Dépendance sexuelle

Version complète : toucher le fond et remonter ?
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Ce que je veux dire, c'est que même dans les fantasmes "assez conventionnels" il y a une part de rabaissement. Ne t'arrête pas à "ça paaaaaasse parce que tout le monde le fait". Certes ça sera un progrès, mais les "filles" (tu as remarqué que tu dis filles et pas femmes? Est-ce que tu dirais "le garçon" ou "l'homme"?) y sont aussi rabaissées. Toi-même, tu dis infirmière, et pas médecin. Hotesse, et pas pilote. Tu vois où je veux en venir?
Citation :Certes ça sera un progrès, mais les "filles" (tu as remarqué que tu dis filles et pas femmes? Est-ce que tu dirais "le garçon" ou "l'homme"?) y sont aussi rabaissées. Toi-même, tu dis infirmière, et pas médecin. Hotesse, et pas pilote.

Hyper pertinent. Clairement le fantasme de l'hotesse ou de l'infirmière est un gros construit social, je suis quasi sur qu'on pourrait trouver à quel moment et par qui il a été popularisé (playboy ? bordels parisiens post 1ère guerre mondiale ? les paris sont ouverts s'il y a des fans d'histoire pour chercher). Construit social dans une société machiste veut dire aussi qu'il est forcément parcouru de sexisme.

Ca veut pas dire que tu peux pas le transformer et te le réapproprier, mais en tant que tel, ca reste selon moi un fantasme "exogène", apporté clé-en-main par la comm'.

Ca serait intéressant, je pense, de faire le tri parmi tes fantasmes de ceux que tu penses que tu aurais eu si tu avais vécu dans un monde sans pornographie. Lesquels te viennent d'expériences personnelles.

Exemple perso, je kiffe le bondage. Je me souviens avoir dessiné pour mon amoureuse de maternelle un dessin d'Ariel la petite sirène attachée à un poteau par la mechante, d'avoir eu des droles de fourmillements en lisant un passage d'un bouquin de la bibliothèque verte ou on décrit le héros ligoté qui essaie de se détacher. Je suis donc sûr qu'il s'agit d'un fantasme relativement naturel pour moi et qu'il faut juste que je le garde "pur" de l'influence du porno et de l'idée que cette pratique doit s'accompagner de douleur, violence ou domination.
Je n'ai rien d'hyper pertinent à dire, si ce n'est que je suis hyper d'accord avec Ekeiloh et tHutu. Il ne faut jamais oublié qu'on vit dans une société patriarcale où la domination masculine est la norme, avec tout ce que ça implique. Ça peut donc être intéressant de déconstruire nos fantasmes aussi !
(22-05-2020 13:04)Ekeiloh a écrit : [ -> ]Ce que je veux dire, c'est que même dans les fantasmes "assez conventionnels" il y a une part de rabaissement. Ne t'arrête pas à "ça paaaaaasse parce que tout le monde le fait". Certes ça sera un progrès, mais les "filles" (tu as remarqué que tu dis filles et pas femmes? Est-ce que tu dirais "le garçon" ou "l'homme"?) y sont aussi rabaissées. Toi-même, tu dis infirmière, et pas médecin. Hotesse, et pas pilote. Tu vois où je veux en venir?

Je vois bien où tu veux en venir mais je pense que ce n'est pas le bon chemin et je te propose une autre grille de lecture si tu veux bien. Dans la phrase sur les fantasmes où j'ai écrit "2 filles", si j'avais dû la mettre au masculin, crois bien que j'aurais écrit "2 mecs" et non pas "2 hommes". "fille" n'est donc pas utilisé dans cette phrase comme une vision dévaluée de la femme. "Fille" n'est pas plus le "rabaissement" de "femme" que "mec" ne l'est "d'homme". La distinction n'est pas verticale (l'un n'est pas au-dessus de l'autre) mais horizontale, c'est juste une question de distance : dans le langage courant, "Femme" ou "Homme" désignent davantage une personne réelle, son corps et son esprit mais là le sujet portait sur les fantasmes. Le fantasme de l'infirmière par exemple, ce n'est pas la personne qui est dans les habits de soignante qui est le fantasme, c'est la fonction. Ce n'est pas la couleur de ses yeux, la longueur de ses jambes qui est en jeu, c'est le rôle social. La femme n'est que la personnification, l'incarnation de cette  fonction mais ce n'est pas elle, l'objet du fantasme. On ne parle pas de vraies personnes et "fille /mec" font ressentir, je le pense, cette distance plus grande, cette impersonnification.

