Dépendance sexuelle

Version complète : Mon chemin vers la liberté
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Bonjour,

Pour reprendre rapidement la suite de ma présentation, je suis dépendant à la pornographie sur le net ainsi qu'aux tchats et sites de rencontres depuis je pense mes 17 / 18 ans. Par la suite j'ai développé une addiction supplémentaire, les prostituées / escorts girls.

Cette recherche de "toujours plus" m'a blessé au fond de moi et depuis quelques temps j'ai vraiment décidé d'y faire face, d'arrêter de fuir dans ces schémas compulsifs sans fin et intérieurement destructeurs.

J'entre aujourd’hui dans mon 5ème jour de sevrage à ces addictions. Je ne peux pas encore trop parler des effets car je trouve que c'est trop récent, tout en étant long, car cela faisait des années et des années où ces addictions étaient présentes quotidiennement. Cependant je remarque déjà que je dispose de bien plus de temps, et que je suis plus présent dans tout ce que je fais.

Aujourd'hui est tout de même une journée un peu difficile pour moi. Mon envie de consulter du porno, d'aller sur un site de rencontre afin de rencontrer une fille pour un coup d'un soir ou bien consulter les annonces d'escorts est, je le remarque aujourd'hui clairement, liée à mon état de "stress". Ou à un manque de paix intérieure, car est-ce du stress ? Je ne sais pas.

Explication : j'ai un emploi à responsabilités dans une entreprise relativement importante, au fil de ces derniers mois j'ai petit à petit levé le pied. On m'en demandait et m'en demande beaucoup. J'ai évolué rapidement ces 5 dernières années et j'ai fait face à du stress, des demandes d'objectifs nécessitant toujours plus de performances. Pendant disons les 3 ou 4 premières années je faisais face à ce stress, à cette pression. Ces états me conduisant qui plus est à nourrir de plus en plus mes addictions, pour me trouver tantôt des refuges, tantôt des exutoires. J'ai avancé ces derniers mois, personnellement et dans mon couple. Ceci avant de prendre en main ces addictions. J'ai petit à petit compris que je ne voulais plus de ça, de cette pression professionnelle, de ce métier et dans ce monde dans lequel je ne me sens plus à ma place. Je me suis senti mieux, plus humain, et enfin peu à peu reconnecté avec moi même, mon vrai moi.

Ces derniers mois je ne me suis plus investi dans mon travail, je n'en avais plus la force. Impossible de me concentrer plus de 10 minutes. J'avais eu un choc tellement fort de comprendre et réaliser que je n'étais pas à ma place que je ne pouvais plus faire illusion. Ce matin, je n'ai pas eu la force d'aller travailler. Ma compagne comprend et m'encourage, j'ai de nouveaux objectifs professionnels depuis quelques mois et ce choix la ravit apparemment tout autant que moi car je pense, elle me retrouve peu à peu. Je n'ai plus la force d'aller dans cette société pour faire illusion, jouer un rôle. Mes jours en dehors du travail sont tellement plus enrichissants, je fais plein de choses et je suis présent. Ce matin en me préparant avant de renoncer après discussion avec elle, j'étais totalement abattu intérieurement. C'est un sentiment difficile à décrire. Les nuits qui précèdent un jour où je travaille sont difficiles, j'ai un sommeil agité et je dors peu. Les journées sont ternes et moroses, je n'ai goût à rien.
Quand je rentre en fin de journée, je suis totalement éteint et dans ma bulle. Vous ne me connaissez pas, mais ça ne me ressemble pas du tout.

