Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage d'Erssel
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Bonjour à tous ! Aujourd'hui commence mon sevrage après une rechute sévère depuis début septembre. Hier, j'ai rechuté, mais au moins je ne suis pas retombé dans des fantasmes de viol mais plutot dans quelque chose correspondant à mes gouts. Je remarque toutefois quelques points :

Premièrement :  je ne prends pas assez de précautions ce qui amène souvent des situations houleuses alors que je sais que ce genre de méthode marche de manière efficace sur moi.

Deuxièmement : je dois abandonner mon mode de vie geek. Etre trop sur les écrans me nuit plus qu'autre chose. J'ai déjà prit des mesures pour que mon frère puisse servir à bloquer ma connexion internet, et je ne me connecte plus qu'en présence de ma famille, plus dans ma chambre. Ma chambre servira uniquement pour me reposer, dormir, regarder des DVDs et jouer aux jeux vidéos. Mais, je ferais en sorte d'organiser des sorties car parfois, elles me permettent de me ressourcer.



Troisièmement : je me rends compte que je n'arrive pas à me reconstruire. Toutes mes occupations ne me suffisent pas à changer mes habitudes et à reconstruire sur ce qui a été détruit. J'ai un mal de confiance en moi qui devient parfois maladif, au point de me donner des maux de crâne. Avant de rechuter, je faisais des pompes, et j'aimais la manière dont mon corps se transformait petit à petit. J'essaye de faire gaffe sur la bouffe, mais là… c'est plutôt le néant.


Bref, je vais tenter de tenir trois semaines, voire même quatre si tout va bien.
Bonjour ErsselDCero,

Dans ton message tu identifies déjà la stratégie :
- anticiper les situations à risque,
- limiter le temps sur écran,
- le besoin d'activité réelle dans le monde réel (les sorties !),
- prendre soin de soi, faire du sport.

Toutes ces idées sont très bonnes : c'est la bonne route à suivre !

Il faut être malin face à la dépendance, et être créatif. Le combat est aussi un espace de créativité.
Ensuite, il faut aussi travailler sur les racines de la dépendance : tu parles de manque de confiance en soi. J'ai aussi ce problème.
La dépendance est une mauvaise réponse à une bonne question. Tes émotions, tes difficultés sont des vraies questions.

Bon courage !
Tu mènes le bon combat !
En fait, les jeux vidéos et la pornographie était une manière pour moi de ressentir du plaisir alors qu'à côté, je subissais le harcèlement de mes camarades de classe. Le problème, c'est que l'habitude de la pornographie me donne la peur de me retrouver seul et donc, paradoxalement, je m'isole et je n'ose pas voir d'autres personnes. Par d'être seul aussi sans doute s'ils apprenaient ce que je fais.

Aujourd'hui, j'ai réussi à passer une journée sans tomber dans du porno. Premier jour du sevrage réglé en somme. J'hésite toutefois à rester sur Youtube avec le portable dans ma chambre Huh
Salut,
bravo pour ta première journée. Je ne peux que t'encourager à prendre soin de toi, prendre soin de son corps c'est prendre soin de son moi intérieur, ce moi que souvent on méprise ou simplement qu'on refuse de regarder. Donc prendre soin de soi, c'est respecter et écouter son corps. C'est assez simple:
* une bonne alimentation régulière (pas ou très peu d'alcool)
* un bon sommeil (régulier, pas d'écran tard le soir)
* un peu de sport (pas nécessairement intense, mais de la marche)
C'est la première étape pour un esprit sain: Mens sana in corpore sano

Tu parles aussi de tes envies de porno assez violente avec des recherches très trash... As-tu déjà essayé d'en parler avec un psychologue ou un psychiatre ? Tu es jeune, peut-être fais-tu des études, tu dois dans ce cadre pouvoir consulter un psychologue gratuitement, cela pourrait t'aider à avancer.

Ton choix du sevrage est le seul bon sevrage. Penses simplement à la journée. Tu as vaincu une journée, continue !

