Dépendance sexuelle

Version complète : Entre espoirs et désillusions.
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Bonjour à tous et à toutes,

Je viens de m'inscrire sur ce forum et j'ai pu lire quelques parcours, me rassurer mais aussi comparer mes souffrances, mes angoisses et mes incompréhensions aux vôtres. Je trouve enfin quelques réponses, ce qui est pour le moment bienfaiteur.

Après quelques conseils en MP, je prends la décision de me lancer publiquement. Cela fait deux ans que je suis donc (très) amoureuse d'un dépendant (porno et cam fétichistes).Voici le résumé de ces très très longs mois :

1/ J'ai rapidement découvert les cams (6 mois de relation, 6 ans de pratique). Je savais que c'était son "truc" en tant que célibataire mais je ne pensais pas qu'il continuait, surtout que nous vivions, selon moi, une merveilleuse histoire (où son fétichisme a d'ailleurs toute sa place depuis le départ). Cette découverte s'est faite sur plusieurs jours, le surveillant d'avantage, je m'apercevait au fur et à mesure du nombre de nanas avec qui il discutait via sms et autres à la recherche de cams... Et ceci, même alors que nous étions en pleine période de "crise".
De façon condensé, voici le déroulement : Cris pleurs et incompréhension. Promesse d’arrêter et de me dire la vérité si rechute. Encore aucune notion d'addiction abordée mais conscience d'un problème semblant important (j'ai su par la suite qu'il se savait déjà plus ou moins dépendant mais qu'il remettait à plus tard "un jour faudra que j'arrête"). Sentiment selon lui de pouvoir facilement arrêter donc décision d’arrêter grâce à la Volonté + Ordi chez moi + Décision d'aller voir une psy.
Durant les mois qui suivent, j'ai peur, je lui pose souvent des questions, je doute mais je lui fais confiance. Il me dit qu'il fait du porno de temps en temps mais que ça c'est normal. A ce moment je me dis qu'il a peut être raison...

2/ 6 mois plus tard : redécouverte mails et cams + découverte de fausse identité et comptes destinés au cams. Réaction : GROS cris, GROSSE angoisse, pétage de câble, insultes et ultimatum de ma part. Décision assez rapide : Suppression des comptes. Problème d'addiction abordée de sa part, ça me calme de suite. Je lui dis que je ne jugerai pas ou quitterai pas s'il rechute, je lui demande juste de me dire la vérité, que je veux l'accompagner, je lui dis qu'on est une équipe, ce qui était différent de la première fois. Repromesse de me dire la vérité. Décision de s'en sortir grâce à la Volonté + Décision d'aller voir une addictologue. J'aborde le fait qu'il garde sa tablette, il m'explique que c'est rien, qu'il s'en sert pour jouer ou faire de la musique.
Pendant des mois, je fais un gros travail sur moi pour 'peut être un jour lui refaire confiance'. On passe des moments magiques, on aménage ensemble, j'y crois à nouveau quand...

3/ 9 mois plus tard, Re.re.découverte. Fausses identités etc etc etc rien de change mais surtout pour des chats cette fois. Seule amélioration : s'est séparé de sa tablette pour éviter de faire des pornos quand il repasse par son ancien chez lui (appart de famille) donc moins de porno.
Là autant vous dire que ce n'était même plus un pétage de cable, il m'avait ENCORE menti. Je suis restée sans réaction pendant 2 ou 3 jours, j'ai pleuré toute la semaine qui a suivi. Là ça fait trois semaines, j'ai encore du mal à m'en sortir et honnêtement je ne sais toujours pas si je vais y arriver, je vis au jour le jour en gérant plus ou moins bien.
Bref : Re-supression des comptes + Décision de voir plus l'addictologue (1 fois par semaine) + Vérification de ses comptes bancaires, de ses dépenses quotidiennes + troc de son smartphone pour un téléphone des années 80 (Je sais c'est pas bien mais c'est moi qui ai eu l'idée, quand j'ai appris la nouvelle j'ai craqué, il a accepté de suite, forcément j'aurai préféré que ça vienne de lui, je lui en ai parlé mais il me dit que lui aussi l'aurait fait sinon... ça je ne peux pas en être sûre) + Méditation à deux + On pense également à voir un addictologue à deux. Mais déjà, moi, j'ai rdv bientôt pour une rencontre centrée sur la codépendance, on verra.

