Dépendance sexuelle

Version complète : « Prise de conscience de l'état de dépendance »
Vous consultez actuellement la version basse qualité d'un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
Pages : 1 2 3
« Bonjour je suis une femme de 37 ans avec une hyper-sexualité et je souffre d'un syndrome de dépendance sexuelle et affective. Suite à une prise de conscience de ce problème qui occupe mon esprit, mes pensées constamment. Je fais quelques recherches sur le net et répond à un questionnaire d’évaluation de l’addiction sexuelle en 20 questions et je répond positivement à 18 d'entre elles. (et il n'en fallait que 13 pour avoir une forte addiction donc je suppose être addicte).
Je suis célibataires depuis 2 ans et demi et j'ai des rapports multiples avec partenaires sexuels, rarement satisfaisants, grâce aux sites de rencontres (c'est une vrai drogue!). Ce qui en suit alors des périodes de doutes et d'angoisses et l'impression d'être le seul au monde. Cette solitude augmente l'envie de consommer de pornographie, de boulimie, de troubles du sommeil, de l’humeur et d'anxiété. Par fois même d’alcoolisme et de toxicomanie (consommation quotidienne de cannabis depuis l'adolescence) comme une envie d'oublier et de ne pas voir la réalité en face. Les effets négatifs sont nombreux comme être attirée par des formes de sexualité plus hard avec des inconnus et se mettre en danger, connaître ces limites mais l'adrénaline et l'envie d'expériences multiples sont présents. Ce qui provoque un mélange de honte, de peur du jugement, d’être coupable d'en être arrivé là et d’un manque de confiance en moi. Je culpabilise en me disant « ON NE COUCHE PAS AVEC TOUT LE MONDE » c'est pas comme ça que je vais trouver l'amour. J'ai lu : « L’un des plus puissants canaux de transmission est le sexe. Il y a l’échange de fluides ou de sécrétions et donc échange de semence. Chaque partenaire va transmettre à l’autre sa semence, une partie de lui-même sous forme liquide ou spirituel. Plusieurs ont échoué à cause des transferts d’énergie et d’esprits négatifs. » (genre le truc qui te fait stresser à fond). J'ai un problème à me positionner vis-à-vis du sexe opposé (l'image du père autoritaire, d'un frère possessif, de mes compagnons et d’être en confrontation constamment avec eux) et une succession d’échecs amoureux, de frustrations et d'avoir subi une exposition précoce à la pornographie. La masturbation est devenue un besoin, (depuis l'age de 9 ans) même en couple, j'entretenais en cachette une pratique régulière et j'ai l'impression de n'avoir jamais eu de vie sexuelle satisfaisante avec des difficultés à jouir et être comblée. Avec mes compagnons si il n'y avait pas d'actes sexuels je me demandait si ils éprouvaient toujours du désir et de l'amour pour moi. Toujours eu envie d’être rassurée. J'ai commencer à sortir avec les garçons à l'age de 12 ans (en mode touche pipi) et j'ai eu ma première relation à 14 ans sans être amoureuse et en couple évidemment, jusqu'à 17 ans j'ai accumuler les histoires. Jusqu'à tombé amoureuse et de vivre 7 ans de fusion maladive et excessive où j ai été trompée et en souffrance à plusieurs reprises. Chaque relation c'est donc résultée par un échec et une rupture voulu de ma part. Je n 'ai pas eu d'image de couple parfait dans ma famille, une grand mère frustré n'ayant jamais connu l'orgasme, des parents colériques en confrontation constamment, avec une mère souhaitant divorcer toute sa vie mais n'en faisant rien, mais avec des passages d'amants. (On a même servie mon frère et moi de monnaie d’échange lors d'une tentative de divorce de mes parents). J'ai effectivement des antécédents d’abus sexuel dans mon enfance (à l'age de 5 ans par un jeune homme de 18 ans qui se trouvait dans la maison où l'on me gardait). J'ai mis 35 ans à en parler à mes proches par honte et peur des conséquences. Mais suite à ma séparation, un bon pétage de câbles et dépression, j'ai réussie à écrire et envoyer des emails pour tout avouer et me sentir mieux en vidant mon sac. Je trouve que l'écriture est un très bon moyen de dire ce que l'on pense vraiment. Jusque mon seul moyen d'expression et de communication est la peinture (je suis artiste) et cela m'aide beaucoup. Aujourd'hui comme un appel au secours, J'ASSUME mon état et refuse cette situation d’accumuler les plans culs et d'en souffrir plus longtemps ; Je souhaite avoir confiance en moi et cherche des solutions et décide de ma propre initiative de me SEVRER. Je réalise à quel point tout ce-ci me gâche la vie, me fait perdre temps et énergie, me coupe de la recherche d'un véritable partenaire amoureux (ce qui est mon souhaite très cher à d'avoir une famille surtout ayant la pression de l'age). J'ai donc décider de me maîtriser en changeant mon comportement (supprimer tous mes profils sur les sites de rencontres). Dimanche dernier je me suis dit : je consomme encore, en appelant en fin de soirée, l'un des mes plans cul réguliers, en me disant c'est la dernière fois que je couche avec lui, même si c est le seul avec qui j'éprouve du plaisir mais dénué de tout sentiments. La solution le sevrage et l'arrêt en bloc avec une date butoir dans 90 jours soit le 15 août 2017.
Je souhaite avoir des pensées non sexuelles, une activité sportive, d’être pleinement concentrée sur mon travail et avoir une stabilité émotionnelle et être en couple avec des relations sexuelles satisfaisantes. Ouf désolée pour le roman mais j'avais des choses à dire lol !
Salut Babe et bienvenue 

