Dépendance sexuelle

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Bonjour à tous.

Je suis très heureux de m'être inscrit sur ce site.
je suis un homme de 41 ans, vivant maritalement avec ma femme, et nous avons un merveilleux petit garçon de 2 ans.

Il me vient tellement de choses en tête que je ne sais plus quoi écrire... Bien sur, si je suis ici, c'est parce que je suis addict, et très sévèrement, et lire les 100 raisons de tout arrêter m'ont rapidement mené aux larmes.
Je suis addict à la pornographie, à la prostitution, par ailleurs: bisexuel, je fréquente les lieux de rencontre gay (sauna, cruising bar, sex shop etc...), je suis addict aux pratiques SM hards, aux plans à plusieurs, fétichiste, exhibitionniste... etc c'est une grande souffrance..

j'ai déjà été suivi par un psychiatre, et nous avions obtenus certains résultats, mais une crise de la quarantaine sévère m'a complètement fait replonger; je vois donc à nouveau un psychiatre. 

Actuellement, je travaille énormément sur le développement personnel, j'ai souhaité comprendre ce qui se passait dans ma tête pour essayer de voire quelles solutions pouvaient se présenter à moi, autres que celles qui n'ont pas marchées: à savoir, le renoncement par culpabilisation, le conflit entre ce qui m'apparaît comme le "bien et le mal", avec, au final, la certitude que j'étais mauvais, entraînant une descente de l'estime et de la confiance de soi, et par conséquent un emballement de ce que je reconnais enfin à ce jour comme une maladie. 

Avec mon nouveau Psychiatre, de fil en aiguille, j'ai travaillé dans un premier temps sur la communication non violente (pour l'être avec moi-même déjà... et cela va bien au de la),  puis de manière plus scientifique: sur ce qui s'appelle "le circuit de récompense", cela m'a emmené ensuite sur les anesthésies et dissociations émotionnelles: ce dont (si j'ai bien compris) nous pouvons êtres victimes dans le cadre de notre addiction (en tout cas c'est mon cas). (j'étudie  les travaux trouvables sur Internet du Docteur Muriel Salmona entre autres)

A ce jour, je suis passionné de neurosciences , je ne dis pas qu'il faut l'être pour s'en sortir... mais j'ai découvert la neuroplasticité, cad la possibilité qu'à le cerveau de se plier au mental pour qu'il redevienne à votre service et non plus l'inverse. Et ca, dans le cadre de mon addiction, c'est très utile.

Cela m'a emmené vers l'autohypnose, la sophrologie et la méditation. J'en suis à mes débuts, je pense que la clé de voute est l'estime de soi.

A ce jour, je suis encore addict, mais j'ai progressé: je vais "mieux". Cependant tous les 5 jours, je subis environ trois jours de craving d'affilé qui me conduisent au passage à l'acte, avec toutes les conséquences que nous connaissons ici (avant c'était un état chronique)(le craving est ce moment compulsif). 

J'ai encore besoin d'aide.

j'ai lu aussi que les groupes d'entre aide dans le cadre d'hospitalisation étaient efficaces, je ne pense pas pouvoir expliquer à ma compagne qu'il serait utile que  je sois hospitalisé... par conséquent: je suis ici.
C'est un combat que je mène depuis des années, un combat difficile, dans l'ombre, que je cache à ma famille, et je les aime.

Je vous souhaite de résoudre vos problèmes, et j'espère que nous aurons des échanges qui nous ferons réciproquement le plus grand bien.
Je vous remercie de m'avoir lu.
Bien à vous

Joshua
Bonjour Joshua et bienvenue sur le forum

J'ai lu avec attention ta présentation et j'y ai perçut beaucoup de souffrance. 
Je me retrouve dans beaucoup de points que tu évoques. Moi aussi je suis addict à la pornographie, la masturbation et j'ai des fétichismes. Pour ma part je n'ai jamais mis en pratique mes "fantasmes" hard comme j'ai pu voir en vidéo. L'addiction m'a cependant poussé à commettre plusieurs adultères mais cela remonte et depuis je me suis interdit tout cela en accord avec mon conjoint. 

Tu dis avoir vu un psychiatre et avoir obtenu des résultats positifs. Peux tu apporter quelques détails ? Je suis intéressé de savoir jusqu’où tu as pu aller. 

Je te rejoins sur la notion du circuit de la récompense. Le cycle de l'addiction s'y apparente beaucoup. Ce qui est positif pour toi c'est que tu as déja compris pas mal de choses sur la façon de changer tout cela. Je crois que tu as raison en disant que l'essentiel c'est l'estime de soi. 

La neuroplasticité je n'en avais jamais entendu parler mais j'ai compris ou tu voulais en venir et je trouve que c'est un bel espoir ! Reconstruire son cerveau, le rééduquer et ne plus être victime de lui. 

