Dépendance sexuelle

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Tout ce qui se mesure s'améliore.

J'ai entendu cette phrase dans un coaching de management, et je crois que c'est vrai, quand on mesure quelque chose, on y apporte une attention particulière.

Encore faut-il bien mesurer ! 
La personne en surpoids peut haire sa balance et se déprécier à toujours vouloir vérifier qu'elle progresse, et si elle ne progresse pas, alors le cercle vicieux s’amplifie : je suis gros, je le constate, ça me déprime, je mange, je grossi.

J'ai assister à une conférence sur l'addiction sexuelle dans le cadre de l'église catholique. Le prêtre qui au demeurant disait des choses très intéressantes, a dit une phrase qui ne m'a pas plut, il a dit : regarder un porno c'est commettre un adultère. Selon la strict doctrine catholique, c'est vrai, mais dans les faits, objectivement, ce n'est pas tout à fait pareil non plus.

Donc il s'agit de bien mesurer. 

Il faudra avoir un autre regard sur les curseurs proposés par le site (en vert à gauche sur la page d'accueil), qui ne compte que le temps d'abstinence d'une pratique jugée comportement limite par le forumer. Il faudra aussi ce qui me semble important arrêter de se comparer les uns les autres, nous sommes tous incomparables ne l'oublions pas. L’émulation oui, la comparaison non, elle n'a pas de sens.

Par rapport à un comportement limite, il y a trois choses à mesurer : la gravité, l'état d'esprit et la fréquence.

La gravité :
Si je prend par exemple la pratique du visionnage de porno, il y a les films qui m'amusent, ceux qui me fascinent et ceux qui me dégradent.

L'état d'esprit :
Ensuite il y a ce que je regarde quand je craque, ce que je regarde quand je m'ennuie, et ce que je vais regarder quand j'aime mon vice.

Je propose de faire la part des choses et d'établir une échelle, je propose de mettre des points à chaque fois que je chute (par jour)

amusement = 1
fascination = 3
dégradation = 5

quand je craque = 1
quand je m'ennuie = 3
quand j'aime mon vice = 5

Par ailleurs je propose un jour tabou (pour moi c'est le dimanche), un jour ou il est absolument interdit de chuter : 
Si je chute ce jour, c'est 10

Et on fait le point toutes les semaines.

Je trouve que c'est une échelle équilibrée, j'en ai parlé avec un ami (qui n'est pas sur le forum) et il valide, 

qu'en pensez-vous ?
Salut Burrhus 

je trouve ton échelle plutôt sympa. C'est vrai que quand on vient à la mb ce n'est pas toujours dans les mêmes conditions donc pourquoi pas. 

Peut être pourrait-on intégrer aussi en ce qui concerne la mb si elle a été répétée dans la journée ou juste 1 fois (faire des tranches) qu'en penses tu ?
L'idée est de faire une échelle qui soit un outil commun à toutes les addictions, sachant que chaque personne est un univers à lui, différent du voisin.

Pour ce qui est de l'addiction à la mb, une mb peut être un amusement, 2 ou 3 mb peut être sous l'effet d'une domination que l'on subit (ce que j'appelle la fascination), et plus de mb peut se loger dans la dégradation de soi.
L'unité de la journée me parait être un élément dont il faut garder la stabilité, : je me note par rapport à la journée.

Chacun doit en fait lui même mettre le curseur, définir ce qui l’abîme. C'est d'autant plus vrai qu'avec le temps, l'addiction mue et prend d'autre forme, donc un réajustement des paramètres doit se faire, toujours par la personne elle même.

Les comportements limites à éradiquer, même s'ils sont identifiables d'une manière générale, ne sont pas les mêmes pour tout le monde, et qui plus est, chaque personne peut évoluer dans le temps, les systèmes de valeurs pouvant progresser.

