Dépendance sexuelle

Version complète : Ma presentation : escort girl et dependante sexuelle
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Passage obligé, voici ma presentation ;

Je suis une jeune femme de 24 ans, en couple avec une femme, dependante sexuelle avec une libido exacerbée, un appetit sexuel enorme, et pratique l'activité d'escort girl (prostitution). C'est uniquement via la prostitution que j'assouvis mes "pulsions sexuelles"...

J'ai ouvert un sujet dans la section "temoignages de dependants" dans lequel je parle un peu de mon histoire.
Je me suis inscrite sur ce forum afin d'entrer en contact avec des "gens comme moi".
Partager mon experience, dialoguer avec des gens qui me comprennent... lire vos temoignages, vos reussites, vos conseils...

Franchement, je n'aurai jamais cru qu'un jour je serai ainsi... je pense que la plupart des gens ne savent pas ce qu'est la dependance sexuelle temps qu'ils ne l ont pas vecu... on ne realise pas à quel point c est destructeur et une veritable pathologie.

je ne vous cache pas que je me fais très peu d'espoir sur une eventuelle guerison me concernant.
J'ai l'impression que cela ne me quittera jamais, et ça me rend malheureuse!

Merci pour le soutien.
Bienvenue Unefille.

Nous te souhaitons tous la bienvenue.

Courage!

Mon conseil en tant qu'"ancien" serait de ne jamais lâcher le morceau, même quand ça parait impossible et désespéré...

Merci à toi de partager avec nous
Bonjour Unefille

Bienvenue sur le forum ! Smile

Je suis Arnaud, 24 ans également.

J'espère que tu trouvera l'écoute et l'aide dont tu as besoin ici.

J'ai lu ton histoire, et je souhaitais réagir sur un point : tu nous confie ouvertement que tu n'est pas "déterminée" à stopper complètement et immédiatement ton comportement.

Tu indiques ne pas penser en être capable, avoir peu d'espoir...

Je me retrouve dans tes propos. Parfois, je me dit que je suis comme ça, et qu'après tout, il suffit peut être de l'accepter comme ça.

La réalité est parfois plus complexe : lorsque notre "comme ça" nous fait souffrir, il y a quelque chose qui cloche..

Tu es très courageuse d'être venue ici expliquer ton histoire. Et je pense que le simple fait d'être venue ici signifie beaucoup.

Demande toi si au fond de toi, venir ici chercher du soutien, ne serais-ce pas une preuve de détermination ?

Il est quasi impossible de faire le chemin seul, mais accompagné de proches et de membres du forum, j'ai l'espoir que mon comportement pourra changer.

Tu dis que cela te rend malheureuse. Ce n'est pas une fatalité ! Tu peux avancer, et ton inscription ici est sans aucun doute un très bon début Smile


Au plaisir de te lire
Bonjour Unefille,

Je te souhaite la bienvenue !

Merci pour ton témoignage qui m'a beaucoup touché. Moi aussi, j'ai réalisé l'ampleur de ma dépendance affective et sexuelle et j'ai réalisé comme cela était auto-destructeur pour moi.

En t'inscrivant sur ce site, tu as fait un pas très significatif. Dans mon cas, ce site me permet d'avancer : j'y trouve bienveillance, écoute, entraide. J'y entends des conseils et des encouragements. J'y trouve une communauté qui me comprend sans me juger.

Mon parcours est similaire au tien : homme, 42 ans, dépendant à la masturbation et aux images pornographiques, je n'ai jamais eu de relations sexuelles, je n'ai jamais connu l'intimité avec une femme.
En creusant derrière mon addiction, je découvre un manque d'estime de soi, une enfance douloureuse et l'image d'un père que je rejette de toutes mes forces.

Tu écris n'avoir que peu d'espoir ... Et pourtant. Beaucoup ont pu retrouver la joie et le bonheur malgré les épreuves traversées. Sur le site, tu trouveras beaucoup de témoignages de rétablissements réussis.
En DASA, la première étape consiste à se reconnaître impuissant devant la dépendance. Il me semble que tu as déjà dépassé cette étape, c'est très bon signe. Dans mon cas, sortir du déni reste un élément clé de mon rétablissement.

Merci pour ton témoignage !
Courage ! Tout est possible !
(11-11-2016 01:17)Abou a écrit : [ -> ]Bienvenue Unefille.