Aujourd'hui donc cela fait donc bientôt trois semaines qu'il a "apparemment" arrêté, on en parle tous les jours. Il me dit que j'en parle trop et qu'au delà de le saouler, il s'inquiète pour moi. Je sais c'est peut être trop mais pour le moment c'est trop compliqué, il m'a trop menti, j'ai peur et je ne pense qu'à ça... J'y crois ou plutôt je veux y croire mais une chose est sûre, je ne le crois plus.

En lisant quelques sujets, j'ai pu remarqué qu'on parle souvent de "changement de comportement" lors d'un sevrage (au bout de deux semaines); j'ai du mal à voir s'il est plus irritable que d'habitude parce que c'est quelqu'un de très très calme au naturel (puis même si il est énervé, il va dire que c'est parce que je lui en parle trop, que je le saoule etc...).

Le max qu'il a du tenir a du être 10 jours donc là je doute... Bref il me dit que là, sans tel, sans internet ni rien, il se sent bien.. Est ce possible qu'il se sente "bien" alors qu'il est en sevrage ?? Ou essaie t-il encore de me rassurer alors qu'il rechute ? De mon coté, comment puis je faire pour "me préparer aux difficultés" ? 

Je n'arrête pas depuis un an de le supplier de me dire la vérité, que jamais je ne le quitterai pour ça, que c'est plus le mensonge qui me détruit. Apparement la solution des "pares feux" fonctionne, c'est ce que lui aurait dit son psy, là il me dit que c'est vraiment différent avec son "programme", la méditation et tout. Mais forcément, je suis blasée, je sens qu'il va me rementir, je ne sais plus quoi faire...

Désolée si c'est long :/ Merci à toutes et tous d'être là
Bonjour,

Je me permets de répondre à ton message, parce qu'il fait particulièrement écho à ce que je vis et ce que j'ai vécu. Peut être que cela vous permettra d'avoir une vision différente sur ce type d'addiction.
Dans mon cas l'addiction concerne et concernait principalement les chat coquins, les vidéos, le téléphones roses etc et cela fait 8 ans que je suis en couple avec la femme merveilleuse qui m'a toujours soutenu, qui a essayé de comprendre et que pourtant j'ai trop fait souffrir, de par cette addiction que je refusais d'accepter et de traiter en minimisant mon cas, avant de lire sur le sujet et de prendre conscience de tout ça.
Comme dans ton cas notre histoire a été vraiment exceptionnelle, durant 2 ans ou je me suis tenu correctement, bien que connaissant mes penchants pour le sexe virtuel. Ma fiancée a ensuite découvert comme dans ton cas des mails, SMS, conversations confirmant ses doutes, pendant une période très douloureuse pour elle comme pour moi sur des plans différents. Comme dans ton cas, il y a eu pleurs, incompréhension, colère justifiée de sa part et pourtant volonté de nous sauver de se relever de ça avec promesse d'arrêter de mon côté, que ce n'était que passager. On s'est promis de ne plus se mentir, de rester souder ... suppression de mails, de comptes skype et autres, et passage chez le psy. Mais la confiance n'était plus là de son côté, du miens j'arrête sur une courte période et replonge, mais je n'arrive pas à lui en parler car j'ai honte de moi et de la faiblesse, honte d'avoir trahi la chance qu'elle me laissait et de la blesser encore, elle qui était déjà fragilisée et qui perdait confiance en elle. Alors que j'aurais dû lui en parler dès ce moment là, ce qu elle aurait justement pris pour un témoignage de confiance de ma part. Et d'autre part, je refusais de me dire que j'étais addict ou ce genre de choses c'était impossible à accepter malgré le travail avec le psy.

