Dépendance sexuelle

Version complète : Dependance destructrice, besoin d'aide
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Bonjour à tous,

J'ai 24 ans, et developpée une addiction sexuelle et m'adonne à l'activité de prostituee. J'ai finis par comprendre qu'il s'agissait d'une addiction au moment du "bilan"par rapport à mon metier entre autre :
Je ne suis pas entrée dans ce milieu par manque d'argent, je ressentais un manque incroyable à l'arrêt de mon activité.
Et bien sûr de nombreux autres elements...

Je suis pourtant en couple avec une femme depuis plus de 6 ans. Et malgré cette addiction, je ne ressens plus de désir pour elle, nous avons une relation à distance et malgré cela nous n'avons plus de rapport lorsque l on se voit du fait notamment de nos disputes (je pense) qui sont parfois justement dû au fait que nous ne partageons plus d intimité (sexuelle j entends), en effet elle a envie de moi. Moi, j'esquive. Je ne sais pas si j'ai reellement une baisse de desir envers elle ou si ma dependance sexuele envers les hommes est si forte que ca "me brouille"...

Elle ignore que je m'adonne à l activité d'escort...
j'ai constamment besoin de sexe avec un homme MAIS il faut forcement que je sois payee. Je n ai jamais couché avec un homme sans compensaion financiere. En dehors de cela, je ne ressens absolument aucune attirance sentimentale envers les hommes. Ce n est que purement sexuel, à l inverse des femmes que j'aime sexuellement et sentimentalement (j'en viens limite à me poser des questions sur ma sexualité à cause de ce besoin vital de penis..)

Je ne jouis pas systematiquement avec mes clients, c'est même plutot rare, mais ca n'empeche que j'y trouve mon compte apparement, et je suis le plus souvent excitée (pas toujours...parfois je suis juste un peu ailleurs...), je me touche de temps en temps, parfois tous les jours, parfois plusieurs fois par jour ou d'autres fois pas du tout. Mais ca ne calme en rien ma libido exacerbee : mon addiction est vraiment orienté sur le sexe de l'homme.

Je ne sais pas comment faire vis à vis de ma copine, car je ne veux pas la faire souffrir, la tromper, ... mais c'est plus fort que moi, c'est un besoin vital. Au final j'en souffre enormement. Tout tourne autour de cela dans ma tete. Cela m'empeche d avancer de façon heureuse dans la vie.

J'ai par ailleurs vecu un traumatisme (viol) et c'est vrai que ca n a fait qu empirer les choses ; j ai ressentis le besoin de multiplier mes partenaires pour "effacer" le viol.
Ce viol m'a vraiment detruite et je commence seulement à m'en remettre.

Avez vous deja vecu cela et comment m en sortir... je suis desesperee. J'ai l'impression que cela ne passera jamais, j'aimerais tellement m'en detacher et avoir une vie sexuelle epanouie avec ma copine uniquement...

Pensez vous que cela puisse etre traité comme tout autre addiction (alcool, tabac..) avez vous des conseils... parfois ca me deprime tellement que j'ai l'impression que je ne verrais jamais le bout de ce tunnel... J'aimerais en parler à ma copine mais elle le prendrait vraiment tres tres mal. J'ai besoin qu'elle sache que c'est limite pathologique...je ne cherche pas à tromper car je subis vraiment cela...

J'aimerais avoir des temoignages de personnes qui ressentent comme moi...connaitre leur histoire eventuellement, quels auraient ete les facteurs, les elements declancheurs, si on peut s'en sortir, et des gens ayant vaincu cette addiction. Cette addiction me rend vraiment malheureuse... si vous avez des temoignages d'espoir à m'apporter, je serai heureuse de les lires car j'ai vraiment l'impression que cela ne me quittera jamais.
Je precise que j'ai realisé ma dependance il y a quelques jours seulement. En fait, je savais que quelque chose clochait, que mon attitude n etait pas "normale" car ne me rend pas heureuse, mon comportement est destructeur. Il y a 8 mois environ j'ai pris conscience que quelque chose n allait pas, mais je me voilais peut etre un peu la face... plus le temps passe plus j'en souffre.

