Dépendance sexuelle

Version complète : Début de sevrage : besoin de conseils svp
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Bonsoir à tous,

Je ne sais pas si je poste dans la bonne section mais dépendant au po_rno depuis une 15 aine d'années, je cherche à arrêter, en vain. J'ai pris conscience de ce problème il y a 10 ans. Il y a eu pas mal de tentatives pour arrêter (surtout il y a 5 ans) car cela me fait plus de mal que de bien, mais force est de constater que jusqu'ici je n'ai pas trouvé la solution.

Depuis la reconnaissance de ma dépendance, je me suis documenté, j'ai consulté un addictologue, je suis passé un peu par DASA et depuis 3 ans je travaille sur mon présent/passé avec l'aide d'un psychanalyste (ça m'apporte beaucoup) et pratique le yoga. Seulement, le po_rno est toujours là. Et ce qui me frustre le plus, c'est :
- de prendre conscience combien le déni de cette dépendance reprend sa place après tant d'années... Ça ne prend pas 8 heures de ma journée, mais c'est quand même là plus d'une heure en moyenne !
- de constater que la rechute se produit quand je ne m'y attends le moins. Ex : avant la rechute de ce weekend, j'avais arrêté pendant presque 3 semaines, entre autre parce que je n'avais pas le temps à cause (grâce ?) de journées interminables. Je venais de terminer plusieurs semaines éprouvantes, je pouvais alors souffler... Pas de mauvaise humeur, ni de tension dans le corps. Pas le moindre nuage dans ma vie. Je suis chez moi, rien de spécial à faire si ce n'est récupérer tranquillement et là BIM ça mouline dans la tête et rechute !
- de me rendre compte qu'il n'y a pas de règles dans la manière de rechuter ! Si j'arrête 3 semaines, on peut s'imaginer une rechute en douceur. Et bien non, c'est rapidement du contenu trash, et violent. Qui marque ! Qui traumatise (même si la dépendance fait que ces images sont banalisées). Et d'un coup on se retrouve au fond du gouffre... C'est négatif au final pour l'image de soi...

Aujourd'hui, j'ai réglé pas mal de choses dans ma vie et je vais beaucoup mieux ! Mon seul réel souci reste de ne pas parvenir à cerner mon désir, ni à réaliser des projets auxquels je tiens (sans cesse repoussés au lendemain). Je me dis que le po_rno, entre autre, utilise pas mal de mon énergie et de mon temps, qu'il m'empêche de ressentir, de tenter quoi que ce soit... Je me dis aussi que si je n'avance pas de ce côté là, je continuerai de tourner à vide dans d'autres domaines de ma vie (privés et pros)...

Tout cela pour vous demander quelques conseils pour m'aider dans ma démarche de sevrage svp car j'ai l'impression d'avoir épuisé toutes les stratégies : certains d'entre vous ont-ils tenté l'hypnose, l'EMDR, ou encore l'EFT pour aider au début d'un sevrage ? J'ai mis des protections sur l'ordinateur mais existe-t-il des outils ou des méthodes pour éviter la rechute tt bête de type "je suis chez, je n'ai rien de spécial à faire et je sabote ma journée" ? Par avance, merci beaucoup pour votre aide et bonne soirée à tous
Bonjour Fr-Ed,

Merci beaucoup pour ton accueil ! Effectivement, l'isolement, ça me parle beaucoup ! D'ailleurs c'est sans doute mon défaut de ne pas suffisamment échanger et de m'enfermer dans la dépendance...
Si je pouvais choisir, bien sûr que je m'éloignerai de tout cela, comme beaucoup d'entre nous (sinon nous ne serions pas là...). L'autre inconvénient, c'est sans doute de ne pas donner suffisamment de sens au sevrage (je fais comme ci de rien n'était) mais une fois encore, écrire n'a rien d'évident, la routine s'installe et on passe à côté de l'essentiel.

Au niveau du cadre, je vise l'arrêt absolu de po_rno avec si possible (et c'est plus compliqué), l'arrêt de mastu_rbation. Mes principales difficultés sont de me retrouver chez moi avec un ordi, un portable et une connexion internet Confused Ça c'est LE PIÈGE et ça revient à chaque fois...

Je fais le maximum pour tenir (hier c'était compliqué à gérer) mais c'est vraiment difficile. Combien de temps faut-il tenir avant que le cerveau se calme ? Je vais lire les autres posts, merci encore, bonne après-midi !!
Bonjour Pierre83,

A mon tour, je te souhaite la bienvenue. Tu trouveras sur le site une écoute bienveillante, des conseils de qualité et des témoignages de rétablissement très inspirant. Le site est un outil essentiel dans ma vie.