Nous te souhaitons tous la bienvenue.

Courage!

Mon conseil en tant qu'"ancien" serait de ne jamais lâcher le morceau, même quand ça parait impossible et désespéré...

Merci à toi de partager avec nous

Merci. Je n'ai jamais tenté de sevrage encore, mais je compte essayer prochainement.

(11-11-2016 01:30)Arnaud42 a écrit : [ -> ]Bonjour Unefille

Bienvenue sur le forum ! Smile

Je suis Arnaud, 24 ans également.

J'espère que tu trouvera l'écoute et l'aide dont tu as besoin ici.

J'ai lu ton histoire, et je souhaitais réagir sur un point : tu nous confie ouvertement que tu n'est pas "déterminée" à stopper complètement et immédiatement ton comportement.

Tu indiques ne pas penser en être capable, avoir peu d'espoir...

Je me retrouve dans tes propos. Parfois, je me dit que je suis comme ça, et qu'après tout, il suffit peut être de l'accepter comme ça.

La réalité est parfois plus complexe : lorsque notre "comme ça" nous fait souffrir, il y a quelque chose qui cloche..

Tu es très courageuse d'être venue ici expliquer ton histoire. Et je pense que le simple fait d'être venue ici signifie beaucoup.

Demande toi si au fond de toi, venir ici chercher du soutien, ne serais-ce pas une preuve de détermination ?

Il est quasi impossible de faire le chemin seul, mais accompagné de proches et de membres du forum, j'ai l'espoir que mon comportement pourra changer.

Tu dis que cela te rend malheureuse. Ce n'est pas une fatalité ! Tu peux avancer, et ton inscription ici est sans aucun doute un très bon début Smile


Au plaisir de te lire

Je voudrais bien m'accepter "ainsi, telle que je suis" mais je ne pense pas que ça enleverait la souffrance. Je ne pense pas que la souffrance est dûe au fait que je n'accepte pas mon comportement ! C'est plus profond que cela. La souffrance veritable est celle qui me pousse à agir ainsi, et c'est là-dessus qu'il va falloir travailler sans doute par le biais de psychotherapie.
(Être prostituée n'est pas une souffrance pour moi, c est la raison pour laquelle je le suis qui est une souffrance)

Je suis contente de m'être inscrite ici, ça me motive à entreprendre des démarches pour guerir... mais j'ai peur que cette dependance ne me quitte pas et ce malgré tous les efforts que j'y mettrais..

(11-11-2016 09:55)Tiago a écrit : [ -> ]Bonjour Unefille,

Je te souhaite la bienvenue !

Merci pour ton témoignage qui m'a beaucoup touché. Moi aussi, j'ai réalisé l'ampleur de ma dépendance affective et sexuelle et j'ai réalisé comme cela était auto-destructeur pour moi.

En t'inscrivant sur ce site, tu as fait un pas très significatif. Dans mon cas, ce site me permet d'avancer : j'y trouve bienveillance, écoute, entraide. J'y entends des conseils et des encouragements. J'y trouve une communauté qui me comprend sans me juger.

Mon parcours est similaire au tien : homme, 42 ans, dépendant à la masturbation et aux images pornographiques, je n'ai jamais eu de relations sexuelles, je n'ai jamais connu l'intimité avec une femme.
En creusant derrière mon addiction, je découvre un manque d'estime de soi, une enfance douloureuse et l'image d'un père que je rejette de toutes mes forces.

Tu écris n'avoir que peu d'espoir ... Et pourtant. Beaucoup ont pu retrouver la joie et le bonheur malgré les épreuves traversées. Sur le site, tu trouveras beaucoup de témoignages de rétablissements réussis.
En DASA, la première étape consiste à se reconnaître impuissant devant la dépendance. Il me semble que tu as déjà dépassé cette étape, c'est très bon signe. Dans mon cas, sortir du déni reste un élément clé de mon rétablissement.

Merci pour ton témoignage !
Courage ! Tout est possible !

Merci beaucoup ! Vos messages à tous me donnent un peu d'espoir. J'espere aussi que pour vous tous vous y parviendrez. J'ai l'impression d'avoir moins de ressources que vous tous.. quand je lis vos temoignages je me dis que moi je n'y arriverais jamais ! Mais je vais rester positive. Je sais qu'il y aura sans doute des hauts et des bas, que ce n'est pas facile, mais j'ai tellement envie d'y arriver et de retrouver une vie normale..

