Dépendance sexuelle

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Hello!

On m'a également demandé de tenir le rôle de modérateur, mais je préfère rester dans mon rôle d'éventuel soutien de Fabrice et le "remplacerai" le jour où il voudra prendre un peu de vacances ...

Juste ce mot pour dire que je soutiens les décisions de Fabrice car elles s'appuient sur les règles du forum! Chaque communauté doit vivre avec des orientations claires pour "cadrer" d'éventuelles disputes qui sont normales dans ce genre de contexte!

Merci donc aussi de tes précisions sur ta motivation de venir t'exprimer ici! Je pense que tu devras lever encore un peu plus le voile entre tes mots par lesquels tu dis que tu te plais dans ton "hypersexualité" (fortement attribué justement au milieu gay) et ton interrogation profonde qui t'amène sur ce forum de la sex dépendance. Je répète, je pressens chez toi une attitude d'interrogation qui pourra nous offrir des échanges très constructifs, pour toi et pour nous! Nous avons des choses à apprendre les uns des autres et je pense que le forum te préservera de belles surprises sur toi-même... Peu avant mon arrivée sur ce forum en octobre dernier j'aurais pu tenir le même discours que toi...

Tu as lu, où j'en suis aujourd'hui, et sans vouloir me donner en exemple, le principal à retenir dans tout ça c'est que je crois que j'ai été dans ma dépendance (ou dans ma hypersexualité durant 25 ans) parce que je me fuyais et aujourd'hui je ne fuis plus rien et je me plais à l'intérieure de la vie qui est la mienne et à l'intérieur de ma personne. Cette sensation d'excitation (oui émotion) intérieure que je cherchais dans le sex, j'arrive à la ressentir maintenant à chaque fois que je me concentre sur ce que je vis maintenant!

La vie n'a pas besoin de ce côté trépident et extraordinaire que nous offre les escapades sexuelles. Notre vie, telle qu'elle est, simple et belle, est déjà beaucoup et je te jure, c'est kiffant de la vivre étant dans son axe!

Aller, à très vite!

Jan
Merci Fabrice et Jan de vos posts,

je n'avais pas mesuré cet aspect des choses relativement au mal-être de ceux qui effectivement cherchent légitimement à sortir de la dépendance et je les prie de bien vouloir m'excuser de ma "spontanéité" cadrant mal avec l'esprit du site. Je cherche cependant à exprimer toute mon ambiguïté relativement à cette dépendance (liée à l'hypersexualité? c'est aussi une question finalement) qui quelque part m'apporte un sentiment de bien-être, mais un masque (comme je l'ai déjà écrit) indispensable face à des angoisses profondes, et des blessures qui le sont tout autant. 
En tout cas, je reconnais ma dépendance profonde, très profonde (aux images, aux films pornos - mais jamais pédophiles-, à la masturbation compulsive, à la drague compulsive, à la recherche sdans un sentiment d'urgence de partenaires, etc) et je suis venu sur ce site pour en parler en toute confiance à des personnes qui comprennent tout ce que cela implique dans sa vie privée et professionnelle) mais je pense que mon vrai malaise, ma vraie difficulté est que j'aime cette dépendance parce qu'elle me procure un apaisement profond bien que momentané. Je reconnais en toute humilité ma profonde dépendance au "shoot" que me procurent tous les aspects qui lui sont rattachés!!
Je cherche à comprendre la relation entre l'hypersexualité et la dépendance: y a t-il fondamentalement une relation de cause à effet (biologique? psychologique? autre?)
Jan ta remarque sur le recentrage me parle d'autant plus que je pratique le Qi gong depuis plus de 13 ans! Ceci dit, dans les traditions chinoises liées à ces arts martiaux internes, le Qi gong est aussi réputé pour renforcer la libido, comme quoi!Cool
J'ai répondu comme je peux...
Au plaisir de vous lire
Alicanthe
Salut Alicanthe,
tu parles d'apaisement, ce que j'ai vécu et qu'il était de plus en plus difficile d'avoir cet apaisement. Toujours besoin d'aller plus loin, toujours plus, moins de répit. Un peu une descente aux enfers (pratiques de plus en hard). Ma limite était mon intégrité mentale. Je crois avoir toujours gardé le contrôle (voir même si j'étais très soumis, avoir gardé un part de domination dans ma soumission). Cela me fait bizarre d'écrire cela. Cela me semble très loin. Cette personne qui plongeait, ce n'était pas moi, pas le moi que je veux devenir. C'était moi, mais un moi qui refusait d'affronter cet autre moi enfoui en lui. Trouves-tu toujours vraiment cet apaisement ? 
Tu es actuellement complètement dans le sexe. Tu vis dans le sexe et par le sexe (même en parlant de Qi gong, tu ramènes à la libido). Tu te dis être à la croisée de chemin dans ta vie. Comment imagines-tu ta vie dans quelques années en plongeant toujours plus dans le sexe ? Quel relation noues-tu avec les personnes ? (de mon coté, je n'ai gardé aucun contact avec mes amants). N'est ce pas ce qui t'a poussé ici ? Ce choix... cette interrogations sur ta vie. Ces démons, sont-ils vraiment si monstrueux ? As-tu déjà pensé à suivre un thérapie ?
Beaucoup de questions, mais ton parcours me questionne. Il aurait pu être le mien. Je crois que ma famille, ma compagne et mes enfants m'ont rattaché à la vie. En écrivant cela, je remarque la dureté de mes propos, entre les lignes, j'écris que ton choix n'est pas un choix de vie. C'est clairement comme cela que je l'ai vécu.
J'espère que mes propos ne te blesserons pas.
Bonne nuit
Fabrice
Hello Alicanthe!
 