Je pense que j'ai besoin de faire un break avant de ne me faire trop de dégâts, et je me sens en même temps coupable. J'ai pris rdv demain matin avec un médecin, pour lui en parler. Je ne sais pas si j'ai bien fait, j'ai même un peu honte. Ma compagne me dit qu'il ne faut pas car un break me permettrait de peaufiner mon nouveau projet et de me respecter car cette pression dégrade ma santé. Je suis totalement perdu ...
Bonjour Brosug,
je suis impressionné par le recul que tu as pris et la sagesse de tes décisions. Le travail est aujourd'hui de plus en plus stressant et régulièrement en opposition avec les valeurs que l'on défend. Par rapport à cela, il faut se préserver, tu n'as pas à te sentir coupable ou à avoir honte. Sois plutôt fier de reprendre le contrôle, de savoir dire stop avant qu'il ne soit trop tard (burnout, plonger encore plus dans l'addiction). Tu as la chance de pouvoir être épaulé par ta femme. Dans ce que tu décris, il me semble que le 'stress' (mot à tiroir) de ton travail soit un facteur important dans ta dépendance. Ce n'est pas le seul, il y a surement des causes plus profondes sur lesquelles tu devras travailler (peut-être ?). Ce changement qui se profile dans ta vie est surement le moment pour toi d'avoir ce temps de réflexion, de te retrouver, de retrouver en couple.
N'hésite pas à venir nous parler de ton sevrage, de tes réussites, de tes doutes.
Dis toi que tu as choisi la seule voie qui vaille, celle du bonheur.
Bonjour Brosug,

Je peux comprendre ta détresse et ta fatigue.

Je travaille moi-même pour une multinationale dans un environnement fortement stressant où l'on m'en demande chaque année toujours plus au point de me sentir "essoré".

Je pense que c'est important de trouver quelqu'un à qui tu puisses en parler, je voulais surtout te dire qu'il ne faut pas te laisser envahir par cette honte toxique, elle est contre-productive.
Accueilles ton mal-être et commence à t'accorder à toi-même amitié et bienveillance.
Salut Brosug,

En effet tu as l'air de vivre un blocage au niveau professionnel. Tu n'es visiblement plus en accord avec toi même. Le fait que tu aies un nouveau projet est une très bonne chose je trouve !! Quel est ce nouveau projet ? As-tu envie de nous en parler un peu ?

Le fait que tu sois compris et épaulé par ta femme est une très bonne chose. C'est même essentiel dans ton cas je trouve !

Ta femme a raison, tu ne dois pas avoir honte d'aller voir un médecin pour lui parler de tout ça. Au contraire même, cela ne pourra te faire que du bien. Il ne faut pas avoir honte de demander de l'aide extérieure. On ne se sort pas de ses difficultés seul, que ce soit l'addiction ou autre. Va voir ce médecin sans rougir et accepte cette aide possible. Elle ne pourra que t'être bénéfique, surtout si tu ressens de l'écoute et de la compréhension de sa part.
Vertigo,


Merci pour ton soutien, mais je pense que tu comprends mon résonnement. Même s'il est "faux". Il faut que j'arrive à voir les choses sous un autre angle.



Stef,

Globalement mon nouveau projet s'oriente vers la médiation et tout ce qui gravite autour. C'est assez vaste mais humain et c'est vraiment quelque chose qui me tient à cœur, et dans lequel je suis certain de m'épanouir.

Je vais aller voir mon médecin demain, j'espère que j'arriverai à trouver les mots et à passer par dessus ce sentiment de gène.
Brosug,

Merci d'avoir précisé pour ton nouveau projet. J'ai envie de te dire que l'humain il n'y a que ça de vrai... Enfin, c'est mon ressenti profond !

Pour ton médecin, dis toi que tu n'as rien à perdre. Tu auras peut-être de la gène, mais sérieux qu'as-tu à perdre ? Rien, au contraire tu as tout à perdre à ne pas lui dire tout ce que tu as sur le cœur. Oublie le coté "impressionnant" du médecin, il n'est pas là pour te juger.
Oui Brosug, je comprends très bien ce raisonnement pour en être moi-même affecté, et je crois pouvoir dire que c'était le cas de tout le monde ici avant d'avoir pris conscience de son problème, avant d'accepter d'en parler, de se livrer sans jugement.
Il ne s'agit pas seulement d'un raisonnement, c'est la résultante d'un paradigme inefficace.
J'ai découvert et acquis la conviction lors de mes recherches et lectures que cette honte est toxique, elle fait que te maintenir dans un cercle vicieux.
Comprend bien qu'il ne s'agit pas de se décomplexer dans ses vices, mais d'accepter et accueillir ses faiblesses.

D'ailleurs regarde, je vais te montrer, je pensais ouvrir un autre sujet ou l'intégrer dans mon journal mais je vais le faire ici.