Merci à tous.
qu as tu à perdre ? rien
pour le moment, tu dois te sentir au pied d'une immense montagne non ?
genre infranchissable, comme ta dépendance

et si tu commençais juste à prendre le sentier, le petit chemin que tu vois là,
 devant, 
sans regarder le sommet, 
sans te fixer d autre objectifs que de commencer un chemin, cheminement dont tu sens la nécessité depuis qq mois ?
Bonjour Unefille,

je viens enfin de prendre le temps de lire tes posts et tes échanges avec Clarisse. Avant tout je voulais te souhaiter la bienvenue sur le forum et que tu y trouveras l'écoute, l'entraide que j'y ai trouvées, et que j'y trouve toujours.
Je voulais revenir sur tes posts et sur le chemin que tu as parcouru depuis quelques jours. Si j'ai bien suivi, tu as pris conscient, il n'y a pas si longtemps que cela de ta dépendance... Tu t'es inscrite ici, puis tu viens de prendre rendez-vous avec un psy et enfin tu as commencé à parler à ton amie... Et tu écris que tu n'as pas autant de de ressources que nous... Ne serais-tu pas un peu trop exigeante avec toi ?
Je trouve que le chemin que tu as parcouru depuis quelques jours est immense. Tu avances à ton rythme, tu vas te lancer dans une thérapie, tu commences à réfléchir à un sevrage... Moi, je vois une personne qui a pris conscience d'un problème, qui regarde vers l'avenir et met les bases pour sortir de ce problème. Je trouve également que tu portes un regard assez distant sur ce qui t'arrive, tu analyses en t'appuyant sur les faits (c'est assez concret). Voilà, continue, il te faudra surement du temps, mais tu es debout et tu a décidé de prendre le problème à bras le corps. Respect !
Je voudrais revenir aussi sur le sevrage. Dans un post tu semblais dire que ce n'était pas envisageable, or aujourd'hui cela devient une hypothèse probable. Peut-être dois-tu avancer pas à pas. Je me demandais si dans tes comportements sexuels il n'y avait pas des pratiques que tu pourrais arrêter ? A toi de voir, par rapport au sevrage, il y a deux options: le sevrage complet ou progressif. Je sais que de mon coté, ce fut plus simple d'arrêter le porno, puis la masturbation et enfin les rapports compulsifs avec des hommes. 
Enfin, dans un autre post, tu parlais du plaisir que tu pouvais avoir avec tes clients, et aussi de la souffrance. Je pense que l'un et l'autre ne sont que le même versant de la dépendance. Ta dépendance pour exister doit te faire souffrir et doit aussi te donner un peu de plaisir pour rendre la souffrance acceptable. Le plaisir pour mieux endurer la souffrance et la souffrance pour rechercher le plaisir. Je viens de lire ce matin que selon Bouddha le bonheur est dukkha, un terme en langue pali (hindous) qui signifie la souffrance et l'insatisfaction. J'en suis presque arrivé à la conclusion qu'en cherchant le bonheur, inéluctablement en voulant t'accrocher à lui je retomberai dans la souffrance. 

Voilà et comme le dis Clarisse, ne regarde pas le sommet de la montagne (on s'en fout), mais simplement les pas que tu fais, les uns après les autres. Ce n'est pas la destination qui est importante, mais ce sont les pas que tu fais jour après jour. Et depuis quelques jours, tu avances.

Bonne marche et heureux que tu es choisi de marcher avec nous.

Fabrice
(11-11-2016 12:50)clarisse a écrit : [ -> ]qu as tu à perdre ? rien
pour le moment, tu dois te sentir au pied d'une immense montagne non ?
genre infranchissable, comme ta dépendance

et si tu commençais juste à prendre le sentier, le petit chemin que tu vois là,
 devant, 
sans regarder le sommet, 
sans te fixer d autre objectifs que de commencer un chemin, cheminement dont tu sens la nécessité depuis qq mois ?

Merci beaucoup Clarisse, tes mots sont réconfortants, même si je n'ai pas à 100% confiance en moi et mes capacités, ça me donne beaucoup de courage.