Donc quelques mois plus tard, je replonge, toujours avec les mêmes rituels de chats, de SMS, de mails, de comptes , de vidéos, et autres déviances virtuelles de ce type. A nouveau grosses discussions, les choses éclatent, re suppressions de comptes, de mails, j'ai jeter les cables de mon ancien ordinateur pour ne plus être tenté, ne plus l'utiliser. Je commence alors à me poser des questions sur moi même à envisager ce qui pour moi était le pire. Compréhension de sa part, mais elle n'a plus du tout confiance, elle me dit qu'elle est certaine que j'ai cette addiction, je ne la prend pas au sérieux, elle essaye de m'aider et je m'entête stupidement dans mon déni. Le fait est que je lui ai de fait encore menti, j'ai trahi sa confiance à ce moment là encore alors que si j'avais fait la démarche de tout lui avouer elle aurait été touché de ce geste de sincérité envers elle. Je lui promet de changer de faire ce qu'il faut que tout ira mieux. Mais ce ne fut pas le cas je travaillais en plus de nuit pour gagner ma vie et j'étudiais à l'université le jour, autant dire que c'était un rythme d'enfer ( je dormais 4h par nuit des fois pas durant 2 jours et ne mangeait qu'une fois par jour voir pas sur 2 jours) ou je ne la voyais presque pas elle en a souffert et je ne le voyais même pas.  De mon côté les seuls moments ou je m'accordais un repos je les utilisaient pour déconner à plein tube sur des sites X , des chats coquins et je ne voyais même pas que je délaissais ma fiancée. Et je ne prenais pas conscience du temps que j'aurais put mettre à profit pour être plus avec elle et lui témoigner de la reconnaissance pour sa patience, son amour inconditionnel et la main qu'elle me tendait pour m'en sortir. Pourtant in fine , nous avons aménagé ensemble. C'était super des moments merveilleux on commençait à se reconstruire un peu à se retrouver. Il y avait moins cette crainte de ne pas savoir ce que je faisais etc vu qu on était beaucoup plus souvent ensemble. Je me suis calmé un moment et je me disais que ça irait ... je me mentais à moi même.

