Dépendance sexuelle

Version complète : Lumière sur mes ombres
Vous consultez actuellement la version basse qualité d'un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
Bonjour à tous.

Des mois avant de m'inscrire des semaines avant d'avoir le courage de me dévoiler, de me retrouver presque l'âme nue. 
Des années d'errance mariage sans amour, vies parallèles dans laquelle il me fallait jongler entre 4 amants à qui un jour de la semaine était attribué, être mère,  bosser, gérer un répertoire d une 30 ene d'amants fixes. La constante recherche de sensations fortes, peu à peu le début de quelques accompagnements de messieurs au resto pour signature de gros contrat, seulement des sourires, quelques mots échangés puis les boutiques, les hôtels de luxe, les congrès. Parade, sourires, resto, hôtel, parade. Des rencontres fort intéressantes, j'ai appris, cette vie etait fantastique et nourrissante. Je voulais y croire! Lorsque de longues ruptures avec ma vie parallèle etaient inevitables je plongeais dans un gouffre, j'etais happée par le vide et,  je faisais tout pour renouer au plus vite avec mes démons. Je n'ai aucun remord, aucun regret, aucune honte. Parfois j ai l impression de faire tâche quand je prends la peine de me regarder dans le miroir, tout est secret puis un maître s'impose à moi, "j'ai décidé de ne pas avoir le choix" Bien avant les 50 nuances de Grey dont on a ri lui et moi. La vie m'échappe je suis à la recherche de moi même, où suis - je,? Qui suis - je?

Je ne verrais plus que cet homme "par la force des choses"

Comme Sublime j'ai plongé des l'adolescence dans du "lourd", j'en garde quelques séquelles. A une époque je consultais un psy pour d'autres raisons cette dernière ayant été jugée par le médecin comme non pathologique puisque l'abstinence passagère n'entraînait pas de grosse souffrance.

Pour des raisons d'anonymat je ne vais pas m'egarer dans les détails qui pourraient pourtant être fort utiles à la compréhension de mon histoire.

Je me manque, la petite fille que j'ai été pleine de rêves et là quelque part, la femme ambitieuse, bienveillante aussi, mais où sous cette tonne de désillusion?

Après un recadrage de ma vie perso, je veux vivre libre! Je veux etre heureuse sans tout ça! J'ai rencontré l'homme avec qui je souhaitais partager ma vie entière dans la sincérité, la transparence, le partage, l'amour, la confiance, je voulais être moi "pour de vrai", c'est ce que je suis. J'y arrive, je vis, je n'ai plus peur du télescopage de mes vies! Les chaînes tombent que c'est bon cette sensation de "rien a cacher".

" Eh là le drame" Il frequente assidûment des prostituées, mensonges dont je n'étais pas dupe. Aucun aveux. Jusqu'au jour où pris la main dans le sac il n a pas pu nier l évidence. Haine, colère, dégoût. Je l'aime lui mais pas cette satanée dependance! (?) Ou pas aujourd'hui je m'interroge encore, seulement il est peu probable qu'une interdiction bancaire dont cette fréquentation est à l'origine ne soit pas imputable à une addiction. Plus aucune confiance! Impossible. Je ne replongerai pas, je tiens bon, j'ai été l'ombre de moi même jusqu'à effacement, plus jamais! Je pourrais "me faire une journée pour destresser". Même pas! J'ai plus envie de me donner envie de vomir! Je m'en suis sortie, je suis devenue intolérante, je ne pourrais supporter que mon compagnon brise cette confiance, s'il ne me fait pas part de tels écarts ce sera la sortie sans sommation. J'ai bien conscience que cette réaction épidermique est motivée par la peur. Quand je suis avec mes enfants je ne suis qu'avec eux, je ne checke pas ma boîte mail ou mes sms toutes les deux minutes. Celui que je croyais être l'homme de ma vie n'existe pas, dettes enormissimes dont la cause est "sa dépendance".Je préfère être dans ce gouffre financier alors qu'en une journée je pourrais ramener plus d'un smic.