Je suis dépendant à la mastu_rbation et aux images po_rnographiques depuis au moins 15 ans. La dépendance est donc bien ancrée, elle est devenue une habitude. Et je souffrais de cette habitude mauvaise. En mai, cette année, après une énième rechute, j'ai repris un sevrage total (pas de MB, pas d'images). Je me suis inscrit sur le site, que je consulte quotidiennement, et depuis, plus rien : pas de rechute. Le site m'a beaucoup apporté : c'est un outil très précieux pour moi.

Le déni est le premier symptôme de la dépendance. Sortir du déni m'a permis de prendre conscience de ma dépendance. Cela  n'a pas été facile. Reconnaître le déni en moi a été une étape importante.

(22-12-2016 14:44)Pierre83 a écrit : [ -> ]Si je pouvais choisir, bien sûr que je m'éloignerai de tout cela, comme beaucoup d'entre nous (sinon nous ne serions pas là...).
Dans la dépendance, j'ai découvert que vouloir n'est pas pouvoir. Je voulais en sortir et je ne le pouvais pas. Dans mon cas, aller voir les autres dépendants a été un pas décisif. Il me faut sortir de l'isolement. Aujourd'hui, je prends conscience de mon besoins relationnels. La relation avec autrui me nourrit et me construit.

(22-12-2016 14:44)Pierre83 a écrit : [ -> ]L'autre inconvénient, c'est sans doute de ne pas donner suffisamment de sens au sevrage
Tu as tout compris : il faut donner un but au sevrage. Se poser la question : pourquoi la liberté ? Pour quoi faire ? Que vais-je du temps libéré ? Qu'est-ce qui va donner du sens à ma vie ?

(22-12-2016 14:44)Pierre83 a écrit : [ -> ]Au niveau du cadre, je vise l'arrêt absolu de po_rno avec si possible (et c'est plus compliqué), l'arrêt de mastu_rbation. Mes principales difficultés sont de me retrouver chez moi avec un ordi, un portable et une connexion internet
Avec l'ordinateur, tu as découvert un lieu dangereux. Dans mon cas, l'ordinateur et internet sont des lieux dangereux. J'ai installé un contrôle parental, mais c'est une défense insuffisante (je sais le contourner). A la place, j'ai régulé mon utilisation d'internet : pas d'écran après le repas du soir, jamais de réseau social, jamais sur internet sans un but clair et défini, jamais de sites d'actualités, jamais oisif devant l'écran.

(22-12-2016 14:44)Pierre83 a écrit : [ -> ]Combien de temps faut-il tenir avant que le cerveau se calme ?
Cela dépend. Si je nourris mal mon cerveau (frustration, fatigue, mauvaises images), la dépendance reviendra très vite et avec puissance. Si je prends soin de moi, le calme est durable.

Je te souhaite de belles fêtes de fin d'année et un joyeux Noël !
Courage ! Tu mènes le bon combat !
Bonjour à tous les deux,

Je viens de trouver vos messages après quelques jours passés loin de mon PC. Il y a eu une rechute depuis mon premier post, et puis de nouveau quelques jours de sevrage. Bien vu Fr-Ed, 90 jours directement, c'était sans doute viser trop haut, trop vite ! C'est quasiment le maximum atteint depuis mes premières tentatives. J'ai réduit à 15j et je compte bien atteindre cet objectif !

Au bout de 5 jours, même si cela n'a rien d'évident, le sevrage renforce mon estime de moi. En fait, j'aime m'imaginer une vie sans ce produit toxique... Quand je constate que certains d'entre vous arrêtent pendant plusieurs mois, non seulement ça impose le respect, mais au-delà je me dis : c'est autant de temps passé à l'abri de ces images violentes qui me harcèlent avant tout !
C'est difficile pour moi de ne pas avoir d'ordinateur / de connexion. Je travaille en libéral et mon ordinateur est à mon domicile. Du coup, effectivement je pense que je dois revenir à des bases.

Tiago, ton cadre est radical mais je trouve ça très cohérent : "Avec l'ordinateur, tu as découvert un lieu dangereux. Dans mon cas, l'ordinateur et internet sont des lieux dangereux. J'ai installé un contrôle parental, mais c'est une défense insuffisante (je sais le contourner). A la place, j'ai régulé mon utilisation d'internet : pas d'écran après le repas du soir, jamais de réseau social, jamais sur internet sans un but clair et défini, jamais de sites d'actualités, jamais oisif devant l'écran"

C'est vrai dans mon cas, les rechutes se produisent le plus souvent à cause de brèches que je ne prends pas suffisamment au sérieux :
- jeux vidéos
- recherche internet sans but
... durant des heures, tard le soir.

