Dépendance sexuelle

Version complète : Problèmes rencontrés lors de mon sevrage
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Bonjour à tous et à toutes,

Pour ceux qui ne me connaissent pas encore, vous pouvez voir ma présentation ici

Je vous la fais courte pour ceux qui ne me connaisse pas, j'ai 35 ans, je suis marié, j'ai une fille, je suis sans emploi (j'espère que ça changera rapidement de ce point de vue) et surtout (et c'est la raison pour laquelle je suis ici) j'ai commencé très tôt puisque je suis porno dépendant depuis un peu moins de 25 ans.
Depuis 8 jours maintenant (depuis le 30 septembre 2015), je suis en sevrage et, croisons les doigts, je n'ai pas encore rechuté, même si parfois les tentations sont fortes.

Je suppose que tout le monde est passé par là, mais je voulais un peu savoir comment vous (avez) gérez ce qui suit.
En fait, je suis confronté à plusieurs problèmes depuis que j'ai entamé ce sevrage :

1) J'avais remarqué ça avant (mon sevrage), quand j'arrêtais de regarder des pornos pendant plusieurs jours, mais là, du coup c'est encore plus flagrant : ça fait 2 - 3 nuits où je fais, au moins, un rêve érotico-porno. Pour le moment, je n'ai pas encore eu de "pollution nocturne", mais je pense que plus ça va aller, plus je vais avancer dans mon sevrage, plus je vais faire ce type de rêves et plus il y a un risque que ça se produise. Alors vous allez me dire que dans l'article dont j'ai mis le lien, il est écrit que c'est "extrêmement rare à l’âge adulte". Cependant, je peux vous dire ça (m')arrive encore puisque j'en ai eu il y a quelques semaines quand mes parents sont venus passer quelques jours chez nous. Avec ça, la question n'est pas "si j'ai ou aurais des "pollutions nocturnes" ou pas ?", mais plutôt "comment faire pour ne PAS assouvir son envie de porno au réveil après avoir fait de tels rêves (qu'il y ait ou non "pollutions nocturnes") ?"

2) (Là je pense que c'est plus lié à mon parcours personnel, mais) Comme ça fait, comme je l'écrivais plus haut, un peu moins de 25 ans que je "consomme" du porno quasi quotidiennement, j'ai une vision, comment dirais-je, "distordue", "erronée" des femmes.
Pour ceux qui connaissent la série Friends, il y a un épisode (Saison 4 épisode 17) où Chandler et Joey zappent sur leur TV et tombent sur une chaine de porno. De peur de ne plus recevoir cette chaine, ils ne zappent pas et n'éteignent pas la TV et, du coup, ils regardent du porno à longueur de journée. Vers la fin de l'épisode, après plusieurs jours, ils se rendent compte qu'ils ont adopté la logique du porno, les clichés du porno et ils considèrent donc chaque femme un peu comme "de la viande". Y'en a un des deux qui dit un truc du genre "C'est bizarre, mais la nana dans l'ascenseur ne m'a pas sauté dessus et n'a pas déchiré mes vêtements". Comme ils se rendent compte que le porno n'est pas la réalité, ils décident de zapper et donc d'arrêter le porno.
Mon problème, c'est que ça fait 25 ans que je fonctionne comme ça, que je vois en chaque femme entre 18 et 55 ans, pas trop mal, une s... potentielle dans l'intimité** et, du coup, je ne peux pas m'empêcher de les imaginer nues et de fantasmer sur elles. (Vu la quantité phénoménale de femmes, réelles ou virtuelles (comme les animatrices, actrices...) sur lesquelles j'ai fantasmé, il y a surement plusieurs s... dans le lot, mais là n'est pas la question). Plus ça va, plus ça va loin.
Quand j'étais ado, je fantasmais sur mes camarades (filles), puis sur mes profs (femmes). Quand j'ai commencé à travailler c'était sur mes collègues, mes amies. Au début, ça n'était que les célibataires; maintenant qu'elles soient mariées, pas mariées, que je sois moi-même marié ou pas marié, avec ou sans ma femme à côté, ça ne m'arrête plus ! Maintenant c'est des inconnues que je croise dans la journée (une nana dans la rue, la caissière d'un magasin...) ou même des actrices, des présentatrices... (Pour les femmes "réelles" que je croise dans la journée) J'en deviens presque voyeur maintenant; quand je ne vois pas une bretelle de soutif ou un bout de culotte ou string, je cherche à les apercevoir et je suis presque frustré quand je n'en vois pas. Pour le moment (et de mon point de vue) c'est toujours des regards discrets, mais je ne sais pas si je le suis vraiment (discret) ! Du coup j'en arrive à me demander si je ne passe pas pour un pervers pour toutes ces femmes que je croise, si elles voient que je les déshabille du regard et fantasme sur elles.
Mon problème, comme je disais plus haut, c'est que ça fait 25 ans que je fonctionne comme ça, que je vois les femmes comme ça et je ne sais pas comment "fonctionner" autrement, comment regarder "normalement" une femme. Je sais pertinemment que ma vision des femmes est erronée, que le porno n'est pas la réalité (c'est peut-être d'ailleurs une des raisons qui me pousse à en regarder), mais comme je ne sais pas comment fonctionner autrement...
Pour les plus "philosophes" d'entre vous, je vis un peu le mythe, l'allégorie de la caverne (que j'ai découverts après la sortie de Matrix). La différence c'est que je suis conscient que ma vision des femmes est erronée, est altérée par le porno et que ça n'est pas la réalité.
Ce qui en découle et qui met (ou peut mettre) à mal mon sevrage, c'est que, dès que je sors de chez moi pour faire des courses ou aller sur des brocantes comme dimanche dernier, j'en reviens avec plein de fantasmes dans la tête.
Jusqu'ici, je les ai "chassé" en pensant à autre chose, en m'occupant, mais ça n'est pas toujours évident.