Tout à l'heure la découverte du titre anodin d'un article du Nouvel Obs dans le fil d'actualité Google m'a interpellé et a fini de me gifler de ce que j'ai découvert sur moi dans ce que je suis en train de lire.

"Trouver un job, simple comme un plan cul ?"

Ce titre m'a interpellé à deux titres; le premier est que le postulat sur lequel il s'appuie valide la notion de plan cul comme un acte banal dans notre société.
Je suppose que ça doit être vrai pour la plupart des gens d'autant plus que ça corrobore les confidences de plusieurs personnes de mon entourage, ainsi que ce que je peux lire dans certains témoignages de dépendants.

Ensuite j'ai réalisé que je ne sais même pas ce qu'est un plan cul, je ne sais même pas comment on fait, c'est véritablement un concept qui attise ma curiosité.
J'ai réalisé que je ne suis pas celui que je prétend être lorsque je défend certains concepts déplacés de virilité.

En réalité, je ne suis pas un chasseur comme j'aime le laisser sous-entendre, je manque en réalité de confiance en moi, je suis persuadé que je ne peux pas leur plaire, je doute de ma virilité et de ma capacité à satisfaire une femme.

Je donne juste le change, c'est juste une facette pour donner une image de mec.

Je n'ai pourtant pas un physique ingrat, pas vraiment une gueule d'amour mais des atouts physiques que plusieurs femmes m'ont avoué, l'une d'elle m'a même un jour avoué avoir fantasmé sur moi.

Il m'est même arrivé de me faire sauter dessus lors de rendez-vous obtenu sur site de rencontre et paradoxalement je me dis que c'était un coup de bol.

Je ne suis pas un sain, par contre je suis une mauviette, un branleur, je me réfugie dans la masturbation, je ne chasse pas, je capture des personnalités problématiques avec lesquelles je me sens en confiance, elle a problème tant mieux, ça m'évitera de devoir dévoiler le mien.

J'ai réalisé que j'en suis au point que quand bien-même une petite nana désirable vient me brancher et ne laisse aucun doute par son attitude sur là où elle veut en venir, je n'y crois pas, je panique, je fuis.

La conclusion, après t'avoir dévoilé ça est que je suis toujours en vie, peu importe ce que toi ou quelqu'un d'autre qui me lit peut bien en penser Wink

Ekeiloh

Bravo pour ta décision de faire un break, et surtout, SURTOUT, c'est super que ta compagne te soutienne. Il n'y a aucune honte à avoir, au contraire, puisque tu admets avoir un problème, puisque tu admets que tu as besoin d'une pause. Bon courage et n'oublie pas, tu n'es pas seul
Merci pour vos réactions.

Hier j'ai vu 2 médecins, le 1er m'a accordé 5 petites minutes sans que je puisse entrer dans les détails et je suis sorti comme je suis venu, autant désemparé.

J'étais totalement perdu, la matinée fût difficile et ce stress m'a presque encouragé à replonger. J'ai tenu bon, même si qui plus est j'ai reçu ce même jour un mail d'une fille que je connais et qui sait que je suis en couple afin de nous voir. Je connais ses intentions et le but de cette proposition de rencontre. Mais j'ai effacé ce mail sans y répondre.

J'ai vu un second médecin l'après midi, nous avons longuement échangé et cela m'a fait du bien, il a été très humain. Il m'a proposé un mois d'arrêt pour me reposer et faire le point sur ma vie professionnelle, j'ai accepté 15 jours car je me connais et j'ai besoin d'être actif.

Aujourd'hui ça va mieux, je suis plus serein et j'ai bien dormi, je suis également assez fier d'avoir su renoncer à cet appel aux sites x et à la proposition de cette fille même si ça peut n'être que pas grand chose pour certains d'entre vous qui en sont à des jours et des jours de sevrage, alors que je n'en suis qu'à une petite semaine.
Bonjour Brosug,

Ca fait plaisir d'apprendre que tu as pu avancer.
Ne cherches pas trop à comparer les efforts de sevrage et détrompes-toi, quelques jours c'est déjà beaucoup.

Bravo et aies confiance en toi, tu peux, tu vas y arriver, tu n'es plus seul.
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