Pourquoi ? Parce que je me dis systématiquement : "tu arrêtes le prno, tu as bien le droit à une compensation... internet, jeux, réseaux sociaux"

--> C'est vraiment cela le souci et comme vous me l'avez très bien dit, il faut que je définisse clairement le cadre de ce sevrage.

La rechute surgit le plus souvent au détour d'une actu internet racoleuse qui réactive l'envie de recherche...

Un grand, grand merci à tous les deux pour vos témoignages (je vais essayé de mieux maîtriser l'outil citation du forum, là je n'ai pas trop compris comment faire si je souhaite en faire plusieurs ce serait plus pratique), les bonnes résolutions sont là, maintenant il faut que je me mette en pratique ces prises de conscience. Je vais arrêter les réseaux sociaux et les jeux. Quant aux actus, j'ai une radio si besoin Big Grin

Je vous souhaite à tous les deux un bon réveillon. Merci encore , à très bientôt

Pierre
Bonjour Pierre,

Je te souhaite une bonne année, pleine de réussites !

Bravo pour ta détermination et tes prises de conscience !

Tu as tout compris : dans l'économie numérique, ce qui compte, c'est le clic. Quoi de mieux qu'une image racoleuse pour générer du clic ? Les sites l'ont bien compris. En tant que dépendant, je suis très sensible à cette manipulation ... Voilà pourquoi je refuse ces sites et cette manipulation.

Pierre83 a écrit :Pourquoi ? Parce que je me dis systématiquement : "tu arrêtes le prno, tu as bien le droit à une compensation... internet, jeux, réseaux sociaux"
 
Je comprends bien cette idée de compensation. Il faut éviter une compensation qui ramène facilement vers la compulsion.
Toutefois, il est bon que l'arrêt de la consommation d'images soit récompensée. L'arrêt de la compulsion libère du temps et de l'énergie. Il faut l'employer dans d'autres activités saines et plaisantes. À toi d'être créatif !

Courage !
(01-01-2017 15:26)Fr-Ed a écrit : [ -> ]"tu arrêtes le prno, tu as bien le droit à une compensation... internet, jeux, réseaux sociaux"


pose toi la question de qui marchande quoi....

Oui, c'est un tout je trouve, c'est le plus effrayant je trouve. Car c'est dans ce genre de situation de sevrage que je me rends compte d'une dépendance plus large de dépendance aux écrans. Sans écrans, l'ennui, l'angoisse... J'ai stopé les réseaux sociaux type FB... Pour les jeux, c'est plus difficiles. Le plus étrange aujourd'hui, à J+10, c'est que le cerveau est avant tout en manque de jeux vidéos. Je joue à un jeu reposant sur le stress (et quand on perd la frustration). Ça ne m'apporte rien, sinon de la fatigue mais j'ai du mal à décrocher. Je désinstalle, puis je réinstalle, c'est compliqué... Pour le prno, moins de flashs, mais je sens bien qu'une partie de jeu vidéo perdue peut enclencher une rechute. Il faut à tout prix que j'arrête avec ces jeux en ligne...


(01-01-2017 12:18)Tiago a écrit : [ -> ]Je comprends bien cette idée de compensation. Il faut éviter une compensation qui ramène facilement vers la compulsion.
Toutefois, il est bon que l'arrêt de la consommation d'images soit récompensée. L'arrêt de la compulsion libère du temps et de l'énergie. Il faut l'employer dans d'autres activités saines et plaisantes. À toi d'être créatif !

Justement, j'aimerais vraiment m'impliquer dans des projets créatifs, il n'y a pas un jour sans que je pense à cela. Mais je n'arrive pas à passer à l'acte, il y a comme un blocage. Les projets se limitent au stade d'idées et ne sont pas concrétisés, et je sais que la dépendance entretient une sorte de statut quo qui permet d'éviter de se réaliser, comme la jouissance empêche de ressentir des émotions désagréables... Mais c'est bien de savoir que justement ce sont des activités gratiffiantes qui me permettront de sortir de cette galère...

Merci beaucoup pour vos réponses et vos conseils, c'est un soutien de poids (j'imagine que nombre de dépendants sont des solitaires...) Bonne soirée à vous et continuation !
Bonjour Pierre83,

Bravo pour ces 12 jours !

Tu parles de t'impliquer dans des projets créatifs. Pourquoi n'arrives-tu pas à passer à l'acte ? Manque de temps ? Manque de moyen ? Qu'est-ce qui t'arrête ?

