Dépendance sexuelle

Version complète : Mon monde à moi
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Bonjour à tous.


Je me prénomme Fritou, parce que pourquoi pas.
Mon histoire n'est probablement pas très originale, et pourtant, toutes ces fois où je suis allé sur le net en quête d'un témoignage faisant écho à ce que je vis m'ont un peu laissé sur ma faim, car je ne m'identifie pas totalement à ce que je lis. Je vais donc tenter de vous décrire ma situation, et vous me direz ce que vous en pensez.


Ma dépendance au porno, je la vis de deux manières : dans mon envie quasi perpétuelle de regarder du porno et d'aller toujours plus loin dans ce que je recherche, mais aussi dans tout ce qui se passe dans ma tête à longueur de journée. Et c'est ce dernier point qui me pourrit la vie. Je me suis forgé un imaginaire extrêmement fort autour du porno, un imaginaire sur lequel je n'ai aujourd'hui plus aucun contrôle. Ma journée type se résume par un enchaînement continuel de pensées sexuelles, centrées sur les femmes que je suis amené à croiser d'une part, mais aussi sur certaines femmes bien particulières de mon entourage (amies, collègues de travail, etc...). Je passe mon temps à les intégrer dans mes fantasmes, et à en tirer énormément de frustration, lié au fait de ne pas pouvoir accomplir ce qui bouillonne en moi. Puis la nuit venue, de manière extrêmement récurrente, je rêve d'elles. Je rêve de la femme de mon meilleur ami, qui incarne le fantasme ultime de mon existence et que je désire posséder plus que tout au monde. Je rêve de toutes ces filles qui se bousculent dans mon imaginaire et me saturent l'esprit une fois le jour levé.


Au fil des années, je me suis créé un monde imaginaire dans lequel je suis le seul homme, entouré de femmes qui vouent leur existence au plaisir sexuel. Je ne parle pas d'un monde conceptuel ni d'une interprétation de mes pensées, je parle d'un monde concret, que j'ai construit petit à petit jusqu'à en avoir une représentation très détaillé dans mon esprit. Je m'évade régulièrement dans ce monde, choisissant les "heureuses élues" qui auront la chance de coucher avec moi ce soir, et avec qui il n'existe aucune limite. Tout le monde prend du plaisir, quelque soit la situation. Bref, pour faire simple : le porno que je consomme le plus n'est pas sur internet, il est dans ma tête, et je ne peux malheureusement pas mettre de contrôle parental sur mon imaginaire.


L'été est un calvaire pour moi. Les jupes et mini-shorts sont omniprésents, et je sus incapable d'en apprécier la vue sans qu'une sirène ne résonne dans ma tête. Alors, en essayant d'être discret, je mate. Et ce que je ressens à ce moment-là, ce n'est pas de la satisfaction, loin de là, c'est une frustration si forte que j'en pleurerais. Toutes ces filles magnifiques que je croise mais n'ai pas le droit de posséder, le tout associé à la culpabilité de ressentir ce que je ressens, c'est un cauchemar. Je suis en couple depuis longtemps, avec une femme fantastique que j'aime de tout mon coeur, mais plus le temps passe plus je m'éloigne, car la réalité m'ennuie. Je passe des journées entières à me battre contre des pensées parasites, contre ce démon qui veut que je la quitte pour partir vivre une existence de débauche en collectionnant les femmes. Je suis épuisé.


Les conséquences sont nombreuses : je suis à peu de choses près incapable d'avoir une relation amicale avec une femme, car la seule chose à laquelle je pense, c'est à les posséder et à coucher avec elles. Je suis également incapable de profiter de moments simples avec ma copine, car mon esprit est ailleurs, et dès qu'une femme croise notre chemin, je lutte. Et pour finir, mes pensées m'ont conduit à plusieurs reprises à faire des choses que je n'assume pas. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais dans ma recherche perpétuelle de quelque chose qui me ferait vibrer un peu plus, mon imagination a été particulièrement débordante.