Ton témoignage est touchant de sincérité et d'envie de changer. 
Pour commencer sache que te culpabiliser, te sentir comme une merde, sale ca ne t'aidera pas. Je sais de quoi je parle car j'y reviens régulièrement à penser ca de moi. Rassure toi nous suivons un peu tous les mêmes schémas (besoin de porno de plus en plus hard, sensation d'insatisfaction sexuelle dans un rapport "normal", libido exacerbée...). 
Intéresse toi un peu à la dépendance affective. Lis en un peu sur le sujet. je crois que tu comprendras certaines choses Smile
Ton passé avec cet épisode traumatisant a laissé des traces. Lorsqu'on commence à regarder du porno très jeune on associe ce qu'on voit à la "vraie" sexualité. Tu as d'autant plus vécu un abus très jeune. C'est quelque chose d'assez hard et qui se voit souvent dans la pornographie. 

Laisse toi le temps de comprendre ce que tu ressens. Ce n'est pas ce que tu ressens qui est important mais pourquoi ? 
Est ce que tu vois quelqu'un pour t'aider ? Psychiatre, psychologue, sexologue ? 

Ta volonté de sevrage est très louable mais te fixer comme cela une date butoir je pense que c'est te rajouter une pression inutile. Un sevrage de 90 jours me parait beaucoup trop long pour un début et risque de te décourager. Les dépendants qui s'en sont sorties ont mis plusieurs années à se considérer comme sevrés.
Dis toi que tu commence un long combat, laisse toi le temps, avance au jour le jour. 

Voilà tous les conseils que je peux t'apporter pour le moment. 

Bon courage et on est avec toi !
Salut Babe,

comme Thunderbird, j'ai été très ému par ton témoignage. Comme beaucoup ici, je me retrouve dans ce que tu écris, beaucoup de choses résonnent en moi. Il n'est jamais évident de se livrer même de façon anonyme. Tu trouveras ici un espace de parole. Ce forum sera ce que tu en feras. Sache que tu y trouveras toujours une personne pour te lire, te répondre. N'hésite pas à aller voir les autres carnets, a y répondre. Nous sommes une petite communauté, et parfois il est bon de venir ici rechercher (ou de donner) du réconfort, de la bienveillance...

Je trouve que tu as une lucidité sur ton comportement, et une prise de conscience forte. C'est une étape importante dans la sortie de la dépendance. Tu peux être fière de ce travail important que tu as effectué.

Thunderbird a raison sur le sevrage. Je crois qu'il faut l'envisage jour après jour, voire minute après minute. Ne pas se poser la question de l'après, mais juste être dans le présent. C'est un réel combat, un combat contre soi, un combat contre des douleurs, des angoisses souvent enfouies au fond de soi. Souvent je compare la dépendance à une armure qui nous protège contre nous même, contre ce que nous ne pouvons (voulons) pas voir en nous (souvent des éléments liés à notre enfance). Le sevrage va briser cette armure et te mettre face à tout cela, c'est pour ça que je pense qu'il peut être bon d'être accompagné dans ce chemin par un professionnel comme un psychiatre. A toi de voir...