Je precise aussi que j'ai commencé à "vendre mes charmes" à l'age de 18 ans, la prostitution m'a toujours attirée, malgre le fait que j etais deja en couple avec ma copine(premiere). Mon activité etait alors occasionnelle (j etais etudiante, c etait mon "boulot d'ete".) j'y ai sans doute pris goût. Suite à mon viol, j'ai developpé environ 1 an apres une sorte de boulimie sexuelle qui ne m a plus quittée (ca fait un an que j'ai cette "boulimie sexuelle"..)

Quand je lis vos temoignages, le simple fait de voir le mot "abstinence" m'angoisse, c'est tout simplement impossible pour moi et je ne veux meme pas essayer.
Je me suis en revanche rapprochee d'une association et espere assister aux reunions bientot...
bonjour "fille ",
déposer tout ça ici est un sacré acte courageux.
tu trouveras surement de l aide, et deja de l écoute bienveillante.

tu sais...80% des prostituées ( ou " escort " comme on dit maintenant ) ont subis des sévices ou abus sexuels avant de se prostituer....On ne vend pas ses charmes comme ça " naturellement ". Il faut un terrain " propice" 

comment dire..."anormal" n'est pas le bon mot..."perturbé" non plus...je ne trouve pas le mot, 
mais surement que dans ton enfance, dans ta découverte de la sexualité, quelque chose s'est mis en place pour que " ça ne te gène pas " de vendre tes charmes dès 18 ans...Un entourage " sexuel" ?? une famille où la notion d' intimité n existait pas ??
un truc à creuser par là...

Pour ce qui est du viol...moi, j ai été violée, avec un cutter sur la carotide...Je n ai pas pu porter plainte. Eu trop peur de lui. 
Mais il apparaît que ce viol a eu des conséquences sur ma sexualité. Sur le bordel dans ma tête par rapport à certaines choses, les hommes, le sexe, ce qui est " acceptable " ou pas , ce qui est " excitant " et pourquoi .
J ai fais des choses avec mon mari, j ai réalisé certains de ses fantasmes, surement car c'était pour moi une REVANCHE par rapport à ce viol et aux abus sexuels enfant...
Mais ça a été malsain et destructeur dans ma tête et pour notre couple.

quand tu parles d'une association vers qui tu t'es rapprochée , c'est de quel ordre ? le NID ?

plein de courage à toi. Les choses vont se décanter peu à peu. Tu as deja pu mettre des mots forts sur ton activité d escort, sur ton couple et tout ça. Tu es en souffrance, mais certaines choses semblent deja " claires " pour toi.
tu trouveras de l aide.
Bonjour Clarisse,

Merci beaucoup pour ta reponse.
Je me doute qu'il y a quelque chose durant l enfance qui a declanché mon attrait pour la prostitution, même si je suis le genre de personne qui dit que la prostitution lorsqu elle est choisie, n'a rien d anormale... pour ma part je l'ai choisie, mais pas forcement pour les bonnes raisons..

J'ai en effet eu pas mal de pb dans l enfance : pere extremement severe (il fallait etre la premiere de la classe), il etait violent vis à vis de ma mere mais aussi moi, surtout au moment des devoirs si je ne repondais pas comme il fallait (par exemple), et il fallait viser l excellence.

Je suppose que mon attirance envers les hommes a totalement un rapport avec mon pere ... avec qui je n ai bien entendu plus aucun contact depuis des annees et pour qui je n'ai jamais ressentie le moindre amour.
mon viol a aussi ete sous la menace d'une arme, j'ai eu une periode de dissociation enorme ainsi que de sideration... ca a eu pour concequence un stress post traumatique enorme (pendant un an j etais dans une profonde depression et je ne pouvais sortir de chez moi)

Puis je suis retombee dans la prostitution et depuis...ca va beaucoup mieux au sujet du viol.. il faut aussi ajouter que mon agresseur est en prison depuis quasiment le debut de mes demarches, ca m aide bcp à remonter la pente. (J attends le proces).