Ce que je cherche aujourd'hui, au delà de conseils, c'est premièrement à entrer en contact avec des gens qui vivent la même chose, et ensuite à mettre des mots sur ce que je vis. "Porno-dépendant" est un terme auquel je ne m'identifie qu'à moitié, et "déviant" ne m'aidera pas à comprendre ce qu'il se passe. Je suis à court de solutions, et j'ai peur de ce que je suis entrain de devenir. Au passage, si vous pensez que mon témoignage ne s'applique pas à ce site, je suis preneur d'adresses d'autres forums.


Merci de m'avoir lu.
Salut,

Je crois que je vis un peu la même chose que toi, peut être pas avec la même intensité, mais oui il est difficile d'imaginer une relation avec une femme, sans que cela soit sexuelle et aussi très difficile de ne pas être attiré par tout ce qui peut nous entourer, ces fameuses belles femmes dont tu parles.

Je crois que la seule manière de pouvoir diminuer ce problème, est de complètement stopper la pornographie. As tu déjà essayé ? La consommation pollue notre esprit, stopper le tout, ou s'en éloigner, va diminuer les symptomes, après il y aura un autre travail à faire, mais je n'ai pas encore trouvé de solution miracle. Je pense qu'il faut apprendre à considérer la femme autrement.

A+
Bonjour,

  De fait, qu'elles sont les raisons principales qui te poussent à vouloir changer ta routine? J'en vois pour ma part quelques unes dans ton texte:
- Tu sembles apprécier ta femme et tu as peur de l'éloignement que produit cette routine de fantasmes;
- Tu n'arrives pas à avoir de relations amicales avec une femme (est-ce quelque chose que tu souhaiterais?);
- Tu as une énorme frustration créee par l'impossibilité pratique de réaliser tes fantasmes.

  Et idéalement, qu'aimerais tu? Ne plus avoir ces fantasmes? Dans ces cas là, aurais tu une idée de ce qui les a amené dans ta vie: sont-il apparu à une certaine période ou bien sont-ils présents depuis "toujours"?
Merci pour vos réponses Smile

(01-07-2018 17:00)pikmin a écrit : [ -> ]Je crois que la seule manière de pouvoir diminuer ce problème, est de complètement stopper la pornographie. As tu déjà essayé ? La consommation pollue notre esprit, stopper le tout, ou s'en éloigner, va diminuer les symptomes, après il y aura un autre travail à faire, mais je n'ai pas encore trouvé de solution miracle. Je pense qu'il faut apprendre à considérer la femme autrement.

J'ai essayé de stopper le porno pendant quelques semaines oui, et j'en ai retiré une expérience plutôt frustrante. Durant cette période, j'ai surtout essayé de ré-orienter mon énergie sexuelle vers ma copine. J'ai vécu loin d'elle pendant quelques semaines pour des raisons professionnelles et j'en ai profité pour faire cet exercice. J'ai finalement ressenti peu de manque lié au porno lui-même, mais un gros manque en revanche lié au fait de contenir mes fantasmes, c'est-à-dire de ne pas m'imaginer constamment avec d'autres filles. Je continuait de me masturber, mais en me forçant à penser à ma copine. Le problème, c'est que je suis incapable d'appliquer les fantasmes qui me fascinent le plus à ma copine, je n'y arrive juste pas. Je ressens une forme de dégoût à cette idée, je ne sais pas pourquoi. Je peux seulement m'imaginer faire l'amour avec elle, mais les trucs tordus auxquels je pense d'habitude, je ne peux pas les transposer à elle, ça me bloque.

(01-07-2018 20:56)lowtoup a écrit : [ -> ]Et idéalement, qu'aimerais tu? Ne plus avoir ces fantasmes? Dans ces cas là, aurais tu une idée de ce qui les a amené dans ta vie: sont-il apparu à une certaine période ou bien sont-ils présents depuis "toujours"?

