Dépendance sexuelle

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Je vous livre ici le fruit de mes dernières réflexions en espérant qu'elles puissent également vous éclairer.

Je cherche sans cesse à être consolé, rassuré, qu'on me prenne dans les bras, inconsciemment je dois entretenir une attitude de victime, me mettre en situation d'échec pour obtenir ce que je souhaite.
C'est une erreur de calcul, en tout cas sur le long terme.
Personne ne pourra jamais combler mon manque si ce n'est moi-même.
Cette attitude peut même faire fuir les gens qui m'entourent.
Je recvrai plus facilement ce que je veux si je suis moins "en manque de".
Cela revient à m'occuper de moi.
Je n'ai jamais séduit avec mes manques.Toute relation fondée sur le fait de combler ses manques est tôt ou tard vouée à l'échec.

Dans l'acte sexuel je recherche:
- La douceur, le fait d'être touché, caressé, c'est à dire pris en considération, que l'on s'occupe de moi.

- La valorisation, sentir que ma partenaire a du plaisir "grâce à moi" : sentiment de puissance, d'"utilité", d'importance, c'est aussi une forme de pouvoir exercé sur elle pour contrer la peur d'être abandonné.

- L'effet "anxiolytique", l'impression de me laver la tête de toutes formes de pensées trop envahissantes au quotidien (peurs, anxiété, stress...)de tout oublier le temps de faire l'amour (idem pour la masturbation).
Le calme à l'interieur de moi juste après l'éjaculation, comme si toutes les tensions s'étaient soudainement évanouies,, l'impresssion que mon corps tout entier peut enfin "souffler", se détendre.

J'ai d'ailleurs pris conscience en tant qu'ancien dépendant au cannabis que je recherchais sensiblement la même chose que dans la masturbation avec images, cette sensation de se soustraire au temps, tout le temps que durait les effets du cannabis j'avais l'impression que le temps s'arretait de passer comme si je parvenais (de manière illusoire bien sûr) à transgresser les limites de l'existence. C'était la même chose avec la masturbation, tout le temps passé à surfer sur le net le pantalon sur les chevilles semblait ne pas être le même que le temps "horloge". C'est aussi une manière de se soustraire à l'existence, de fuir la réalité, c'est un désir qui me reste chevillé au corps et avec lequel j'ai encore beaucoup de mal à transiger quelquefois.

je suis en train de relire "le pouvoir du moment présent" D'Eckart Tolle et ça m'aide à comprendre le phénomène de la compulsion. Il y a dans la contemplation de l'érotisme ou de la pornographie une forme de fascination qui peut nous immobiliser des heures durant les yeux scotchés sur l'écran de notre PC. C'est là un pouvoir terrifiant pour qui se plaint du vide de son existence, du manque d'intéret à faire les choses... Si seulement la contemplation de la nature pouvait nous plonger dans un tel état...
Il faut de manière impérative nous trouver des activités qui répondent au même besoin d'être absorbé par le moment présent, méditation, sport, activités artistiques, lecture... Je sais combien la sexualité est efficace pour ça mais ce n'est pas le seul moyen, il nous faut en essayer d'autres et nous "reprogrammer" en quelque sorte.

Tenez bon.

Baz
Cher Baz,

Tes réflexions sont effectivement très intéressantes, et je te remercie de les avoir mises par écrit, celles sur la façon de se confronter au temps rejoignent mes préoccupations exprimées sur ce forum relativement à la gestion de l'ennui, de la vacuité, du vide.

Je réfléchis pas mal actuellement à cette question, ces moments que nous devons tous connaître où tu es seul face à toi, pas forcément très occupé, sur des périodes qui peuvent aller de la soirée à la semaine de congés pendant laquelle tu ne pars pas, bref ces moments où le surf devant des trucs pornos semble LA chose à faire, superbe miroir aux alouettes.

Personnellement, j'essaie de me poser, de calmer mon impulsivité, de réfléchir à l' "après", comment je me sentirais après si je cède, je réfléchis aussi au fait que la pornographie gâche mes relations amoureuses, de plusieurs manières, des plus évidentes aux plus insidieuses, et au fait que ce que je souhaite profondément, c'est être à nouveau amoureux et vivre à nouveau une belle histoire, et savoir donner de l'amour et que l'addiction à la pornographie est LE MEILLEUR MOYEN POUR QUE CELA NE M'ARRIVE PAS !

Je ne sais pas si c'est lié à tous cela, ma conscience du mal que je me suis fait et du mal que j'ai fait à cause de cette saloperie, mon désir de me débarrasser de la pornographie (peut-être aussi mes 40 balais qui pointent...) mais en tout cas en ce moment je me sens en crise, à l'étroit dans ma vie, étouffé dans mon boulot.

Est-ce que d'autres ici ont le sentiment que ce travail d'abstinence peut générer ce type de "crise existentielle" sérieuse ?
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