Et c'est ainsi que quelques mois plus tard je re déconnais : fausses identités, avec toujours les mêmes procédures, les mêmes rituels rertour à la case départ. Gros doute de mon côté, honte, déception et auto dévalorisation, haine et rejet de moi même pour tout ce que je lui avait fait subir tout ce temps... Je lui ai encore menti donc là autant dire que j'avais tourner le dos au seul petit espoir qu'on avait construit ensemble et qu'elle tentait de préserver de toute ses forces malgré la souffrance que je lui infligeais. Elle a comme vous beaucoup pleuré, elle s'est senti bafouée, rejetée, elle ne comprenais pas pourquoi je n'avais pas saisis toutes ces chances qu'elle m'avait donné. Et au final elle m'a pausé un ultimatum et m'a dit que tant que je ne prendrais pas conscience de mon addiction et de ces problèmes elle ne reviendrait pas. Nous continuons d'habiter ensemble et on avise au jour le jour.
Cet évènement a été particulièrement fort, ça a opéré une sorte de déclic chez moi , là ça y est je l'avais perdu et si je veux la retrouver si c'est vraiment avec elle que je veux faire ma vie, il va falloir que je me bouge et que je sois plus que convainquant parce que clairement il n'y aura plus d'essais.
J'ai pris conscience après avoir lu sur ce site et des ouvrages de l'horreur que je lui ai imposé durant ces années, du fait que je me mentais. Cette addiction a complètement détruit nos rapports à la base nous sommes un couple particulièrement complice, soudé, joueur, on parlait énormément de tout de rien, on avait de beaux projets de vie. J'ai pris conscience qu'au final j'avais détruit tout ça, par mon laxisme et mon manque de discernement sur ma situation. On a perdu toute confiance, d'un point de vue intime le fait est que je matérialisais avec elle ce que je voyais en film ou des discussions que j'avais sur internet mettant complètement de côté le côté amoureux, respectueux, et doux de l'acte en lui même. Elle l'a très mal vécu je n'étais plus à son écoute et j'étais dans une attitude profondément égoïste. Un autre impact a également été le fait que j'étais moins réceptif de son côté elle s'est éloignée parce que justement elle n'acceptais plus ce comportement de ma part.
Une autre conséquence pour ma fiancée a été le fait que désormais, et alors qu'elle n'est absolument pas jalouse de nature, elle ne supporte plus les autres femmes, et le fait que je puisse discuter avec l'une d'elle par peur que ça dépasse la simple discussion ce qui va je pense être très long à changer à force d'efforts de ma part, car la confiance n'est plus là. D'autre part, elle se dévalorise énormément vis a vis des autres femmes, alors qu'elle est vraiment belle et n'a absolument rien à leur envier. Le fait est que désormais pour elle, ces autres femmes m'ont apporter des choses qu'elle pense ne pas avoir été en mesure de m'apporter, alors que de mon côté elles ne lui arrivent pas à la cheville. Souvent les images de femmes ou les photos X mettant en scène des femmes complètement différentes d'elle, elle s'est même demandé pourquoi avoir été attiré par ce genre de femme. En réalité de mon côté, cela n'avait rien avoir avec telle femme brune ou telle femme avec telle formes, il n'y avait pas de choix précis et méthodique arrêté sur un type de femme, je les choisissais au hasard plus parce que c'était sous le coup de la pulsion sur l'instant. Et cela n'avait rien avoir non plus avec l'âge. C'était plus le fait de ressentir la sensation au moment de le faire comme une sorte d'évasion ou d'adrénaline libératrice qui dès l instant d'après se transformait en une énorme culpabilité, une forte honte.
Sur cette dernière rechute j'ai encore caché les choses au lieu de lui avouer les choses clairement, je crois qu'elle aurait été touché de ce geste pour elle. Désormais, j'entame donc un long travail sur moi même, pour espérer lui montrer que j'ai changer vraiment, pour cesser de me mentir à moi même, et espérer avancer main dans la main avec elle. Je n'avais pas envisager la médiation, mais je lui en ai parler comme le sport elle est partante, même si je fais déjà beaucoup de sport de mon côté je crois qu il est aussi important de partager une vraie activité en commun pour nous souder dans ce combat, même si l'essentiel du travail doit venir de moi. Je continue à lire beaucoup sur le sujet, et je vais prendre l'attache d'un centre d'addictologie dans les jours à venir.
Je ne sais pas si le fait d'en parler tout les jours est une solution par contre, car d'un côté ça met une pression importante. Mais par contre, ma fiancée a réussi à faire en sorte que je ne reste plus dans le déni total de ce que j'avais fait. Avant lorsqu elle découvrait tout ça je restais sur mes mensonges et je m'enfonçais dedans. la dernière fois, j'ai réussi à lui dire ok voilà j'ai fait ça j'ai honte, mais je vais tout te montrer il fallait absolument assumer.
De son côté ma fiancée est dans le même état d'esprit que toi, je lui ai trop menti, impression de ne pas me connaitre vraiment, elle ne me crois plus, et tant qu'il n'y aura pas d'action, de changement radical on se remettra pas ensemble. Avant ça je ne réagissais pas, peut être en me disant il faut changer mais en n'étant pas dans l'action la situation actuelle fait que la pire chose qui pourrait m'arriver serait de la perdre définitivement, et je vais tout faire avec détermination pour lui montrer ces changements en moi, même si j'ai parfaitement conscience que ce genre de soucis ne peut se résoudre du jour au lendemain.

