP! pour m'obliger à me changer les idées.

Ça peut avoir l'air con, mais ça m'aide beaucoup.

Non, il faut pas être trop dur avec soi-même. En fait, oui il faut être dur avec soi-même mais pas avec nos rechutes. Il faut faire les démarches et les efforts, mais une culpabilité trop forte et donc malsaine fait en sorte de nous garder dans cet état d'esprit abruptissant dans lequel on se dit, quand on tient moins bien : regarde comme tu vaux rien, même pas capable de tenir, encore une rechute, tu mérites rien, allez retourne-s'y, allez ya que ça de toute façon qui te fasse vraiment plaisir, allez, etc.

Quand cette voix se taît, une autre prend le dessus, qui dit à l'oreille, comme un encouragement : oh cette fois tu as tenu plus longtemps, c'est bien! Et la prochaine fois, on essaiera ci et l'autre fois, on essaiera ça, continue, tu fais des efforts et ça mènera quelque part mon grand!

(je vous vois sourire, et vous dire : non mais il est simplet celui-là!)

Je ne fais que dire comment pour moi ça marche et vous donner quelques-uns de mes trucs, en espérant qu'ils puissent servir à quelques-uns sinon seulement à un parmi vous, et je serai très content!

À bientôt!

David
Merci David pour le partage de ton expérience, et tes conseils bien utiles. Bien sur que nous ne sommes pas coupables. On s'est fait piéger par une force qui nous est supérieure qu'on a cru pouvoir maitriser, et il s'agit, en se rétablissant, de se remettre sur des rails beaucoup plus humbles.
Grace à l'abstinence, on retrouve une liberté. Celle de ne pas se connecter ou de compulser au sexe.

Bon courage.
Quelqu'un me demandait dans le forum ce qu'était le syndrôme du chic type... Je dirais que ça vient du livre «Trop gentil pour être heureux ou le syndrome du chic type», de Robert A. Glover. Ce n'est pas une théorie qui s'applique à chacun de nous ici, mais je suis persuadé qu'une bonne partie d'entre vous pourriez vous reconnaître là-dedans.

En gros, le chic type vie dans la honte, a une propension au sacrifice, fait passer les besoin des autres avant les siens, veut tout maîtriser... c'est complexe et le livre développe bien chaque aspect, à première vue on se dit non non, ça ne me ressemble pas, mais vite cependant on en vient à se reconnaître.

Une des conséquences de ce syndrôme, c'est que ça développe des problèmes sexuels, dont la sexualité compulsive.

Ici je cite : « Cela va de la masturbation compulsive à l'addiction à la pornographie, en passant par les relations extraconjugales, les peep shows, le minitel rose, le cybersexe, ou encore la prostitution.»

Puisque ce livre fait partie de l'approche cognitivo-comportementale, il ne fait pas qu'exposer la théorie, il propose surtout plusieurs exercices pratiques à faire.

Je le conseille à tout le monde !

Bonne continuité!

David
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