Courage ! Au bout de 2 semaines, un cap significatif est franchi !
Bonjour Tiago,

Merci pour tes encouragements, je vais mettre à jour l'objectif ! Bon, entre la 2 ème et la 5 ème semaine il y a danger en matière de rechute. La routine s'installe, et l'ennui aussi. Et du coup j'ai aussi tendance à être moins discipliné en général (ex : passer plus de temps devant les écrans etc...). Du coup j'essaie de me limiter à la radio...

Je commence quand même à ressentir quelques effets : non pas du manque, mais de l'angoisse ou de la tristesse dans le corps. Mais je me dis que chaque jour sans porno est un cadeau que je me fais : cela me permet de me reconnecter au réel, aux autres et même à mes désirs. Le désir c'est compliqué quand on a baigné dans cette dépendance, car les référents sont de fait troublés. Je ne sais pas si je suis clair, mais en gros, il y a certaines pratiques que je n'aurais pas imaginées, et qui sont banalisées par le porno, et qui nécessairement finiront par me hanter au bout d'un moment (je l'ai déjà vécu quand j'avais stoppé le plus longtemps : 4 mois...), j'appréhende énormément...

En ce qui concerne la créativité, je ne l'explique pas. Je ne manque pas de temps, mais plutôt d'organisation. Et puis, je crois à un mélange de perfectionnisme, de procrastination et d'inhibition. Voire de la honte (la honte est une émotion revenant régulièrement chez moi, à peu de choses près j'aurais honte du simple fait d'exister !). Au fond, je rêve de m'assumer comme un artiste mais cela nécessiterait que je prenne le risque de me tromper devant tout le monde ! Alors je préfère garder ma place d'artisan (du moins pour le moment)...

Si le sevrage peut être un moyen de passer à l'acte niveau créativité, ce serait une formidable manière de m'affirmer, de m'assumer ! J'ai l'impression que sans le produit, des émotions vont surgir...  La dépendance est là pour masquer quelque chose, j'en suis certain. Mais quoi ...? Merci de m'avoir lu, je tiens bon pour la suite ! Bon weekend !
Bonsoir à tous,

Bon, journée difficile, hier : rechute après 36 jours de sevrage. Entre regrets, colère et tristesse, le moment a été difficile à encaisser. Ce que je crains à ce moment là, c'est que la rechute se prolonge, que je retombe dans une routine, dans le déni... J'ai repris le sevrage depuis aujourd'hui et je ne vais pas avoir moyen de me connecter durant quelques jours (ouf !). J'essaie de voir le positif malgré tout : chaque jour coupé du produit est très bénéfique. L'impression de se reconnecter au monde, d'être dans l'action, et surtout l'estime de soi. Effectivement, ça révèle des émotions pas forcément agréables mais ça permet aussi de prendre des décisions. C'est ce pourquoi ça m'affecte d'avoir rechuté. L'impression d'être rattrapé par quelque chose qui me dépasse et surtout le sentiment de me faire du mal car j'en tire surtout du négatif, passé la jouissance. J'aimerais trouver la formule pour ne pas rechuter. Peut-être ne pas minimiser la dépendance, me dire qu'arrêter est un objectif quotidien qui n'a rien d'anodin. Je l'avais écrit plus haut, entre la 3 ème et 5 ème semaine, les risques de rechutes sont forts de mon côté (je me demande pourquoi à ce moment là...?), mais l'important c'est de repartir, de reprendre le sevrage... En tout cas, le forum et le système d'objectifs m'aident beaucoup dans ma démarche, merci à tous ! Bonne soirée !
Salut Pierre,

c'est super que tu es décidé de relancer le sevrage. Ce n'est qu'un faux pas. Ne t'en veux pas trop ! Sois même plutôt bienveillant avec toi, en voyant le mois entier de sevrage.
Tu te poses la question entre le 3eme et 5ème semaine. Maintenant tu connais le danger. A toi de rester encore plus vigilant lors de cette période. Peux tu nous dire ce qui fait qu'aujourd'hui tu as rechuté ? Est-ce simplement un relâchement dans ta vigilance comme tu semblais le dire ? Ou bien y-a-t-il eu un élément déclencheur ? L'autre question aussi est de savoir pourquoi tu n'as pas pu sortir de la logique de la consommation ? Tu peux aussi travailler là-dessus, il n'est jamais trop tard d'arrêter, de sortir du pilotage automatique, ce n'est pas facile, mais pas impossible.

Bon courage à toi et surtout super que tu te remettes dans la dynamique du sevrage.
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