3) (Un peu en lien avec le 2nd point évoqué plus haut) Je suis, presque à longueur de journée, "confronté" (bien que le mot soit un peu fort) à de jolies femmes, plus ou moins habillées, que ce soit à la TV via des émissions, des séries, des pubs, dans des BD..., ou dans la vie de tous les jours (des collègues, des voisines, des amies...). Pour le moment j'arrive à "gérer" mes fantasmes, mes envies pour ne pas dire mes "pulsions", mais en même temps ça ne fait que 8 jours. Comment vous, si vous vous sevrez, depuis plus longtemps que moi, vous arrivez à gérer cette hyper sexualisation des femmes dans les médias ? Comment, si vous avez la même vision erronée que moi des femmes, à cause du porno, vous arrivez à "gérer", vous arrivez à ne pas succomber à la tentation ?
C'est un peu comme un alcoolique qui verrait des pubs pour de l'alcool et/ou travaillerait à côté (voire dans) un bar.

4) Si vous avez lu ma présentation, vous savez que j'ai une fille et que je souffre d’oligospermie (en lien ou non avec mon addiction, je ne sais pas). Par conséquent, avec ma femme, on a du passer par une PMA (Procréation Médicalement Assistée) (à ne pas confondre, SVP, avec une GPA), notamment par une insémination artificielle, pour avoir notre fille. Pourquoi je vous parle de ça ? Parce qu'on essaye d'avoir un second enfant et comme ça ne vient pas, je vois venir gros comme une maison qu'il va falloir remettre "ça". Le problème, c'est que la PMA implique, à un moment ou un autre, que je fasse un ou plusieurs "petit prélèvement". Donc, tôt ou tard, je vais devoir (avec ou sans porno), me masturber pour faire ce(s) fameux prélèvement(s). Même si c'est presque "légal" et "autorisé" dans ce cas là, j'ai peur de retomber dans mes travers après ça.
C'est un peu comme un alcoolique, en plein sevrage qui doit prendre un médicament à base d'alcool.
Je pense que si et quand ça arrivera, ça fera un moment que j'aurais entamé mon sevrage et que j'arriverai à "gérer" ça, mais quand même, ça me fait un peu peur.
Si vous avez été confronté au même problème, à devoir vous masturber "pour la bonne cause", comment est-ce que vous avez fait pour ne pas rechuter (si vous avez réussi) ?