(11-11-2016 14:56)Fabrice a écrit : [ -> ]Bonjour Unefille,

je viens enfin de prendre le temps de lire tes posts et tes échanges avec Clarisse. Avant tout je voulais te souhaiter la bienvenue sur le forum et que tu y trouveras l'écoute, l'entraide que j'y ai trouvées, et que j'y trouve toujours.
Je voulais revenir sur tes posts et sur le chemin que tu as parcouru depuis quelques jours. Si j'ai bien suivi, tu as pris conscient, il n'y a pas si longtemps que cela de ta dépendance... Tu t'es inscrite ici, puis tu viens de prendre rendez-vous avec un psy et enfin tu as commencé à parler à ton amie... Et tu écris que tu n'as pas autant de de ressources que nous... Ne serais-tu pas un peu trop exigeante avec toi ?
Je trouve que le chemin que tu as parcouru depuis quelques jours est immense. Tu avances à ton rythme, tu vas te lancer dans une thérapie, tu commences à réfléchir à un sevrage... Moi, je vois une personne qui a pris conscience d'un problème, qui regarde vers l'avenir et met les bases pour sortir de ce problème. Je trouve également que tu portes un regard assez distant sur ce qui t'arrive, tu analyses en t'appuyant sur les faits (c'est assez concret). Voilà, continue, il te faudra surement du temps, mais tu es debout et tu a décidé de prendre le problème à bras le corps. Respect !
Je voudrais revenir aussi sur le sevrage. Dans un post tu semblais dire que ce n'était pas envisageable, or aujourd'hui cela devient une hypothèse probable. Peut-être dois-tu avancer pas à pas. Je me demandais si dans tes comportements sexuels il n'y avait pas des pratiques que tu pourrais arrêter ? A toi de voir, par rapport au sevrage, il y a deux options: le sevrage complet ou progressif. Je sais que de mon coté, ce fut plus simple d'arrêter le porno, puis la masturbation et enfin les rapports compulsifs avec des hommes. 
Enfin, dans un autre post, tu parlais du plaisir que tu pouvais avoir avec tes clients, et aussi de la souffrance. Je pense que l'un et l'autre ne sont que le même versant de la dépendance. Ta dépendance pour exister doit te faire souffrir et doit aussi te donner un peu de plaisir pour rendre la souffrance acceptable. Le plaisir pour mieux endurer la souffrance et la souffrance pour rechercher le plaisir. Je viens de lire ce matin que selon Bouddha le bonheur est dukkha, un terme en langue pali (hindous) qui signifie la souffrance et l'insatisfaction. J'en suis presque arrivé à la conclusion qu'en cherchant le bonheur, inéluctablement en voulant t'accrocher à lui je retomberai dans la souffrance. 

Voilà et comme le dis Clarisse, ne regarde pas le sommet de la montagne (on s'en fout), mais simplement les pas que tu fais, les uns après les autres. Ce n'est pas la destination qui est importante, mais ce sont les pas que tu fais jour après jour. Et depuis quelques jours, tu avances.

Bonne marche et heureux que tu es choisi de marcher avec nous.

Fabrice

C'est vrai que vu comme ça, ça paraît être beaucoup d'efforts de réalisés ! déjà ! mais tellement peu suffisant, ce n'est tellement rien face à l'énorme défi qui m'attend !
Je me suis parfois demandé si me prostituer n'était pas une forme d'automutilation en quelque sorte...certaines personnes se mutilent en se coupant, ou font d'autres choses pour se sentir exister, pour ressentir quelque chose de ce corps... et si c'était mon cas au travers de la prostitution...

Le sevrage me fait peur, ça me paraît impossible c'est vrai, d'ailleurs j'angoisse rien qu'à y penser...
en fait j'aimerais simplement modifier ma sexualité. Effacer les raisons de mon comportement sexuel déviant. Et avoir une vie sexuelle normale avec ma copine, sans trop de fantaisies, même. Juste quelque chose d'ordinaire. Bien évidement, ça me paraît inconcevable. Mes besoins, mes goûts en terme de sexualité, mon attitude, etc sont desormais bien trop differents des siens, de ses attentes, etc..
j aimerais tant modifier cela...Le but est d'y parvenir. ..Mais je ne sais pas vraiment comment m'y prendre.

