Dépendance sexuelle

Version complète : je marche à l'aveugle
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Bonjour à toutes et tous,

Voilà plusieurs semaines que je parcours le site, que je lis les témoignages et les ressentis des uns et des autres. Je le fais car besoin de comprendre ce que vit mon mari et de voir comment gèrent les personnes dans mon cas. Et je me lance maintenant car j'en ressens le besoin. 

Comme vous l'avez compris je suis la femme d'un homme dépendant sexuelle, je ne veux pas le définir comme tel c'est un homme vraiment plein d'amour, gentil, drôle qui aime faire plaisir à son entourage et qui aime en prendre soin. Je l'aime c'est sûre... Mais je déteste sa dépendance au sexe et toutes les autres d'ailleurs, cannabis, sucre, écran, jeux de hasard... 
Il m'a avoué il y a 4 mois celle ci, après avoir découvert sur son tel des échanges de sms avec une femme. Il m'a tout avoué, pas d'un coup d'un seul, des demie vérités puis au fur et à mesure il lâché les morceaux (peut être pas tous), de la masturbation à la rencontre extra conjugale. Coup de massue et à la fois soulagement car enfin j'avais quelqu'un d'honnête face à moi, le roi des mensonges, mais je finissais toujours par me dire que c'était peut être moi qui était trop parano ou me faisait des films. Moi même ayant un passé assez douloureux dont une des conséquence est une confiance, vis à vis des autres, extrêmement fragile voire absente dans certains cas. Donc étant consciente de cela je me disais qu'après tout c'était peut être moi le problème, cependant les doutes planais. 
Après une courte séparation qui fût importante pour nous permettre de réfléchir à ce que nous voulions vraiment. Lui semblait déterminé à vaincre sa dépendance et à reprendre le contrôle de sa vie et moi à accepter que c'est une dépendance comme une autre et à tenter de nous reconstruire (notre famille nous avons un tout jeune enfant), il y a beaucoup d'amour entre nous mais tellement de douleur..
Il se fait suivre et moi aussi de mon côté, puis nous avons entamé une thérapie de couple avec un spécialiste qui maîtrise le sujet de l'addiction sexuelle. Cette thérapie est nécessaire car nous avons énormément de difficulté à nous comprendre et avant tout à nous écouter, donc nous nous déchirons, les émotions explosent dans tous les sens, c'est terrible comment nous avons mal. Je le soutiens depuis toujours je l'ai aidé à prendre conscience de son TDAH, il se fait d'ailleurs suivre par la psychiatre qui l'a diagnostiqué, et tout ça est tombé en si peut de temps. 
J'ai l'impression d'être si exigeante avec lui et en même temps si laxiste avec moi et mes sentiments. Je n'ai absolument pas confiance en lui, je suis persuadé que s'il rechute je n'en saurai rien, parce qu'il craint de me perdre... Et je ne peux le rassurer à ce niveau car je ne sais même pas où je vais moi même ! J'ai envie de lui en vouloir et en même temps j'ai entièrement conscience de ce qu'est une dépendance, c'est injuste car je ne peux en vouloir à personne dans cette histoire. 