Si vous avez lu jusqu'ici,... merci.
J'espère que je ne vous saoule pas trop avec mes problèmes, mais j'ai aussi besoin que ça sorte, que j'aie ou non des réponses à mes questions.
En tout cas, merci par avance si vous voulez y répondre ou si vous voulez témoigner à votre tour.
Je vous souhaite une bonne journée.
A bientôt Blush

** Attention, après la réaction d'Ekeiloh, je me rends compte que certain(e)s pourraient mal interpréter le terme "s..." et, du coup pourrait en être blessé(e)s. Par "s..." j'entends "cochonne" (pour ne pas dire "grosse cochonne") "qui aime le sexe". Je ne considère ni les femmes comme des "prostituées" (car 1), j'ai trop de respect pour les femmes pour les traiter de p... et 2) car les "vraies" prostituées ne le font pas par choix) ni comme des dépendantes du sexe (déjà parce que 1) étant moi-même un dépendant (au porno), je serais on ne peut plus mal placé pour juger des dépendantes du sexe et ensuite 2) parce que jusqu'à il y a une dizaine de jours, je ne savais pas qu'on pouvait être dépendant(e) du sexe). De plus, je pense que ni les prostituées ni les dépendantes du sexe/nymphomanes (en tout cas dans leur immense majorité) n'aiment le sexe et font ça par choix, mais, au contraire en sont les victimes. J'espère n'avoir ni heurté, ni blessé les dépendantes du sexe ou les femmes/compagnes de dépendant(e)s, au quel cas, veuillez m'en excuser.
Je réagis à ton point N°2 : depuis que j'ai commencé mon sevrage, je me rends encore plus compte que notre société est hypersexualisée. 
Comme toi, j'ai une image " erronée " des femmes. Il y a quelques jours, je participe à une soirée karaoké avec la présence de qq femmes seules. Quelle image donnons-nous de nous-même si nous ne faisons qu'imaginer une sexualisation avec elles ?Je ne suis pas là pour te donner une leçon de morale car comme toi, je les dévisages quasiment de haut en bas...
J'ai participé, outre les réunions DASA, à une seule réunion " Alcooliques Anonymes" ( ils ont bien voulu m'accepter lorsque j'ai évoqué mon addiction de dépendance sexuelle ) et c'est bien d'abstinence que les gens parlaient.
Nous aussi, dans le cas de notre sevrage, nous avons une obligation de ne sexualiser nos rencontres n'importe où nous nous trouvons. 

" Jour après jour, heure par heure, je me reconstruis"

Ekeiloh

Alors je vais tenter de répondre comme je peux ^^

1/Oui tu risques d'avoir des pollutions nocturnes, et surtout pas mal de rêves: tu prives la dépendance de sa nourriture, elle intervient dans ton inconscient. C'est son réflexe de survie si tu veux. Au fur et à mesure, tu prendras le contrôle sur ton inconscient, et le reste suivra. Moi en tout cas c'est comme ça que ça s'est passé. Il faut que tu sois patient (ouuuuh comme je n'aimais pas cette phrase la au debut de mon sevrage Wink ).

Quant à ne pas craquer au réveil, tout peut aider: douche froide en sautant directement du lit, moi maintenant j'utilise une technique qui m'a enormement aidée et qui fait descendre les pulsions, sans toutefois forcement les faire disparaitre. Tente des trucs, plein de trucs, et voit ce qui ne marche pas, et ce qui pourrait marcher en etant un peu améliorée. Bon courage.

2/ Tu le dis toi-même: tu as une vision erronée de la femme. Et même là ou je sens bien que tu essaies de corriger ça, tu ne peux t'empecher de dire que malgré, il y avait bien des s... dans toutes les femmes à qui tu as fait subir ton regard (qu'elles s'en soient rendues compte ou pas). Qu'est-ce que tu appelles une s... ? Est-ce que le masculin de s... c'est un salopard? Pourquoi crois-tu que ce sont des s...? Tu crois qu'elles etaient comme ça de naissance, que ce sont des android créées pour le bon plaisir de ces messieurs?
Ou bien peut-être qu'elles donnent un peu plus au lit parce qu'elles sont terrifiées à l'idée qu'on les abandonne, parce que des hommes qui ont une vision biaisée de la femme ont réussi à les convaincre qu'elles ne sont bonnes qu'à ça, qu'elles ne seront jamais rien d'autre?
Ou peut-être encore qu'elles sont en train de crever de faim, et qu'elles n'ont pas d'autre choix que de donner leur corps pour espérer dormir une nuit de plus au chaud?
Ou bien peut-être qu'elles sont comme toi: dépendantes sexuelles. Qu'elles souffrent de la situation. Qu'elles ne savet pas comment s'en sortir. Et que des hommes leur rappellent qu'être femme et dépendante, c'est pas normal.

