Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Maxime
Vous consultez actuellement la version basse qualité d'un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
Pages : 1 2
Bonjour, 

Voici venu mon tour de poster mon témoignage, et exposer ici mon combat contre la dépendance à la pornographie sur internet...

Je suis porno dépendant depuis que j'ai environ 13 ans. J'en ai aujourd'hui 27. Mais déjà bien avant cet âge de 13 ans, j'étais un terrain propice aux addictions liées au sexe... C'est juste qu'avant, je n'avais pas d'accès facile à ce genre de chose.
Toujours est-il que j'ai "parfaitement" suivi les différentes étapes de la dépendance. Ça a commencé par de simples photos, puis des vidéos "softs" avant d'aller de plus en plus loin, de plus en plus hard, de plus en plus glauque... A chaque fois que je découvrais quelque chose de nouveau, d'encore plus fou, de plus sale, c'était l'extase. Jusqu'à ce que je m'habitue, et que je passe à une étape supérieure...
La pornographie a fait naître en moi des fantasmes que je n'aurais jamais pu imaginer seul. Des pratiques qui écœurerait, voire horrifierait n'importe quelle personne normalement constituée... Moi j'en suis venu à être énormément excité par ça. A avoir ces images qui me bombardent l'esprit presque tous les jours, et qui m'excitent, alors qu'elles devraient me donner envie de vomir. C'est terrible...

Je me suis gavé, imprégné de ce genre d'images pendant toutes ces années. Cela fait longtemps que j'ai bien conscience de mon addiction. Mais je m'en accommodais assez bien, malgré la honte que je pouvais ressentir parfois.

Il faut dire que c'était aussi un certain confort pour moi, et que je n'avais tout simplement pas le courage d'essayer de m'y atteler. Jusqu'à mes 24 ans, j'ai vécu un désert affectif et sexuel absolument total. Pas le moindre flirt avec une fille, pas le moindre petit bisou. 
Je souffrais d'une timidité maladive et d'un abyssal manque de confiance en moi m'empêchant d'envisager toute relation. Du coup le porno était sans doute une forme de refuge. Est-ce que c'était une cause ou une conséquence de ce désert affectif ? Bonne question, sans doute était-ce en tout cas un cercle vicieux...

J'ai eu ma première tentative de relation sexuelle à 24 ans. Oui tentative... Parce que l'érection n'était pas au rendez-vous... Moi qui avait attendu cette première fois depuis des années, au final je n'étais même pas excité... Il ne s'est alors rien passé d'autre que des préliminaires, sans jouissance. Je me suis senti frustré, mais j'ai mis ça sur le compte du stress (il faut dire que ça me terrorisait aussi). Cela n'a pas duré avec cette femme.

J'ai eu une copine il y a un an et demi maintenant. Et le scénario s'est reproduit une fois de plus, malgré plusieurs essais. Ça m'a beaucoup travaillé, et j'ai commencé à soupçonner le porno de ne pas y être étranger. Ce qui m'a pas empêché de continuer allègrement.
J'en suis venu à aller voir une escort il y a 2 semaines. Je me disais aussi qu'avec une pro cela irait sans doute mieux niveau érection, qu'elle saurait s'y prendre pour m'exciter... ce fut exactement pareil, je n'ai même pas joui. Elle m'a elle même avoué être surprise de ça. Je lui avais dit que j'étais puceau, elle m'a dit que d'habitude au contraire ça va très vite avec les puceaux...





En fait, dès que l'acte commence, je vis ça avec un détachement assez terrifiant... Même si je désire la fille, qu'elle me plaît, je ne ressens aucune excitation sexuelle. Pire encore, je ne ressens presque rien d'un point de vue sensation physique ! Quand j'arrive à avoir une demie érection, c'est limite si je me demande si je suis bien "dedans" (désolé pour l'image ^^)... C'est vaguement agréable au niveau sensations, et encore... Impossible d'arriver à l'orgasme dans ces conditions, et je débande donc très vite...