J'avoue, je ne vois toujours pas comment la balance entre ce "plaisir" et cette sorte "d'accomplissement" dont tu parles se fait avec ces "angoisses profondes, et ... blessures qui le sont tout autant"...
 
Tu dis: "j'aime cette dépendance parce qu'elle me procure un apaisement profond bien que momentané"…
… et : "Je reconnais en toute humilité ma profonde dépendance au "shoot" que me procurent tous les aspects qui lui sont rattachés!!"
 
Mais que se passe-t-il pour l'alcoolique qui boit, pour l'héroïnomane qui se place un "shoot" (justement)...? C’est se procurer du plaisir pour dépasser un état de mal-être. Et ce mal-être se renforce en plus avec les actes liés à la dépendance même. La dépendance est un cercle vicieux qui cherche avec le temps à amplifier sa circonférence !
 
Je ne cherche pas à te tendre un piège pour te convaincre que tu es sex-dépendant... la confirmation de cela ne dépendra pas de la fréquence avec laquelle tu pratiques tes rapports sexuels, mais de savoir si ces actes interfèrent dans ta vie sociale, s'ils prennent le dessus sur d'autres éléments de ta vie comme p.ex. ton travail, donc s'ils échappent à ton contrôle et ta volonté profonde et si ce "décalage" provoque chez toi quelque chose qui va au-delà d'une simple interrogation... donc s’il provoque un malaise ou même une souffrance.
 
Le sevrage dont on parle sur le forum est justement là pour nous faire comprendre un certain état de fait : P.ex. si tu sors tous les vendredis soir pour « faire des plans », que se passe-t-il si un vendredi tu décides de rester chez toi… ?! Si tu es mal, accepterais-tu alors de te "saouler la gueule" ou de te poser un shoot d'héroïne? Et si tu réponds par "non", eh bien "pourquoi non"?? ... !!!
 
Pendant des années j'ai trompé mon copain, et comme (pour faire court) il m'avait plus au moins autorisé cela dès le début de notre relation, je ne me suis nullement posé de questions. Je faisais attention pour me protéger et j’y allais. Point !
Seul à un moment il me fallait de plus en plus de stimulation. J’ai commencé à accepter des rapports sans protection, j’ai glissé vers des rapports qu'on appelle plutôt "hards" et de plus je ne me refusais pas de prendre occasionnellement quelques drogues pour « corser tout ça » ... J'ai soudain compris que tout cela prenait une toute nouvelle dimension et de plus en plus de place dans ma vie et que j’allais devoir prendre un virage décisif … C’est ici que j’ai pu mettre un nom sur mon comportement et que j’ai commencé à mettre en route mon réel combat.
 
Est-ce que chez toi des limites appellent à être franchies ? Tu n’as pas besoin d’en parler ici, tu peux y répondre pour toi … ou discuter avec certains ici en message privé…
 
Je te donne ici juste mon propre exemple. On peut le décliner de multiples façons, mais les éléments de « dépassement des limites », « malaise » et « souffrance » nous sont communs à tous sur ce forum. Je crois que tu dois regarder si ce schéma se rapproche de ce que tu vis…
 
Maintenant, j'avoue que j'ai un peu de mal avec cette expression même de "l'hypersexualité"... Par cette appellation qui date d'il y a environ 10 à 15 ans la fréquence des rapports sexuels dans le milieu gay s'est soudain vue légitimée. Il faut se rappeler qu’il n’y a pas si longtemps que ça des femmes sex-dépendantes étaient appelées "nymphomanes" et chez les hommes on parlait également « d'obsédés sexuels »...  Comment nous voyons-nous si dans le cas féminin nous nous verrions appelé "nymphos"?? Sincèrement je ne veux, ni ne peut me complaire dans aucune de ces expressions.
 
