Dépendance sexuelle

Version complète : comment rester en couple avec un dépendant?
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Bonjour à tous,
Je m'appelle Delphine, j'ai 30 ans, enseignante, et je suis en couple avec T., dépendant sexuel.

Nous vivons ensemble depuis plus d'un an maintenant mais cela fait 3 ans que notre histoire a débuté.
J'ai toujours pensé que notre couple était solide, bien que j'ai toujours été suspicieuse de tout et de rien (je suis assez jalouse et suis très axée sur les principes et la morale..).
Mon conjoint ne m'a jamais caché regarder des vidéos à caractère pornographiques. Ceci m'a toujours dérangé et rendu malade, mais j'ai éssayé de prendre sur moi, j'ai lu beaucoup d'articles de spécialiste et ai fini par me mettre en tête que la pornographie ne devait pas être stigmatisé dans un couple, que c'était plus ou moins normal pour un homme de consommer ce genre d'image ... Le sujet a toujours été tabou à la maison, comme beaucoup de femme, je n'ai pas bien confiance en moi et ne supporte pas que mon homme puisse regarder d'autres femmes que moi, des femmes fausses de surcroît!

Notre vie de couple poursuivait donc son chemin, quand un soir, j'ai eu l'idée (bonne ou mauvaise) de regarder son téléphone pendant qu'il était sous la douche ... C'est alors que je suis tombée sur son historique contenant le visionnage la veille de vidéos pornos mais pas seulement ... Je suis aussi tombée sur l'annonce XXXXXX (supprimer le nom du site) d'un jeune homme vivant à 5km de chez nous qui proposait de se faire ... (je vous épargne les détails).
J'ai été littéralement anéantie. Je n'ai rien compris ...
Je n'ai pas pu cacher mon malheur à mon conjoint et lui ai donc expliquer ce qu'il s'était passé. Après des heures de discussion, il a réussi à me mettre dans le crâne qu'il était tombé dessus par hasard ... Comme il était tard, j'ai décidé de lui faire confiance, de me rentrer dans le crâne que oui peut-être c'était vraiment un accident .. Mais les coïncidences étaient nombreuses ...
Le lendemain, alors qu'il était au travail, il n'a pas arrêté de m'envoyer des messages d'amour, de me dire qu'il m'aimait etc ... chose qu'il ne fait pas habituellement.
Alors je me suis dit que quelque chose clochait et ai décidé de savoir le fin mot de l'histoire ... connaissant le mot de passe de sa boîte mail sans qu'il le sache (je ne l'avais dailleurs jamais utilisé auparavant car je lui faisais confiance), je me suis alors connectée ...
Et ce fût le drâme ... des dizaines et des dizaines de mails concernant des sites de chat en ligne, et des dizaines de mails échangés via la plateforme XXXX avec des travestis et transsexuels ! ... j'ai cru mourir ... mon homme si viril qui ne supporte pas qu'on le taquine sur sa pointe de féminité ... mon homme qui ne supporte pas les homosexuels etc ... Et là, le voila qu'il dialogue avec ces "choses", qu'il les appel "poupée", qu'il leur donne des RDV (qui n'ont jamais abouti) pour "leur remplir le cul" ....
J'ai vomi à plusieurs reprise en lisant tout ça ... jamais je ne l'aurais cru capable de prononcer des paroles de ce genre (et je ne vous cite pas tout), lui qui est si doux ... c'était inimaginable, inconcevable pour moi ... Si encore il draguait ou me trompait avec des femmes normales, j'aurais été triste mais je me serais dis " ça n'arrive pas qu'aux autres" .. mais penser à ça, jamais!
Je l'ai donc appelé pour lui dire que j'avais tout découvert et que je ne serais plus là son retour ...
Il m'a dit qu'il rentrait tout de suite du travail, que justement il était mal toute la matinée et que c'est pour ça qu'il m'avait beaucoup écrit ... il voulait que je découvre son secret ...
Je l'ai donc attendu, pensant mériter une explication de vive voix. Et quand il est rentré, je ne l'ai pas reconnu. Je l'ai vu pleurer pour la première fois en me disant que je pouvais le quitter car il ne me méritait pas, mais en me suppliant de lui venir en aide !
Il m'a juré, promis etc que toutes ces choses ne se "limitaient" qu'aux paroles et que JAMAIS il ne serait passé à l'acte. Il ne sait pas pourquoi il fait cela et dit qu'il ne s'en rend pas compte ....
Alors je suis perdue, j'ai appelé tout les spécialistes que je pouvais et ai pu avoir un RDV au CSAPA de Lyon qui a su me rassurer un peu. Depuis un mois que le sujet a eclos, nous y sommes déjà allé deux fois. Le spécialiste me dit qu'il s'agit réellement d'un cas pathologique et que ce n'est absolument pas dans son but de me blesser ...
Alors je reste à ses côtés ... je l'aime autant que je le déteste ... il a littéralement brisé mon coeur en mille morceaux. Cet homme avec qui nous étions entrain d'acheter une maison, cet homme avec qui nous planifions de faire un enfant.