Pour ce qui est du sevrage, je suis comme ton homme quelqu un de très très calme, j'ai réussi à tenir un mois, parfois deux ou trois. Le fait est qu'il n'y a pas vraiment d'irritation liée au manque, par contre il peut y avoir du stress, de l'anxiété liée à l'angoisse de replonger et de faire une bêtise. D'un autre côté ma fiancée a remarqué que lorsque j'avais cédé ou replongé, j'étais paradoxalement beaucoup plus calin et entreprenant avec elle donc peut être que ça peut t'aider à déterminer s'il a replonger ou pas. J'ai échangé mon iphone pour un tel ultra obsolète qui ne peut que téléphoner et envoyer des SMS et je le laisse toujours à porté de ma fiancée pour qu'il n'y ait pas de tentation.
Je pense que de mon côté, elle m'en parle souvent mais pas tous les jours non plus, et c'est plus dans le sens ou elle me montre qu'elle est prête à m'écouter, à essayer de comprendre mais qu'il faut que ça vienne de moi, elle seule ne pourra rien changer.
Comme dans ton cas, il y a cette destruction par le mensonge, qui détruit et qui fait perdre toute confiance en l autre en soit même avec des effets dévastateurs sur l'estime de soi, la façon dont on se perçoit et se conçoit, dont on se définit par rapport aux autres. Et c'est aussi parce que j'ai pris conscience de tout ça, de cette souffrance que je lui ai imposé que je veux en finir avec tout ça. Et lui montrer que je n'attends pas d'elle qu'elle change, qu elle soit comme ces filles avec qui j ai parlé ou que j'ai regardé, mais qu'elle reste celle pour qui j'ai craqué dès nos premiers échanges. Je pense qu'elle a forcément changé par ma faute, mais je veux lui prouver qu'elle a eu au final et malgré mes rechutes raison de me tendre la main et de ne pas prendre celle d'un autre, ce qu'elle aurait très bien put envisager au vu de ce que j'ai pu faire.

Il y aura toujours un doute, et c'est tout à fait naturel, et d'ailleurs je crois que dans ce genre de cas on doute de nous comme on fait douter notre conjointe. Et il faut douter surtout les premiers temps car replonger ça c'est très facile et très rapide, tenir un cap ça demande une discipline et une volonté énorme. Cependant, je ne sais pas si mettons il pourrait être bon de se fixer des objectifs à courts puis moyens puis long terme. Je pense que de mon côté, je vais mettre toute l'énergie et le temps qui me reste à réfléchir sur moi, à déterminer comment lui montrer les changements, plus en paroles mais en actes, et à imaginer des choses pour la surprendre, l'épater et lui montrer que oui j'ai fait des erreurs, j'ai eu des faiblesses mais que j'en ai conscience que je les assume même si c'est pas simple, mais que pour autant et avant tout, c'est ELLE et personne d'autre.
Je ne la changerai pas je l'aime telle qu'elle est, et je veux pour une fois lui montrer que moi je peux changer pour nous, notre avenir en la respectant, en étant à son écoute et en évoluant en me remettant en question. et bien sur lui montrer que même si j'ai put lui mentir, mes sentiments pour elles sont sincères, et qu'aujourd'hui je ne me mentirai plus et je ne lui mentirais plus. Je veux vivre pleinement avec elle.

Courage en tout cas, je vous dirais si mes démarches ont donné quelque chose et j'espère que ce témoignage t'aidera un peu.
Bonjour Djey,

Merci beaucoup ce cette réponse. Elle m'aide et me redonne espoir quant à une vraie motivation de s'en sortir chez les sujets addicts. Je sais que c'est difficile mais tu as l'air plus sur de toi maintenant et je pense que ça peut être la clés de la libération. Peut être que le fait de mettre le VRAI mot "addiction" et le verbe "se soigner" change la donne..

Ton message m'a fait autant de bien que de mal parce que je réalise que c'est une chose qui fait souffrir beaucoup trop et beaucoup trop longtemps, j'ai tellement peur que ça prenne des années comme pour vous, je ne sais pas si je tiendrai la distance.

Je ai fait lire ta réponse à mon copain toute émue hier, j'espère que ça lui parlera et qu'il est autant motivé, il me dit que c'est le cas et que ça prendra moins de temps parce qu'il est aidé par un addictologue... j'espère.

Justement concernant tes démarches, un psy peut être utile mais le choix d'un addictologue me semble plus efficace, mon copain me dit qu'il comprend mieux les enjeux et les mécanismes depuis, ils travaillent dessus... Apparemment beaucoup d'aspects de la dépendance pouvant prendre beaucoup de temps à être identifiés et compris "sans aide", sont ciblés assez rapidement avec un spécialiste. Il explique les mécanismes de l'addiction au quotidien et aide le dépendant à identifier les moments à risque etc. Dans notre cas, le sport, la méditation, la suppression d'internet etc ont été conseillés par l'addictologue. Après la volonté doit émaner du sujet pour qu'il s'en sorte, c'est une condition sine qua non. Pour ma part, j'en doute encore mais j'espère plus que tout qu'il me dit vrai quand il me dit que oui, que avec ou sans moi, il veut s'en sortir et il continuera son programme.

