(10-09-2018 22:33)Fabrice a écrit : [ -> ]Bonjour Foglio,
excuse mon propos un peu abrupte. Je te sens plein de certitude et de confiance sur ta force à cette reprogrammation.
En te lisant, je me demande si derrière cette façon d'être ou de faire, il n'y avait pas une façon de fuir la personne que tu es vraiment... ce que les dépendances successives que tu vis (cocaine, canabis, maintenant sexe) te rappellent.
Aujourd'hui, je pense qu'il faut à la fois travailler sur la volonté, mais aussi sur un travail sur le long terme pour "comprendre" (ou simplement accepter) les failles ("les faiblesses, les imperfections) que nous avons en nous et que nous refusons de voir.
Je ne sais pas si mon message te parlera.
Fabrice
Bonjour Fabrice, ne t'excuse pas, tu dis simplement ce que tu penses et c'est parfait ainsi !
Oui je me sens confiant sur ce point, car c'est quelque chose que j'ai expérimenté et qui m'a réussi. Puis en règle générale, quand je me lance un défis, je ne me dis pas que je ne vais pas y arriver, il n'y a qu'une seule option : vaincre. Je ne suis pas du genre à me plaindre durant des jours sur un fait, à pleurnicher, à être abattu. Si quelque chose ne me va pas, j'en assume la responsabilité et je fais en sorte que cela change. Je reste tout de même lucide sur le fait que cela risque de prendre du temps, et que je risque probablement d'avoir des rechutes, même si je ne pense pas aux rechutes car cela laissera entrouvrir un potentielle faille en trouvant que c'est "normal" d'en avoir, que tout le monde en a (ce qui est je pense vrai), donc je peux en avoir (et donc j'en aurai). Alors les rechutes sont loin de mon esprit !
Mes dépendances sont successives sans l'être car entre certaines dépendances il s'est parfois passé plusieurs années sans comportement addictif nocif, mais je sais que j'ai une faiblesse : un comportement plus facilement que la moyenne addictif. Je vis avec, je fais avec. Plus les années passent, et évidemment mieux je me connais, j'accepte donc cette faille (tout le monde en a, une ou plusieurs, c'est ce qui nous fait être humain) et c'est à moi d'être vigilant face à cela. Donc non, je ne pense pas fuir mon côté addictif. De plus force est de constater que la société fait tout pour nous rendre addict à tout et n'importe quoi dans le but de consommer encore et encore. Même dans le milieu médical, combien de personnes sont addicts à leur thérapie ? Un paradoxe non ?
(11-09-2018 02:35)Matt a écrit : [ -> ]Bonjour Foglio,
Si ta propre volonté fonctionne pour régler ton cas, c’est génial! D’une certaine façon, tu n’as pas de problème, il suffit que tu prennes une décision. Cependant, je crois que Fabrice te donne une piste de réflexion importante. Ton cerveau voudra sans doute toujours avoir sa dose de dopamine, et si ce n’est pas par les escortes, tu pourrais développer une autre compulsion tel le jeu, la nourriture, l’alcool ou le cybersexe par exemple.
Pour la quatrième étape de l’addiction, ne t'en fait pas. Il suffirait que tu te fasses piéger par une fausse escorte de la police comme c’est arrivé à un de mes amis membres du groupe d’entraide que je fréquente. En un instant, la police, la cour, la vérité humiliante racontée à sa femme, tu peux imaginer le calvaire.
Mais je me questionne quand même sur ce que tu penses? Ne crois-tu pas que l’argent dépensé dans les escortes, c’est faire passer sa famille en second d’une certaine façon? N’as-tu jamais menti à ta femme ou tes enfants pour aller à une rencontre avec une escorte? Ou simplement manquer du travail?
Par curiosité, est-ce que ta conjointe connaît ton addiction? Comment ça se passe avec elle? Est-ce que ton humeur change durant ton sevrage et cela affecte-t-il ta relation? Comment ta fréquentation des escortes touche l'unité de ton couple?
Mon idée, n'est pas de te torturé. Je veux juste te connaître un peu. Et je crois que c'est bien de faire un petit bilan au début d'une démarche comme celle que tu désires entreprendre. Qu'en penses-tu?
Je te souhaite vraiment de trouver la clé pour t’en sortir. Si tu as des questions, je reste disponible.