Sur l'infirmière et l'hôtesse de l'air, ce sont des fantasmes "communs" et ils n'ont rien de misogyne ;  je suis sûr que le maître-nageur est un fantasme féminin plus répandu que le prix Nobel de littérature même chez les moins misandres. 

Et pourquoi infirmière est probablement plus commun que maire ou chercheuse en neuro-science ? Bon y'a pas de statistiques là-dessus mais j'imagine ... 

Parce que l'infirmière renvoie l'homme à sa faiblesse et à un élément sécurisant, rassurant, protecteur ... Oui Freud oui, l'un des phénotypes de la maman, bien sûr. Et la maitresse d'école pour l'autorité, oui aussi, oui Sigmund.. Et l'hôtesse de l'air aussi, dédiée au bien être du passager alors qu'il est - pour certains - dans une situation de stress.

L'analyse qui consiste donc à opposer fille à homme, infirmière à médecin, ... ne me paraît donc pas correcte.

Bon après, il se trouve que ni l'infirmière ni l'hôtesse de l'air ne sont pour moi un fantasme, j'en parlais pour donner des exemples un peu "universels" afin de distinguer les fantasmes qui sont globalement acceptés par la société et ceux que je qualifie d'immondes parce le rabaissement d'une personne est l'objet même du fantasme. 

Je persiste et signe, tous ne se valent pas. Mon fantasme de talons aiguilles ne me gène pas, il n'est pas rabaissant ni misogyne, on peut rêver le soir d'une silhouette ainsi croisée dans la rue sans être un machiste. On ne peut pas en dire autant de tous les fantasmes. Ce serait même dangereux de le faire parce que si tous se valent alors on ne peut que tous les combattre et il me semble que cette ambition démesurée est une promesse d'échec à venir.
"mecs" n'est pas le masculin de fille mais de meuf (autrement dit femme en verlan). Le masculin de fille est garçon. Tu aurais vraiment dit "deux garçons ensemble"?

Mais à part cela tu as raison, tous les fantasmes ne sont pas à jeter à la poubelle, ce serait comme dire qu'on doit abandonner tous nos rêves. J'essaie juste de te faire comprendre que ce que la société nous propose n'est pas forcément ce que nous devons garder. 

Sinon comment ça se passe ton sevrage?
Le masculin de meuf serait keum et si ces termes sont effectivement très utilisés par la génération des moins de 35 ans ... les gens de ma génération utilisent plutôt et fille et mec / gars. D’ailleurs la célèbre pastille humoristique avec Lamy et Dujardin s’appelait : « un gars / fille ».

Pour reprendre ta formule « Mais à part cela tu as raison » Wink

Et pour mon sevrage, « jusque là tout va bien » mais je me méfie des situations qui ont l’air trop faciles et des moments où on a trop confiance en soi. C’est là qu’arrivent les accidents. Et toi ?
Merci de demander ! 
Ma dépendance sexuelle est en voie d'extinction, même si on sait qu'on devra toujours faire attention. 
Ma dep affective se gère de mieux en mieux. 
La bouffe par contre c'est une autre histoire, j'en parlerai sur mon fil. 

Je suis contente que ton sevrage soit ok. Tu vas y arriver, tu n'es pas seul !
Impulsion a écrit :Le masculin de meuf serait keum et si ces termes sont effectivement très utilisés par la génération des moins de 35 ans ... les gens de ma génération utilisent plutôt et fille et mec / gars. D’ailleurs la célèbre pastille humoristique avec Lamy et Dujardin s’appelait : « un gars / fille ».

Le fait que notre langage courant soit sexiste n'excuse pas le sexisme en soi. Et on a la chance d'avoir une langue vivante, donc mouvante, donc on peut aussi décider de faire changer les choses quand on pense que la langue est un peu trop merdique Smile

Après c'est la beauté des fantasmes : ils peuvent être aussi peu orthodoxes qu'on le veut et ça n'implique pas nécessairement que l'on est aussi peu orthodoxes que nos fantasmes.
Lu ce matin : « On n’ouvre pas un débat quand on brandit son avis comme une vérité universelle. On ouvre un débat quand on pense au lieu de croire, c’est-à-dire quand on se dit que, malgré ce qu’on croit, les choses sont peut-être plus compliquées que ça. » Tellement vrai Smile
Oui, c'est vrai que ça s'applique bien à la dépendance.
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