J'ai pu expérimenter l'hypnose pour m'aider à accepter et surtout à créer des zones de confort dans mon esprit. Quels supports utilises-tu pour l'autohypnose ? Cela pourrait m'être utile. Je n'ai pas encore testé la méditation et la sophrologie mais pourquoi pas. Après tout cela ne peut pas faire de mal. 

Ta femme est-elle au courant de ton addiction ? Avec mon copain nous en avons parlé et je dois dire qu'il m'est d'un grand soutien surtout lorsque j'ai des baisses de moral et des doutes. Il me rassure beaucoup et de savoir qu'il partage mon combat m'aide à avancer. 

Je te souhaite en tout cas beaucoup de courage et j'espère que tu vas t'en sortir car ton témoignage est vraiment touchant.
Bonjour Thunderbird67,
Tu sais pour le psy... c'est toi qui fait le boulot, ici par exemple, c'est toi qui trouve ta propre voie... le psy n'est que le miroir de tes efforts, son boulot est de te dire "oui" de manière bienveillante quand tu as trouvé un truc qui va ou qui peut améliorer positivement ta vie dans le sens qui te correspond. le psy cherche donc à t'orienter de manière bienveillante vers ce que tu es "réellement" ou ce vers quoi tu veux aller, tendre. Le choix est donc une question de felling, d'intuition, il ne peut rien avoir de rationnel au choix d'un psy. En tous cas, je pense.
Avec la premiere psy, je n'avais pas les connaissances que je possède aujourd'hui, mais nous avons fait ressortir les événements très traumatisants que j'ai vécu dans mon enfance et mon adolescence, ce qui m'ait deja fait du bien. Ensuite, nous avions déplacé l'addiction vers une autre addiction: celle du travail et je pensais que je m'en étais sorti. NON, parce que les failles narcissiques n'étaient pas renforcées et donc un évènement négatif (à 40 ans) a tout refait rebasculer vers l'addiction, elle était juste "endormie".
Avec la rechute, très sévère, je suis donc retourné voire un psy, c'est là que j'ai vraiment bien avancé sur l'addiction en tant que tel de manière très positif. Déjà, je tente moi-même de bloquer autant que possible au maximum "le transfert" (inévitable cependant) de mon psy: j'y vais pour bosser,j'y vais avec l'envie profonde d'avancer, pas de sympathiser ou de "m'écouter" je prepare mes séances,je prend des notes constamment comme aujourd'hui, et mon psy est un outil, et devient ma boussole que je me fabrique. 
Ensuite et c'est la que je met en application mes connaissances acquises: je recherche, je trouve, et je ressens mes états dissociatifs et leur causes. (voire le site du Dr Muriel Salmona pour les personnes ayant subis des violences sexuelles dans l'enfance et l'adolescence). Et la tu comprend pourquoi tel ou tel pratique, tel ou tel fantasmes qui n'en sont pas en fait, mais juste la recherche de dissociation émotionnel qui reproduisent inconsciemment ce que tu as vécu, de manière déguisé). Et pour atteindre ces états de dissociation, y'a tout le circuit de recompense qui entre en jeu, mais c'est le circuit de recompense de l'addict, celui qui ne fonctionne pas bien... celui ou le cortex frontal est incapable d'accéder a la memoire des contreparties négatives au moment  du passage à l'acte, et donc il ne peut pas prendre de décision pour arrêter ce passage à l'acte.
A ce stade , tu te sens désespéré ... tu te dis... merde, c'est purement chimique et neuronale ... mais c'est la que la neuroplasticité intervient... elle a déjà intervenue une fois pour transformer ton cerveau en addict: à savoir: la consolidation des voies neuronales qui  renforcent l'addiction. eh bien cela, tu peux en créer d'autres et assécher celles de l'addiction, au meme titre que tu construit dans ta têtes des voies neuronales quand tu apprends a jouer de la guitarre... 
Comme je te disais, l'estime de soi est la clé, en tous cas je le pense. Tu peux te taper 10 ans de psychanalyse , trouver peut être les failles narcissiques qui sont responsables du glissement vers l'addiction (si tu les trouves, parceque peut être elles remontent à des évènements dont tu ne te souviens même pas...), tu peux scander haut et fort que tu veux avoir une bonne estime de toi meme, si ton inconscient têtu ne suis pas ou n'est pas résilient... ca ne marchera pas. 
C'est là qu'intervient l'autohypnose: c'est envoyer des messages positifs à l'inconscient pour l'infléchir progressivement. Je me fabrique donc mes transes, j'imagine par exemple que je vis sans addiction, j'imagine que mon cerveau a un circuit de récompense normal, j'imagine que je suis performant au travail et petit a petit, doucement, cette projection de réalité commence à le devenir. évidement, on le fait pas une fois et puis c'est bon. 
La sophrologie va me poser, je vais mieux accepter mes angoisse et les apaiser: du coup, je vis les compulsions sans stress, sans angoisse sans culpabilité. Ca devient beaucoup plus net et tranché, tu localises et ressent mieux le "mal" de manière isolée.
Enfin la méditation va te permettre de réactiver ce foutu cortex frontal qui te permet de te raisonner au moment des craving, c'est a dire que au moment de passer à l'acte tu seras en mesure de te connecter aux 100 raisons d'arrêter l'addiction et de prendre la decision de ne pas passer à l'acte au moment ou tu allais le faire.
j'ai dis a ma femme que j'avais été addict, et que j'étais bi. Elle n'est pas au courant que je le suis encore, et je veux la protéger de ca... mais c'est dure, notre sexualité est altérée bien sur et je veux changer cela.