Je pense que ce que j'aimerais, c'est surtout comprendre pourquoi j'ai ce besoin irrépressible de fantasmer sur toutes les filles que je croise. J'ai toujours eu besoin de tout comprendre dans ma vie, et je ne m'imagine pas sortir de ma situation sans comprendre pourquoi j'y suis tombé. Je ne pense pas que fantasmer soit un mal en soi, donc je ne dirai pas forcément que je ne veux plus avoir ces fantasmes, mais plutôt que je ne veux plus en être la victime. Aujourd'hui je ne les contrôle absolument pas, ils me consument et m'empêche de voir clair. Un constat simple m'amène à dire ça : le peu de fois où je ne ressens aucun stimulus quel qu'il soit (ce qui est rare), j'ai le sentiment d'être à nouveau moi-même : j'envisage un avenir avec ma copine, mes projets reprennent du sens... Mais la seconde où un stimulus se produit, qu'il soit externe (une fille qui passe par exemple), où de mon propre fait (parce que par réflexe, je vais déclencher un fantasme), le démon ressurgit et me faire perdre toute objectivité. Je me mets alors à penser sérieusement à quitter ma copine ou à tout faire pour me vautrer un peu plus dans mes fantasmes. Comme si deux personnalités étaient constamment en guerre en moi.

Quant à ce qui les a amenés, j'ai commencé à consommer du porno autour de 12-13 ans, et je n'ai jamais vraiment stoppé depuis. J'ai très vite transposé ce que je voyais aux filles de mon entourage, et ayant été célibataire pendant toute mon adolescence, je n'ai rien vécu qui m'ait remis les pieds sur terre. J'ai commencé à pousser mes fantasmes plus loin, en photoshopant des filles pour matérialiser ce que j'avais dans la tête. La technologie a joué un rôle important dans ce processus, et vu les outils à notre disposition aujourd'hui, vous imaginez bien que c'est encore plus difficile de lutter.

Merci.
Hello Fritou

Chacune de nos histoires est différentes, mais il y a toujours chez les addicts des traits communs. J'ai ainsi cru me retrouver dans plusieurs de tes explications. Tout d'abord cette pulsion permanente envers les femmes réelles que tu connais. De mon côté, c'est exactement la même chose. Toutes mes amies sont jolies, voire très jolies, car ne je me lie jamais avec une femme pour laquelle je n'aurais pas de désir. 

Un couple d'amis? Hop, je désirais la femme et guettait tout regarde de sa part qui ressemble à de la séduction. 
Une copine souriante? Hop, j'imaginais mille sous-entendus sous ce simple sourire...
Une voisine un peu trop sexy? Hop, c'était forcément pour moi! lol...

Et moi aussi, je me suis construit un nouvel univers, que je faisais vivre le soir, devant mon ordi, une seconde personnalité, aussi bien féminine que masculine parfois, qui était l'objet de tous les désirs.

Après des années de réflexion, j'ai, je pense, trouvé la cause de tout cela. ET si je te le raconte, c'est parce que, peut-être, cela pourra t'aider... 

De mon côté, prédomine le regret d'une jeunesse dont je n'ai pas suffisamment profité, étroitement encadré par des parents stricts qui m'ont fait manquer mille occasions de vivre pleinement mes désirs. J'en ressors frustré, avec le sentiment d'avoir gâché tant de temps et j'essaie, en fait, de tout rattraper aujourd'hui en entretenant des fantasmes plus que stériles...

Le seul moyen de mieux vivre, et d'être ensuite mieux avec ma femme, fut d'accepter cette perte, de me dire que les années perdues ne reviendront pas, et que de toutes manières, si je revivais cette jeunesse, il en ressortirait à peu près le même résultat. car j'étais ainsi, timide et maladroit. Et si mes parents m'avaient laché, j'aurais peut-être pu profiter un peu, mais jamais tel que je le désire aujourd'hui. 