Concernant ta fiancée, je pense que tu es en train de réaliser beaucoup de choses et d'avancer, si elle t'aime autant qu'elle te l'a prouvé jusqu'à maintenant, ta "désintoxication", ton honnêteté et ta prise en main ne pourront être que salvatrice. C'est ce que je te souhaite du plus profond, c'est ce que je souhaite à tous les gens qui vivent ce traumatisme et c'est ce que je souhaite à mon amour..

Sur le fait d'en parler très voire trop souvent, je n'ai pas compris si ta fiancée t'en parlait aussi très régulièrement ou pas. De mon coté, j'ai l'impression d'avoir tout essayé, ne pas en parler, en parler qu'un seule fois par semaine, en parler spontanément, en parler tous les jours ? ... Ce que je veux, c'est l'aider à me le dire, que ça se débloque.. j'ai pas encore la solution mais si certains ont des conseils, je suis forcément preneuse.

N’hésite pas à me donner des nouvelles une fois que tu auras vu l'addictologue, je serai contente de lire tes progrès.


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Coucou,

Je t'en prie, si je peux faire avancer même d'un tout petit pas les choses et la compréhension de ce type de problème c'est avec plaisir. Oui, je veux vraiment me sortir de cette impasse et les motivations ne manquent pas, c'est un travail pour et sur moi même pour améliorer mon quotidien, mais aussi un travail pour montrer à celle que j'aime qu'elle m'a aidé à prendre conscience de ce mal. Une de ses craintes après lecture de différents posts est qu'elle se demande si au final je ne risque pas de me rendre compte qu'on est allé trop loin etc, mais de mon côté je n'ai pas de craintes là dessus. J'ai tu t'en doute parlé à beaucoup d'autres femmes, toujours virtuellement et je n'ai jamais eu l'alchimie et la complicité que j'ai avec elle.

Je suis déterminé, pas sûr de moi parce que justement je sais que j'ai encore beaucoup de faiblesses, et je serais bête de penser que je suis assez fort aujourd'hui pour tout régler d'un coup. Mais là où tu as raison, c'est que le déclic cette fois est vraiment venu de moi, avant j'étais beaucoup plus passif, du fait que je n'acceptais pas ce que j'avais. Aujourd'hui disons que j'ai vraiment ouvert les yeux sur moi même ce qui est une vraie force pour avancer. Comme tu le soulignes, le fait d'accepter est une étape déterminante au début de ce processus que je n'avais pas réussis à franchir.

