Dépendance sexuelle

Version complète : CARNET DE JAN GAY DEPENDANT DEPUIS PLUS 25 ANS
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Bonjour à tous !
 
Je fais ici une démarche peu habituelle : A ce début de mon carnet de sevrage je renvoie d’abord sur les messages que j’ai postés et reçus dans la partie « Présentation des membres » sous le titre « JAN HOMOSEXUEL DEPENDANT DEPUIS PLUS DE 25 ANS ». Dans les péripéties qui me sont arrivées ces dix derniers jours j’ai peu contrôlé ce qui m’arrivait. Mon parcours de cette période ressemble alors émotionnellement, psychologiquement et même corporellement à une sorte de « GRAND HUIT » qui a abouti à un sevrage de 5 jours, mais dont seuls les 3 derniers jours ont été réellement décidés. J’ai voulu reconstituer le carnet de ce sevrage ici après-coup en copiant tous les messages, mais ça m’a finalement semblé « bidon ».
 
Tout ceci dit beaucoup de choses sur les troubles et les doutes que je vis en ce moment pour constater que je ne suis probablement pas encore prêt à un sevrage plus assumé. Homosexuel, en couple depuis 15 ans, j’essaie de faire face à ma dépendance depuis plus de 25 ans.
 
Pour ceux que mon parcours pourrait intéresser, je renvoie donc sur les postes des dix derniers jours, (en bas ici je me permets d’insérer le lien direct qui vous mène à ces postes) pour me concentrer ensuite ici sur un sevrage que je souhaite mener de façon beaucoup plus consciente et conséquente.
 
J’ai par ailleurs déjà réalisé deux psychothérapies, une sur une durée de 10 ans, puis actuellement une deuxième de 3 années supplémentaires. Difficile aussi d’apprécier sa propre démarche, mais je dirais que les messages postés et reçus dans la partie « Présentation » constituent une sorte d’analyse de ma personne et de ma problématique, mais en accéléré :
 
Des éléments déjà révélés lors de mes séances chez les psys ont fait ici surface à nouveau, mais ils ont pris une dimension et une puissance, donc une évidence, multipliées par 100 grâce aux renvois des personnes qui m’ont répondu !
 
Je n’aurais jamais soupçonné un tel impacte sur moi quand me suis inscrit ici et j'en suis extrêmement reconnaissant !
 
Malgré la singularité de ma démarche je me permets donc de renvoyer sur ces échanges, car pour moi ils constituent simplement la chose la plus importante qui me soit arrivée depuis plus de 20 ans, aussi parce que je suis (enfin) un peu fier des révélations qui se sont imposées à moi autour de ma dépendance, sans pour autant prétendre que ces compréhensions aient une valeur d’exemple. N’empêche qu’une petite volonté m’anime bien-sûr de faire avancer certains parmi vous dans leurs problématiques par les échanges auxquels je renvoie, comme d’autres témoignages et surtout réponses ont pu me faire avancer ici.
 
Malgré les souffrances qui nous amènent ici je pense que nous sommes tous dans une logique et un besoin évident de partage.
 
Jan
 
http://www.dependance-sexuelle.com/sujet...2#pid60692
moi je dirais que si on voyait ce fameux carnet de sevrage nouveau...il me semble que les évidences seraient multipliées par au moins 1000
Bonjour les amis !

J’ai donc vu "mon amant régulier" hier à son boulot et j'ai ensuite rencontré un « jeune black » incroyablement beau pour un rapport accompli, accompagné d'affinité réciproque en plus ... tout cela ne facilite donc pas mes objectifs de la semaine… je répète que la recherche d’un rapport après avoir vu mon amant a d’ailleurs clairement été entrepris dans l'optique bête « d’hygiène sexuelle », vulgairement dit: pour ne pas commencer mon nouveau sevrage « les c…s pleines ». (Dixit mon frère obèse: je mange pas parce que j'ai faim, mais pour éviter l'éventuelle sensation de faim!)

Oui, c’est totalement stupide ce raisonnement,
je ne suis pas fier de moi,
mais qu’est-ce que je peux faire ?
Je me soumets à ma connerie et j’avance avec ce que je suis !
 
Je prends donc la décision d’entamer ce nouveau sevrage de 5 jours ce lundi matin.
 