Regarde dans cette direction, d'où te vient ce désir omniprésent? pourquoi ce besoin de t'inventer une autre vie qui t'empêche de profiter pleinement de la tienne et de mener à bien de nombreux projets? Essaie de réaliser que cette existence que tu fantasmes est irréelle, impossible, pur fantasme justement. Essaie aussi de couper le porno pour commencer, ou en tout cas... tes pratiques les plus inavouables. Nous en avons souvent, je ne sais si les tiennes sont aussi coupables que les miennes...

les racines de nos maux sont nombreuses. Il faut les arraches unes par unes. Je suis persuadé que tout mener de front est impossible. Pour ma part, j'éradique patiemment chacune de mes pires pratiques. Et une fois que je pense avoir mis fin à l'une, j'en attaque une autre, pour aujourd'hui arriver à des fantasmes plus "sains". Et si je désire encore bien trop la femme de mon voisin et la fille de mon meilleur ami, je sais pourtant, aujourd'hui, avoir de vraies copines auxquelles je donne un visage bien plus sain qu'auparavant. 

Bref, a mon avis, tu dois identifier tes maux, et t'y attaquer progressivement. Et tant pis si dans un premier temps, tu ne ralentis pas côté branlette. L'important sera de te faire du bien de manière plus saine, progressivement. Et lentement, petit à petit, de te rapprocher de la vraie vie, de ta copine, d'enfin VIVRE quoi!

Amicalement
Citation :Je continuait de me masturber, mais en me forçant à penser à ma copine. Le problème, c'est que je suis incapable d'appliquer les fantasmes qui me fascinent le plus à ma copine, je n'y arrive juste pas. Je ressens une forme de dégoût à cette idée, je ne sais pas pourquoi. Je peux seulement m'imaginer faire l'amour avec elle, mais les trucs tordus auxquels je pense d'habitude, je ne peux pas les transposer à elle, ça me bloque.

  J'ai eu le sentiment, peut-être à tord, que cette "transposition" n'était pas vraiment naturelle. Est-ce vraiment ce que tu souhaiterais, de détourner tous tes fantasmes vers elle?

Ca m'évoque une autre question: il y a probablement des femmes pour lesquelles tu n'as pas de fantasmes? Notamment dans tes amies? Si oui, sais tu, as tu une idée de pourquoi tu ne fantasme pas sur certaines? Est-ce seulement pour des raisons physiques?
Bonjour Fritou,

ce monde que tu décris c'est celui de la dépendance. La dépendance est une aliénation, une prison, son mode à soi comme tu dis. Dans mon cas, c'est le monde où je fuis pour ne pas me retrouver confronter aux autres. C'est tellement simple de s'imaginer dans les bras d'un femme (un homme pour moi), ou même de passer le pas et de vivre ses fantasmes (ce que j'ai fait). Pour moi, il y a une fuite et un enfermement.

Je ne vois pas beaucoup de solution, la seule et elle est drastique c'est de s'éloigner de la pornographie: en action et en pensée. Je crois que cela est possible, même pour la pensée. Je sais que de mon coté la méditation m'aide aujourd'hui à garder ce contrôle, à ne plus me laisser entrainer par le mental et le flot des pensées. Aujourd'hui tu es convaincu (ton mental t'a convaincu) qu'il n'y avait pas d'autres mondes possibles, c'est impossible pour toi d'imaginer de vivre sans. C'est surement compliqué, mais tu peux diminuer la pression, prendre un peu de distance, commencer à ouvrir les fenêtres pour regarder ce qu'il y a hors de ce monde.

Et là pour moi arrive une autre difficulté. Nous avons tellement appris à vivre dans ce monde, que même lorsque l'on ouvre la porte, on ne veut plus sortir de la prison. Imagine 20 ans dans une prison, même si ce n'est pas cool, c'était notre vie. Et maintenant que la porte s'entrouvre, parfois nous préférons rester bien au chaud dans la prison. Là au moins nous savons à quoi nous avons à faire. Sortir n'est pas facile, car cela nous face à ce que nous avons refoulé (refusé, pas accepté) et qui nous a fait prendre le chemin de la dépendance, ces racines dont parle Dexter. C'est un travail plus long, et l'accompagnement par un psychologue ou un psychiatre peut-être une aide importante.