Je ne cherche pas à te culpabiliser. Une femme n'est pas une s... juste comme ça. Elle a un passé. Donc puisque pour l'instant tu penses qu'elles le sont toutes, dans ce cas pioche dans les réponses que je t'ai donné plus haut pour repenser chacune d'entre elle. C'est une méthode que j'utilisais (un peu differente pour m'adapter à mon cas, mais l'idée de bases est là) pour calmer mes pulsions envers les femmes que je croisais: y réflechir, s'obliger à s'intéresser à elles, puisqu'on ne peut pas détourner les pensées.

3/ Pour les médias... Perso je ne regarde quasiment plus la télé, pour éviter les pubs. J'ai réduit le net à seulement quelques sites "sûrs" pour les mêmes raisons. Dans la rue j'ai changé mon itinéraire quotidien pour eviter des magasins de lingerie et des serveuses et serveurs un peu trop.. "chaleureux". Ça peut paraître extrême, mais ça m'a bien aidé un début, et maintenant ce sont des habitudes que j'ai prises alors même que je pourrais y passer, que ça m'arrive et que je n'ai plus de pulsions.

4/ J'ai eu un moment où j'étais bien partie dans mon sevrage, je me suis retrouvée au milieu d'une... "bonne cause" disons, pour mon couple. Je me suis dit, un instant après, que de toute façon c'était pareil, que maintenant que j'y etais passée... Mais je me suis recentrée sur moi et la situation: ce n'était pas la même chose, c'était pour mon homme et moi-même, pas pour mon plaisir, pas par pulsion. J'ai pensé à l'avenir.

Quelques conseils, si ça peut t'aider: anticipe à mort. Tu peux écrire par exemple ce pourquoi tu fais ça, pourquoi c'est important pour vous, pour votre couple, pour votre avenir. Pour le bébé qui viendra après... écris lui une lettre peut-etre, que tu ne lui donneras jamais, mais que tu pourras relire juste pour toi quand les envies viendront apres, du genre: "mon bébé, aujourd'hui j'ai fait ça pour toi, et ça n'auras pas de conséquences facheuses. Je ne rechuterai pas parce que je veux que tu viennes au monde dans de bonnes conditions, sans porter le fardeau que porte ton père... " En tout cas c'est ce que moi je lui écrirais.
Tu peux anticiper aussi les réactions de la dépendance: par exemple, tu peux t'imagine, t'imaginer te dire qu'apres tout ça compte comme une rechute, donc une fois de plus ou de moins... Et surtout donner une réponse complète et argumentée: non ça ne compte pas comme une rechute, d'ailleurs je n'ai pas de raison de remettre mon compteur à zéro, c'st un acte médical, tout comme l'endoscopie. Est-ce que je remettrais mon compteur à zero apres une endoscopie? Certainement pas. J'ai subi un acte médical.

Voilou bon courage !
Attention, après la réaction d'Ekeiloh, je me rends compte que certain(e)s pourraient mal interpréter le terme "s..." et, du coup pourrait en être blessé(e)s. Par "s..." j'entends "cochonne" (pour ne pas dire "grosse cochonne") "qui aime le sexe". Je ne considère ni les femmes comme des "prostituées" (car 1), j'ai trop de respect pour les femmes pour les traiter de p... et 2) car les "vraies" prostituées ne le font pas par choix) ni comme des dépendantes du sexe (déjà parce que 1) étant moi-même un dépendant (au porno), je serais on ne peut plus mal placé pour juger des dépendantes du sexe et ensuite 2) parce que jusqu'à il y a une dizaine de jours, je ne savais pas qu'on pouvait être dépendant(e) du sexe). De plus, je pense que ni les prostituées ni les dépendantes du sexe/nymphomanes (en tout cas dans leur immense majorité) n'aiment le sexe et font ça par choix, mais, au contraire en sont les victimes.
J'espère n'avoir ni heurté, ni blessé les dépendantes du sexe ou les femmes/compagnes de dépendant(e)s, au quel cas, veuillez m'en excuser.