Je ne craquerai pas, il me dit qu'il arrête ses bêtises mais dans le fond qu'est ce que j'en sais? J'me sens sale, souillée, il a étalé cette crasse sur moi au sens propre (pas vraiment) comme au figuré.

Plusieurs années se sont écoulées, je me demande avec qui je vis. Grosse dépression. D'avoir été niée ainsi alors que j'étais là, à donner ma confiance, tout ceci n'est qu'une question statistique me direz vous. Prête à aller au bout du monde. A bout de force.

Qu'en est il aujourd'hui? Pourquoi suis - je ici? Je ne peux plus, faire l'amour avec lui, c'est un enfer! Je n'ose pas lui en toucher mot. Même si l'envie est présente, j'ai souvent l'impression d'être celle qui paye un verre à un alcoolo. Comment me détacher de cette sensation, de ces images?
J'imagine que mon discours est confus sans plus de détails sur ma vie passée, j'en suis navrée. Je pense que n'aie pas su trouver la place pour mon post. 

Merci d'avoir lu mes quelques lignes.

Rowane 
Salut Rowane,

sois la bienvenue sur le forum, même, si je comprends bien, tu es ici depuis quelques temps à nous lire. Je pense que ton post est dans la bonne section, c'est à dire celle des co-dépendantes, car tu te considères 'guérie' (si l'on peut l'être) de te dépendance passée.
Ton discours n'est pas confus, nos situations sont difficiles et ils est ainsi difficile de l'expliquer avec des mots ce que nous vivons et ressentons.
Face à sa dépendance, comment ton mari régit-il ? Comment gère-t-il son problème (thérapie...) ? Arrivez-vous à en parler posément entre vous ? As-tu pu parler à ton mari du manque de confiance que tu as en lui ? De la souffrance qu'il t'a faite ?
Je ne suis peut-être pas le mieux placé pour parler de la co-dépendance, mais il me semble important que tu ne restes pas seule par rapport à ton problème ? As-tu des amis avec qui tu peux en parler ? des groupes de parole ?
Je m'aperçois que je pose beaucoup de questions, n'y vois pas de la curiosité, mais juste l'envie de mieux comprendre pour t'aider. Si mes questions sont trop personnelles, n'y réponds pas.
N'hésite pas à venir écrire sur le forum si tu as besoin de parler (la parole est souvent libératrice). De plus, de part ton parcours, je pense que tu peux apporter une aide précieuse aux dépendant(e)s. N'hésite donc pas à poster également sur les postes des autres membres du forum.
Bon courage à toi.
Fabrice
Merci Fabrice pour ton chaleur accueil, je suis là depuis longtemps en effet, j'ai même lu tes premiers pas fraîchement postés Smile

Répondre à tes questions m'est difficile puisque le sujet est tombé en désuétude à la maison, enterré vivant sous le paquet de notre chambre à coucher. Les idées pour réarmorcer les échanges sont bienvenues.

Mon mari a pris conscience de la peine qu'il m'a fait, il m'a présenté ses excuses. Je suis incapable de le pardonner, de ne pas m'avoir parlé malgré mes tentatives de mise en confiance. Il me prenait ouvertement pour une imbécile comme le gamin barbouillé de chocolat qui maintient qu'il n en a pas mangé. Quelle déception! Je pense aujourd'hui que pour lui cette compulsion n'était /n'est (?) pas un problème, cela m'aurait fait plaisir d être l oreille attentive à l écoute de son mal être. La pire preuve de desamour qu'on m'ait offerte fut celle ci. Pas pour me protéger de ses bêtises mais pour ce protéger lui de l'éventuelle perte de mon amour. J ai appris à l aimer différemment. Aujourd'hui je suis prête à plier bagage et si on s aime nous nous separerons et, si on s aime nous nous retrouverons peut être, autrement comme amis, comme amants ou amoureux plus encore.

Les dernières thérapies qu'il a entrepris ont avorté. Peut être est il ici ? ( s il m a fallu longtemps avant de m inscrire c est aussi parce que j'ai essayé de m'assurer de son absence du forum, ce qui n est pas irréversible ) Peut être a t il trouvé un endroit où il est entendu différemment?