Voilà si j'ai un conseil à te donner, c'est de t'éloigner de la pornographie. Ose le pas. Ce monde c'est le tien. Il ne tient qu'à toi d'en sortir. Nous serons là pour t'aider, pour t'écouter, essayer de te donner des pistes.

Bon courage

Fabrice
(02-07-2018 12:37)Dexter a écrit : [ -> ]Hello Fritou

Chacune de nos histoires est différentes, mais il y a toujours chez les addicts des traits communs. J'ai ainsi cru me retrouver dans plusieurs de tes explications. Tout d'abord cette pulsion permanente envers les femmes réelles que tu connais. De mon côté, c'est exactement la même chose. Toutes mes amies sont jolies, voire très jolies, car ne je me lie jamais avec une femme pour laquelle je n'aurais pas de désir. 

Un couple d'amis? Hop, je désirais la femme et guettait tout regarde de sa part qui ressemble à de la séduction. 
Une copine souriante? Hop, j'imaginais mille sous-entendus sous ce simple sourire...
Une voisine un peu trop sexy? Hop, c'était forcément pour moi! lol...

Et moi aussi, je me suis construit un nouvel univers, que je faisais vivre le soir, devant mon ordi, une seconde personnalité, aussi bien féminine que masculine parfois, qui était l'objet de tous les désirs.

Après des années de réflexion, j'ai, je pense, trouvé la cause de tout cela. ET si je te le raconte, c'est parce que, peut-être, cela pourra t'aider... 

De mon côté, prédomine le regret d'une jeunesse dont je n'ai pas suffisamment profité, étroitement encadré par des parents stricts qui m'ont fait manquer mille occasions de vivre pleinement mes désirs. J'en ressors frustré, avec le sentiment d'avoir gâché tant de temps et j'essaie, en fait, de tout rattraper aujourd'hui en entretenant des fantasmes plus que stériles...

Le seul moyen de mieux vivre, et d'être ensuite mieux avec ma femme, fut d'accepter cette perte, de me dire que les années perdues ne reviendront pas, et que de toutes manières, si je revivais cette jeunesse, il en ressortirait à peu près le même résultat. car j'étais ainsi, timide et maladroit. Et si mes parents m'avaient laché, j'aurais peut-être pu profiter un peu, mais jamais tel que je le désire aujourd'hui. 

Regarde dans cette direction, d'où te vient ce désir omniprésent? pourquoi ce besoin de t'inventer une autre vie qui t'empêche de profiter pleinement de la tienne et de mener à bien de nombreux projets? Essaie de réaliser que cette existence que tu fantasmes est irréelle, impossible, pur fantasme justement. Essaie aussi de couper le porno pour commencer, ou en tout cas... tes pratiques les plus inavouables. Nous en avons souvent, je ne sais si les tiennes sont aussi coupables que les miennes...

les racines de nos maux sont nombreuses. Il faut les arraches unes par unes. Je suis persuadé que tout mener de front est impossible. Pour ma part, j'éradique patiemment chacune de mes pires pratiques. Et une fois que je pense avoir mis fin à l'une, j'en attaque une autre, pour aujourd'hui arriver à des fantasmes plus "sains". Et si je désire encore bien trop la femme de mon voisin et la fille de mon meilleur ami, je sais pourtant, aujourd'hui, avoir de vraies copines auxquelles je donne un visage bien plus sain qu'auparavant. 

Bref, a mon avis, tu dois identifier tes maux, et t'y attaquer progressivement. Et tant pis si dans un premier temps, tu ne ralentis pas côté branlette. L'important sera de te faire du bien de manière plus saine, progressivement. Et lentement, petit à petit, de te rapprocher de la vraie vie, de ta copine, d'enfin VIVRE quoi!

Amicalement

Curieux comme le simple fait de réaliser qu'on est pas seul peut faire du bien.

