Dépendance sexuelle

Version complète : Une journée comme une autre
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(22-01-2018 09:29)JekyllandHyde a écrit : [ -> ]La "moins pire" des solution, en général consiste à regarder une page de porno, et relacher la pression directement chez moi pour ne pas me sentir obligé de partir voir une prostituée. Aprés quoi, je regretterais surtout d'avoir loupé un bon plan de sexe (en me rappelant cette splendide créature, il y'a quelques années, avec qui je ne payais plus, une histoire que je vous raconterais plus tard)
Salut à toi
Elle est là, ton éventuelle forfanterie : à garder "pour plus tard" (quand nos oreilles seront faites à ta petite musique si particulière ?) une histoire sans doute bien croustillante de prostituée gratuite (on peut dire pute bénévole, mais ça fout en l'air le coté littéraire) tellement t'étais un bon coup.
Je serais toi je ferais pareil, faut bien se la péter avec ce qu'on peut. Mais une telle anecdote, tu en conviendras, serait sans doute déplacée en ce lieu.
Bon courage pour le reste !
Big Grin Content de te lire john Wink
Bonjour à toi

Perso, j'aime bien le style littéraire. Il donne envie de lire, il donne envie de partager. Et s'il te donne envie à toi de nous raconter, eh bien vas-y, ne te gène pas surtout.

Raconter en ce lieu fait tellement de bien qu'il ne faut pas hésiter. Et puis se confier ici, c'est aussi un acte assez marquant qui permet, souvent, de se donner l'élan nécessaire pour lutter, même si, au fond, le forum ne fait pas tout...

Cher ami, courage à toi, et surtout, continue à te faire plaisir ainsi, en notre compagnie. Ce shoot est toujours meilleur que l'autre, celui que nous fuyons tous.
Hello,

8 jours...le besoin brut s'estompe très doucement, mais l'envie, c'est tout autre chose...
Une semaine que je fonctionne en "mode dégradé, et je prends du poids. Faudra-t-il alors que je me trouve un forum pour les compulsifs de la bouffe, à suivre.

Je ne peux pas venir sur le forum quotidiennement ces jours-ci, nous sommes 4 à la maison, je veux rester discret, et tout autant ne pas focaliser sur mon besoin.
Le "CtrlMaj+P", qui signait le réveil de MrHyde, et de son plongeon pornographique, ne sert désormais plus qu'à vous rendre visite.

Je perçois d'autres choses que j'avais cessé de percevoir il y'a longtemps... mon besoin virtuel est facile à satisfaire, trouver du sexe pour quelques euros aussi. J'ai verrouillé ces deux accès à l'orgasme, et en une semaine, mon esprit se réorganise.
Hélas, pas exactement ce que je souhaite non plus... Je m'explique:
Je réapprends à décoder les signaux des femmes, ceux dont je pensais avoir perdu le sens il y'a longtemps... Je séduis, je souris... C'est comme une danse, une parade.
Leurs yeux qui se plissent, quelques sourires extrêmement subtils, qui ne montrent pas que de la politesse. Leurs pupilles qui réagissent, les mouvements de leurs mains, de leurs corps, sont si singuliers au langage érotique. J'aime regarder dans leur animalité, mais elles réveillent la mienne. J'adore autant que cela m'effraie. Je pense au risque pour mon couple... Je pense au sevrage... Mais leur beauté me transperce, un grand paradoxe.

A quoi bon sortir d'un fossé si c'est pour se plonger de l'autre coté de mon addiction. A ceux ici qui aiment le Cinema, sans doute ont-ils déja vus "Shame" de Steeve McQueen. Ce n'est pas loin de ma vérité.
Je réalise que la pornographie et le recours aux filles de joies, ont ceci en commum qu'ils rendent l'engagement émotionnel humain obsolète, inutile. J'ai peur d'en sortir et me tourner vers la séduction à outrance, voire la dépendance affective.

L'histoire particulière vécue avec cette Escort a son importance. Marislane est brésilienne, et ce n'est pas son "nom de scène". J'étais parti la voir il y'a quelques années, le jour de mon anniversaire, pour un RDV classique. Une femme vraiment sublime, parfaite a tout point de vue, mon rêve, mon idéal. Exotique et sensuelle au naturel, d'une sexualité incroyablement lascive. Elle portait le prénom de sa fille en pendentif, à coté d'un petit bijou en forme de piment, tout un symbole. Elle avait quitté le Brésil pour 18 mois, pour réunir assez d'argent pour ouvrir une petite boutique de fringues la bas, donner un véritable avenir à sa choupinette. Nous avons pas mal parlé, son histoire était touchante, et elle comprenais mon désarroi et ma dépendance, celle d'un homme marié qui subit son besoin. Nous nous sommes revus, Je lui ai apporté des fleurs quand j'étais en retard. Il s'est crée un vrai lien tout simplement.
Un jour, nous avons juste fais l'amour, c'est arrivé tout seul, nous en avions juste envie, c'est tout. Un vrai moment qu'on a partagé, avec beaucoup de tendresse et de passion.
Nous ne nous protégions pas, ce qui, avec le recul est assez fou, et je ne payais pas. C'est arrivé plusieurs fois, puis elle est retourné auprès de sa fille... Elle m'a souhaité de retrouver mon équilibre conjugal lorsque nous nous sommes abandonnés. J'étais son dernier rendez-vous, elle était ma dernière histoire de cœur, je garderais éternellement pour elle une affection toute particulière. A mes yeux, elle n'était pas une prostituée. Aux siens, je n'étais pas un accro.
A ceux qui voulait une histoire de cul pure et dure, je vous ai sans doute déçus... j'en suis désolé, je garderais les détails croustillants pour moi.