Et ma décision est donc également prise de ne pas rejoindre mon amant jeudi prochain à l'hôtel lors de sa formation! J’ai décidé de cela pour une simple raison: Je ne peux pas envisager ma volonté de protection de mon/mes partenaire/s « à 2, ou 3 vitesses » ! (Je rappelle que je veux refaire un nouveau test au bout de 6 semaines après celui du 20 octobre pour englober tous rapports à risque que j’ai pu avoir !). Je ne peux pas avoir une attitude protectrice envers mon copain, mais ne pas l’appliquer à mon amant, que je définis comme "la 2ème chose la plus importante dans ma vie sexuelle", puis appliquer cette règle encore moins envers d’éventuels autres amants passagers. Tant que je conçois ma "sexualité à plusieurs vitesses" il y a un problème!

Je sais que si je passe la nuit avec mon amant à l’hôtel les choses ne se résumeront pas à de rapports si furtifs qu’hier à son boulot ; il ne prend d’ailleurs que peu de risques n’étant que actif, il n’embrasse pas, il ne s… pas, …, car d’origine maghrébine il m’explique depuis toujours qu’il ne peut le faire qu’avec la personne dont il est amoureux… Mais comme il a également tendance à abuser un peu de l’alcool quand il a le temps pour se mettre dans un rapport sexuel il pourrait perdre de sa vigilance (et moi aussi) et nous pourrions facilement avoir un rapport de pénétration non protégé. (Je précise que ces rapports ne se sont jamais accomplis par une éjaculation dans le corps ! N'empêche que..!)
 
Je ne peux donc pas « imposer » à mon amant ce que je ne veux pas imposer à mon copain !
Donc décision prise, je ne le rejoindrai pas ! Les choses s’arrêtent là !
 
Voilà ! Maintenant je suis vraiment face à moi-même!

Toujours dans la même logique de sevrage… Je ne supprimerai donc pas l’app sur mon smartphone, car j’y retournerai ce week-end… à quoi bon d’ailleurs (me dis-je) il est super facile à réinstaller, si je craque, … donc la discipline devra se jouer à ce niveau-là !
 
Je regarde dehors dans mon jardin,…
j’entends les bruits de la ville,…
les activités ont repris ce lundi matin…

... j’ai (re-)lu le carnet de Fr-Ed… je l’envie pour l’énergie positive avec laquelle il a démarré et poursuivi son sevrage de 21 jours, le plaisir qu’il a trouvé à organiser et accomplir le boulot… c’était mon cas la semaine dernière, ça ne l’est pas aujourd’hui… mon programme est fait, mais j’ai aucune envie de m’y mettre! Et je sais pourquoi : Mauvaise gestion de ma dépendance conjointe : j’ai bu des bières hier soir ! Du coup, tout est décalé : je me suis couché plus tard que prévu, me suis levé plus tard que prévu, je n’ai pas fait de sport ce matin et j’ai donc aucun élan pour commencer mon boulot… je veux juste être ici sur ce forum, écrire, lire et avancer dans mon parcours. « Monde de m… ! »
 
Mais mon parcours c’est la vie !
Ces 15 jours ici étaient particulières, c’étaient les vacances scolaires durant lesquelles j’ai souvent beaucoup moins d’obligations.
C’est maintenant que les choses sérieuses commencent ! Et j'ai l'impression que c'est plutôt mal barré...
 
Je vais avoir besoin de vous…
 
Jan


P.S. gestion de ma matinée à priori totalement foirée, mais au profit de l’écriture ici et d’un très bel échange supplémentaire avec mon bulldozer préféré, Fr-Ed ! Je réaménage donc mon emploi du temps de la journée : Après 6 mois d’arrêt pour traitement de mes deux tendons d’Achille je décide de sortir faire mon premier footing après convalescence en vivant juste le moment présent… Vite au parc ! Ensuite douche, repas et après véritable démarrage du boulot ! Ah, quand même, la sensation de bonheur recommence à faire surface, c'est cool ça! Jan
Mardi 3/11/15, 2ème jour du sevrage

Aujourd’hui RAS chez moi ! Je suis presque étonné de le dire, une journée quasi normale en accomplissant mes obligations professionnelles sans soucis ! Terminé à 15 h 30, je me suis par contre écroulé de fatigue, et dormi 1 h 30,... je n’ai pas compris…
 
Physiquement et psychiquement pas de soucis de ternir cette journée, je me demande donc à plus forte raison si je ne vais pas prolonger mon sevrage… De bons échanges constructifs avec Fabrice côté « présentation) et hier avec Fr-Ed (messages privés) renforcent mes réflexions.
 