Je t’accompagne dans ce nouveau 24h sans compulsion dans la luxure.
Matt
PS: Les étapes ne sont pas de moi.
Si j'ai des problèmes, il ne suffit pas de prendre une décision pour "arrêter." Il faut comprendre tout le schéma avant de pouvoir la prendre, de plus ça demande un travail fou au quotidien, beaucoup de temps, une immense discipline de vie. Ce n'est pas juste "allez je décide d'arrêter ça".
La dopamine en effet c'est le carburant des gens au comportement addictif, cependant je pense que je peux l'avoir ailleurs pour l'avoir expérimenté (le sport, les voitures sportives etc. ...), afin d'avoir une sorte de "palliatif". Pourquoi forcément visualiser un shoot de dopamine par quelque chose de nocif comme tu le décris ? A partir du moment où on connait notre faiblesse addictive, à nous d'être vigilant face à cela et d'aller chercher de la dopamine "saine", afin de ne pas nous sevrer de façon brutale mais progressive. Attention je dis ça comme si c'était simple, comme je l'ai dit plus haut ça demande une grande compréhension, discipline, et du temps.
Je pense qu'en effet me faire piéger par la police serait un coup de massue, même si je trouve triste que la police s'amuse à mettre des stratagèmes en place pour piéger des clients d'escort quand on voit tout ce qui se passe dans la société ...
L'argent dépensé dans les escorts fait en effet passer ma famille en second plan, même s'ils n'ont jamais manqué de rien, mais ils auraient pu avoir plus par exemple. Tu as raison sur ce point, c'est d'ailleurs un des points qui m'a fait décider d'arrêter car je trouve ça moche.
Oui évidemment j'ai déjà menti à ma femme, mes enfants, pour m'organiser des rdv avec des escorts et même des amantes. Idem avec mon travail. Là aussi, c'est quelque chose que je n'assume pas et que je ne veux surtout pas refaire.
Ma conjointe ne connait pas mon addiction, et je ne souhaite pas qu'elle la connaisse car cela la ferait souffrir, compte tenu que je l'aime je ne souhaite pas la faire souffrir. Cela se passe très bien avec elle, nous sommes très fusionnels et proches, nous passons beaucoup de temps en famille mais nous adorons aussi passer beaucoup de temps tous les deux. Nous ne nous ennuyons jamais. Mon état intérieur change durant mon sevrage oui, je ne pense pas que ça affecte (encore ?) mon humeur car j'essaie de garder ça pour moi et de ne pas me concentrer dessus. Mais je sens un vide, quelque chose qui manque. Le fait de ne pas me connecter sur les sites d'escorts, chercher la prochaine fille que je vais rencontrer pour trouver la plus "bonne" de toutes et encore plus "bonne" que la précédente, le manque d'organiser ce rdv lors d'un de mes prochains déplacement en choisissant l'hôtel, le champagne etc. ... Cela créé un vide, j'essaie donc d'être plus concentré sur mon travail à ces moments là pour que mon esprit ne compulse pas et soit occupé, car devant un pc il suffit de deux clics pour passer d'un mail à un client, à un site d'escorts, la frontière est donc tellement mince ...
Je ne pense pas que la fréquentation d'escorts touche l'unité de mon couple, j'ai toujours fait ça à l'extérieur, en déplacement à l'hôtel généralement. Nous sommes toujours aussi fusionnels, proches, et avons une sexualité riche et épanouie en règle générale (comme tout couple, il y a quelques périodes un peu moins "actives", puis ça repart ...). Du moins c'est mon avis, pour un avis complet il faudrait le sien mais on va éviter
Donc je sais que le chemin risque d'être long, chaotique, mais je suis déterminé. Et au delà d'être déterminé, je ferai preuve d'une discipline de fer, car la détermination et la motivation c'est aléatoire. On a toutes et tous des jours où on est démotivé, ou on a pas envie, c'est humain. C'est là qu'il faut mettre la discipline avant la motivation, la discipline, elle, elle ne te laisse pas le choix.
C'est valable pour tout. Tous les gens qui ont entrepris de grandes choses n'ont pas compté sur leur motivation mais sur leur discipline et sont des gens extrêmement disciplinés.
Oui ton idée de bilan est une bonne chose !