Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage/carnet de Dreik
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Bonjour, j'ai craqué cette nuit.

D'un coup je me suis réveillé et n'ai pas pu m'empêcher de me masturber. Ce matin j'ai su focaliser mon attention sur le sport mais cet après-midi, pendant que je lisais l'envie est de nouveau revenue augmentant crescendo: impossibilité de me concentrer, le cœur qui accélère, tremblements des mains, j'ai lâché de nouveau. Encore maintenant j'ai la sensation d'être assommé, comme si j'avais bu un coup de trop. Le plus étrange dans tout ça c'est que l'envie diminuait progressivement depuis lundi, hier je n'y ai pratiquement pas pensé et là j'ai l'impression de ne penser qu'à ça.

Du côté des jeux-vidéos ça tient bon, même si je soupçonne que ce soit dû au fait de passer lire quelques actus vidéo-ludiques une dizaine de minutes chaque jour.

Je vais arrêter le PC et tenter de méditer le temps qu'il faudra pour être apaisé. J'ai remis mon compteur à 0.

A bientôt.
Bonjour Dreik,

Moi aussi, j'ai souvent chuté la nuit. L'adversaire me tendait souvent des embuscades la nuit.
Une parade qui a marché pour moi :
Avoir un lecteur MP3 près du lit, toujours prêt à être utilisé. Dans mon lecteur MP3, j'ai de la musique, des émissions que j'aime. Je préfère écouter des émissions car cela endort plus facilement que la musique. Cela m'a sauvé plus d'une fois.

Autre méthode : parfois, je me suis levé en pleine nuit pour aller marcher dans la ville.

Parfois, je me suis répété : "si je chute cette nuit, je vais pourrir ma journée", en m'installant dans une position de sécurité (allongé sur le dos, bras et mains à plat).
Une journée vaut-elle quelques secondes que je vais regretter amèrement ?

Cette nuit, l'adversaire a dévoilé sa stratégie : il est maintenant plus faible. Tu en profites pour renforcer ta défense.

A bientôt !
Bon courage Dreik!

La chute fait malheureusement partie du combat contre la dépendance!
Je trouve très bien que tu décrives ce que tu as ressenti quand la rechute s'est produite!
Tout ça te permet petit à petit de prendre conscience du mécanisme de la dépendance!

La méditation va t'aider de te restructurer et de te protéger aussi!

Continues! Tu es vraiment sur la bonne voie! 

Jan
Bonjour à tous, voilà plus d'un an que je n'ai pas donné signe de vie ici et les choses ne se sont pas améliorées.

Je suis suivi depuis début juin 2016 par une psychologue, je lui ai tout dit de ma vie, mes problèmes et mes envies. Avec elle j'ai réussi après quelques mois à commencer à me mettre des limites, ça a commencé avec le vendredi sans ordinateur, pendant 1 mois ou deux j'y suis arrivé, puis j'ai demandé à ajouter le lundi, j'ai failli ajouter le mercredi mais ne m'en suis jamais senti capable. Pour le reste, je suis resté immobile, ne sortant jamais, n'ayant jamais envie de faire quoi que ce soit... Elle m'a donc conseillé de me rendre chez une psychiatre, il était plus que temps.

Début mai 2017 j'ai commencé à prendre un antidépresseur, du sipralexa, un demi-comprimé par jour pendant un mois puis les mois suivants 1 comprimé par jour. Ca m'a aidé au début, je me suis senti pousser des ailes, j'ai fait un pas vers ma voisine qui me plait depuis notre enfance, mais n'ai pas su en faire plus et ça m'a mis très mal niveau moral, malgré le médicament. Plus ou moins au même moment, on s'est remis de façon active sur Youtube avec un ami, lui aussi prenant pas mal de cachets pour des problèmes de dépression, mais ça n'a jamais vraiment décollé. Au début je m'en moquais mais avec le temps ça m'a encore foutu le moral dans les chaussettes.

Mi-septembre, une femme arrive sur le canal de discussion vocal où on discute avec les abonnés, je suis tombé sous le charme de sa voix tout de suite. Il m'a fallu environ 3 semaines pour l'aborder. On a très vite passé de plus en plus de temps à discuter, au bout de deux semaines je lui avouais mes sentiments. J'ai ce problème, c'est que n'ayant jamais eu de relation amoureuse, je tombe amoureux très vite, trop vite. Mais elle a tout pour me plaire, le caractère, le physique... On a décidé de se voir une première fois en novembre, ce fut difficile pour elle qui avait vécu une sale relation auparavant, elle m'a dit une première fois de ne pas venir surtout si c'était par amour, je me suis senti très mal, quelques jours plus tard on faisait des "cochonneries" par whatsapp et elle me réinvitait chez elle... puis, deux jours avant ma venue, elle ne me répondait plus. Elle m'a avoué avoir fumé des joints toute la journée pour échapper au stress de ma venue. Ce jour-là j'étais encore très mal, je me sentais abandonné. Finalement j'y suis allé.