Je ressens la meme chose sur ce "bordel dans ta tete"...
pour moi, me prostituer me permet d'avoir le controle sur ma sexualité, chose qui n etait pas le cas lors du viol par exemple...

Merci beaucoup. J'ai vraiment du mal à croire que ca puisse veritablement me quitter.
(08-11-2016 16:39)Unefille a écrit : [ -> ]pour moi, me prostituer me permet d'avoir le controle sur ma sexualité, chose qui n etait pas le cas lors du viol par exemple...

ouhai, je comprend. J ai pu ressentir la même chose en faisant des trucs avec des hommes. L impression que là, c'était moi l actrice, l acteur de mes actes, celle qui " voulait ", celle qui contrôlait. 

mais cette impression de " controle " ne dure qu'un moment...
Après, vient la sensation d avoir été " utilisée ", manipulée, salie.......à nouveau...S'etre fait bernée, mais d'une façon plus douce...et en plus avec note accord et participation, active même !!
Et ça fait " bahoum " dans la tête.


as tu connaissance de l association LE NID, qui aide les personnes prostitués ?
sont bien.

tu me donnes l impression d etre en train de basculer vers cet " après controle "...quand on se rend compte que ce n'est pas si " simple" et qu'on s'est enlisée la dedans,  " seule ", puisque " notre choix "...

la dissociation, j ai connu.
a cause des abus sexuels vers 12 ans.
pendant...je partais " ailleurs" en pensées... je ne ressentais plus rien physiquement.Je me suis protégée ainsi, sans y réfléchir, ça s'est mis en place comme ça. Beaucoup d'enfants font ça lors de violences dans la famille, quelque soit la nature ( verbale, physique, sexuelle )

Lors du viol aussi. Je pensais juste : " dès qu'il aura joui, il va me trancher la gorge. Est ce que je vais pouvoir appeler à l aide, elles sont où deja les cordes vocales ? on peut émettre un son quand on a la gorge coupée ???? ".

voila ce à quoi je pensais pendant qu'il me violait. je n 'étais pas " pressée " qu'il finisse, car alors, juste après son " han han " de connard, il allait me trancher la gorge, j'en étais sure.
ça m a longtemps " hantée " ça :  avoir " espéré / prié " pour que ça dure, qu'il ne jouisse pas trop vite...par instinct de survie. Que quelqu'un arrive et me sauve, avant qu'il me tranche la carotide, ou juste après, qu'on puisse appuyer dessus comme dans les films sur la guerre.

ça m a rendu folle d avoir eu cette pensée.

ce n'est qu' après, de longues minutes après qu'il soit " simplement parti ", que j ai repris " conscience " de mon corps. Du liquide coulait sur ma cuisse, ça a fait une sensation de froid. ( sang et liquide ). Ce n'est qu'après que la douleur genre " coup de couteau " est venue, quand j ai voulu m assoire pour essuyer cette souillure. 

La dissociation, c''est un " bon instinct de survie " sur le moment.
Mais on le paie après. On se sent " clivée ", on a laissé un bout de soi, là, dans la scène du trauma.

Et quand on souffre de trop, ça peut faire comme un tourbillon dans la tête, et moi, le moyen que j ai longtemps trouvé pour " redescendre ", arreter la souffrance, me " décliver ", ça a été les mutilations physiques, ou morsures.

peut etre que tes " boulimies sexuelles " sont de cet ordre, le seul " moyen " que tu es trouvé à ce moment là , un truc physique, plein de sensations.

pour le trauma, as tu entendu parler de la méthode EMDR pour le stress post traumatique ? ça marche bien. Y a annuaire des spécialistes sur le net.