N'hésite pas à ouvrir un carnet de sevrage. D'échanger avec nous ce qui te permet de résister aux pulsions, tes réussites, et aussi tes moments difficiles.

au plaisir de te lire,

Fabrice
Bonjour Babe, 
Je viens de m'inscrire moi aussi; et de poster un post de présentation aussi, et tu es le premier post que je lis. 
Je nous félicite d'avoir pris la décision de venir ici.
Je vois et je comprend par ce que j'ai vécue et ce que je vis que tu es en souffrance, et je ne suis pas le seul à le voire et à le comprendre, c'est pour ça que tu es au bon endroit et que tu as bien fait.

Ne culpabilise pas sur ton état, je peux te dire par expérience personnelle que cela ne mène nulle part, au mieux tu tiendras quelques temps par la force de ton mental, mais le craquage sera encore plus fort. En tout cas, c'est ce que je pense, et je le dis par expérience personnelle. 

Abandonne les résistances comme tu l'as fait en écrivant  ton post de présentation, certainement tu as pleuré en le faisant, en tout cas moi oui. Ca, c'est le début de ce qui peut, à mon avis, t'emmener loin. Je pense que l'addiction est une voie contre laquelle on ne peut pas lutter directement, pas en conflit ouvert:  c'est une voie que l'on combat, je dirais plutôt que l'on assèche indirectement en prenant une autre voie, à commencer: celle de l'estime de soi (je dis bien à commencer)

Pour ma part, c'est tout d'abord en acceptant cet état d'addict sans m'en vouloir et indépendamment de l'image qu'elle a, que j'ai pu commencer à avoir des résultats positifs

Bien à toi
Bonjour Babe,

Je te souhaite la bienvenue sur le forum !

J'ai aussi été touché par ce que tu écris, par la lucidité de ton analyse, par ta prise de conscience. Au-delà des différences entre nous, je trouve dans ton témoignage beaucoup de similitudes avec mon parcours.

Tu commences un parcours de rétablissement. C'est difficile mais c'est une ouverture vers la vraie vie.