Ça me pourrit complètement ma confiance en moi et me bloque totalement dans mes relations aux femmes... Je n'ose même plus aborder les femmes, car j'anticipe le moment où ça deviendra plus intime et ça me fait flipper car j'assume pas du tout...

C'est ce qui a été le déclic pour moi, j'ai pris conscience de l'impérieuse nécessité d'en finir avec le porno. Je sais que mon problème d'érection n'est pas physiologique. Quand je suis seul devant mon PC, absolument aucun souci niveau excitation et j'ai une bonne érection.

En fait, n'ayant jamais connu de fille avant mes 24 ans, mon corps et mon cerveau ne connaissent que la pornographie et la masturbation... J'ai conditionné mon cerveau pour ne prendre du plaisir que solitairement, et cette idée me terrifie...

Est-il possible de faire machine arrière et d'être enfin excité dans le cadre d'une relation à deux ? Est-ce réellement possible quand on a passé TOUTE sa vie post puberté dans la pornographie ? Je n'en sais rien..


Toujours est-il qu'aujourd'hui je me lance dans un long combat. Même si mon esprit devait être irrémédiablement pollué, je veux en finir avec cette merde et ne pas empirer la situation.
Aujourd'hui j'en suis à J+14 depuis ma dernière PMO. La première semaine a été assez simple à tenir. La deuxième l'a été beaucoup moins, mais pour l'instant je tiens...


A bientôt,
Salut Maxime,

tu sembles faire le bon diagnostique en mettant sur le compte d'une sexualité purement virtuelle , la cause des troubles que tu rencontres. 
Rassure toi, en rompant cette logique , en stoppant cette mécanique, avec patience tu vas retrouver tout ce qui te manque. Véritable excitation, confiance, de nouveau un désir et plus seulement un besoin de plaisir...

Juste un mot encore. Au delà du contenu pornographique et de la logique du toujours plus que son visionnage induit, il y a ce qui est à l'origine des troubles de l'érection, et de tout le  reste...
Dans la sexualité via visionnage de porno, on se retrouve dans une situation de passivité. On est spectateur. or lors d'un rapport sexuel, ce qui est exigé c'est d'être un acteur de sa sexualité... Et à force d'habitude, de mauvaises habitudes, on doit se rendre à l'évidence qu'être rester spectateur très longtemps n'aide pas à s'épanouir.
Ça ne va pas être simple, ni facile, tu en as conscience et tu l'a éprouvé. Pour te rassurer ça va fonctionner. Ne t'angoisse pas sur cet état de dysfonctionnement érectile, ni sur tes rapports faussés, aux autres, aux femmes, ni sur la confiance en toi... d'ici quelques temps tu vas ressentir le changement.
Tout ça va s'arranger. petit à petit, avec patience... 
Le sevrage, qui est vraiment la base,  va te permettre de voir plus clair dans tout ça. Lis les posts, pose des questions, tiens bon. Et surtout ne te décourage pas. 

Courage et sens toi en confiance ici.
Fr-Ed
Nous sommes de tout cœur avec toi, le porno c'est du spectacle, pas la vraie vie, c'est l'excitation par procuration.
La vrai vie, c'est ton corps qui laisse grandir en lui une émotion passionnelle pour quelqu'un de particulier.
Sois à l'écoute de tes émotions, elles t'en diront beaucoup sur qui tu es, sur quel est ton désir, celui qui te donnera naturellement une érection. Essai de mettre des mots dessus, les émotions positives comme négatives.
Salut Maxime,
oui, pour moi, il est totalement possible de faire machine arrière. Le cerveau est un organe "plastique" qui peut se modifier à volonté. Je pense qu'il est possible de le déprogrammer, faire un reboot. Il faut trouver d'autres habitudes, d'autres sources de détente, de plaisirs, et doucement de nouveaux circuits se créent et fonctionnent à la place des autres (qui ne disparaissent jamais vraiment...). Je crois qu'il faut environ 3 mois pour que de nouvelles habitudes, de nouveaux fonctionnement se mettent en place durablement.