Mon dernier craving remonte à ce matin, la consequence est l'inscription sur ce site et non pas le passage à l'acte. Tu peux comprendre encore mieux pourquoi j'ai pleuré quand j'ai lu en m'inscrivant les 100 raisons d'arrêter l'addiction.

Mes periodes de sevrage commencent à s'allonger, et j'ai devant moi la projection du grand saut du sevrage.

Bien à toi Thunderbird67, c'est possible, et ca deviendra une réalité.
Merci pour ton retour.
En effet le psy n'ai la que pour m'aider à m'orienter. J'apporte les informations et les analyses et il me dit juste "oui c'est ca" ou "non ce n'est pas le bon chemin". J'ai déjà avance beaucoup d'après lui.
Je vais me mettre à l'autohypnose et la méditation. Ça ne pourra que m'aider dans mes pulsions.

Tu as raison de vouloir protéger ta femme. Tu as été honnête avec elle et je ne crois pas que tu ne l'est plus aujourd'hui. Tu mets juste tout en oeuvre pour te retrouver tel que tu es en réalité.

Bien sûr je comprend ton émotion en lisant les 100 raisons d'arrêter le porno. Tu étais au stade juste après la dose c'est à dire le moment où tu t'en veux, ou tu te juge etc
L'effet bénéfique c'est l'inscription au site.

C'est bien que tes périodes de sevrage augmentent. Pour ma part en Novembre j'ai réussi une dizaine de jours mais j'ai été incapable de reproduire depuis. J'ai fait 5 jours en février je crois mais autrement tous les 2 jours je replonge. La j'en suis à 5 jours réussi et j'ai prolongé l'objectif à 10 jours. J'ai demandé à mon copain de garder un mot de passe secret suite à l'installation d'un contrôle parental. Je n'avais pas été assez intransigeant avec moi même et me laisser aller au visionnage de porno était trop aisé pour pouvoir m'en sortir.

Je nous souhaite bon courage

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Bonjour Joshua,

Bienvenue sur le forum !

Tu as raison de te réjouir de ton inscription sur le site !
Dans mon cas, m'inscrire sur le site a été une étape décisive dans mon rétablissement et je suis très reconnaissant envers ceux qui m'ont aidé ici. Le forum d'entraide est vraiment très précieux : tu y trouveras des conseils bienveillants, des encouragements, des témoignages de sevrages réussis. Tu y trouveras une belle communauté.

Je suis dépendant à la masturbation et aux images pornographiques. Je lutte contre la dépendance depuis des années. Depuis l'inscription sur le forum, j'ai repris la lutte. Aujourd'hui, je vais bien car je n'ai pas compulsé.

En te lisant, je comprends que tu as sorti du déni : tu as pris conscience du problème et tu mets les moyens pour t'en sortir. C'est un pas très significatif. Bravo !
Tu parles de psychiatre, de développement personnel, de neurosciences. Tout cela va t'aider.

Tu dis aussi que l'estime de soi est la clé de voûte. Je suis totalement d'accord !

Courage !
Tous mes vœux de bon chemin parmi nous. Je te souhaite d’arrêter de te punir toi même de la très haute idée que tu te fais de toi (si tel est le cas bien sùr). J'ai le sentiment que tu es haut potentiel, et c'est souvent un schéma que les HP ont.
salut joshua 
bravo de t’être livré ainsi ça n'a pas du être facile ! alors cette étude de neuroscience est super intéressante
et de faire un travail sur le développement personnel est vraiment bénéfique, il y a beaucoup de vidéos et livres sur le sujet qui ouvrent l'esprit vers d'autres réalités et de nouvelles clés pour s'en sortir et se sentir mieux , j'y passe aussi beaucoup de temps à voir des conférences sur le corps et l'esprit qui explique beaucoup de souffrance. j'ai testé aussi la méditation créative qui ouvre des portes sur ton inconscient et le yoga cela fait vraiment un bien fou pour le mental et le physique!
bon courage à toi !
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