(T. est un ancien militaire qui a eu un lourd syndrome de stress post-traumatique lors de son retour de guerre, et je précise qu'il a commencé à avoir ces pratiques à ce moment là, même s'il regardait déjà beaucoup de porno là-bas. Cependant, je ne l'ai rencontré qu'après son retour de guerre).
J'ai toujours été une femme très dévouée et généreuse, j'ai toujours été à 200% derrière lui et l'ai soutenu dans tous les domaines, mais étant moi même psychologiquement très fragile voir instable, je ne sais plus comment gérer cette situation et me retrouve aujourd'hui complètement submergé par le chagrin.

Alors mesdames, messieurs, qui que vous soyez, je vous en prie aidez-moi de quelque façon que ce soit ....

Merci ...
Bonsoir Delphine!

Et bien (re)venue sur le forum!

Nous étions plusieurs à t'avoir répondu à tes premiers messages sous l'intitulé "Présentation d'une nouvelle co-dépendante."

Y avait-il un souci technique pour suivre ce fil de messages?
Peux-tu en prendre connaissance?

Nous sommes toujours là pour te soutenir!

A très vite j'espère!

Jan
Bonsoir Delphine38 et bienvenue dans notre forum,

une fois l'orage passé, quelques évidences.

- ton compagnon présente une dépendance au sexe. C'est une grande souffrance, mais c'est aussi une maladie qui se soigne et se guérit. Ce n'est pas une fatalité.

- c'est un long chemin pour s'en sortir et, malgré les promesses, les rechutes sont fréquentes, surtout au début (c'est la règle pour toutes les addictions!)

- en tant que co-dépendante, tu as un rôle majeur à jouer: accompagnement, soutien et patience, mais attention, s'il n'y a pas d'évolution, il faut parfois faire des choix,
car être co-dépendante, c'est aussi une grande souffrance et tu ne dois pas souffrir toute ta vie!

- vous avez déjà consulté le CSAPA et j'imagine que ton compagnon n'est plus dans le déni. Bravo, c'est déjà un grand pas en avant. Mais il ne pourra pas s'en sortit seul, il a besoin d'un
accompagnement médical (psy, addictologue).

- il y a plusieurs témoignages de codépendantes dans ce forum. A les lire tu te sentiras moins seul. Je te recommande également les bouquins: l'un, de notre ami Florent ("Avant, j'étais
au porno"), l'autre d'Orroz, psychiatre et ancien sexolique, précurseur de ce forum ("Les dangers du sexe sur Internet"). Dans ce dernier livre, il y a un chapitre avec de nombreux
témoignages de codépendantes. Ces livres peuvent également être d'une grande utilité pour ton compagnon.


Courage et bonne soirée.

Alessandro
Bonjour Delphine

J'apporte moi aussi ma petite contribution dans ce journal que tu fais ici sur ce forum.

