Dépendance sexuelle

Version complète : Se réconcilier avec une sexualité réelle et épanouie
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Bonsoir à toutes et à tous.

Je vais être un peu bavard, aussi merci à celles et ceux qui auront le courage de me lire jusqu'au bout, mais je crois par ailleurs que le sujet qui me préoccupe ici peut intéresser d'autres personnes.

Tout d'abord ceci : je franchirai demain, dans cette seconde tentative de sevrage définitif, le cap sur lequel j'ai échoué lors de la première tentative, à savoir 76 jours sans aller visionner des images pornos sur le net. C’est beaucoup, c’est peu, en tout cas c’est factuel.

Je n’en tire pas de gloire particulière, je sais que rien n’est acquis et d’ailleurs (attention, mathématiques) 555 – 76 = 479, ce qui rend humble.

Mais je suis néanmoins content d’en être là, content d’être dans ce combat, content de travailler à me tirer vers le haut plutôt que d’œuvrer à m’enfoncer, satisfait de voir que mon esprit se libère progressivement des images hard qui le hantaient. Je sais que je travaille à mon bien-être.

La masturbation reste cependant un palliatif encore trop fréquemment utilisé, il faut que je fasse des efforts aussi dans ce domaine.

MAIS VOICI CE QUI M’AMENE ICI CE SOIR :

J’avais un soir de cette semaine un RdV galant, une charmante jeune femme venait dîner à la maison. J’ai d’ailleurs, pour l’anecdote, redécouvert le plaisir d’une séduction plus formelle, petit dîner préparé par myself, ambiance élégante, toute chose que j’avais quelque peu oublié dans un passé récent où je considérais, notamment du fait de mes pratiques pornos, les femmes comme des objets de consommation immédiate.

Néanmoins, il arrive un moment où la demoiselle et moi nous retrouvons en position horizontale.

Il faut ici que je précise ceci : en une vingtaine d’années de vie sexuelle, je n’ai quasiment jamais utilisé de préservatif, même pour des rencontres d’ «un soir». Parce que j’ai commencé ma vie sexuelle avec une partenaire régulière et saine, parce qu’ensuite je n’ai pas pu me faire à la capote, parce que je croyais en ma bonne étoile, parce que j’étais idiot. Je m’en suis bien tiré puisque je suis séro-négatif, mais je souhaite aussi aujourd’hui, il n’est jamais trop tard pour bien faire, mettre un terme à ce comportement à risque stupide, ce qui implique à un moment crucial de déchirer une petite enveloppe, d’en extraire cet étrange objet contre-nature et de le mettre sans stress et habilement à l’endroit idoine, tout en gardant une digne stature.

Et là, ça cloche. Et ça clocha d’ailleurs ce soir-là. Car je stresse. Car je n’ai pas le coup de main. Parce que je n’aime pas ça. Parce que j’anticipe, le sachant, sur la … oui, évidemment : débandade, qui risque de s’ensuivre … et qui du coup, s’ensuit.

Pourquoi, me direz-vous, m’étaler sur ce site consacré aux déboires virtuels, sur mes déboires réels ? Parce que tout est lié. Je dois gérer dans un même temps ma désintoxication de la pornographie, mon souhait légitime de maintenir une vie sexuelle mais celle-ci réelle et non fantasmée, mes efforts pour débrancher pendant mes rapports sexuels la machine à mettre en scène des images pornos pour me consacrer à ce qui se passe réellement, aux sensations, et revenir à une conduite plus sage en me, nous, protégeant, mais ce qui pour le coup me désarme. Et je voudrais éviter de rentrer dans une suite d’échecs qui pourrait avoir pour conséquence, puisque j’ai besoin de sexe, de me renvoyer vers mon écran d’ordi et mes ex-virtuelles, puisque ici je ne connais pas la panne et que je n’ai rien à faire de ce foutu bout de plastique, un simple Kleenex faisant très bien l’affaire. Vous me suivez ?