Simple impasse sur ma règle : Je suis retourné hier soir et ce matin sur l’app pour expliquer à certains de mes contacts ma décision d’un sevrage. J’admets que je me garde ici d’une cerytaine façon des portes ouvertes pour plus tard, mais j’essaie aussi de voir si ces personnes qui ont mon numéro téléphone se soucient d’une certaine façon de moi. Peut-être que je me construis de cette façon un peu « perverse » ma propre conclusion (comme vous le dites) « qu’il n’y a pas d’amis dans la dépendance ».
 
Jan
Bonjour tous !
 
Ce matin sensation de désœuvrement et lassitude… Peut-être parce que je devais me lever tôt ce matin pour une obligation professionnelle et que je suis plus fatigué… Du coup j’ai observé tous mes réflexes qui se sont mis en route dès la sortie de mon rdv et qui m’auraient habituellement amené à me connecter directement sur mon app. J’étais loin de chez moi et quand on change d’endroit les personnes qu’on voit sur l’app sont différentes, du coup réflexe de curiosité ! Mais j’ai résisté et je suis sagement rentré chez moi. Mais arrivé, c’est compliqué maintenant de passer à quelque chose de constructif côté travail ou même côté sport. Du coup me voilà… !
 
Hier j’ai constaté une chose assez marquante : Les deux journées précédentes étaient relativement faciles à vivre parce que je m’étais mis du boulot concret sur mon agenda pour bien occuper ma tête. Et j’ai poussé ce programme le plus loin possible pour me retrouver le plus tard que possible à n’avoir plus rien à faire. C’est donc au moment « où tout devient possible », qui les choses sont plus délicates.
 
Et c’est surtout en voulant me coucher que les choses devenaient encore plus compliquées : Qu’est-ce que j’allais bien me mettre d’agréable dans la tête pour me mettre au lit ? Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire…  En fait, pour m’endormir je me mets toujours au lit avec une histoire (« un fantasme » ?) dans la tête… Et cela a été jusqu’à présent à 90 % « des histoires de séduction » ou alors « des histoires clairement sexuelles ». D’ailleurs, je me rends compte que ces choses ont pu se renforcer encore plus sur le terrain sexuel depuis que j’ai enfin réalisé ma maison. Avant, pas mal de mes pensées tournaient aussi beaucoup autour d’idées architecturales pour réaliser « mon espace de vie », ce que j’ai finalement accompli en 2010. Beaucoup d’autres rêves encore ont aussi tellement été rêvés qu’il n’y a plus d’attrait à y retourner. Mais le terrain de la séduction ou des fantasmes sexuels, même si les scénarios se répètent toujours, est plus ou moins inépuisable ! Et ce qui m’y intéresse d’ailleurs c’est plus le chemin qui m’amène à l’acte sexuel, non l’acte forcément lui-même ! L’acte est quand même à chaque fois à peu près le même, donc je ne m’y aventure pas trop en fait ! Et je vois donc ici clairement que c’est cette histoire de « séduction » à travers laquelle je me valorise qui est importante pour moi, puisque dans ma tête j’amène à chaque fois « un beau gars à priori inaccessible » à céder à mes charmes…
 
Et tout ça me ramène à des moments encore plus anciens en moi, car ces « rêves éveillés » ont commencé dès ma puberté (dans le contexte français on dirait « au collège ») : A partir de cet âge j’ai commencé à « rêver » chaque soir avant de m’endormir une sorte « d’histoire d’amour », dans laquelle tel ou tel camarade de classe, copain de mon frère, voisin, … que sais-je… me prouvait soudain son affection pour moi par de la tendresse et par un rapprochement physique, sans que cela devienne sexuel ! Ces garçons étaient d’ailleurs toujours plus âgés que moi ou plus virils… ! Un beau gars m’aimait tout simplement, voilà le but ! Et je pouvais y rêver tous les soirs, des semaines et mois durant, jusqu’à ce que, par un évènement anodin, je mes focalisais alors sur quelqu’un d’autre.
 