Tu as raison, je vais y aller par étape. Je vais tout d'abord bannir la pornographie puis la masturbation. Enfin, pas complètement. Je suppose que la garder de temps en temps n'a rien de grave (?) car dans tous les cas je veux garder mon métier quelques temps. Pour le moment ça me semble impossible d'être frustrée lors d'un rapport sexuel avec un homme donc je suis "obligée" de me toucher...
(soupirs) ça me semble carrément compliqué cette histoire. Mais je vais y aller par étape...aussi petite soient-elles...j'espère tenir bon.
En parler avec vous m'aide déjà car ça me donne de l'élan. J'ai hâte de me rendre aux réunions des DASA et de commencer ma thérapie.

merci à tous pour votre accueil !
Bonjour Unefille !
 
Moi aussi je prends enfin le temps de répondre à tes postes…
Je suis gay, sex dépendant depuis plus de 25 ans et sur ce forum depuis un an. Je pense que si j’avais été une fille et vu le besoin sexuel que je pensais avoir j’aurais probablement choisi le même parcours que toi. Nous les gays on a ce moyen de partager facilement des moments de sex, mais parfois quand je le faisais je considérais cela après-coup pas loin d’une sorte de prostitution de moi-même…
 
Tout d’abord quand je lis tes postes je vois aussi une très grande lucidité et générosité de ta part et (je dirais) une belle intelligence humaine ! Donc je pense aussi que tu as pas mal d’atouts en ta possession pour décrocher de la dépendance !
 
Tu dis que tu te sens incapable de réaliser un sevrage… Je ne veux pas trop me mettre en avant, mais parfois les exemples vivants sont plus parlants que des mots théoriques… Je t’invite donc à lire le début de mon carnet ici…
Crois-moi, j’en été au même point que toi, mais avec un passé de 25 ans de dépendance sexuelle, une première psychothérapie qui s’était étirée sur 10 ans et une autre que je venais de recommencer 5 ans avant mon arrivée ici. Ayant le double de ton âge, vois-tu à quel point j’ai pu être dubitatif sur une possibilité de décrocher de ma dépendance… Pourtant aujourd’hui cela fait presque 7 mois que je suis sorti de toute logique compulsive de ma sexualité et je n’ai plus eu de rapports extérieurs à mon couple depuis le 17 avril dernier. En plus, j’ai vécu les 122 premiers jours sans aucune sexualité du tout, donc abstinence totale, donc aucune masturbation !
 
Que s’est-il passé pour moi ?
Notre dépendance demande toujours plus et encore plus pour être satisfaite : Les derniers mois de ma dépendance et quand je suis arrivé ici je venais de découvrir des pratiques dites « hards » avec utilisation de ces nouvelles drogues. Je faisais des « plans » qui duraient parfois une nuit entière avec plusieurs partenaires. En avril j’ai passé une nuit avec 15 types pour une de ces « parties ». Personne ne se protégeait. Moi j’avais mis un minimum d’exigence sur la protection et je passais déjà pour un extraterrestre... J’ai une chance infinie de ne m’être pas contaminé du sida…
 
Le matin de retour chez moi, encore totalement sous l’effet des drogues, je me suis demandé ce que je venais de faire… Tout à coup j’ai vu que ce que je venais de vivre n’avait absolument plus rien à voir avec ce que j’envisage pour ma vie. Toutes les valeurs profondes foutaient le camp et si j’allais continuer j’étais dans une logique de foutre toute ma vie en l’air !
 
C’était comme un grand coup de bâton dans la gueule ! Du coup j’ai enfin eu le courage de prendre des résolutions radicales pour m’enlever tout moyen de pouvoir refaire « des plans ». J’ai supprimé tous mes contacts de « sexfriends » de mon téléphone (ça m’a pris plus de 15 minutes quand-même !), j’ai installé un programme (K9) pour bloquer l’accès à des sites pornos et de dragues sur mon ordinateur, puis un autre sur mon smartphone, j’ai enlevé tous mes « sextoys » et j’ai porté le tout avec les mots de passe des programmes de protection de l’ordi et du téléphone à des amis.
 
J’ai d’abord senti une sorte de vide, mais très vite est arrivé un immense sentiment de soulagement et de liberté ! Un poids est tombé je me suis senti sacrément léger ! Même si au bout de 7 mois les effets enthousiasmants du début s’estompent, je suis toujours dans cette même logique !
 
