Dépendance sexuelle

Version complète : Ramadan & dynamique du sevrage
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Bonjour la petite famille des dépendants en voie de guérison

J'espère que vous allez bien

Comme je pouvais m'y attendre, je suis dans une très bonne lancée avec les effets positifs du jeûne du mois de ramadan.

Tout se passe très bien, j'en suis à 23j d'affilées sans la moindre image, vidéo voire même pensée porno, le marathon spirituel aidant énormément.

J'aimerais pouvoir profiter de cette dynamique pour sauter le pas et aller consulter mais avant j'aurais besoin de vos lumières:

- Quel type de praticien? Addictologue, psychiatre, psychologue, psychothérapeute... quel statut est le plus adapté et quelles sont les différences entre eux?

- Avez vous un professionnel à me recommander en Île de France?

Ce sera tout pour moi, je vous envoie ma bienveillance la plus profonde et mon affection la plus sincère.

A bientôt, 
Abou.
Hello Abou!

Tu es dans une bonne lancée! C'est super!
Quelque soit la forme de croyance ou de pratique qui favorise le décrochage, on sait qu'une démarche spirituelle peut aider!
De mon côté ça a plutôt été la méditation, d'autres ici sont chrétiens pratiquants...
Partager nos expériences dans le respect toutefois du caractère laïque du forum est d'après moi très positif! Il s'agit de transposer chaque démarche réussie dans son propre univers, le "traduire" pour sa vie!
Méfie-toi toutefois de la fin du ramadan, ou aucun cadre extérieur ne t'aidera. En attendant, cherche à consolider tes propres cadres!
Donc vouloir voir un psy va dans ce sens!

Pour ta question: Moi, je vais voir un psychiatre. Il y en a qui sont spécialisés dans l'addictologie.
L'avantage est qu'un psychiatre est un médecin et les consultations sont remboursées par la sécurité sociale et ta mutuelle.
Par contre les psychiatres ne prennent souvent que des patients quand ils ont été envoyés par un médecin traitant. Tu devra donc avant parler avec ton généraliste.

Bonne continuation!
Jan
Bonjour, 

J'imagine que ça ne doit pas être si simple, bravo.

Je vous souhaite de réussir votre quête spirituelle qui semble vous donner une certaine force.

Mon mari est dépendant aussi et je l'ai appris il y a quelques mois. Il est suivi dans un hôpital à Paris par un sexotherapeuthe, c'est gratuit. Je pense que ça doit lui faire du bien de pouvoir être écouté dans de sentir jugé cette personne l'aise à mettre en place des stratégies pour l'aider à palier aux tentations. 

Bon courage et bonne continuation.
Hello 

Merci à toi JAN et à toi Freefight, pour vos conseils et mots d'encouragement.

Après mes maintes rechutes, j'ai constaté que la plupart du temps, je rechutais à cause de deux facteurs:

1. L'idée que plus l'abstinence est longue plus le plaisir sera intense lors de la rechute
2. Plus la sobriété est longue, plus on devient sensible sexuellement et attiré par des choses banales qui ne nous attiraient pas aussi puissamment lorsque l'on était en plein dans la compulsion: de beaux pieds, des cuisses, une démarche... Perso, je trouve ça invivable, la frustration est constante, on veut aller à la conquête de presque toutes les femmes que l'on croise...

Si quelqu'un a déjà été confronté à ces cas de figures, en parler me ferait du bien...

Merci et bon courage
Abou
Hello Abou !
 
Je pensais aussi que plus d’abstinence procurerait plus de plaisir ensuite. J’ai tenu un sevrage complet durant plus de 6 mois. Comme je suis véritablement sex-dépendant, et pas porno-dépendant ou dépendant à la masturbation, j’ai aussi tenu sans masturbation. Donc aucune éjaculation ni pratique ou consommation d’image sexuelle, donc 0 sex durant plus de 200 jours. Mais cette idée d’une plus forte sensation quelconque est un leurre. Dès la première éjaculation notre perception revient sur la banalité d’un simple acte sexuel et de la sensation de l’orgasme qui ne s’amplifie finalement pas.
 
La dépendance est dans notre tête et non dans notre corps, crois-moi ! Personnellement ce qui m’aide depuis quelque temps c’est le conseil de Dexter d’avancer par des sevrages progressifs. Au lieu de stopper tout à la fois je m’accorde actuellement quelques MB sans consommation d’images porno et surtout pas de consommation de sex dans des saunas, après une rencontre sur un réseau ou pire, des rapports « hards » que j’ai pu rencontrer vers la fin de ma dépendance (je suis homo).
 
Je crois le problème tient beaucoup à l’importance exceptionnelle qu’on accorde au sex. Tant qu’il reste un objectif qui nous procure des sensations exceptionnelles, ou qu’il constitue une échappatoire exceptionnelle, il garde une place importante pour nous. Pour ma part je crois l’avoir banalisé par des rares MBs et quelques rapports que j’ai avec un amant de longue date. Je ne suis pas au bout de mon parcours, je reste donc vigilant et conscient des dangers, mais d’après mon appréciation personnelle je maîtrise maintenant 85 % de ce qui faisait ma dépendance avant.
 
Bon courage !
 
Jan
Salut JAN,

Merci pour ta réponse. Je suis discret, ne réagit pas beaucoup, mais lis avec attention pas mal de posts. Ton carnet en faisait partie et il m'avait pas mal aidé, j'en profite donc pour te remercier aussi pour ça.

Bon courage,
Abou
Bonjour Abou,

Cela me fait plaisir de te relire (on s'était croisé ici l'année dernière).
Bravo pour ton beau parcours !

Citation :2. Plus la sobriété est longue, plus on devient sensible sexuellement et attiré par des choses banales qui ne nous attiraient pas aussi puissamment lorsque l'on était en plein dans la compulsion: de beaux pieds, des cuisses, une démarche... Perso, je trouve ça invivable, la frustration est constante,
Je vis à peu près la même chose. Chez moi, la vision provoque une excitation qui peut vite devenir incontrôlable.
Voici ce que je comprends du mécanisme :
- Dans la consommation de pornographie, je recherche d'abord l'état d'excitation mentale. Le plaisir est second : souvent il est décevant, il ne dure pas, etc. C'est l'excitation que je cherche en premier.
- En tant que dépendant, je veux "tout, tout de suite".
- Aujourd'hui, depuis plus d'un an, je n'ai pas consommé de pornographie. Mais mon cerveau a gardé la nostalgie de l'état d'excitation et il la recherche.
- Quand mes yeux voient quelque chose qui peut procurer une excitation similaire, le mental s'active immédiatement. L'état d'excitation se produit et s'il s'emballe, la situation devient incontrôlable. Comme je veux tout, tout de suite, je deviens vite frustré, et c'est la spirale des émotions négatives, etc.

Ma solution est simple :
- discipline du regard : je n'ai pas le droit de consommer du regard les femmes de mon champ de vision.
- Si une pensée malsaine survient, je dois immédiatement penser à autre chose et surtout ne pas amplifier le problème.

Dans mon parcours, je ré-apprends à utiliser mes sens (mes yeux surtout) pour contempler sans consommer. C'est difficile, mais réalisable.

Bon courage !
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