Ceci m’amène à revenir sur la remarque d’EKEILHO sur mon besoin d’attirer l’attention sur moi pour me valoriser… à nouveau et avec évidence des choses se rejoignent à cet endroit précis… !
 
En me posant hier soir la question à quoi je pouvais bien penser maintenant sans lier mes « rêves éveillés » à de la séduction ou des fantasmes précis je me suis dit, que j’étais vraiment très mal barré, car si le disfonctionnement qui m’a amené à la dépendance sexuelle est vraiment ancré là, toute la conscience sur laquelle s’est construite ma sexualité est basée sur ce réflexe !!! Toute ma construction y repose ! Donc, cela voudrait dire que je dois déconstruire, démolir, entièrement environ 38 à 40 ans de ma vie intérieure pour reconstruire quelque chose de nouveau. Et surtout, il s’agit ici de ne pas se louper encore une fois pour construire surtout de nouvelles fondations suffisamment solides qui permettent une construction nouvelle qui tienne debout… !
 
Face à ce chantier immense j’aurais plutôt tendance à baisser les bras…
 
La semaine dernière j’ai également été plutôt « en fragilité » le troisième jour, aujourd’hui aussi j’ai la sensation que mon appareil sexuel se rappelle soudain à nouveau à moi et qu’il rend aussi mon esprit plus vulnérable au désir. Mercredi dernier la MB a rééquilibré le tout... je ne sais pas si cela doit passer par là encore une fois aujourd’hui… je vais essayer de mener ma bataille de façon plus assidue !
 
Jan
bonjour,

Ekeilho a sans doute raison en pointant ce besoin d'attirer l'attention. Peut-être, existe t'il une estime de soi défaillante ? Comme c'est souvent le cas dans  nos pathologies. Courage pour la suite du sevrage !
Les amis !
 
Je suis bien dans le « caca »… :
Cet après-midi et ce soir à nouveau j’ai discuté avec mon amant pour lui expliquer que j’ai décidé de ne pas le rejoindre à son hôtel demain soir… Les raisons pour cela je les ai déjà expliquées ici… la question de la protection et aussi la question de mon sevrage y jouent des rôles principaux…
 
Mais quelle est la situation : Depuis 11 ans qu’on se fréquente avec cet amant il n’y a jamais eu une telle opportunité pour passer une nuit complète ensemble. Donc, - en plus un peu éméché ce soir, car il a également un petit souci avec l’alcool - il m’a parlé pendant des heures pour me dire à quel point il est déçu et même blessé, mais aussi à quel point il me supplie de changer d’avis pour me faire quand même venir demain soir…
 
Je redoute de mon côté aussi 1 heure 30 de route à faire durant la nuit… Avant le changement qui m’a amené ici j’aurais été parfaitement capable de ce genre d’effort et de folie pour ce moment ! Surtout avec lui ! Mais je ne suis plus dans cette disposition, je ne sais pas pourquoi… A partir de cette nuit de folie avec la drogue tout a changé en moi… mon amant me dit être jaloux de ce garçon avec lequel j’ai passé cette nuit-là, et soudain - alors qu’il n’est que actif, n’embrasse jamais, ne fait aucune f…ion - il veut même faire plein de concession sur son attitude sexuelle même … il me parle même de son profond attachement et de ses sentiments pour moi… ! Tout ça est super beau et touchant, mais je ne voudrais pas changer d’avis et je ne sais plus comment le lui faire comprendre…
 
Dois-je lui parler aussi de mes craintes au niveau de la protection ??
J’imagine qu’il me dira que nous ferons alors tout avec préservatifs…Il est vraiment totalement focalisé sur moi et ce moment de plaisir commun sur lequel il s’est visiblement énormément projeté… !
 