Je te vois avec un gars que tu aimes, que tu fréquentes depuis trois ans. Il t'a choisi après son traumatisme professionnel, il ne t'a pas choisi au hasard, tu lui as plu pour des raisons très évidentes pour lui, mais déjà habité par les brisures de la guerres, il t'a aussi choisi pour des raisons qui lui sont inconscientes à lui même, et qui dans un avenir se révèlera comme cet adage qui dit que "vous êtes fait l'un pour l'autre" ; vous le découvrirez plus tard, si vous restez ensemble, pour l'instant ni toi ni lui ne pouvez le voir. Il t'a choisi parce qu'il te trouvait toute mignonne : c'est pour cela ...mais pas seulement.

Alors toi que fais-tu depuis que tu le connais ? Et bien tu te fais toute mignonne pour lui plaire, tu découvres au delà de ses défauts de surface que c'est lui que tu veux pour la famille que tu veux. Vous êtes en âge de vouloir une famille, et si vous ne vouliez pas la faire ensemble, vous vous seriez déjà quitté. Alors donc, tu te fais mignonne pour lui plaire, et tu lui fais une confiance un peu aveugle, parce que la confiance c'est le ciment du couple, et que l'homme donne toute sa mesure quand il est librement aimé.

Mais voilà, pendant que tu te fais toute mignonne, lui se vautre dans ce qu'il y a de plus crade possible. C'est comme cela que tu le découvres, et donc tout se brise. Oui tout se brise, parce qu'il est au antipode de ce que toi tu fais, c'est à dire la création de votre nid douillé. Tu te fais belle, il se fait moche. Ca c'est ton choc à toi, mais si c'est une lecture possible, ce n'est pas la seule.

Je vais te décrire ce que je comprend de sa psychologie.

Il a choisi l'armée. Ce n'est pas un choix anodin. Il est au service de la "Mère Patri" (ses parents sont donc la nation, "patri" est une déclinaison du latin : père "pater"). Comme chaque adulte, il a quitté son père et sa mère naturel, et en à choisi d'autres, supérieurs, qui constituent un idéal où tout son système de valeur va pouvoir donner le meilleur de lui même.

Et puis une guerre, ça fait parti des choses possibles dans ce métier, et un choc traumatique qui le casse, met à jour les faiblesses de son humanité mortelle. ...Ca arrive de tomber et papa maman soignent, amènent chez le docteur ect, ect... Mais là, la mère patri a t'elle fait son travail de secourir son petit ? J'en doute, la patri concasse ses fils et s'en désintéresse. Ton mari à une grosse crise d'identité.

Dans l'armée, l'identité du soldat est d'une psychologie assez simple. Le milieu particulièrement masculin présente toutes les possibilités des relations masculines : la relation filiale avec l'obéissance à l'autorité, la relation fraternelle avec la canarderie, la relation de père, le soldat protège le pays. Tout cela avec le tabou de l'homosexualité, donc une exacerbation de la virilité avec une pointe gentille d'homophobie pour se rassurer.

La patri a fait défaut, l'autorité qu'elle représente n'est plus fiable. Ses repères sont cassés, le tabou de l'homosexualité s'effrite. La camaraderie militaire étant aussi un lieu ou l'on se mesure par rapport aux autres, mais on se mesure sans compétition parce que sinon il n'y a pas camaraderie, casse aussi une sorte de fierté mal placé, on parle cul, porno, on brise les limites de l'intime, et tu le comprends un peu (quoique et tu as raison d'être sur la réserve) quand tu acceptes que ton mari regarde des film de cul...

Alors T. en regarde, et puis il y a les chats, et sur les chats, ce sont surtout des hommes en chassent qu'il voit, les femmes sont plus rares, et celles qui sont là sont souvent des prostituées, et lui, il a sa fierté, il ne paie pas pour ça. Alors dans un monde où tu n'es pas là, où il n'y a que des hommes quasi, prêts à montrer leurs faiblesses masculines et identitaires, il franchi des pas qu'il n'aurait jamais penser franchir avant.