Dans le domaine de la santé il existe des échelles de notations, par exemple la douleur se mesure de manière à la fois objective et subjective : 
Je vous met un lien qui parle de l'approche de la douleur et de la difficulté de la mesurer : ( http://eurekasante.vidal.fr/maladies/dou...DB0GOWR.99 )
Bonjour Burrhus,

J'aime cette très bonne idée !

J'ajouterai un élément : un aspect visuel concret. Pour suivre mon sevrage, j'ai fait des tableaux :
- une colonne par jour,
- une ligne par point à améliorer, par exemple : "ai-je eu un regard sobre ?"
- dans la case, je mets une croix rouge si j'ai manqué l'objectif, et une croix verte si j'ai réussi.

Jour après jour, le tableau se remplit ... Cela me réjouit le cœur de voir les "bonnes" couleur ...
Peut-être est-il possible de faire la même chose avec l'échelle que tu proposes ...

Je te souhaite un bon dimanche !
Bonjour Burrhus,

j'ai de plus en plus de problème avec cette approche 'quantitative'. Au travail, je ne cesse de devoir renseigner des indicateurs pour évaluer... et donc nous ne cessons de créer des indicateurs qui au final ne veulent plus dire grand chose. Ce matin sur France Inter une mathématicienne disait que l'on ne peut pas tout compter: elle prenait comme exemple le courage.

J'ai peur qu'en quantifiant les choses, on ne voit plus que le chiffre, que ce qui devienne important soit d'avoir le meilleur score (dans notre cas le score le plus bas). Le chiffre cachera la forêt et ce qui m'intéresse c'est la forêt... quand on commence à entrer dans cette forêt sombre, et là pour moi il faut qualifier, décrire, comprendre, analyser, regarder, ressentir... et pour cela il n'y a pas de chiffre.

Le tableau que tu décris Tagio est super car tu y décris les choses, tu t'y poses des questions.

Donc une échelle pourquoi pas, mais n'oublions pas ce qui est le plus important: décrire ce que nous vivons, ce que nous ressentons, ce qui se passe au fond de nous.

Fabrice
Perso, dans mon sevrage, je suis plus avec une approche globale que disséquée, mais je trouve qu'il faut hiérarchiser les dérapages, ils ne sont pas tous de même impact sur la santé du morale et aussi sur l'échelle de notre système éthique.
Burrhus

je pense que cette échelle peut mener à un dérapage... Finalement le problème, ce n'est pas le sevrage, le problème c'est la chute. Je crois que nous mettons une pression trop forte sur la rechute. Je n'ai de cesse de dire qu'il faut voir la chute comme la chute d'un enfant qui apprend à marcher. Ce n'est pas parce que l'enfant chute qu'il va rester à quatre pattes. Sans dédramatiser la chute, elle n'est pas un échec.

Ce système de notation permet de relativiser le sevrage. C'est un peu comme le permis à point. Tiens j'ai 15 points, je peux me permettre un excès de vitesse. Avec les points, j'ai peur que nous mélangions les torchons et les serviettes. Je préfère des sevrages dont le périmètre est bien défini. Dexter a ouvert une voie très intéressante. Par exemple s'autoriser certaines masturbations, mais refuser des chats par exemple... Puis au bout d'un certain temps, avancer sur la masturbation.

J'ai peur qu'avec ce système de point, on regarde le score sans trop s'intéresser à quoi correspondent ces points. Quand mes enfants ont une note, je peux m'arrêter à la note, mais ce n'est pas cela qui m'intéresse, c'est de voir ce qu'ils ont compris, les progressions par rapport à la fois précédente ou ce qui reste à acquérir. La note masque tout cela...

Plus encore dans le cas du sevrage, il est important d'être honnête vis-à-vis de soi. En jouant sur les notes et sur les points que tu proposes, on peut en arriver à se satisfaire d'une certaine progression voire d'un maintien... Il peut y avoir un forme de malhonnêteté (même si elle n'est pas voulu).

a voir, mais je suis très dubitatif, tu l'auras compris.