Il est 1 h 30 du matin maintenant et il m’a demandé de le rappeler demain avant sa formation à 8 h… Je ne sais plus comment lui dire les choses, j’espère simplement que demain matin il ne sera plus sous l’effet de l’alcool pour mieux m’écouter…
 
Jan
Salut Jan,

Et toi au fond de toi que souhaites-tu vraiment ? Je te rappelle ta résolution de faire un sevrage de 6 jours et de t'y tenir. Tu hésites... Ne cherches-tu pas la faille pour y aller ? ou pour ne pas y aller ?
Pourquoi cet amant serait-il jaloux d'un autre amant et pas de ton compagnon ? C'est étrange, entre les mots je lis aussi une dépendance (mais je m'avance très vite). Je reconnais trop ce scénario quand je me retrouvais en déplacement que j'avais prévu des plans et qu'au dernier moment pour des raisons incompréhensibles la personne fait faux bon. Il y avait l'alcool en plus. Tu veux mon avis, je suis rarement catégorique sur ce forum, mais là je vais l'être. N'Y VA PAS !
Si tu veux un argument pour te dédouaner, dis lui que tu as eu un comportement à risque est que tu as des doutes sur ta sérologie.
Je crois qu'il a trouvé comment te toucher en jouant sur les sentiments, sur son attachement, et je crois que là il touche juste. Il joue avec ta dépendance (surement inconsciemment). Il alimente ce besoin de reconnaissance que tu as.
Voilà, donc NON ! NON !
Bon courage à toi, et comme toujours ce n'est que mon avis et qu'un conseil. A toi de décider.
Jeudi 5/11/15
 
Bonjour tous !
 
Cette nuit j’ai cherché des horaires de train pour voir s’il était possible de rejoindre mon amant par train… Et c’est faisable ! C’est même plus court, plus pratique et plus confortable ! J’ai alors dormi la nuit là-dessus,…
 
… mais au réveil ma position n’avait pas changée ! J’ai donc appelé mon amant ce matin comme convenu à 8 h pour l’en informer à nouveau ! Il n’était bien-sûr plus (de la même façon) sous influence de l’alcool ; hier soir à cause de l’alcool il ne cessait de se répéter, de ne pas m’écouter et de s’enflammer, la discussion n’en finissait pas… ; et donc ce matin il a (dû) accepté -r- ma décision !
 
Quel sentiment cela me procure ? Je ne suis bizarrement pas fier de moi, ni heureux ! J’ai même beaucoup de peine pour ce garçon que j’aime beaucoup, je suis triste de le décevoir ! J’ai l’impression de le mettre dans une sorte de détresse… Mais je suis surpris de ma détermination !
 
Pourtant la sensation qui domine en ce moment c’est plutôt de la tristesse et presque de la déprime…
 
J’entrevois donc ce qu’un véritable sevrage peut faire, et je comprends Fabrice, Ekeilho et Fr-Ed quand ils me disent qu’un sevrage plus long apportera beaucoup plus de bénéfice que mon sevrage court, lié en plus à une rechute quasi programmée !
 
Hier je me suis posé la question sur cette diminution de mon élan habituel pour retrouver mon amant… Peut-être parce qu’une nuit entière avec lui offre alors tant de possibilités de passer à « autre chose »… j’ai imaginé des « embrassades » et d’autres échanges moins « en sens unique d’un actif vers un passif »,… de la tendresse aussi et un échange basé également sur de la sensualité, ce qui n’est à priori pas le cas avec lui…
 
J’ai donc aussi cherché pour savoir quel « gars » et quel échange me stimuleraient alors, mais je constate comme une sorte de « pellicule très fine » qui se pose sur chaque conception imaginaire de rapport…

Je nommerais ça « la renaissance d’une pudeur » qui me freine (je dirais "très modestement pour le moment!") de me projeter dans de nouveaux échanges corporels


C’est assez rapide finalement,
cela me déstabilise donc,
je ne sais pas où je vais…
et c'est probablement ce trouble qui alimente ma sensation de déprime... :
quelque part "je veux toujours", mais soudain ça me semble tellement plus difficile "de passer à l'acte"
(même si le week-end dernier a prouvé que j'y arrivais)...
Je me sens perdu face à un nouveau vide...!
Et je comprends donc la logique d’un sevrage plus long qui consoliderait cette « pudeur », ou cette « pellicule"…
Mais quelque part j'ai mal...!
 