Mais il te cache cela, pour te protéger, parce que toi tu es belle à ses yeux, et qu'il ne veut pas t'associer à un crash qu'il vit et qu'il accepte de vivre (parce qu'inévitable maintenant qu'il est cassé), pour supporter l'absurdité du traumatisme dont il n'arrive pas à donner de sens. Il se sent coupable, parce que le traumatisme reçu, il en donne la pire des réponses : le désespoir et la révolte contre sa propre fierté. Il ne veut pas t'associer à cette perte de son système de valeur, d'autant que vous êtes dans la phase de construction du nid, idée qu'il veut aussi, perspective qu'il ne veut surtout pas perdre, car il aurait alors vraiment plus rien qui le motiverait.

Alors il se cache, par survie, mais il sait qu'il ne peux pas le faire indéfiniment, et te laisse le découvrir pour que ce soit toi qui ait l'initiative (car n'ai aucun doute, s'il avait voulu te le cacher il y serait arrivé). Il est devenu ESCLAVE et l'esclave ne se sauve pas de lui-même, il a besoin d'être affranchi, que l'on paye la rançon de sa liberté, lui n'a rien. Rien que l'humilité d'accepter de ne pouvoir rendre tout le bien que son bienfaiteur devra faire pour lui. Tu peux avoir le rôle de ce bienfaiteur : être sa bienfaitrice, il te remboursera la rançon versée par le don de son humilité (cet humilité, n'est pas toujours là, et toi, la bienfaitrice, il faudra toujours veiller à ce qu'elle soit présente, c'est la compensation du don de la rançon, ce n'est pas négociable, car tu vas vraiment payer, ce n'est pas pour du semblant, et ça tu l'as déjà ressenti (il faut passer du ressentir à consentir)).

Est-ce qu'il est prêt à te remettre les clefs de sa virilité (c'est un acte de courage et de confiance). Est-ce qu'il est prêt à perdre sa virilité en toi pour que tu la lui redonnes restaurées ? Tout cela est dans le mystère de l'amour conjugal, qui dans le don généreux, est aussi une restauration des blessures.

Sa virilité, il la perdu. La virilité (selon son système, chacun en a une définition à lui, c'est un "concept" très intime et particulier), c'est traditionnellement la transmission de l'identité, (toi la femme tu donnes ton corps, à l'homme, à l'enfant qui va naitre). Il est perdu, quelle identité va t-il transmettre ? Et là le vice s'installe, le cercle infernal du vice : son identité vicieuse, c'est de perdre son identité. ...ce chemin comme sa description, est absurde et conduit à la mort. Il FAUT qu'il se reprenne, pas à pas. Il ne peut pas déléguer sa part, mais où il pourra être accompagné, il pourra ne pas le faire seul et isolément.

Il va falloir qu'il change encore de parents. La mère patri n'est plus ses parents de références, famille où il peut se construire. Disons plutôt que de changer ses parents (car là ça n'est pas forcement si simple), il va falloir qu'il soit parent de ses parents, qu'il voit l'armée comme une enfant perdue, capable de perdre ses enfants. Voilà sa nouvelle identité, voilà son nouveau combat viril, ce combat peut prendre tous les pores de sa peau et le restaurer, le remettre sur la voix de la joie intérieure.

Et toi, la dedans ... et bien comme dans le film Pearl Harbor, tu seras l'infirmière ... et plus car affinité. Ton premier mari est mort, tu en aimeras un autre celui que tu appelles T, le nouveau T.

Bien sur, tout cette prose n'a aucune prétention de vérité, et ne restera qu'une piste de réflexion.
Bonjour.
JAN ma fait part de sa désapprobation sur ce poste, qu'il estime pas trop respectueux de votre vie car je donne une interprétation personnelle du couple.

J'entend cette critique, et je dis par avance que je m'excuse si ce poste ne te convient pas Cher Delphine, il n'y aura qu'à ne pas en tenir compte.

Amitiés et soutients.
Bonjour à tous.