La dépendance affective est dangereuse, tout autant que la dépendance sexuelle, vous en conviendrez.
Voila pourquoi j'ai peur.

Avec toute mon amitié, merci à tous pour vos messages de soutien, ma bouffée d'oxygène. Vous êtes les amis que je n'ai pas dans ma vie.
Salut à tous,

Pris d'une envie de sortir hier au soir, et l'opportunité se présentant, j'ai pris ma voiture, mis le plein, retiré de l'argent.
J'y allais, m'étant convaincu que je partais simplement tester ma résistance aux filles de rue, et voir comme je pouvais tenir face à la tentation.

C'est fou comme on parvient à se mentir quand on a un besoin pressant!
Sans que je comprenne vraiment pourquoi, et pour la première fois, j'ai fais machine arrière en 3 minutes et je suis rentré à la maison... Une victoire, cela ne m'étais jamais arrivé, je ne m'en sentais pas capable... La frustration me gagne un peu, c'est certain. Peu importe, une bataille de gagnée, mais la guerre continue.

Pas peu fier en ce jour, et je sais que je vous dois un peu cette réussite, je tenais à vous en remercier.

Bien à vous, un jour à la fois

merci aussi d'avoir viré certains propos ici, c'étais un peu douteux, je ne savais pas comment répondre Wink
Merci pour ton histoire d’humains avec Marislane, les pornographes sincères en ont peut-être conçu quelque dépit, mais après tout il existe d’autres espaces d’épanouissement personnel qui leur sont dédiés sur le Web, et moi j’en ai pour mon argent.
Avec le p0rn et la dépendance sexuelle qui s’installe, il est évident que le lien de l’attachement pend dans le vide.
Pendouille, même.
Avec la dépendance affective, née d’une relation réelle avec des vraies personnes, c’est peut-être moins évident.
Un dépendant sexuel observe : “quand on se masturbe devant des photos de femmes nues, on ne sort pas d’une exacerbation infinie du désir (…) l’objet du désir restant indéfiniment - du moins fantasmatiquement - à portée de la main, mais sans que rien s’accomplisse. Tout ça rappelle diablement le supplice de Tantale, mais conçu ici comme une source de jouissance. L’absence de jouissance comme source de jouissance, on a vu plus simple comme rapport au réel, non ?” 
Tous ces subterfuges un peu compliqués et si fatigants à mettre en oeuvre, pour échapper à cette vérité apparemment insoutenable :
de la naissance à la mort, nous sommes indiciblement seul (c'est pourquoi j'ampute le s) dans notre pyjama en peau.
Que l'alcool ou le porno se révèlent à la longue de piètres anxyolitiques, parce qu'ils finissent par outrepasser leur fonction et par nous crever (tout court, ou alors juste le foie, ou les yeux, et nous faire péter la tête, alouette) parce que la fonction du mensonge est de nous contraindre à en sortir, fatalement, au bout d'un moment, et c'est tant mieux.
La prison qui n'a qu'un seul barreau, et on finit par en avoir fait le tour.
Alors, les questions antérieures à l'addiction reviennent se poser comme cendres de papillons sur l'oreiller : tout plutôt que la solitude, tout plutôt que la liberté et la responsabilité de donner un sens à sa vie.
Heureusement que l'abstinence continue ramollit le(s) barreau(x), permet de passer la tête, puis un bras, puis l'autre (celui qui était fort occupé à ne rien vouloir savoir et à donner du fil à re-tordre...) 
L'abstinence, c'est le béaba du "ne-pas-faire" pour ceux qui n'en finissent pas de repiquer la maternelle.
Si je bouge de là, si je lève le coude ou si je commence à dégrafer mon ceinturon devant mon ordinateur, comme un vrai cow-boy fraichement arrivé en ville et qui se dit qu'il va se taper une cyberpute au saloon parce que ça fait 3 mois qu'il est dans le désert depuis trop longtemps, et que les vaches ça va bien un moment mais qu'elles ont une conversation somme toute limitée....
Un jour à la fois.
Bonne soirée !
Salut John,

Voila qui est plutôt profond et riche d'enseignement. L'abstinence, en effet, est mon seul remède pour le moment... et notre forum.