Ekeiloh

J'espère que tu n'as pas retenu que ça !

J'avais bien compris que tu parlais de salopes et non de prostituées, et ton explication ne change rien: quel est donc pour toi le masculin de "cochonne"? Cochon? Je pense que tu seras d'accord pour dire que ça n'a vraiment pas la même connotation: ici le féminin est insultant, alors que le masculin semble presque mignon. C'est ça que je veux dire: tu ne peux pas réduire une femme à un qualificatif insultant juste parce qu'elle aime le sexe.

En comparaison, c'est comme si tu étais gay et que tu regardais les mecs en te disant qu'ils sont tous des enculés. C'est EXACTEMENT la même chose. C'est très insultant, c'est déplacé, et surtout ça te maintient dans une vision erronée de la femme que la société essaie d'entretenir.

Du coup tu expliqus que celles la, parce qu'elles aiment le sexe, tu as le droit de les regarder comme des bêtes de foire ou de la viande. NON !

J'aime le sexe, indépendamment de ma dépendance. J'ai été tous les mots que tu as cité, dans ma dépendance. ET JE NE LE SUIS PLUS depuis mon rétablissement. Les femmes qui aiment le sexe AIMENT JUSTE LE SEXE. Ça ne te donne pas le droit de les regarder comme ça. Une femme qui adore la lecture, qui passe des heures à ça en se mettant en état de méditation, comment tu la regarderais? Eh bien c'est exactement comme ça que tu dois regarder les femmes qui aiment FAIRE L'AMOUR. Ce n'est pas parce qu'elles aiment ça qu'elles n'y mettent jamais de sentiments.

Je n'attends pas, et je ne pense pas que qui que ce soit attende des excuses. Je t'explique juste que ta vision de la femme est encore plus biaisée que ce que tu penses, c'est pour te faire réfléchir, pour t'aider à avancer parce que tu en as le potentiel mais tu buttes contre les panneaux colorés que la société te met devant les yeux. DÉPASSE ÇA ! C'est pour ça que tu es là, qu'on est tous là. C'est un message d'espoir que je t'adresse: quand tu auras intégré tout ce qu'il s'est dit là, crois moi ton regard envers les femmes va changer. À elles, tu donneras plus de respect, d'attention saine. À toi, davantage de respect également, et une chance de sortir de la dépendance, de vivre réellement.

Ne t'excuse pas, essaie de comprendre. Tous les synonymes que tu pourras trouver ne seront que des leurres que la dépendance t'envoie pour te faire croire que, puisque tu as pris conscience que tu es dépendance, alors tu ressens le monde "comme il faut". Ça reste un leurre, sors de ce piège.
Excuse-moi Ekeiloh, mais, même si je comprends le point de vue que tu essaies de me transmettre, à l'heure actuelle, je ne "l'intègre" pas dans le sens où, sans doute par habitude, j'ai beaucoup de mal à fonctionner différemment, à regarder les femmes différemment.
En fait, je pense que là où je bloque c'est que je continue de me dire "étant donné qu'(heureusement) elles (les femmes) ne peuvent pas lire dans tes pensées, tu ne fais rien de mal, tu ne leur fais pas de mal, en les imaginant nues ou en fantasmant sur elles"
En même temps, je ne désespère pas que ça change et je sens déjà que mon regard "commence" à changer.
Maintenant quand je croise des femmes, je continue d'en trouver beaucoup mignonnes, voire carrément mignonnes, mais je pense de moins en moins "j'en ferais bien mon 4 heures" et surtout, je ne me masturbe plus en fantasmant et repensant à elles (de toutes façons, ça fait presque deux semaines que je ne me masturbe plus).

D'ailleurs, j'ai une question aux "abstinent(e)s" de (plus) longue date (que moi) : (j'imagine que pour tout le monde c'est différent, mais) quels sont les caps les plus difficiles à passer ? Le cap des 7 jours ? Des 15 jours ? Des 30 jours... ?

(De moins en moins, mais) Plusieurs fois par jour, (c'est très bizarre) j'espère et en même temps je redoute de rechuter (même si j'ai, je crois, identifié, grâce à Stopporn, quand, dans quelles circonstances, je regardais des pornos) et de me faire une "orgie" de pornos. Des fois, j'ai envie de tout envoyer balader, mes "bonnes résolutions",... même vous (membres de ce forum) et vos encouragements, et dans la seconde qui suit, je me dis (à tort ou à raison, mais en tout cas c'est ce qui me fait tenir) que je suis plus fort que ma dépendance, que je vais et veux m'en sortir et que ma dépendance n'a que trop durée. Après, combien de temps ces arguments vont tenir et durer justement... Undecided ?