Tout d'abord je vous remercie d'avoir pris le temps de me répondre. Je m'excuse de ne pas avoir pu répondre jusqu'à maintenant. Mon travail m'a pris beaucoup de temps, je le ferais donc dès demain Smile

Ne vous inquiétez pas, je n'ai absolument pas été blessé par votre réponse, au contraire, ça me fait du bien d'entendre l'avis de chacun Smile

Je vous remercie d'êtres tous aussi bienveillants et vous donne mes nouvelles infos au plus vite !
Bonsoir Delphine!

J'avais répondu à tes interrogations sur ton premier sujet. L'as-tu lu? Si besoin je peux le réinsérer ici!

Je précise que je ne trouve pas le poste de Burrhus irrespectueux, je lui ai juste fait part du fait que d'après mon appréciation il y a pas mal d'interprétations très personnelles de sa part sur ton copain et ton couple et que c'est peut-être un peu tôt pour aller si loin, sans avoir échangé avec toi avant.
Le dernier poste de Burrhus ici prouve qu'il cherche comme nous tous à être présent avec bienveillance!
Et tu as pu t'y retrouver, c'est l'essentiel!

On espère tous te relire ici bientôt!
N'hésites pas de t'exprimer et de poser toutes les questions que tu peux avoir!

On est tous avec toi, du mieux que nous pourrons!

Jan
Bonjour à tous !

Je suis désolée de ne pas avoir pu répondre à tout le monde aussi vite que je l'aurais souhaité (je fais passer les examens du bac en ce moment, j'avoue que j'ai la tête bien pleine!)

Concernant les dernières nouvelles:
On va dire que l'humeur générale me concernant est en dents-de-scie ... Je me force à sourire, beaucoup, mais à un moment je n'en peux plus et je craque ... et quand je craque, je suis très blessante envers mon conjoint .. je sais que je dois faire un travail sur moi, mais je me sens tellement dépassée par la situation que je ne sais plus par quoi commencer ... garder la tête haute à toute épreuve ...

Nous sommes donc retourné au csapa mercredi dernier, pour la troisième fois... et comme à chaque rdv, je ne peux m'empêcher de fondre en larme lorsque le psy me pose la fameuse question: "comment ça va?"
Alors je lui ai dis que non, que ça n'allait pas. Je lui ai expliqué pourquoi, que j'avais bien compris qu'il ne fallait pas ressasser le passé, que maintenant que les choses étaient dites et le pronostic établi il fallait se prendre par la main et aller de l'avant.
Mais ce qui ne va pas, c'est le comportement de T. envers moi. Beaucoup diraient que j'en demande trop, mais cette histoire m'a fait tellement de mal qu'en fait, je crois que j'en attends énormément en retour ... et ça n'est certainement pas bien... J'entends par là que si c'était moi qui était à sa place, je pense sincèrement qu'il serait parti. Et moi je suis restée. Alors si j'étais à sa place, je déplacerai des montagnes pour lui montrer à quel point je suis reconnaissante qu'il soit resté auprès de moi. Et ce n'est pas le cas ... j'ai l'impression que ça a été le cas la première semaine, lorsque la blessure était bien à vif .. mais depuis, la routine est revenue ... et cette routine je n'en veux pas ...
Alors je l'ai dit au psy, devant T. Je lui ai demandé qu'il lui explique à quel point j'avais mal, car T. ne semble pas comprendre que ça puisse me détruire ... C'est alors que le psy m'a demandé de sortir ! Il m'a dit qu'il devait travailler seul avec lui, et qu'il me ferait un débrief à la fin, car je n'avais pas besoin de tout savoir ... que c'était pour me protéger ....
Mais pour moi, ne pas savoir c'est pire que l'enfer ... j'imagine tellement de chose. Je ne sais pas comment calmer mon imagination ... Ils ont discuté pendant plus d'une heure ... qu'ont ils bien pu se dire ?! Ont-ils parlé des conversations avec les transexuels? Est-il vraiment intéressé par eux? Aurait-il fini par me tromper si je ne l'avais pas découvert? Je suis entrain de devenir folle ....
Et là, une heure après, il me demande de revenir ... tout les deux affichent un beau sourire, et le psy me dit: "je ne peux pas vous en dire plus, mais T. aura des choses à faire cette semaine envers vous, vous ne devez pas savoir lesquelles, vous allez vous en rendre compte et nous ferons le point mercredi au prochain RDV".
Alors je me suis plus ou moins contentée de cette réponse. Sauf que depuis cette séance, je guette le moindre fait et geste et rien du tout ! Rien a changé, et nous sommes déjà lundi !
Alors je ne sais pas quoi faire .... mon imaginaire n'en peux plus .... j'attends tellement de choses que je suis déçue ....
Pourtant je devrais être "contente" ... depuis un mois que les choses ont explosées, T. n'est retourné sur ses sites qu'une seule fois (enfin, à ma connaissance^^)... j'essaie de me dire que c'est bien ...