Peut-être est-ce aussi lié à ce que Fabrice exprime par la « désintoxication »… Je n’ai pas encore pris le temps de regarder les liens que Fabrice m’a envoyé sur – si je comprends bien – l’influence des hormones, quand un organisme, habitué à une certaine fréquence de rapports sexuels, se met soudain dans une période d’abstinence… Je veux bien croire qu’il y a ici un effet concret, que je pense d’ailleurs ressentir en ce moment : j’ai déjà parlé d’une sensation très nette au niveau de mes parties génitales et qui monte dans tout le corps,… comme cette sensation de la tête « embrumée », ou de « la gorge serrée » comme au moment de mes sevrages tabagiques, … sauf qu’ici j’ai du mal à positiver ces sensations comme un « gain » et non « une perte »… : l’arrêt tabagique définitif était un but finalement désiré, mais je n’envisage pas un arrêt définitif de ma sexualité, mais une régularisation physique et mentale ! C’est beaucoup plus subtil et complexe comme démarche !
 
Je conçois donc un sevrage comme une possible désintoxication, mais avant tout comme « un déconditionnement » de mes anciennes habitudes (je vois comment plein d’endroits ou même d’objets me ramènent sans cesse à la sexualité), mais aussi et surtout comme un « déconditionnement de mes réflexes psychologiques » !!!
 
Cette nouvelle journée ne va donc pas être facile,… je me sens fragilisé par l’histoire avec mon amant,… je n’ai aucune obligation sur mon agenda avant 17 h… je vais essayer de me concentrer sur le sport, puis le ménage, puis avancer des préparations qui sont posées plus loin sur mon agenda à cet après-midi … 
 
Ah oui… : Hier un gars que je connaissais de la fameuse app et avec qui nous nous sommes reconnus sur un réseau social très connu (… !) m’a recontacté sur ce réseau sur lequel nous avons jusqu’à présent parlé travail, mais hier il m’a amené à une discussion clairement à double sens… Bref, les propositions étaient très précises, et j’ai été à « un ¼ de doigt » de craquer,… mais là, encore, je n’ai pas cédé…
 
A nouveau et donc bizarrement je n’arrive pas à positiver les effets de mon sevrage, et si je me laissais aller je plongerais facilement dans cette latence dépressive… Demain chez le psy je vais devoir parler de la dépression… !
 
Jan
le retour de Bull Dozer...

Jan t'as toujours pas pris la décision d'un sevrage...T'es toujours dans l'explication de pourquoi tu le vois comme une diminution des fréquences, une restriction partielle d'un accès...Tu n'as toujours pas jeté le paquet de clope de ta poche... Et chaque fois tu dis que tu comprends de mieux en mieux la nécessité d'un servage "plus long"... Moi je dis que c'est d'un vrai sevrage avec table rase de tout ce qui te fait fonctionner comme un dépendant au sexe. Tu vas y arriver...Tu vois de mieux en mieux les impasses que constituent tes comportements mais tu n'arrives pas à te dire que ce fonctionnement est remplaçable... tu n'arrive pas à concevoir qu'il peut ne pas y avoir de manque à s'en débarrasser... Je viens le faire et je t'assure que ça ne me manque pas. Je viens de passer à autre chose...

Tu sembles t'attarder sur la contemplation des sentiments que génèrent tes tentatives de changement ou de résolution de ton problème. Dans tout sevrage il y a des effets indésirables... Des envies, des fatigues , des tristesses, des frustrations. Mais tout ceci est transitoire tu le sais en plus pour avoir arrêté de fumer... C'est la même chose. 
Tu dis que plein d'endroits et d'objets te ramènent à ta sexualité. C'est pas plutôt ta sexualité qui aurait changé ton regard sur les objets , le monde, les gens ? Et quand je parle de sexualité je ne parle pas d'homo, ou d'hétéro. Je parle de sexualité comme fin en soi...comme mécanique de fuite de la réalité, comme solution d'apaiser les angoisses d'identité  ou autres...

Tu parles d'un passage difficile à l'acte du sevrage...tu te sens perdu, mis à nu par la suppression de cette pellicule... 
Alors moi je vais t'assure d'une chose c'est qu'on est réellement perdu que dans la dépendance, Qu'on se cherche là où on est pas .
Qu'elle n'est pas une protection une pellicule de protection mais bien un obstacle à son propre accomplissement. Elle est l'illusion d'un bouclier une défense alors qu'on a besoin d'armes pour attaquer, être offensif. 

Jan tu t'approches du moment où tu vas prendre la mesure que le sevrage n'est pas une option.  On t'attend comme tu t'attends toi même... On est là pour le moment de la bascule.

PS: Après deux jours de cirage, j'ai démultiplié la puissance du moteur et j'ai des nouvelles chenilles !
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