Ekeiloh

Ne t'excuse pas Spip! Deja tu n'as aucune raison de t'excuser, et en plus ce n'est certainement pas ce que j'attendais. Je voulais juste te proposer une autre manière de voir les choses, et je savais en la proposant que tu n'étais pas encore en capacité de l'intégrer. Ça serait tellement plus simple si on faisait siennes toutes les phrases qui nous paraissent bonnes pour nous !

C'est simplement là, quelque part dans ton esprit, ça fera son chemin en temps voulu.

Pour les caps, en effet c'est différent pour tout le monde. Perso j'ai un peu galéré la premiere semaine, avec des idées du genre "non mais toute façon je viens juste de rechuter, c'est pas grave si mon compteur recule de un ou deux jours. Après c'est surtout la troisième semaine qui m'a bien testée, j'ai l'impression que ça arrive souvent ça, c'était marqué sur le site d'Orroz il me semble: les deux premieres semaines on tient bon, la troisieme on se relache un peu parce qu'on pense avoir bien avancé et c'est là qu'on craque. Idem avec le troisieme mois, c'est pour ça d'ailleurs que je n'avais pas mis d'objectif pour le troisieme mois mais pour le quatrieme. Et j'avais bien fait.

Quant au fait que tu sois plus fort que la dependance, tu as entierement raison: la dependance est un parasite, elle se nourrit de toi, elle a besoin que tu sois plus fort qu'elle sinon elle n'aura pas assez à bouffer. Donc tu ES plus fort qu'elle !
Salut spip,
pour moi la difficulté est juste après la rechute (gérer les après-coups) et actuellement je bloque à un mois. Je n'ai pas d'explication sur ce cap. C'est peut-être purement le hasard, qui fait que j'ai des évènements stressant dans la vie à ce moment là ! Donc un facteur de rechute est le stress.
Pour moi, la dépendance n'est pas un parasite qu'il faut vaincre, c'est une protection que j'ai mise en place pour ne pas avoir à gérer d'autres problèmes. Ce sont ces problèmes qu'il faut que je gère, et alors je pourrais enlever ma cuirasse.
Bravo pour les 14 jours, et continue tu es sur la bonne voie !
Merci pour vos retours d'expérience et pour vos encouragements. Étant donné qu'il n'y a que sur ce forum que j'ai parlé de mon problème de dépendance au porno, vos messages m'aident beaucoup.
D'ailleurs, je viens de changer d'objectif : cap sur les 3 semaines maintenant. J'espère le passer et aller le plus loin possible.
Maintenant, quand je sens que je vais craquer, j'ai le (bon ?) réflexe de venir ici et soit de poster un message, soit de lire des témoignages d'autres dépendant(e)s.
Je ne sais pas si c'est une tentative de ma part de minimiser mon cas et ma dépendance, mais je trouve que certaines personnes sur ce forum (que je ne me permettrais pas de nommer par respect pour elles et leur sevrage, quel qu'en soit le stade) sont plus dépendantes que moi et ont parfois d'autres dépendances qui viennent se greffer (dépendance au sexe, à l'alcool, ...).
Dans un sens ça me réconforte, je me dis qu'il y a pire, et dans un autre, ça m'horrifie de voir tant de souffrances à cause du sexe (sur toute ses formes) alors qu'au contraire, ça devrait être un plaisir partagé et à partager. Ça me permet aussi de voir ce que j'ai évité en arrêtant il y a 2 semaines et ça fait aussi partie des choses qui m'aident à m'accrocher et me conforte dans l'idée que j'ai fait le bon choix en arrêtant le porno. D'ailleurs, je me demande parfois comment j'ai fait pendant 25 ans pour ne pas tomber dans ces travers et n'avoir une dépendance QU'au porno.

Ekeiloh

La dépendance n'est pas forcément plus ou moins forte selon moi, elle prend juste des formes différentes.

Bravo pour tes 15 jours, et super pour ton nouvel objectif !
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