Pour résumer : AVANT : sexualité très connotée porno, avec comme moteur des images porno remises en scène et la reproductions d’actes vus, le tout non-protégé – AUJOURD’HUI : recherche d’une sexualité plus respectueuse, motivée par ce qui se passe et non ce que j’imagine ou cherche à reproduire, protégée … mais du coup moins glorieuse. C’est fâcheux !

Et du coup mes interrogations sont nombreuses et confuses : peut-on retrouver un réelle capacité à vivre une sexualité basée sur le ressenti et non sur l’imaginé ? Comment se « reconcentrer » sur l’acte ? Peut-on retrouver un peu d’ « innocence » dans sa sexualité ? La pornographie peut-elle avoir cassé quelque chose qui ne se répare pas en terme de sexualité ? Comment gérer le « stress » de la capote ? Cela s’apprend-il, y a-t-il des trucs (personne ne va avoir l’indécence de répondre : « Mets toi un bon porno et entraîne-toi" :-? :lol: )? Etc.

Je dois avouer que ça me fait un peu drôle à 40 balais de me retrouver comme un ado un peu largué face à ce type de problème mais c’est ainsi, donc je me jette à l’eau.

Merci des conseils et avis, expériences, etc. Masculins et féminins, car je pense que les deux approches sont importantes. Je crois en outre que ce sujet de la période de transition entre l’addiction à la pornographie et le retour à une vie sexuelle réelle et plus saine, avec ses interrogations, ses redécouvertes, ses ratages, ses craintes, est important et peut être utile à d’autres que moi.

Merci de m’avoir lu, et de votre aide.
Vais-je devoir l'entretenir seul, ce sujet qui me tient à coeur ?

Je suis un peu déçu de ne pas lire de réponses, d'avis, d'expériences à partager :-(

Est-ce un problème qui m'est propre ? Pourtant, tout me porte à croire que non.

Suis-je hors-sujet ? Il me semble pourtant que la question, parallèle à celle du sevrage de la pornographie, du retour à une sexualité réelle et satisfaisante, mais pour le coup grever par les pratiques néfastes précédentes, est tout aussi important que celui de l'abstinence face à la porno-dépendance. Car rater ce retour à une vie sexuelle normale me paraît le meilleur moyen de retourner vers le sexe virtuel. Non ?
Bonjour Eggon...

Voilà ce que j'ai pu trouver sur le site d'Orroz (http://www.orroz.net/sevrage_porno.htm) :
Citation : En ce qui concerne la perte de la libido, elle survient plutôt à la fin de la première année de sevrage total (cela varie selon les individus et l'âge) mais en fait, elle est largement compensée par la qualité des caresses et la puissance de la jouissance, qui semble se prolonger avant et après l'orgasme. Et puis, on prend conscience qu'il n'est pas nécessaire de faire l'amour si fréquemment pour être heureux. Bien au contraire, plus on attend et plus le plaisir est grand ! En ce sens, on rejoint les préférences des femmes, ce qui prouve que l'on a mis du Yin dans son Yang (un peu plus de féminin dans son trop plein de masculin).
Mais pour ce qui est de mon expérience personnelle, je ne puis t'aider. Juste à te dire qu'avec mon épouse, nous avons repris le chemin de la discussion et si jamais j'ai un problème, je lui en parle, elle dédramatise et tout rentre dans l'ordre.

Mais en pleine période de sevrage, je dois dire que ma libido est en berne. Mais comme elle attend notre troisième enfant, c'est pas si mal...