Concernant son sevrage : je suis partie une semaine pour raison pro, j'ai pris sur moi pour ne pas être oppressante et qu'il ne ressente pas une pression et l'impression de se faire contrôler surveiller etc.. Je suis rentré j'étais contente (de moi) et de le revoir, lui aussi je lui avais fortement manqué et lui aussi, sauf que j'ai eu accès à son tel et là j'ai vu des numéros avec des tentatives pour joindre ceux là, et il a tenter de me mentir ou de détourner l'attention sur autre chose, je lui ai demandé d'être honnête et de me dire ce qu'il s'est passé, puis il m'a avoué avoir rechuté (sans rencontre) mais moi je ne sais pas jusqu'où il est allé réellement, tout cela pour dire qu'il m'a encore menti, alors que je lui ai tendu la perche plusieurs fois pour qu'il se confie. Il n'a pas confiance en moi et mes réactions qui ont pourtant beaucoup évolués depuis... Et aujourd'hui je suis dans le flou, avec tout ça il faut donner de l'amour et de la douceur, être accueillante pour nous donner notre chance. Que puis-je exiger ou attendre de lui? comment vous gérez cela? J'ai besoin de l'aide des dépendant(e) concerné par la vie de couple dont le ou la conjoint(e) est au courant aussi.. Donc vous pouvez prendre cela pour un appel au secours.. 
D'après ce qu'il m'a dit, il a rechuté il y'a deux semaines 1 fois, sevrage 10 j puis rechute il y a 3 jours. Avant ça il a eu un sevrage de 4 mois pratiquement (pas vérifiable de mon côté) . 

Désolé si je vais un peu dans tous les sens, dans ce que je raconte, mais j'ai beaucoup de mal à structurer les choses en ce moment.. désolé pour les fautes aussi

Merci de m'avoir lu...

Je tenais à vous féliciter tous pour votre courage...
Courage freefight.
La dépendance sexuelle n'est pas seulement le problème de ton homme, c'est un véritable problème sociétal. A lui tout seul, s'il se met toute la responsabilité de cet addiction, il n'y arrivera pas, parce que la pression sera trop grande.
Toi, ta douleur peut s’alléger si tu prend conscience de l'aspect ravageur du raz marré que le porno fait sur les hommes (et le cyber sex en général). La lutte si vous la faite ensemble doit se construire sur la base de valeur commune de combat. Qu'est-ce que vous voulez comme avenir pour votre enfant ? et ensuite, faire tout ce qui est possible, sachant que c'est un combat avec des blessures.
Mais surtout pas de découragement, le vrai problème il est là, s'il y a capitulation dans le combat. Cette lutte n'est pas vaine il faut se le rappeler car quelque fois, on se demande vraiment si se battre a du sens tant le combat est difficile. Ce n'est pas vain, parce que ce n'est pas notre petit égoïsme qui est en jeu, mais les valeurs de dignité qui sont bonnes pour nous mais aussi pour chacune des autres personnes de notre entourage.
J'ai dit les choses maladroitement, mais l'idée peut se comprendre.
Salut Freefight

Je trouve ton message assez touchant. Je n'ai pas vraiment de conseil, car tu es "de l'autre côté" de l'addiction, mais cela ne m'empêche pas de compatir.

J'imagine la réaction de ma propre conjointe si elle découvrait mon addiction, je n'ai jamais eu le courage de lui révéler...

Je pense qu'il s'agit d'un très grand pas qu'il fait envers toi.

Ne perd pas espoir et n'essaye pas de vouloir tout rationaliser, je ne pense pas que ce soit possible avec ce genre d'addictions...

Tu es très courageuse, continue comme ça.
Abou
Salut vous 2 ,

Merci d'avoir pris la peine de me lire. Burrhus ce que tu me dis je l'intègre vraiment et c'est vrai que l'ambivalence est aussi très présente, j'imagine que c'est normal mais tellement dure au quotidien! 
Abou en effet il a fait un grand et cela a été très dure pour lui...
Aujourd'hui ce qui est très difficile c'est que je lutte contre moi mm, j'ai extrêmement besoin d'être rassuré et donc j'essai de me contenir au maximum pour ne pas qu'il se sente oppressé, par cette surveillance de ses faits et gestes, que j'essai de réduire voire effacé, mais dès que c'est le cas il me tombé dessus en me disant qu'il espère que ça ne va pas duré 10 ans que c'est dure à vivre pour lui et qu'il se sent étouffé. J'aurai tellement aimé être comprise! Je ne suis pas comme cela d'origine, mm si j'avais des doutes je laissais et me fait à ce qu'il me disait aujourd'hui c'est différent... il faudrait que j'ai confiance en lui mais ce n'est pas le cas. .. ceci dit j'ai de l'espoir. 
N'hésitez pas à d'éclairer où à me donner votre avis...
Bonjour Freefight,

Je te souhaite la bienvenue !
Bravo pour le soutien que tu offres à ton conjoint. C'est un beau combat, même s'il est très difficile.