Au plaisir de te lire,
Fabrice
Je n'ai pas une véritable confiance des psychiatres personnellement. Le dernier que j'ai eu avait tenté de me faire déculpabiliser sur la masturbation alors qu'à ce moment, j'avais des envies plutôt trash où j'maginais des choses choses entre mes profs et mes camarades de classe. Je pourrais toujours tenter, mais je ne voudrais pas aller voir n'importe qui et me retrouver à discuter avec un type qui comprends rien.

Sinon, merci pour vos encouragements, je commence la deuxième journée avec cette fois-ci de la lecture au lit, pas d'écrans au lit, je l'ai fait durant mon petit déjeuner et ceci m'a permit de me détendre jusqu'à ce que ma mère arrive. Elle est d'ailleurs avec moi au moment où j'écris ces lignes.

Bref, tout semble se passer pour le mieux, on a un ami qui vient pour le midi et l'après midi, et ce matin, je suis occupé à mes heures de conduite donc tout devrait aller pour le mieux.
Hello Erssel !
 
De ma part aussi la bienvenue ici ! Tu es arrivé au bon endroit et visiblement tu commences à te poser les bonnes questions ! C’est ainsi qu’on avance tous !
 
Je ne peux t’encourager de lire les postes des uns et des autres. A la limite concentre-toi sur les premiers, compare les aux derniers et tu verras que nous représentons tous un grand manque d’estime en nous-même qui nous mène vers l’isolement et ensuite on trouve dans cet isolement la masturbation et la porno (ou encore le sex pour ma part) pour nous réconforter, pour nous affirmer aussi et pour nous procurer du plaisir.
 
Je dis souvent que la dépendance est en fait une maladie qui « se greffe » souvent sur une autre maladie psychique, c’est un peu comme « le plâtre pourri » sur un mur ou « un champignon sur l’écorce d’un arbre », on doit se préparer à un « travail de réparation en profondeur ». C’est pour cette raison qu’il est aussi très constructif d’envisager un travail avec un psychiatre, lui, c’est un médecin, donc la thérapie sera remboursée par la sécu.
 
 
Pour ma part, grand dépendant du sex depuis plus de 25 ans, j’ai décroché depuis plus de 6 mois ! Et c’est grâce au travail avec mon psy, les discussions ici sur le forum et la méditation. Et je me dis que si moi je peux y arriver il suffit de consolider un peu ton estime sur toi et tu peux y arriver aussi ! Mais ça ne peut se faire sans un travail suivi et le psychiatre est ici le meilleur conseiller. C’est un médecin, il ne juge pas, il ne dit pas « des conneries », c’est son travail de t’écouter, il ne trouve pas les solutions à ta place, il t’oriente et t’aide pour voir plus clair dans ta vie, comprendre « le comment du pourquoi » et à sortir de tes difficultés ! Mais c’est toi qui feras le travail au bout du compte.
 
Peut-être peux-tu ici aussi parler un peu plus de toi… Tu sembles jeune, bien instruit… je le vois à ta façon de réfléchir, de te présenter, d’écrire… je ne suis pas français et on m’a suffisamment « harcelé » pour m’exprimer correctement, alors je suis bien sensible à ça…
Quel âge as-tu ? Quelles études fais-tu ? Qu’est le rapport à ta famille, son soutien éventuel dans tes difficultés ? Pourquoi dis-tu que tu as été harcelé en classe ?
 
Je me permets aussi de revenir rapidement sur ton autre poste : Tu dis toi-même que tu as « une vision déformée du sexe »… Je trouve que ta question est fortement liée à cette déformation de la vue de la femme due au visionnage du porno et s’inscrit encore dans une logique de dépendance. Fabrice a tenté de donner une réponse très instructive, j’espère ne pas apparaître comme quelqu’un qui te juge, mais pour le dire avec un peu de force, ne crois-tu pas que cette question n’a rien à voir dans la logique du sevrage que tu entames ? Tes pensées semblent toujours tourner autour de ça. Cherche à t’en détacher…
 
Bon courage et au plaisir de te relire !
 
Jan
Le psychiatre n'est pas censé te donner dans médicaments ?

Sinon, pour répondre à ta question JAN, je suis étudiant en BTS ESF, j'ai 20 ans 1/2 et ma famille est au courant et m'aide quant à mon addiction.