Désolé de ne pas pouvoir t'aider plus...
A bientôt, Nicolas.
Allez, un petit point de vue féminin.
Tu ne rates pas ton retour vers une vie sexuelle normale, Eggon, mais tu es impatient. Tu juges sur une première rencontre ! Cool, Eggon, faut y aller mollo (non, aucun jeu de mots !) ; D’ailleurs, c’est peut être, à ses yeux, un bon point pour toi, la panne dont tu parles : Enfin un qui ne va pas direct au but, qui prend son temps, ce qui permet d’envisager une deuxième rencontre, une suite...
Que tu te sentes tout jeunot, tout timide, ça peut également ajouter au charme…
Que tu n’aies pas le coup de main pour le préservatif aussi.
Tu as tout interprété d’un seul point de vue, il y en a d’autres.
Bonjour Eggon (et désolé de répondre si tard, mais j'étais absent ce WE).

Ton message me parle beaucoup, car j'ai l'impression, personnellement, de reconstruire une sexualité pratiquement de zéro. Je m'aperçois que l'essentiel de celle-ci a consisté à vivre dans le fantasme et à consommer des pratiques sexuelles plus qu'à les vivre. La masturbation devant les vidéos, les dials sexe, les rencontres plus ou moins monnayées : tout cela, je crois, installe une manière de fonctionner, et complique les choses en profondeur.

Aujourd'hui que j'essaie de mettre en adéquation des sentiments d'amour et de tendresse avec ma sexualité, je me rends compte du fossé qui s'est creusé. Je n'ai plus envie de galérer comme j'ai galéré avec le porno, mais en même temps, j'ai du mal à savoir ce qu'est une sexualité "normale" et a fortiori épanouie. Je crois que plusieurs années de pratiques perverties (je n'ai pas peur du mot) m'ont sérieusement détraqué. j'ai du mal à vivre l'acte sexuel complétement libéré, j'ai tjrs l'impression de ne pas être à la hauteur et j'en arrive même à me demander parfois si tout cela est bien fait pour moi... Je me suis demandé un moment si je n'étais pas carrément a-sexuel. Qui plus est, mon abstinence a mis nettement à jour un problème d'éjaculation précoce (évoqué par ailleurs) . Et pourtant j'aime beaucoup la femme avec qui je vis. Mais j'ai le sentiment de ne pas lui offrir sexuellement ce qu'elle me donne.
"ce qui implique à un moment crucial de déchirer une petite enveloppe, d’en extraire cet étrange objet contre-nature et de le mettre sans stress et habilement à l’endroit idoine, tout en gardant une digne stature."
Si tout en toi se révulse à l'idée d'enfiler une capote, si tu as même peur d'y perdre ta dignité, il faudrait peut-être regarder de plus près la nature de la gène. Car là où il y a de la gène, il n'y a pas de plaisir. Ya-t-il pas un peu d'orgueil en plus de la conscience exacerbée d'être un débutant et de la crainte conséquente de rater l'affaire ?
j'ai appris samedi à faire des scoubidous avec ma fille de 5 ans, et je te jure que j'ai passé une bonne demi-heure à me sentir "stupide" devant les schémas explicatifs, mais je ne me suis pas rajouté une couche (par exemple me mettre en colère de me sentir stupide, etc...) : j'ai considéré mon ignorance avec neutralité et bienveillance (merci Bouddha) et j'ai patienté jusqu'à ce que mes doigts trouvent le chemin. Je te prends volontairement un exemple neutre parce qu'il me semble qu'il te faut dédramatiser la situation pour la résoudre et ne pas te refaire acculer ;-) par la crainte de l'échec dans tes sombres impasses.
Sinon, cela fait plus de dix ans que j'utilise des préservatifs avec ma femme, et ça n'a aucune incidence sur la qualité de nos rapports, sinon que la variété "effet retardant" allié au controle respiratoire - ne pas se faire embarquer par la vague trop vite -permet de prolonger le plaisir en retardant l'éjaculation.
Pour le reste, tu peux aussi faire participer ta compagne en lui confiant tes angoisses de bleubite ;-) une fois que l'intimité est là, l'honnèteté est bienvenue.

Et félicitations pour avoir explosé ton score précédent. N'oublie pas que la différence avec le flipper, c'est que ça ne donne pas droit à une partie gratuite.
Citation :Notre « approche sexuelle » est détraquée
Voilà qui résume beaucoup de choses.