Petit parallèle concernant le poste de Burrhus: j'apprécie vraiment ton développement personnel, je me retrouve sincèrement dans ce que tu dis, et je pense que ça ressemble pas mal à la situation en général .. et si notre histoire suit ton développement, alors nous nous en sortirons "grandi" et plus amoureux que jamais ... du moins je l'espère de tout coeur ..
Bonjour Delphine,

je comprends ton attente, et aussi ton envie que les choses changent. Je voulais juste réagir non pas comme un dépendant, mais comme un méditant. Il me semble qu'il ne faut pas trop attendre de la vie. Il faut apprendre à accepter les choses comme  elles sont (=lâcher prise), ce n'est pas renoncer, c'est tout le contraire, c'est agir, mais en acceptant les choses comme elles sont. je recopie ma vision du lâcher prise que j'avais mis sur mon post
Citation :Le lâcher-prise ce n'est pas rien faire. Au contraire, c'est une action volontaire et dynamique. C'est continuer à agir sans s'inquiéter du résultats, s'occuper de l'avenir sans s'en préoccuper. Lâcher-prise, c'est renoncer à tout contrôler, c'est renoncer à prouver quoi que ce soit, c'est accepter que l'autre est l'autre et que moi-même, ... je suis qui je suis et non pas  qui j'avais rêvé d'être. Lâcher-prise, c'est cesser de faire le procès de la vie qui ne nous donne pas ce que nous attendons. A partir du moment où l'on peut lâcher prise, où l'on ne désire plus être heureux tout prix, on découvre que le bonheur, c'est cette capacité de garder les mains ouvertes plutôt que de les laisser agrippées sur ce que nous croyons nous être indispensable."

Je sais que c'est difficile. Mais dis toi que ce que tu imagines n'est pas la réalité. Elle est peut-être pire, ou bien ton mari se bat et gère sa dépendance. Tu ne sais pas. Donc pourquoi se poser des questions ? C'est difficile pour lui d'en parler, il y a la dynamique de vos visites chez le psy... Peut-être ton mari  a parlé de lui ? Pourquoi veux-tu qu'il est parlé des transsexuels ? 

Un mois, c'est long et dans une vie c'est bien peu de temps. Essaie de prendre un peu de distance. Ce que tu fais est déjà exceptionnel, tu exprimes ta douleur à ton mari, vous avez ces moments d'échange. C'est beaucoup, tu voudrais surement plus et plus vite. 

Je ne sais pas si mon post t'aidera, j'ai l'impression qu'il va à contrecourant, presque une protection du dépendant car c'est à toi que je demande de changer. J'ai conscience de cela. Ton mari doit aussi changer, les cartes sont dans ces mains. J'espère de tout coeur qu'il a prit conscience de la chance qu'il a de t'avoir, et du fait qu'il peut compter sur toi. C'est très courageux de ta part, tu fais un pari,mais je suis sûr qu'il en vaudra le coût.
Bon courage
Fabrice
(Sur la demande de Delphine je réinsère d'abord ici mon poste que j'avais fait sur sa "présentation")

Rebonjour Delphine !