La première fois fut difficile, ma première expérience sexuelle aura été un désastre. Je suis resté une petite semaine. (13-20 novembre)

J'y suis retourné 19 jours plus tard (à savoir que chaque voyage me prend au minimum 13h, elle habite à 570km de chez moi, elle est Nantaise, je suis belge). On a fait encore quelques tentatives, y en a une et demi qui ont fonctionné les derniers jours, j'étais quand même rassuré, malgré mon "normal moins" elle me sentait un peu. Je suis de nouveau resté une semaine. (10-17 décembre)

Retour encore une fois 12 jours plus tard, cette fois-ci je suis resté 14 jours et on n'a pas eu le moindre rapport, du moins rien qui n'ait fonctionné. On a vidé au total des trois voyages une boite de 12 préservatifs et entamé une autre pour 1 rapport et demi. (29 déc-13 janvier)

J'en suis donc là, aujourd'hui je prévois mon quatrième retour chez elle pour le 10 février, tout en sachant, puisqu'elle me l'a répété sans cesse, et même le jour de l'an, qu'elle m'apprécie beaucoup mais n'est pas amoureuse et qu'elle dit qu'un jour tout devra s'arrêter, lorsqu'elle en rencontrera un autre ou moi de mon côté (ce dont je doute, rien que penser aller sur un site de rencontre ça me fait mal, j'ai l'impression de la tromper).

Je suis fou d'elle, et pourtant je ne bande pas. Comment ais-je pu passer d'une libido qui me donnait envie de me masturber plusieurs fois par jours, à rien, quasi plus aucune érection en me réveillant, rien de la journée, je bande mou en me masturbant, je débande directement lorsque j'arrête toute masturbation. C'était le plus affligeant chez elle, elle m'excitait à mort et je débandais à vue d'œil dès qu'on lâchait mon sexe...

Je précise que j'ai arrêté mon antidépresseur du jour au lendemain en allant chez elle la première fois, j'ai oublié de le prendre dans mes valises. Au début j'ai eu pendant 2 ou 3 semaines des chutes de tension avec la tête qui tournait en me levant. Aujourd'hui je n'ai plus rien de tout ça, ses effets doivent donc s'être totalement effacés. Et c'est là que je me demande si ce n'est pas la dépression qui me coupe toute libido. Je n'arrive pas à penser à elle sans être triste, je pleure presque tous les jours, depuis une semaine environ, je l'imagine dans les bras d'un autre, je l'entend me dire qu'elle ne m'aime pas... Et pourtant je ne veux pas l'abandonner, ne serait-ce que redevenir de simples amis. Ca me fait mal rien que d'y penser. Je lui jure que je ne retomberai pas en dépression, mais je crois y être déjà. C'est pour ça que je m'accroche à ces voyages, car quand je suis chez elle je me sens un peu mieux, sans doute parce qu'en ma présence elle ne pourra être avec aucun autre. Effectivement, elle m'a aussi dit que depuis ses 15 ans, ça fait donc 14 ans, elle a toujours été en couple ou en malaise suite à une rupture, là elle souhaite être seule, ce que je comprend, mais elle a besoin de sexe, et ne souhaite pas se prendre la tête, donc a envie de peut-être avoir des relations d'un soir, chose que pourtant elle disait ne pas aimer. Maintenant je me dis que je vais aller chez le médecin pour lui demander une solution médicamenteuse à mon soucis, histoire d'essayer de lui laisser une bonne impression à ce niveau là aussi, sur le reste elle apprécie beaucoup ma présence, au point qu'elle m'a avoué s'être souvent demandé si elle pourrait vivre avec moi, elle le pourrait mais a peur de tomber amoureuse d'un autre à ce moment là et de me laisser sur le carreau. Elle me dit sans cesse ne pas vouloir me faire souffrir.

Je suis perdu, j'avoue que tout ce que j'ai raconté ici n'a plus de lien direct avec une dépendance sexuelle, quoique je pense être en dépendance affective désormais, je n'ai plus goût à jouer, à regarder la tv, j'oscille entre l'envie d'être seul, celle d'être près de mes parents, celle d'être auprès d'elle et celle de dormir, mais d'un sommeil qui ne s'arrête pas. Quand je lui parle ou lui écrit, chaque jour, je me sens un peu mieux, mais ça retombe très vite vers de la tristesse. J'analyse tout, je n'arrête pas de penser, je n'ai pas un moment de paix intérieure... Je suis perdu.

Je suis aussi sur une liste d'attente pour un sexologue là où je vais chez ma psy...

Il y aura sans doute encore des choses à dire mais je n'ai déjà que trop écrit. Merci par avance pour celles et ceux qui auront le courage de lire ce pavé.
Merci de ton témoignage. Je ne sais que te dire. Je ne sens pas que du malheur chez toi, loin de la.
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