Aujourd'hui je compare mon addiction à la pornographie à celle du tabac (qui peut parfois être très forte). En quelques mois, le cerveau se passe de cigarettes, sans stress. Je pense qu'il peut en être de même pour le porno, mais c'est moins simple car le jugement social est beaucoup plus fort, et il y a moins d'aide je trouve. Difficile d'aller voir un hypnotiseur pour lui demander une séance anti-porn...Big Grin
Bon courage !
Bonsoir, hahaha j'imagine la séance avec l'hypnotiseur Big Grin
Pour l'anecdote, j'ai trouvé des séances d'hypnose pour addicion à la pornographie sur internet.
Ah bon et alors tu penses que l’hypnose fonctionne? Tu peux partager le lien?
Je ne me souviens plus du site, il faudrait taper sur google "auto-hypnose addiction porno (ou sexe)" il y'aura forcément des résultats. L'hypnose se fait sur plusieurs jours, on parle de 21 jours. Je pense qu'en écoutant cela, tous les jours pendant 3 semaines, ça aiderait beaucoup, oui, du moins pour les personnes réceptives à l'hypnose.
Petit message pour donner quelques nouvelles !

Tout d'abord, merci à tous pour vos réactions, c'est appréciable de se sentir lu et écouté, ça aide vraiment. Et quelque part, je me sens presque obligé de "rendre compte", mais dans le bon sens du terme : je n'ai pas envie d'avoir à dire que j'ai chuté...

Le sevrage total sans porno ni masturbation tient toujours. J'en suis maintenant à 19 jours. Jamais depuis que j'ai commencé le porno il y a 13-14 ans je n'ai tenu si longtemps !

Fr-Ed a écrit :Dans la sexualité via visionnage de porno, on se retrouve dans une situation de passivité. On est spectateur. or lors d'un rapport sexuel, ce qui est exigé c'est d'être un acteur de sa sexualité...


Tu pointes là quelque chose d'intéressant, et que je ne peux qu'approuver. Quand je me retrouve au lit avec une femme, c'est con, mais je ne sais tout simplement pas quoi faire, ni comment... Ça devrait pourtant être naturel, instinctif. Mais je suis comme bloqué, rien n'est naturel. Je calcule tout ce que je fais, en me demandant si ça c'est bien ou pas, ce qu'elle va penser si je fais ça... Forcément, ça parasite tout le reste et peut expliquer aussi en partie le manque d'excitation... Il va me falloir réapprendre à concevoir la sexualité de manière active, me laisser aller tout simplement.

Burrhus a écrit :Sois à l'écoute de tes émotions, elles t'en diront beaucoup sur qui tu es, sur quel est ton désir, celui qui te donnera naturellement une érection. Essai de mettre des mots dessus, les émotions positives comme négatives.


On touche là un autre de mes gros problèmes. Celui-là, je n'ai jamais su s'il était lié à ma porno-dépendance ou si ça n'avait rien à voir : Je ne ressens que très peu d'émotions dans ma vie de tous les jours.
Je peux bien sûr ressentir des émotions, mais j'ai ce sentiment que tout est "voilé", que leur intensité est divisée par 1000 par rapport à la plupart des gens. Et ça se traduit pour toutes les émotions ou presque, la joie, l'amour, le sentiment d'attachement, la colère...  Je vis quasiment tous les événements de ma vie avec un certain détachement qui me fait dire que je passe à côté de pleins de belles choses.

Le porno peut-il avoir un lien avec cela ? Je n'en sais rien... Toujours est-il que cela n'aide pas forcément à mieux se connaitre.  Je serais bien en peine de vous dire quelles émotions différentes je ressens depuis ces presque trois semaines de sevrage. 
J'aimerais pouvoir dire que ça change ma vie, mais honnêtement pour l'instant je ne vois pas vraiment de différence. Si ce n'est que je suis satisfait de voir que je m'y tiens pour l'instant, et que le manque commence sérieusement à se faire ressentir.