Je trouve que par cette expression nous, les gays, cherchons à viriliser notre manque de confiance en nous et à masquer notre difficulté à réguler nos rapports affectifs et le fait de nous perdre dans la facilité des rapports sexuels de notre milieu.
 
Le tout est de savoir ce que nos « excès » ou « dérives » finissent par raconter de nous et si ce que nous découvrons correspond (encore) à l’image que nous nous faisons de nous et de notre vie…
 
En ce moment, à chaque fois que j’écris ici, j’espère fortement être clair… (lol)… je ne sais pas… Comme je l’ai mentionné je ne suis pas chez moi en ce moment et me trouve dans un contexte familial qui me perturbe un peu… excuse-moi !
 
Jan
Bonjour, je vais essayer de répondre au mieux!
oui cette "sex-dépendance" déteint sur ma vie pro (bien que je la gère très bien) mais ca intervient en permanence par bouffées très puissantes...et il y a bien ce cercle vicieux que tu évoques c'est clair! et j'en suis bien conscient..mais cela ne suffit pas pour en sortir évidemment....et je suis conscient aussi de ce malaise intérieur mais, encore une fois, masqué par le coté agréable de ces "shoots" dont j'ai besoin...et ne pouvoir draguer ou me masturber ou regarder des photos/films ou de ne pouvoir avoir une partenaire "sous la main" (j'en ai plusieurs qui connaissent mon hypersexualité) crée un vrai manque....une sensation de vide en moi...d'autant que j'ai une libido qui est en rapport avec mes désirs...
je cherche effectivement à aller toujours plus loin (toujours avec des adultes consentants bien sûr) et je cherche aussi à explorer ces "limites" dont tu parles même si je pressens aussi ce coté "hard" (que j'ai connu aussi mais sans recours à quelques drogues que ce soit, je ne parle que de sexe) en moi comme extrême et que je maîtrise pour l'instant.
L'intérêt aussi de ce forum pour moi est de découvrir de nouvelles façons de me regarder et de pouvoir me poser des questions qui ne m'avaient pas effleurées l'esprit jusqu'à présent...
Je réponds aussi comme je peux mais le fait de pouvoir discuter sur un forum permet d'organiser en quelques sorte ses propres idées sur cette question.
En tout cas tes propos me semblent clairs et tu n'as pas besoin de t'excuser car tes questions et remarques sont plutôt justes..
cdlt
Alicanthe
Hello Alicanthe !
 
Comme dans toute dépendance le « shoot » et ce « côté agréable » dont tu parles sont ce que la dépendance semble nous offrir, mais ne sont que des illusions. Tu l’as probablement inconsciemment compris, mais positive « le shoot » montre qu’on ne peut pas encore l’admettre. On n’a probablement aucune idée de ce à quoi la vie ressemblera si on sort vraiment de la «logique sex ». D’où ces sensation de « vide ». Et ça, c’est ce qui nous est arrivé à tous et c’est exactement pour ça que nous sommes sur ce forum !
 
Je crois que tu dois te poser la question du « d’où vient cette sensation de vide ? », quand tu ne te réfugies pas dans le sex. Le tout pour avancer sur la dépendance est de connaître ces raisons et de se confronter à elles ! Derrière il y a ton véritable « toi » et ta véritable vie ! Pour une raison ou une autre on s’est enfermé dans un cercle vicieux pour ne pas regarder nos vérités intimes. Tout est là !
 
La question des limites est aussi à creuser, mais je vais plutôt te poser une question en message privé !
 
A très bientôt !
 
Jan
Avec plaisir Jan!
Alicanthe
Bonjour Allianthe,

je vais me permettre de reposer des questions auxquelles tu n'as pas répondu. Tu peux simplement me dire que tu ne veux pas y répondre. Mais elles sont importantes pour que je puisse essayer de comprendre.
En fait, j'essaie toujours de comprendre ce qui t'a poussé à venir ici sur le forum... Ce qui de mon coté m'a amené ici était que je ne voyais pas d'issu à ma sexualité débridée (hypersexualité ?). Je ne m'imaginais pas me retrouver à 50 ou à 60 ans toujours dans la même logique. Je me souviens de plan avec des personnes plus âgées et d'en ressortir en me disant que dans dix ans j'en serais toujours là... 
Voici donc mes questions simplement recopiées de mon précédent message. Si je suis trop insistant, juste un message en MP ou ici

Citation :Tu te dis être à la croisée de chemin dans ta vie. Comment imagines-tu ta vie dans quelques années en plongeant toujours plus dans le sexe ? Quel relation noues-tu avec les personnes ? (de mon coté, je n'ai gardé aucun contact avec mes amants). N'est ce pas ce qui t'a poussé ici ? Ce choix... cette interrogations sur ta vie. Ces démons, sont-ils vraiment si monstrueux ? As-tu déjà pensé à suivre un thérapie ?



Bonne journée,


Fabrice
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