Un énorme merci à toi pour avoir pris le temps de me répondre et de partager ton histoire, qui me parle énormément. Je suis effectivement très tourné vers le passé moi aussi, pas tout à fait pour les mêmes raisons que toi : j'ai passé toute mon adolescence (et même le début de ma jeune vie d'adulte) frustré de ne pas avoir de copine, ce qui représentait pour moi le Graal ultime. Autour de moi, les gens découvraient un par un ce que c'est que d'être en couple, et commençaient à avoir leurs premières relations sexuelles. J'ai également vécu une galère amoureuse qui a duré près de 5 ans, j'étais amoureux à en crever de ma meilleure amie, qui n'a jamais voulu se mettre avec moi. Mon adolescence a été une suite de moments douloureux sur le plan affectif à cause de tout ça, et je me réfugiais dans mes fantasmes. Et aujourd'hui, je crois que je ne sais tout simplement pas comment faire autrement. J'ai le sentiment d'être encore ce même ado perdu, qui n'assume pas la réalité et cherche la moindre occasion de s'en évader. J'ai fais mes études dans une école d'ingénieurs, où les gens autour de moi vivaient les choses de manière spontanée sexuellement parlant. A en croire les bruits de couloirs, tout le monde couchait avec tout le monde, et moi au milieu de ça, toujours puceau, je déprimais. Ce qui fait que maintenant, comme tu l'as si bien décrit, j'ai le sentiment constant d'avoir raté quelque chose, et j'ai des regrets plein la tête.

Pourtant j'ai fini par rencontrer quelqu'un, avec qui je suis depuis maintenant 7 ans. Ce que je vis avec elle ne correspond en rien à ce que je pouvais m'imaginer, sur tous les plans. Et c'est bien le problème, ce que j'imaginais n'a rien de réel. La réalité n'est pas lisse, elle est un ensemble de choses agréables et d'autres qui le sont moins, et mon imagination est bien plus confortable.

J'ai fait un exercice tout à l'heure, en rentrant du boulot. Je me suis forcé à ne pas regarder les filles dans la rue. Et j'ai constaté deux choses : premièrement, à la moindre seconde où je perds ma concentration, mon regard se pose spontanément sur la première paire de fesses venue, sans que le moindre effort conscient ne se produise. Deuxièmement, j'ai rarement ressenti une lutte interne aussi forte, l'effort que demande cet exercice est considérable. La frustration que j'en ai tiré était tellement grande que j'en avais les larmes aux yeux. Mais j'imagine que ça vaut le coup de réessayer, et peut-être qu'avec la pratique ça me demandera moins d'effort à l'avenir. Et baisser ma consommation de porno ne peut pas me faire de mal a priori, tu as raison...

(02-07-2018 15:19)lowtoup a écrit : [ -> ]J'ai eu le sentiment, peut-être à tord, que cette "transposition" n'était pas vraiment naturelle. Est-ce vraiment ce que tu souhaiterais, de détourner tous tes fantasmes vers elle?

Ca m'évoque une autre question: il y a probablement des femmes pour lesquelles tu n'as pas de fantasmes? Notamment dans tes amies? Si oui, sais tu, as tu une idée de pourquoi tu ne fantasme pas sur certaines? Est-ce seulement pour des raisons physiques?

Tu as raison, je me suis mal exprimé. Je reformule : sans parler de fantasmes, qu'il serait probablement malsain de transposer à ma copine, c'est la notion de sexe tout court que je n'arrive pas à projeter sur elle. Quand je pense à nous deux faisant l'amour, ça ne m'évoque quasiment rien, je ne ressens pas cette excitation immédiate que je peux ressentir lorsque je pense à n'importe quelle autre femme. La conséquence, bien évidemment, c'est que je vais très rarement vers elle.