Les deux premières semaines ont été relativement simples pour moi. Malgré quelques tentations, j'ai constaté une surprenante et brutale chute de ma libido !
Depuis quelques jours, c'est beaucoup plus dur. Mon esprit est bombardé d'images et de souvenirs pornographiques de mes fantasmes les plus hards et dégueulasses. J'en ai même rêvé l'autre nuit. Je me voyais rechuter devant l'ordinateur, je me disais que c'était mal de recommencer que je m'étais promis de plus le faire, mais je continuais quand même allègrement ma séance de décadence et y prenait un plaisir certain.

Heureusement, ce n'était qu'un rêve ! ^^  Mais tout ça pour dire que j'entre dans une période beaucoup plus compliquée !

Ce forum est une aide certaine. Mais je commence à me demander si je ne vais pas avoir besoin de l'aide d'un professionnel. Au delà du soutien qu'il pourrait sans doute m'apporter, j'aimerais comprendre pourquoi j'en suis arrivé là. Pourquoi tous mes fantasmes pornographiques tournent autour du thème d'être sali, souillé... de manière extrême. C'est pas normal, ça doit cacher quelque chose de sous-jacent. D'autant que ça a commencé dès mon plus jeune âge.

La question c'est à qui s'adresser ? Psychologue ? Sexologue ? Psycho-thérapeute ?

Bref, j'étais censé faire un petit message, mais je suis parti dans tous les sens. Je n'ai décidément pas l'esprit de synthèse, désolé Big Grin
Citation :La question c'est à qui s'adresser ? Psychologue ? Sexologue ? Psycho-thérapeute ?



Tu mets le doigt sur une question importante en parlant de ton manque de ressenti des émotions. Je ne saurai te dire si cela à un lien avec ta dépendance. Ce que je commence à comprendre après 3 ans de thérapie est que la dépendance est une protection que nous avons mise en place, elle n'a souvent rien à voir avec le problème à la base et même je pense que nous aurions pu avoir d'autres symptômes... Seul le travail sur toi te permettra de comprendre (d'accepter) et d'évoluer. 


Dans mon cas, je consulte un psychiatre. L'avantage est que c'est un médecin, qu'il est remboursé par la sécu (de plus le mien ne fait pas de dépassement d'honoraire). Pratiquement, j'en ai parlé avec mon docteur de famille pour savoir vers quelle personne aller et il m'a donné l'adresse de mon psychiatre actuel. Je ne regrette pas du tout ce choix. Je trouve que c'est complémentaire du sevrage. La thérapie est longue, parfois on peut être de longs moments en ayant l'impression de stagner, mais des éléments se mettent en place et un jour une porte s'ouvre... Il faut aussi trouver la bonne personne, je crois avoir la chance d'être tombé sur un bon. 


Pour info, je m'interroge actuellement pas mal sur ma relation aux autres, sur ma difficulté à entrer dans une relation intime / personnel avec une personne, à la peur que j'ai de m'engager dans une relation (plutôt rester seul à me morfondre que d'aller m'exposer). Tu vois, je suis bien loin de la dépendance et pourtant, ce replis sur moi, ce manque de confiance m'a amené à être dépendant sexuel.


La question que je me pose est:" est-ce que l'on peut s'en sortir sans thérapie ?" Je pense que oui, mais la thérapie est une aide et parfois peut être utile pour débloquer certains points.


Pour répondre à une autre de tes interrogation dans un post plus ancien, je pense que l'on peut retrouver une sexualité épanouie . Depuis quelques semaines, je n'ai jamais vécu une telle symbiose avec ma compagne en terme de sexualité. J'en suis le premier étonné et le plaisir est réciproque. Je redécouvre le corps de ma compagne alors que depuis de nombreuses années nous avions une sexualité assez atone. Donc l'espoir est permis ! Sois confiant !


Bravo pour tes 19 jours de sevrage et continue à venir poster. 


Fabrice
Pages : 1 2
URLs de référence