Et bien pour te répondre sur le point de la durée, je pense que dans mon cas, les choses ont empirées parce que justement je restais dans ce refus d'accepter et du coup même si j'ai entrepris des démarches ponctuelles , il n'y a pas eu de réel action suivie et souvent c'est ma moitié qui était à l'origine de ces actions. Et c'est aussi ce qui est terrible pour moi aujourd'hui c'est que je me rends compte que tous ces mois, ces années, j'aurais pu changer la donne et lui éviter cette souffrance. Donc j'ai une vraie culpabilité en moi et il va falloir que je travaille là dessus aussi pour pas que ça me ronge et que ça freine mon travail sur mon addiction et de façon plus générale sur moi.
Je pense donc que vous vous en sortirez plus rapidement à cause de tout ça, mais je pense qu'il faut pas sous estimer non plus le problème je sais trop où ça peut mener, et c'est un chemin sans issue. Ca ne fait que 3 jours et je trouve déjà que ça demande une discipline rigoureuse, mais paradoxalement même si ça a été difficile, j'ai le sentiment que les choses vont dans le bon sens. J'ai clairement identifier les moments à risques, et j'ai mis en place des solutions pour y faire face avant mon rdv. Comme tu t'en doute il s'agit des moments ou ma fiancée n'est pas à la maison et ou je suis seul principalement. Donc je me suis fait une sorte de planning jour par jour à partir du sien, et je détermine des activités dehors. Donc loin du téléphone fixe, des ordinateurs et de toute source de tentation. Ca me permet d'un côté de sortir, de voir l'effervescence de la ville, de lire dans un parc ou sur la plage. Je conserve le sport, mais ce week end on va essayer de courir tout les deux, d'aller au musée. Je lui ai proposer de la retrouver aux pauses déjeuner, de venir la chercher après ses cours, de se balader etc. C'est peu être anodin dit comme ça, mais le temps que je passais avant sur des chats , des telephones roses, des sites de vidéos, me prenait tellement de temps que je le faisais même plus. Ce qui est positif, c'est que d'un côté le fait de prévoir ces activité m'empêche de penser et d'être tenté, je redécouvre le plaisir de prendre le temps de faire des choses simples. Et puis bien sûr, c'est positif pour ma fiancée puisque je passe plus de temps avec elle donc nous avons plus de choses à partager, à échanger. C'est aussi forcément plus valorisant pour elle parce qu'elle voit que c'est avec elle que je partager ça et pas une autre. On a prévu aussi la médiation, mais comme elle avait du boulot pour le moment on a pas encore réussi à le faire tout les deux. Pour autant, on ne se met pas de pression extrême non plus si on ne réussis pas à faire exactement tout ce qu'on veut dans une journée car ma motivation fait que j'ai aussi tendance à vouloir en faire le plus possible pour que ça aille mieux plus vite. Or, comme le dit la très sage tortue rien ne sert de courir il faut partir à point. Je vous dirais ce que ça a donné en fin de semaine, très certainement samedi. Et puis je lis, toujours en ce moment c'est un "Que sais je?" intitulé "Les sex addicts" de Vincent Estellon. Il est un peu théorique, et aborde pas mal de notions psychanalytiques, mais je trouve qu'il aborde des points très intéressants notamment sur le comportement des sex addicts et leur façon de procéder etc , comment comprendre cette addiction, l'implication de la notion de performance et la part de fantasme, de distinction moins facile entre le virtuel et le concret. Donc, peut être que là aussi ça peut t'aider à y voir un peu plus clair. En tout cas, j'espère que mon message lui donnera du courage et peut être des pistes de réflexions.

Oui je pense aussi, je te dirais ce qu'il ressortira de tout ça en tout cas. De mon côté, ce sont effectivement des choses qu'on a mis en place, sauf que j'ai encore droit à internet quand elle est avec moi à la maison puisqu'on est sur le même bureau avec nos ordi, lorsque ce n'est pas le cas, je n'ai accès à rien pour supprimer toute source de tentation, et comme je le disais je sors le plus possible puisqu'en fait les moments critiques de l'addiction dans mon cas se déclenchent à la maison. Et je te rejoins sur le fait que la volonté doit venir du sujet pas du conjoint, d'ailleurs ma fiancée me le rappelle souvent, c'est à moi de me donner les moyens de m'en sortir à personne d'autre.
Pour revenir sur ce que je disais précédemment, j'ai l'impression que le fait d'aller voir la mer, de marcher, me détend énormément. J'aimerai faire aussi quelques travaux à la maison, mais pour le moment je préfère sortir pour éviter toute situation trop similaires à celles dans lesquelles je me trouvais quand l'addiction se déclenchait. Ensuite, je voudrais te faire part aussi d'une chose qui peut sembler étonnante mais qui a particulièrement participé à ce déclic que j'ai eu de vouloir m'en sortir. Le jour ou ma fiancée m'a dit cette fois c est fini, soit tu fais quelque chose pour t'en sortir soit tu oublies toute éventualité de retrouver un couple stable et un bel avenir à deux, et pour le coup c'était un pur hasard, j'étais retombé sous le coup de mon addiction. Je cherchais une vidéo à regarder, et je suis tombé sur l'une d'elle, j'ai cliqué pour la regarder. Il s'agissait d'une femme de l'âge de ma fiancée je dirais, et cette femme avait contacté une équipe de production, pour aller dans la rue et coucher avec un inconnu. Mais elle expliquait la raison de son comportement, son copain l'avait trompé elle s'en est rendu compte et elle savait que l'homme en question allait sur le site de cette boite de production pour regarder des vidéos. Et elle disait voilà, je vais faire cette vidéo avec un inconnu, pour qu il voit ce qu'il a perdu, et qu'il se rende compte de la souffrance qu il m'a causé en allant voir ailleurs. Mais on sentait au ton de sa voix toute sa colère, toute sa souffrance, elle parlait de façon vulgaire mais on voyais qu'elle en faisait trop. Et j'ai trouvé ça vraiment triste, et vraiment moche, je me souviens que je me suis dit ma pauvre t'as même l'air d'avoir conscience de la souffrance que tu t'infliges à toi même pour essayer de l'atteindre. Et je me suis dit j'imagine même pas ta souffrance pour avoir cet acte désespéré. Et j'ai coupé la vidéo au milieu, je suis resté vraiment "bête" et je me suis dit tu te rends compte qu'avec ton problème et ton comportement la souffrance que tu as infligé à ta chérie est sans doute similaire? Ca m'as énormément fait réfléchir et je me suis dit, franchement ça me tuerait qu'elle en vienne là parce qu'avec mon addiction j'ai pas pris les choses en main, et que j'ai pas réagis. Et d'autre par, ça a appeler un autre constat, toutes les discussions que j'ai pu avoir avec d'autres filles , j'aurais pu les avoir avec elle et en mieux. Que ce soit par SMS, chat , ou cam et surtout les partager avec la femme qui me connait et qui m'aime, que je peux retrouver ensuite avec qui je peux partager autre chose.
Donc je suis vraiment passé à une volonté en plus de mon travail sur mon addiction, de tout faire pour la valoriser le plus possible, lui faire reprendre confiance en moi et aussi en elle. Car bien souvent on minimise le fait que du côté de la conjointe, il y ait un impact sur l'estime de soi, je veux qu'elle se sente belle et qu'elle voit que je suis fier d'être son homme juste à elle et pas que la première venue ferait aussi bien l'affaire.