Je suis dépendant mais pas en couple. J'ai peu de conseil à donner sur le sujet, n'ayant jamais vécu en couple.
Mais j'aimerais préciser deux choses :
- le rôle du déni dans la dépendance,
- la prise de conscience progressive.

Le déni fait partie de la dépendance. Un dépendant a du mal à accepter l'ampleur du problème. Longtemps, j'ai regardé du porno en me disant que tout le monde le faisait, que c'était inévitable, etc. Je préférais cet aveuglement. J'ai eu du mal à sortir du déni. Aujourd'hui encore (après 13 mois sans compulsion), j'ai tendance à minimiser certaines choses, à me considérer guéri, etc. Je découvre chaque jour que la dépendance a structuré ma vie. Par exemple, longtemps, j'ai eu un rythme de vie déséquilibré car je pensais que la pornographie pouvait me procurer de la détente (une détente illusoire bien sûr). Aujourd'hui, cette idée malsaine est rejetée mais pas totalement déracinée ...

La prise de conscience est progressive pour le dépendant. Dans le sevrage, j'ai découvert mes vraies émotions et mes vrais aspirations. Ce travail prend beaucoup de temps. La prise de conscience est progressive car elle est (parfois) douloureuses. J'ai du mal à retirer les masques que j'ai portés pendant des années, des décennies. Les mauvaises habitudes ne se perdent pas si vite ...

Courage ! Tu mènes le bon combat !
Que tu demandes des signes d’amour, oui, des comptes non, il ne peux pas t'en donner. 
En revanche, la chute, s'il l'a vit dans un état de progression personnelle, elle devrait produire en lui de l'humilité. C'est un signe plus intéressant à traquer que ses mensonges.
Ce que tu peux exiger de lui, c'est de la gentillesse.
Salut Tiago,

Merci de m'avoir lu et sache que de te lire augmente l'espoir que j'ai, ça fait vraiment du bien d'observer que c'est possible même si c'est long. ça m'aide à patienter. 
J'ai bien conscience qu'il est sur une bonne lancé et le plus important c'est qu'il en a envie et plus uniquement pour moi mais de plus en plus pour lui et il me semble que c'est plus qu'important pour aller vers le chemin de la guérison. Seulement, il se rend tout juste compte que lui aussi ça a structuré en partie sa vie, c'est un fonctionnement complet à faire évoluer, car ne parle pas de changer mais bel et bien d'évoluer. Il apprend à  se connaitre mais ne médite pas encore sur ses comportements du quotidien. ça doit lui faire peur pcq il se rend compte qu'il a beaucoup de mauvaises habitudes et j'ai bien peur qu'il craint ne pas voir le bout, ce qui peut augmenter son anxiété et donc le risque de rechute pour échapper tout ça.. Et je suis assez lucide de la situation je pense. Et je suis un être humain avec mes faiblesses mon caractère des gros coup de fatigue psychologique qui ne m'aide parfois pas à être un soutien mais plus celle qui enfonce le couteau dans la plaie, alors que ce n'est pas mon intention.
Voilà où j'en suis ce soir mais rien est figé, on verra demain.

Burrhus, ton intervention est très intéressante, tout est une question d'angle de vu et en effet, je devrais m'intéresser non pas aux mensonges mais lui faire comprendre que ça m'intéresse de savoir comment il avance car c'est vrai en plus. Et il ressentira alors beaucoup plus mon soutiens. Après je ne garantie pas que ce soit simple à mettre en oeuvre cependant je vais commencer par l'intégrer.
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