Bravo pour ton courage !
Prends soin de toi !
coucou à vous 
merci beaucoup pour vos retours cela me touche beaucoup 
vous avez raisons dans ce que vous dites chacun et qu' il ne faut se mettre la pression et arrêter de culpabiliser
faut réussir à lâcher prise et ne plus ruminer, faut positiver sur chaque événements qui se passe bien et s’entourer de personnes bienveillantes, se concentrer sur ces passions, ce qui redonne beaucoup de force et de confiance en ce que l'on fait. c'est super de pouvoir se livrer sur ce site sans retenue et d'avoir votre soutien ça redonne le sourire et on se rend compte que d'autres personnes passe par le même sentiments et que l'on est pas seul, on a pas forcément de personne à qui se confier sur sujet dans son entourage ! les gens peuvent te juger ou ne pas te comprendre ! ne pas trouvé ça grave ! du genre : "tu as le droit de te faire plaisir c'est de ton age !" ils ne comprennent pas le mal être sur le moment ! et que après avoir couché avec qq un tu te sens mal ... alors je préfère prendre du recul par rapport à tout ça et faire une pose anti sexe ! ça peut que me faire du bien ! 
alors vous trouvez que j'ai une grande "lucidité" et bien merci ! pourtant parfois j'ai l'impression d’être dans le brouillard mais d'écrire ça éclaircie et remet les choses en place et ça fait du bien d'avoir lâcher tout ça on se sent déjà mieux ! ensuite concernant la dépendance affective oui je me suis déjà un peu renseigné, ça fait déjà 2 ans que je me suis rendu compte de ce pb mais il faut encore y travailler parce qu’apparemment j'ai des rechutes ! 
et à ta question si je vois psychiatre, psychologue, sexologue ? c'est non j'ai essayé ya qq temps 3 séances et je n'y suis plus retournée, ça n'a pas été concluant mais j'aurais surement du insister ! peut être ! c'était un peu douloureux de remuer le passer et d'en parler avec la doc qui te répond : "j'entend " .... bref ça l'a pas fait ! et ce n'était pas positif ! mais là je pense peut être aller voir un sexologue qui ont surement une autre démarche que les psychiatres. et ouvrir un carnet de sevrage oui je vais essayer même si je ne sais pas encore comme on le fait lol ! 
je prendrai le temps d'aller lire vos messages et présentations!
merci encore pour votre énergie bienveillante et je vous souhaite aussi beaucoup de courage et bonheur. bises
cool c'est nous en fille .Bienvenue chez toi ,dans une galère indescriptible.Je ne suis pas un grand parleur mais comme tiago dit vie un jour a la fois.Tout est là.Regarde la film Thanks.For.Sharing super instructif.
bonne continuation
Je comprends que ce soit difficile de tout remuer, de se livrer à un inconnu mais pour ma part ce la m'aide à comprendre, à avancer. Tu sais parfois il faut tester plusieurs praticiens avant de trouver le bon. 
Il y a quelques années j'avais vu un psy pour d'autres raison et bien je ne l'appréciais pas, je ne me sentais pas en confiance et je ne lui ai jamais parlé de mes sentiments les plus profonds alors qu'avec mon psy actuel je me livre sur des choses très très personnelles et même ce dont j'ai honte !
salut à vous 
effectivement ya pas beaucoup de nana sur ce blog lol ! mais bon j'assume ! même si j'aimerai échangé avec d'autres femmes aussi ! 
et vous avez entièrement raison encore une fois sur le fait de faire "une seule journée à la fois" ! 
les démons et tentations sont toujours de retour c'est clair ! 
et oui j'ai vu le film "Thanks for sharing", oui c'est intéressant ! c'est bien cette entraide, d'avoir un parrain et des groupe de parole mais bon on habite pas tous dans une grande ville ou ce genre d'asso existe ! 
et effectivement il ne me reste plus qu'à aller voir qq'un de spécialisé et ça m'aiderai surement beaucoup ! mais il faut se faire violence pour y aller ! pfffff ....
en tout cas depuis le début du sevrage, j'ai su expliquer ce pb à qq'un de mes proches même si je n'ai pas forcement eu le retour espéré, au moins j'ai réussi à en discuter et même à mes plans cul aussi (qui sont de retour, par message) que ce n'est pas le moment pour moi d'avoir du sexe et que ça ne me fesait pas que du bien et qu'il faut affronter la tentation au lieu de la subir ! ya en un qui m'a dit : "mais on peut se voir même sans sexe" ! genre le truc que j'ai plus l'habitude de faire! ok j'ai répondu ce sera le moyen de me tester !
Le point négatif : En 9 jours je n'ai eu qu'une seule journée où effectivement j'ai flanché à regarder un peu de porno et à plusieurs masturbations mais jusqu'à un état de vertige et de fatigue intense!
les points positifs : je n'ai vu, ni contacter de "plans cul " et c'est déjà une bonne chose !
J'ai expliqué à un autre que je souhaitai des relations plus profondes et moins superficielles, mais la communication a était plus difficile puisqu'il est resté sur le fait que "j'aime la queue" comme il le dit et que je ne peux pas faire autrement! bref l'image que je donne apparemment n'est pas celle que je souhaiterai avoir et c'est blessant ! donc je me suis un peu braqué à lui dire "qu"il pouvait aller se faire foutre" et ensuite je me suis calmé et je lui ai expliqué que nos chemins ne se croiseraient surement plus et donc je nous souhaite à chacun le meilleur! et j'ai vraiment besoin et mérite d'avoir des relations saines et bienveillantes avec les hommes ! et c'est un combat de tous les jours ! courage à tous !
Bonjour Babe,

Bravo pour ta détermination !

Dans le sevrage, il est important d'éviter les situations dangereuses et les relations toxiques ... Tu l'as très bien compris. Bravo !
J'imagine que réduire les relations toxiques améliore automatiquement l'estime de soi ... C'est un point très positif aussi !

Citation :j'ai vraiment besoin et mérite d'avoir des relations saines et bienveillantes
Je suis complètement d'accord ! Tu mérites des relations saines, respectueuses, équilibrées, bienveillantes !
Moi aussi, dans la dépendance, je me suis contenté de peu. Mais je mérite mieux que cela. 

Bravo pour ton parcours !
Courage !
Pages : 1 2 3
URLs de référence