Merci beaucoup en tout cas pour tous tes mots d'encouragement, je vais vraiment me donner à fond pour elle pour nous et pour moi. Et j'espère que de ton côté, les progrès ne feront qu'augmenter de semaines en semaines, de mois en mois, pour retrouver cette sérénité au sein de votre couple.

Oui elle m'en parle mais pas tous les jours, en fait elle tente de faire en sorte de m'inviter à ce que ce soit moi qui en parle de moi même. En fait comme depuis trois jours mon quotidien s'organise pour lutter contre cette addiction et bien de mon côté j'ai tendance à plus aller vers elle pour lui donner mes ressentis, mes sensations etc ça nous permet d'échanger là dessus, sans que je m'y sente contraint en fait. Le fait que je réussisse à faire ce que j avais prévu , que je lui dise que ça m'a permis de réfléchir ou de voir des notions dans des livres, fait qu'elle occupe moins un rôle de demandeuse qui me force à en parler si tu veux. Et pourtant je peux te dire que je n'aime pas en parler et que je suis pas de nature bavarde. Il n'en demeure pas moins, que comme ça j'ai impression de discuter normalement pas que je lui doit à tout prix une réflexion une explication. Je trouve que c'est plus positif en tout cas dans mon cas , mais le premier jour ça n'a pas été facile à faire.
Par exemple j'arrive mieux à lui dire si j'ai senti un manque, si c'est difficile ou moins, si le fait de faire telle activité ma détendu ou pas. De son côté elle joue le jeu, sans chercher absolument à savoir ce qui se trame dans ma tête. Déjà le fait que j'arrive à lui dire la vérité là dessus c'est une bonne avancée, avant j aurais tout gardé pour moi et je me serais fermé honteux comme une huitre.

Ce sera avec plaisir, de toute façon je crois que je ferais un point chaque week end et un peut être intermédiaire le mercredi, ensuite selon comment ça évolue je verrais pour espacer à toutes les semaines puis toutes les 2 semaines. En tout cas plein de courage à tous les deux, je vous souhaite le meilleur et une prompte guérison à ton homme courage à lui et à toi pour tenir.
Bonsoir,

je réagis par rapport au post de djey et ça m'a beaucoup émue. Tes propos sur ta femme sont très touchant et me font dire qu'il est possible qu'un dépendant sexuel aime et estime sa femme.

Merci à toi
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