Quant au harcèlement, il avait duré depuis la primaire et prit fin en 3ème quand j'ai changé de collège. Sauf que cette période a été trop dévastatrice sur moi. La moindre erreur que je faisais, et mes camarades étaient sur mon dos. Du coup, tout ceci s'est poursuivis dans ma vie de jeune adulte. Et a fusionné avec la pornographie. J'ai même limite envie de dire que j'ai vécu avec une bonne partie de ma vie et que tenter de sortir de mon manque de confiance et du porno, c'est abandonner ce "moi" que j'ai souvent manifesté.
Rebonjour !
 
C’est déjà formidable que tu aies un rapport si ouvert envers ta famille pour qu’ils te soutiennent !
C’est extrêmement rare et donc un soutien inestimable, car au moins la dépendance ne t’isole pas encore plus à ce niveau-là !
 
La plupart de celles et ceux qui sont ici a connues des brimades à l’école ou alors un rapport compliqué côté famille. Parfois il y a même eu des abus... Pour les brimades, souvent c’est juste un aspect physique qui en est la cause, pour ma part j’ai été porté par le collectif de ma classe, mais j’ai connu quelques brimades par des gars qui étaient une classe au-dessus de moi… Mince et élancé, pourtant faisant du sport et étant cambré, on m’a traité de « cul de pédé »… ça marque à vie ! Et c’est d’autant plus violant si tu te rends compte peu après que tu es vraiment homo… Quelle est donc cette foutue image qu’on renvoie ? Cette incertitude est difficile à vivre.

Dans mon cas, une fois « sorti de mon placard, la reconnaissance reçue par les tentatives de drague par d’autres mecs m’a donc réconforté… Une part de ma dépendance est probablement dûe à ça, car je pense que la plaie ouverte lors de mon adolescence sur un présupposé « manque de virilité » ne se referme toujours pas et a cherché à se voir affirmée encore et encore dans la recherche des rapports. On a beau me répéter aujourd’hui que je n’ai pas de souci à me faire côté masculinité, je reste dans cette incertitude…
 
Quant au soutien médical, le psychiatre est donc un médecin, ce qui n’est pas la cas du psychologue ou du psychanalyste. Seules les séances auprès du psychiatre sont remboursées ! Il peut prescrire des médicaments, bien-sûr, mais seulement s’il considère que tu en as besoin. Il doit donc diagnostiquer une pathologie, angoisses, dépression, TDA… ou autre. Donc tant qu’un tel diagnostic n’est pas fait, il ne prescrit rien.
 
A très vite !
 
Jan
Un petit complément au message de Jan (toujours aussi pertinent Wink). 
Pour le psy, je crois qu'il faut que tu passes par ton docteur traitant pour avoir accès au remboursement (c'est le parcours de santé). Dans tous les cas, je pense que c'est une bonne chose d'en discuter avec ton docteur, il sera peut-être te guider vers un psychiatre compétent par rapport à tes problèmes. C'est ce que j'ai fait dans mon cas, et la proposition de mon docteur s'est avéré un très bon choix.
Donc non le psychiatre ne donne pas nécessairement des médicaments. Par contre, dans certaines circonstances, il peut en prescrire. Les médicaments peuvent parfois être utiles (dans mon cas, lors d'une période d'angoisse). Par contre, parfois les délais sont longs pour avoir des rendez-vous. 

Comme Jan, je trouve super que tu puisses t'appuyer sur ta famille et ne pas être isolé par rapport à tout cela. 

Je comprends aussi ta peur du vide, car tu as rempli pas mal de choses avec la pornographie and co... A toi de chercher en toi ce que tu as envie de faire, de devenir. Donne toi les moyens en te lançant dans des activités pour essayer de combler ce vide... et n'oublie pas de travailler sur toi. Je ne peux que te conseiller de tenter de nouveau avec un psychiatre.

Bon courage à toi.
Deuxième jour passé avec succès o/

Seulement, j'ai eu le malheur de me lever tôt et des pensées m'oblige à rester devant mon écran d'ordinateur pour poster afin d'éviter la tentation de me masturber et/ou de tenter des recherches que je sais dangereuse. Pour le moment, j'attends un peu que le jour se lève, afin de pouvoir, comme prévu, effectuer mon travail en tant qu'étudiant. J'ai malheureusement besoin d'internet pour le faire ^_^"
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