La question que tu soulèves est intéressante : si je prends le temps d'y réfléchir, je dirais que l'attirance que j'ai pour les femmes en général est très fluctuante, et basée sur des critères premièrement physiques, comme tu le décris, mais aussi sur l'idéalisation que je fais de ces femmes. La moindre chose qui viendrait perturber cette idéalisation fait que tout s'écroule : une fille sur qui je fantasme depuis des semaines a mauvaise haleine un matin au bureau ? Tout s'écroule, le fantasme n'existe plus. Jusqu'à la prochaine fois.
Salut! Que deviens tu?
Salut tout le monde !

Voilà quelques temps que je veux donner des nouvelles, mais je n'ai jamais trouvé le bon moment. Si vous avez lu les quelques messages que j'ai déjà postés sur ce forum, vous vous êtes probablement rendus compte que j'écris rarement à la va-vite, et que j'essaie de formaliser du mieux que je peux ce que j'ai dans la tête.

Un petit point sur la situation pour commencer. Je suis actuellement loin de ma copine, nous vivons une année un peu particulière pendant laquelle nous alternons les moments ensemble, loin de France, et les moments où je dois revenir pour des raisons administratives. C'est aussi pour ça que je suis le plus à même de prendre le temps d'écrire, car je suis seul avec moi-même pendant quelques semaines. J'ai vécu une phase compliquée il y a quelques semaines, un moment où mes fantasmes avaient un contrôle quasi-total sur ma vie, et où la culpabilité était omniprésente. Aujourd'hui, les fantasmes sont bien sûr toujours là, mais peut-être un peu moins pressants. Rien de bien original ceci dit, car je vis tout ça de manière très cyclique.

Première chose que je voudrais partager aujourd'hui : le réveil d'un fantasme qui s'était atténué depuis quelques semaines. Pour faire simple, mes fantasmes se sont toujours articulés autour de trois personnes. Ce triplet a changé quelques fois au cours des années, mais deux de ces personnes en ont toujours fait partie. La première est la fille dont j'ai été amoureux à en crever pendant environ 5 ans, ce qui m'a rendu malheureux pendant une bonne partie de mon adolescence et de ma vie de jeune adulte. La deuxième est la femme d'un de mes amis, qui est concrètement toujours dans ma tête d'une manière ou d'une autre. Elles sont toutes les deux toujours là aujourd'hui, même si je me rends compte que la première s'en va progressivement, probablement à cause de l'éloignement car je ne la vois quasiment plus. La troisième personne dont je parlais n'a pas toujours été la même. A un moment il s'agissait de mon ex, avec qui je n'ai jamais rien concrétisé sexuellement, ce qui m'a laissé une immense frustration, laissant ainsi le champ libre aux fantasmes les plus fous. A un autre moment il s'agissait d'une fille dont j'étais plus ou moins tombé amoureux pendant mes études, et depuis quelques années il s'agit d'une collègue de travail. Si je peux trouver des raisons relativement évidentes qui m'ont amené à axer mes fantasmes sur les autres personnes que j'ai citées (dépendance affective et chagrins amoureux, inacessibilité, etc...), je ne m'explique absolument pas pourquoi mes fantasmes s'axent sur cette fille en particulier (vous noterez au passage mon incapacité totale à utiliser le mot "femme", là encore pour une raison que je ne m'explique pas vraiment).

De par la distance, cette troisième personne s'était quelques peu effacée de mon esprit. Pas totalement bien entendu car elle est toujours là quelque part, prête à ressurgir au moindre remous. Aujourd'hui, je l'ai revue et ai même discuté avec elle, quelques minutes seulement. Ce soir, alors que j'écris ces lignes, je la sens regagner du terrain, prête à revenir me parasiter l'esprit, et je suis prêt à parier que dans très peu de temps, c'est elle qui nourrira mes fantasmes quotidiens, jusqu'à ce que je reparte. Petite parenthèse qui a son importance : n'allez pas croire en lisant mes propos que je rend ces personnes responsables de mon malheur. Lorsque je parle de parasitage, je ne parle que de l'image que je me fais d'elles, hors de question de me victimiser et de tout leur mettre sur le dos. Lorsque je pense à elle ce soir, je ne vois pas la personne, avec sa personnalité, ses qualités et ses défauts, je vois une représentation sexuelle bien éloignée de la réalité. Je vois les images qui se sont forgées dans ma tête au fil des années, je vois les récits que je m'étais imaginés la mettant au centre de mes désirs et de mon attention. Elle n'existe dans mon esprit que par ces artifices. Vous vous doutez bien qu'interagir avec elle dans la vraie vie est bien compliqué pour moi.