( désolée de parler comme ça de mon viol. Peut etre cela permettra t il à certains de moins fantasmer là dessus. Par contre, si ça risque d exciter certains lecteurs, faut me le dire, et je supprime tout de suite . je réalise encore mal ce qui peut " poser problème " à certains sur ce forum . Merci )
Oui, c'est ça.

Je vois ce que tu veux dire. Mais ce sentiment de se faire "utiliser" je ne le ressens jamais car je suis de toute façon payée, cela compense donc totalement pour moi si jamais je devais avoir l'impression d'avoir ete utilisee et reduite à l'etat d'objet.

J'en ai entendu parler, je m'etais notamment rapprochee d'eux apres mon viol (...)
Mais là à l'heure actuelle je ne vois pas ce qu'ils pourraient m'apporter...
je souhaite que la dependance sexuelle me quitte, mais garder ce metier encore quelque temps est tout de meme mon objectif (non pas pour assouvir mes besoins sexuels, mais plus pour l'aspect financier)
Apres, je ne sais pas si entamer un "decrochage" est envisageable tout en gardant cette activité...ca me parait incompatible...

J'ai aussi pris contact avec une psy pour pratiquer l'hypnose. J'ai hâte de la rencontrer. Je suis obligee de m'orienter vers une femme afin d'eviter toute tentation et donc eventuelle frustration.
frustration si le psy était un homme ?

tu te sens " frustrée " si tu n arrives pas à vendre tes charmes à un homme ? à savoir à tout prix si tu peux le draguer, l allumer, et....l' avoir ??
Clarisse, je me suis sentie exactement comme toi lors de mon viol. Mot pour mot. J'etais spectatrice et hors du temps. Aujourd'hui il m'arrive parfois lors de mes rencontres tarifées d'etre completement dissociée. Je m'en rends compte car je ne me retrouve que plus tard, apres la prestation. En revanche, ca arrive de moins en moins par rapport à quand j ai repris la prostitution. Desormais je suis en general receptive, active, totalement presente.

Je suis passée par une periode de un an, dans une profonde depression, le rapport que j'avais avec mon corps etait au dela de l'entendement. Je me detestais de ne pas avoir tenté de fuir (bien entendu ce n etait pas possible du tout, j'etais dans un etat de sideration.)
Mais j'ai finis par me dire qu'au moins si j avais tenté de me defendre il m aurait peut etre tuee, mais au moins je n'aurai pas à vivre avec ca... tout comme toi j'ai veritablement pensé qu'il me tuerait apres voir meme pendant. C'etait une certitude. Aujourd'hui je suis vraiment heureuse que cette ordure soit en prison.

enfin bon, je sors un peu du sujet de dependance sexuelle... mais je pense que cela y est pour quelque chose.

(J ai fait en sorte de faire attention à mon vocabulaire egalement afin d'eviter que ca ait la tournure d'un recit erotique. )
je pense aussi que , même si au premier abord, on s éloigne de la dépendance sexuelle...cela y est pour quelque chose.
(08-11-2016 18:10)clarisse a écrit : [ -> ]frustration si le psy était un homme ?

tu te sens " frustrée " si tu n arrives pas à vendre tes charmes à un homme ? à savoir à tout prix si tu peux le draguer, l allumer, et....l' avoir ??

Si cet homme m'attire, il est probable que mes envies se reveillent (en fait elles sont omnipresentes..) donc
je vais plutot dire : si cette personne m'attire, alors l'envie qu'il devienne un client (en d'autres termes : que je me "le fasse") apparaisse.
suivant de qui il s'agit et du feeling que j'ai avec, je peux totalement lui parler de mon activité et sous entendre que je serai ravie qu'il soit mon client... apres je reste assez subtile, ca depend qui j'ai en face de moi..
le plus souvent ca ne reste qu'un fantasme afin de ne pas deteriorer la relation (exemple : mon avocat..)
Donc ca me provoque une frustration.
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