Je ne veux pas être trop long ici, il y aurait encore tellement de choses à dire… Mais je dis souvent que notre dépendance est une maladie qui se greffe sur une autre pathologie psychologique plus profonde, comme les champignons sur les écorces des arbres… Chez moi c’est p.ex. une tendance dépressive, elle probablement provoqué par un manque d’estime en moi, un élément que nous partageons à peu près tous ici. C’est la combinaison entre la thérapie avec mon psychiatre, les échanges ici sur le forum et finalement la pratique de la méditation qui m’ont aidé à tenir mon sevrage. La méditation est pour moi le seul outil qui m’a enfin permis d’agir directement sur mes pulsions. Là, où on dit « je n’y arriverais jamais » et qu’on cède à la pulsion, la méditation peut aider à résister ! C’est ainsi qu’on construit ce temps de sevrage jour après jour et dans mon cas, on se déconditionne finalement des anciens réflexes qui nous amenaient vers le sex.
 
Je dirais « qu’une recette » est là. Maintenant le chemin est long. On ne se déconditionne pas comme ça du jour a lendemain. Des rechutes viendront. Moi j’ai chuté régulièrement les 6 premiers mois. Mais en venant en parler ici une exigence sur nous-mêmes se construit au fur et à mesure, puis le regard sur notre comportement, l’analyse de ce que nous vivons quand nous chutons, sont de plus en plus aiguës ! Cela fait partie du parcours !
 
Personne n’est plus faible qu’un autre ! C’est ton manque d’estime en toi qui te fait dire ça, crois-moi ! Je suis prétentieux d’affirmer comme ça une opinion sur quelqu’un que je ne connais pas, mais je sens très bien que tu es une fille intelligente et que tu peux y arriver ! Accepte que tu es en route pour un chemin qui risque être long et que tu rencontreras des moments douloureux en cherchant les raisons qui font que tu es arrivée là, où tu en es. Dans mon cas p.ex. j’ai dû admettre un fait incestueux durant mon adolescence…
 
Chez toi se pose maintenant aussi la question sur le lien entre ta sex dépendance et ton identité sexuelle… Je ne connais que très théoriquement la sexualité entre femmes, mais j’ose avancer que ton besoin du sex avec les hommes (tu le dis, il te faut un pénis) vise clairement ton besoin de « sensations corporelles » avant tout. Et ça, c’est effectivement l’expression de la dépendance !
 
Fr-Ed (entre autres) a à plusieurs reprises mis les doigts sur le fait que la sexualité doit d’abord et avant tout s’inscrire dans une logique non consommatrice et qu’on doit laisser naître la sexualité du désir de l’autre. C’est vrai, c’est à priori ainsi depuis la nuit des temps… C’est donc ici où l’on n’a plus ce besoin de toutes ces pratiques qui d’après ce que notre dépendance veut nous faire croire, nous procureraient une satisfaction toujours plus forte et nouvelle. Tu le dis toi-même, tu aimerais vivre une sexualité toute simple avec ta copine… Cela montre bien que tu ne veux plus accorder à la sexualité cette place centrale qu’elle avait jusqu’à présent.
 
Je crois que c’est un peu notre société, et notre éducation même, qui nous font croire que notre construction d’adulte passe avant tout par la sexualité, elle devient presque la colonne vertébrale de notre définition d’adulte. On rencontre quelqu’un qui nous dit qu’il n’a pas de sexualité, on hausse un peu les sourcils d’étonnement, non ?
 
Bon, j’arrête ici pour aujourd’hui. Je ne sais pas dans quelle mesure je vais pouvoir continuer à suivre les postes sur le forum. Mon boulot est en ce moment très compliqué, donc j’ai moins de temps pour lire et écrire…
 
En tous cas tu es ici en de bonnes mains !
Bon courage à toi !
 
Jan
Bonjour unefille,

J'espère que tu vas bien !

Citation :Mais je vais rester positive. Je sais qu'il y aura sans doute des hauts et des bas, que ce n'est pas facile, mais j'ai tellement envie d'y arriver et de retrouver une vie normale..

Merci pour ces mots d'espoir ! Ainsi est fait le rétablissement : on y découvre des capacités insoupçonnées et encore inutilisées, et tout cela n'est que l'avant-goût de la vraie vie.
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