La deuxième chose que je voudrais aborder concerne les multiples questions qui me trottent dans la tête ces derniers temps. Pour faire simple, je suis en pleine crise de la trentaine. J'ai toujours tout remis en question, mais c'est encore plus flagrant depuis plusieurs mois. Autour de moi, les gens du même âge vivent en partie la même chose. Des couples qui se sont formés il y a des années se séparent, certains de mes amis ont envie de tout envoyer balader, d'autres questionnent leur carrière... J'ai toujours considéré que passer la barre des 30 ans ne portait aucune signification particulière, qu'il ne s'agissait que d'une construction socio-culturelle. C'est très probablement le cas, mais ça ne m'a pas empêché de plonger dedans tête la première, sans que je m'y attende. Après plusieurs mois de réflexion (années en fait, car ces réflexions n'ont pas surgit du jour au lendemain parce que j'ai soudainement eu 30 ans), toutes les questions que je me pose peuvent se résumer en une seule :

Qu'est-ce qui est normal, et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

Nous passons notre temps à ranger les gens et leurs comportements dans des cases. Il y a dans notre société une manière normale de ressentir les choses, une manière normale de vivre sa sexualité, une manière normale de vivre en couple, etc... Tout ce qui sort de ces schémas est considéré comme anormal, voire déviant, et je suis bien incapable de me satisfaire des réponses toutes faites. J'ai depuis peu pris conscience que ma vie de couple ne me satisfait plus. Pas parce que je n'aime plus ma copine ou que je n'apprécie plus ce que je vis avec elle, mais simplement parce que ça ne me suffit plus. J'ai envie de rencontrer d'autres personnes, d'essayer de nouvelles choses, peut-être avec des personnes du même sexe que moi, ne serait-ce que par curiosité. Je n'ai absolument pas envie de me séparer de ma copine, c'est une fille formidable avec qui je vis des choses fantastiques, mais j'ai également besoin d'autre chose. Le problème, c'est que ce besoin est incompatible avec la vision que l'on a du couple. Les interdits et la morale sont omniprésents, et je ne leur trouve plus de raison d'être. Bien évidemment, cette remise en question globale, je la vis seul. Ma copine a reçue une éducation catholique qui l'empêche, à mon sens, de concevoir le sexe comme quelque chose de décomplexé, alors vous vous doutez bien qu'avant de concevoir les choses à ce degré, il peut s'en passer du temps. Il m'arrive de lui en vouloir de ne pas remettre les choses en question. Pour moi, rien de pire que quelqu'un qui accepte les schémas établis sans les questionner. Et puis je me rends bien vite compte que ce n'est pas sa faute. Tout bien réfléchi, c'est à la société dans son ensemble que j'en veux. Tout pourrait être tellement plus simple...

Bref, voilà où j'en suis aujourd'hui, j'ai le sentiment déplacé et terriblement condescendant d'être le seul à me poser les bonnes questions. Le contrat social qui nous lie tous est fragile, et j'ai ce besoin grandissant de le rompre une bonne fois pour toutes. Ce qui m'empêche de concrétiser cette envie, c'est premièrement mon introversion, qui rend les choses bien compliquées lorsque je veux interagir avec le monde qui m'entoure, et deuxièmement le dégoût profond que je ressens à l'idée de causer du tort à qui ce soit. Il est hors de question pour moi de gagner ma liberté au détriment de quelqu'un.

Merci d'avoir pris le temps de me lire. Bonne nuit à tous.
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