Fabrice
Bonsoir tout le monde !
 
Sur cette façon de quantifier les choses je rejoins Fabrice, cela me semble trop complexe … :
Comment détailler cela sur un forum où ceux qui arrivent pour la première fois ont besoin de repères précis et facilement compréhensibles ?
Comment d’ailleurs instaurer pour cela des repères communs, car ce que je juge moins important pour moi l’est peut-être plus pour d’autres… ?
 
Dans ce schéma deux choses me posent aussi très clairement problème :
 
1)     Dans certains points de ce schéma proposé il se pose pour moi un fort jugement moral (la notion de la « dégradation », celle du « vice » p.ex.), alors que la mesure commune ici devrait d’après moi se détacher de notions morales et juste s’orienter au degré de souffrance dans lequel certaines pratiques nous mettent.
 
2)     Cette question du « dimanche »… pourquoi … ?

Le choix que tu proposes peut être fait, bien entendu, mais individuellement ! Il ne peut pas être instauré comme règle du forum.
 
Ensuite, Burrhus tu mentionnes la nature du sevrage dans lequel tu t’inscris… J’ai probablement pas tout lu, mais peux-tu à l’occasion rappeler ce que concerne ton sevrage ?
 
Jan
Bonsoir Burrhus, bonsoir tout le monde,

Je vais rejoindre l'avis de Fabrice et Jan. Je vais même amplifier la chose est dire que c'est une très très mauvaise idée.

Je vais imager avec une expérience personnelle pour expliquer mes dires : j'ai tenté il y a quelques temps un sevrage partiel. J'ai tenté de me sevrer uniquement à la masturbation tout en continuant à regarder du porno. Je reconnais que c'est un tantinet différent sur le fond, mais le principe est exactement le même, puisque tu vas te créer un seuil de tolérance. C'est à dire que tu vas te fixer une limite à ne pas dépasser vis à vis de ta consommation de porno ou de sexe en général. Sauf que, étant donné que tu vas la juger acceptable, tu vas user et user encore et encore de cette limite. Vu que tu considéreras certaines vidéos ou certaines pratiques comme autorisées, tu vas te dire que ce n'est pas un problème, et à partir de là, c'est pas une porte ouverte mais un boulevard pour la rechute. Ceci s'appelle un cercle vicieux.

Est-ce qu'un alcoolique en sevrage va se dire "Tiens, aujourd'hui, je vais me faire un Martini. Après tout, ce n'est pas grave, ce n'est pas très fort et en plus j'aime ça. Par contre le Whisky, c'est hors de question, c'est trop fort..." ?
Bien sûr que non, ça sera tolérance zéro. Dans une addiction, il n'y a pas de mesure. C'est soit tu l'acceptes et tu vis bien avec. Soit tu veux t'en sortir et tu coupes définitivement les ponts.
Il vaut mieux rechuter encore et encore mais essayer de remonter la pente, plutôt que chercher la facilité pour se vautrer encore mieux dans la médiocrité.

Peace
Je suis content de ton retour JackieChoun, parce que c'est aussi un peu en pensant à toi que j'ai créé ce sujet.
Tu dis être atteint par l'ambiance de déprime qui quelque fois règne sur le forum avec ses membres qui ne parlent que de ce qui les plombent, et tu dis aussi que voir le succès de certain avec le curseur vert peut te décourager. (en substance, je ne me souvient plus des termes exactes que tu utilises)

Je mettait l’échelle non pas comme un idéale définitif, mais comme une mesure pendant le temps disons de convalescence. Sortir définitivement de l'addiction est l'objectif ultime, bien sur.

La communauté de de ce forum est un puissant soutient pour chacun des membres, je tentais par cette idée d'échelle de créer un outil commun. Mais j'ai bien conscience que c'est aussi une utopie.
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