Rassures-toi Eggon, tu n'es pas le seul dans ce cas là. difficile à admetttre, encore plus à l'écrire, mais j'ai aussi noté une baisse significative chez moi. Fatigué, pas envie, pas résistant...

On ne peut pas se métamorphoser comme ça du jour au lendemain. si d'un point de vue physique ce n'est pas la grande forme, coté moral c'est inconstestablement le jour et la nuit.

Avant j'avais honte, je piétinais dans le bourbier, je ne faisais rien de mes journées. Maintenant je me sens réellement libéré. Reste à être patient et trouver une harmonie entre le corps et l'esprit.
A vous lire, j'ai le sentiment qu'on se retrouve "vraiment con" avec plein de choses à réapprendre, et entre autres le sens de la nudité : tout nu devant son ordi, on était encore engoncés dans nos manteaux d'ignorance et de connerie subhumaines.
La nudité, aujourd h'ui ça me renvoie plutôt à l'honnèteté nécessaire dans ma vie, la fragilité, la transparence. C'est vrai que c'est une rééducation qui ne peut se faire que dans le temps, avec notre concours quotidien : simplement la "bonne volonté" de s'en sortir et que ça soit plus intéressant que là d'où l'on vient (d'ailleurs quand on en chie trop, on y retourne, cf Atlantis, heureusment qu'il est aussi acharné à se relever après chaque rechute). Désolé d'y mettre des mots un peu secs, vous serez gentils de les réhydrater dans vos vies.
çà mz fait mal de lire ce que je vis.c'est tellemnt vrai dans un couple ou l'un est dépendant( çà peut être la femme)
est ce ce que vous n'avez pas envie de sentir vibrer avec vous votre partenaire, n'avez vous pas envie de sentir la peau, le souffle, l'envie venir juste avec les sens qui nous sont donnés par notre sens de la vie?je sais pas moi, mais j'ai tellement envie de çà, de ce que ne peut me donner mon homme.Il ne sait pas vibrer que par le virtuel, il n'a jamais fait autrement, que je ne sais même pas comment lui apprendre.(il n'a connu que des partenaires d'infortune, des rencontres que pour le sexe)
Il ne veut même pas, faire autrement car pour lui, il a trouvé le plaisir comme çà, et çà lui suffit.
Il me dit avoir déjà essayé et que çà ne lui plait pas.Mais moi j'ai même pas eu la chance d'essayer.
Une femme, c'est une vibration, c'est l'échange qu'elle veut, et rien n'est tabou pour elle, si elle sent l'émotion venir, si elle existe, si elle semble être en ce moment precieux être précieuse à vos yeux.
Ce qu'on vous montre,films, vidéos, clichés, ce n'est pas la réalité.Personne n'est à même de faire d'instintc ce qu'il se passe dans les films, ou les clichés, on vous , ou vous formate.Pour ceux, celles, qui vont tomber dans les statistiques des dépendants.Mais nous, on n'a pas envie d'être traitées de la sorte, on a envie de prendre notre temps, on a envie de partir avec vous là bas.Enfin je pense.
Une femme a besion d'aimer pour donner.
On est complémentaires, parceque l'on est différents.
simple question qui me vient , comment faisait on avant tout ce progrès d'infortune, avant que tout çà n'éxiste?
je me pose un tas de questions...
en tous cas vous avez hyper de courage d'essayer de vous sortir de là, comme vous les faites.Bravo.
bjr,
non pas de sevrage à mon avis.Il ne m'en parle pas, mais il n'a connu comme je le disais, que la sexualité réelle, qu'après être dépendant.

Il me dit que çà ne l'interesse pas.Qu'il voit bien que dans un film " normal" les scènes qu'il peut voir, des scènes d'amour .... çà ne colle pas du tout à ses envies.Donc il n'en sait rien, pas de doute à avoir sur son comportement.
c'esr là que c'est dur dur pour moi.
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