 
Premièrement : Tu as bien fait de venir ici sur ce site ! Je vois que tu as compris qu’une certaine discrétion s’impose (tu peux lire la charte du forum pour cela), car le forum est accessible à tous, aussi aux mineurs, même quand on ne se connecte pas avec un profil enregistré.
 
A partir de là, sens-toi libre de t’exprimer ici et d’échanger sur ton carnet, mais aussi de donner ton avis sur les parcours des autres. Moi-même, il m’a été utile de m’exprimer sur moi, mais ce qui me fait maintenant réellement décrocher de ma dépendance c’est le résultat de plein de choses, mais aussi le fait de soutenir d’autres ici et de voir en eux aussi ma propre contradiction. Je pourrais te parler des heures durant de la complexité de la dépendance… J’ai vécu un évènement clé vers le 16 avril, tu peux lire sur mon carnet que j’ai réellement réussi à changer à partir de cette date-là.
 
Je suis ici depuis octobre dernier et je préfère te dire les choses telles que je les ai constaté ici : La situation de co-dépendant(e) est extrêmement délicate et tu es actuellement la seule à être présente. Tu pourras piocher dans les carnets des anciens co-dépendants, auprès de nous tu trouveras des réponses qui te permettront surtout de comprendre un peu mieux la dépendance de ton copain. Comme point de démarrage sache que cette dépendance se greffe souvent (tel un champignon sur l’écorce d’un arbre) sur une autre pathologie psychologique plus importante… dans mon cas c’est la dépression, dans d’autres ça peut être un « TDA » … s’attaquer à la dépendance demande souvent aussi de s’attaquer plus en profondeur à sa problématique de base et le travail auprès d’un psychiatre est souvent indispensable.
 
Mais je lis que tu as déjà entrepris une démarche dans ce sens avec ton homme…
C’est bien qu’il ait pu un peu craquer quand tu l’as mis face à sa dépendance ! Crois-moi que tu as bien fait, nous les dépendants manquons souvent de courage pour nous confronter au mal que notre dépendance peut causer également autour de nous… Ton homme semble entamer une bonne voie ! Il doit comprendre (et toi aussi) que sa sortie de la dépendance pourra être longue… Cela ne se règle souvent pas en quelques semaines… Mais la base de la réussite devra être encore et toujours celle d’avoir un unique et seul but : Celui de vouloir sortir de cette « m…de » ! Car la dépendance demande toujours d’aller plus loin, d’où peut-être son intérêt pour les sites transsexuels… Il a besoin de nouvelles stimulations, ce qui ne veut pas forcément dire qu’il est en train de « virer de bord »… Il cherche probablement simplement des stimulations différentes et nouvelles qu’il n’osera demander à une femme, à toi ! Un homme peut être « sale », pas une femme… c’est peut-être ça, sa motivation… ? … …
 
Il risque de craquer encore et encore, de te mentir encore et encore, de reprendre ses anciennes habitudes… Car il souffre d’une véritable dépendance, telle que celle des drogués, c’est une maladie telle que celle qui touche les filles anorexiques… C’est une véritable dépendance, je suis passé par là, j’ai trompé, menti, encore et encore, alors que je pense plutôt être un homme profondément sincère… Mais à chaque « craquage » ton homme devra accepter de se regarder encore et encore en face pour visualiser l’ampleur de sa dépendance et avancer avec l’acceptation de ce qu’il vient de comprendre de lui-même!
 
Ce n’est que comme ça qu’il arrivera à s’en sortir !
 
Voilà ce que j’ai écrit ce matin en cherchant comment j’ai pu prendre le virage pour sortir de ma dépendance : « Ma conclusion est donc que pour sortir de la dépendance, il faut atteindre la compréhension de l’absurdité totale de là, où nous mène la dépendance, et à quel point l’endroit où nous mène la dépendance ne veut surtout plus rien dire de nous et de tout ce qui nous semble faire sens dans nos vies ! ».
 
Mon expérience n’est qu’une parmi plein d’autres…
 
Au plaisir de te lire !
On est là avec toi ! Surtout tu n’es plus seule !
 
A très vite !
 
Jan
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