Certaines dépendances sont plus facilement admises en société que d'autres... Aurais-je eu moins honte si j'étais alcoolique ou collé au drogues que l'ont dit "dures"?... Notre sexualité touche bien évidemment à l'intimité absolue; Je m'imagine plutôt mal un dépendant sexuel sevré, raconter entre amis ou au cours d'un repas, comment il a pu s'en sortir. De quoi fracasser l'ambiance, ou assurément, l'occasion rêvée de se débarrasser de ceux qui s'invitent tout seul à l'apéro Wink

Ce problème restera t-il ma honte jusqu'au bout? le secret qui entoure la dépendance est aussi un socle solide à cette dépendance... L'omerta qui règne autour de notre faiblesse rend l'oppresseur tellement puissant, et parfois hélas, si convaincant.
J'avais contacté un groupe DASA en 2014, mais j'en suis resté là. Il m'étais trop compliqué de cacher à ma femme le motifs de ces réunions. Encore cette foutue loi du silence elle fait barrage à ce qui pourrait m'épauler...

Lutter contre la facilité d'un orgasme express en 2 minutes, montre et sexe en main, la facilité de succomber à une femme, vénale ou pas... et attendre chaque jour, les effets bénéfiques sur notre vie d'un sevrage digne de ce nom, et qui, dans certains cas pourrait ne pas arriver. Car oui, il est difficile de croire pleinement.
Il réside dans l'esprit de chaque dépendant, une part de lui mème, si infime soit-elle, qui croit qu'il vaut mieux profiter d'un bonheur artificiel, convaincu que le vrai bonheur, il ne le mérite pas. L'une des nombreuses portes d'entrée de la rechute.

Aujourd'hui, je suis un peu mélancolique, certes. Ma seule façon de ne pas succomber n'est pas de penser à mon plaisir ephémère, ni mème à mon bonheur hypothétique.
Je ne tiens le coup qu'en pensant au bonheur que je peux donner si je ne suis pas focalisé sur le sexe.
Mon salut réside peut-etre dans l'altruisme, ce qui aura finalement au moins le mérite de détourner mon regard du mal qui me dévore... Voila encore cette foutue honte., et la crainte de ne jamais ètre heureux.

Bien à vous
Chaleureusement
(02-02-2018 20:17)JekyllandHyde a écrit : [ -> ]Mon salut réside peut-etre dans l'altruisme, ce qui aura finalement au moins le mérite de détourner mon regard du mal qui me dévore... Voila encore cette foutue honte., et la crainte de ne jamais ètre heureux.

Je trouve que dans cette phrase toutes les contradictions sont réunis. Celles qui nous bloquent pour tout.

L'altruisme, comme échappatoire... Mais qui est l'autre s'il ne me sert que comme un échappatoire ? 

Etre bon, n'a t'il comme raison d'être que l'échappatoire de ne pas être mauvais ? Autrui ne sera t'il considéré que comme l'objet des solutions de mes tourments ? Et si devenir toujours meilleur cachait autre chose, qui sait ? Et si la crainte même de ne pas être heureux nous empêchait tous simplement de l'être ?

Tu parles de salut... et Dieu dans tout cela pour toi (question qui ne demande pas de réponse bien sûr, ce sont des questions trop intime) ?

Voilà bien des questions, mais une chose est sûr cher ami, tu es un prince.
La honte nous tient par les couilles. 
Il s’agit d’y renoncer, et on ne peut le faire qu’en entendant parler de maladie, et de rétablissement.
« Je ne suis pas coupable de ma maladie, mais responsable de mon rétablissement ». 
cf Bruno :
http://www.dependance-sexuelle.com/sujet...9#pid40229
cf Bibi :
http://www.dependance-sexuelle.com/sujet...9#pid40229
Aah c’est sûr que c’est pas facile, de renoncer à la culpabilité.
Au manque.
Il faut trouver mieux.
L’abstinence n’est pas une vertu très bandante en soi.
S’il s’agit de se retenir de pisser pendant le reste de ma vie, c’est pas la joie en perspective.
cf mes recherches fouillées sur le sujet, mais tu ne feras pas l’économie des tiennes :
http://johnwarsen.blogspot.fr/2015/11/la...te-14.html
« Je me demande si la compulsion au porno ne relève pas elle-même (en tout cas pour moi) d'une forme symphoniquement pathétique d'auto-apitoiement : j'ai tenté de me "consoler" de ma vie sexuelle insatisfaisante par une vie sexuelle imaginaire beaucoup plus riche. Evidemment ça s'est avéré aussi efficace que de boire de l'eau salée quand on a soif, comme dit Mathieu Ricard, qui met toujours beaucoup d'eau dans le sien. 

Il est finalement salubre que ce mensonge m'ait précipité dans l'enfer de l'addiction, puis m'en aie fait fuir épouvanté. Ce n'est pas dans l'imaginaire que nous pouvons soigner nos bobos réels, c'est en posant des actes, quel que soit le temps que ça prend pour que le sevrage nous aide à nous pardonner et à revenir à la raison, c'est à dire sortir de notre spirale délirante. »

Et comme le rappelle Burrhus, il ne faut pas se saisir de l’altruisme pour de mauvaises raisons. 
Ca ne pardonne pas de ce coté-là. 
Celui qui a besoin de chasser les démons se définit par rapport au mal et reconnaît implicitement que le mal lui est supérieur. 
Tous les Jacull&Hyde (&Run !) te le diront.
Bon week-end !
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