J'ai suivi une thérapie apres cette bombe dans ma vie, je me suis confiée à  quelques personnes les premiers jugements ayant été difficilement encaissables, je l'ai regretté. Je suis sortie de ces échanges l "estime de soi" en berne. "T'es trop gentille t'es trop conne" "dégages moi ÇA ! " Voilà toute l'aide et le soutiens que j'aie obtenu. Aujourd'hui je suis seule. Moins dans la rumination, moins dans l'observation des petits détails qui font que le non averti se fera attraper tôt ou tard. Je suis déterminée à aller au bout de ma démarche. J'aurais pu replonger, je pense que c'est la meilleure des choses pour l'aneantir, j'ai fait face à ses bêtises et à mes démons. Il sait que ma vie etait désordonnée sans se douter à quel point. S'il me pose la question je répondrai.

Trois ans que j'aie arrêté toutes mes bêtises, parfois le vide, je tourne en rond,  il manque quelque chose mais aucun pensées ne me vient. Mon ancienne vie ne me manque pas, quand mon mari me dit que je suis belle alors que je me réveille, eh bien je le crois presque. Je m'aime un peu, je me respecte. J'attends plus après 100 mecs des compliments, le vrai seul compliment, l'unique c'est celui que je me fais tous les jours. "Tu es vraie, tu as réussis quelque chose malgré tout"

Encore merci Fabrice pour ton long message, courage à toi aussi.

Rowane

Ekeiloh

Bonjour Rowane,

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec Fabrice, je crois que le problème là n'est pas ta co-dépendance mais une dépendance affective... voire sexuelle, vu que tu continues à coucher avec lui alors que tu dis que c'est un enfer. Te sens-tu au clair avec toi-même?

Bon courage, bienvenue ici. Tu es au bon endroit ! On se rétablit ensemble, tous ensemble, quel que soit le côté où on est.
Merci pour ta réponse Ekeiloh je vois que tu as essayer de lire à travers mes silences et je t'en remercie. Je suis consciente qu'avec aussi peu d'informations puisse se poser la question de la dépendance affective. Je suis un peu triste de cette question, bêtement...Je suis en colere contre moi meme de ne pas savoir poster un message plus clair, je peux répondre sur la dependance affective par: non.  Pour la dependance sexuelle,  je n'eprouve pas de souffrance à l'abstinence. Je reste dans un mecanisme d'auto analyse de mes envies (et non besoins) pour ne pas déraper. Afin de préserver mon anonymat je ne peux argumenter, détailler . Ce que je qualifie d'enfer englobe les dommages collatéraux que peuvent engendrer la vie avec un dépendant. Je souhaiterais ne pas être évincée de la démarche de sevrage (s'il y a lieu) de mon conjoint, je crains que ce choix ne soit biaisé. Est ce là une projection. Comment entamer un dialogue? J'ai été un temps de l'autre côté de la barrière. Le seul point sur lequel je ne suis pas au clair est cette ambivalence  je vacille sur la corniche,  entre l'envie de protéger mon compagnon et la colère (pas autre qu'une vieille blessure narcissique) pour confiance qu'il ne m'accorde pas. Ou ai je péché? Bonne question que " es tu au point?" Merci pour ton accueil Smile

Ro
Bonjour Rowan,
en lisant, je me demandais qu'elle était la prise de conscience de ton conjoint par rapport à son problème. Y-a-t-il eu chez lui cette prise de conscience qui est la première étape dans le rétablissement ? Ou bien est-il encore dans le déni un peu, en se disant mais tout le monde fait ça un jour, il n'y a rien de mal dans ce que je fais.
A partir de là, l'aide n'est pas la même, tu peux l'accompagner (même si c'est difficile et ta colère est compréhensible, il a trahi ta confiance) dans son rétablissement ou bien essayer de lui faire prendre conscience du problème (là c'est compliqué... des amis sont dans cette démarche avec un alcoolique et c'est dur).
Bon courage à toi.
URLs de référence