Dépendance sexuelle

Je ne suis pas convaincu, mais bon ce sont des chercheurs qui le disent


http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Q...addictions


"Explication :  l’addiction à l’alcool, au chocolat, au tabac ou encore à la cocaïne repose sur le principe que les épisodes d’envie représentent un cycle. L’individu en prend conscience en créant des images mentales de ce désir, ce qui engendre le manque. Plus la sensation de manque est vivace, plus les images le sont. Tétris vient interférer avec ces crises en stimulant le cerveau vers une autre source visuelle.

Jouer à ce jeu pour ne pas succomber à ses plus sombres tentations semble être une bonne alternative…à condition de ne pas devenir accro !
"

Non, c'est un pis-aller.

Un autre article sur le portail de Yahoo, proposait de jouer au bandit manchot.

Le problème avec ce genre de théorie, c'est que c'est juste un dèplace problème, pour une courte période, pourquoi pas, mais comme méthode définitive, "reconnue par la science", faut pas se moquer du monde.

Cette solution conforte dans l'isolement, conforte dans l'idée que nous sommes réductible à la consommation de produit fabriqués spécialement pour notre plaisir.

Je trouve que le tétris à la rigueur est un challenge, une compétence à améliorer, une dextérité, mais le bandit manchot, c'est la passivité face au hasard.

Le sevrage passe par la reconquête de soi, de sa bonne image, qui est un préalable à la santé psychique. En quoi ces jeux font-ils place à cela.

Merci Vertigo de ton lien, pour moi il est le signe que l'addiction est officiellement perçue comme un problème, c'est tout de même une partie du chemin.

(17-08-2015 15:23)Burrhus a écrit : [ -> ]mais le bandit manchot, c'est la passivité face au hasard.

Tout à fait Burrhus, tout comme l'addiction aux jeux de hasard semble être une forme inconsciente de refus de prise en charge de sa destinée.

(17-08-2015 15:23)Burrhus a écrit : [ -> ]Le sevrage passe par la reconquête de soi, de sa bonne image, qui est un préalable à la santé psychique.

Encore d'accord, me concernant je suis convaincu que le sevrage ne permet que de travailler sur une conséquence, il est nécessaire d'identifier et travailler sur la ou les causes bien plus profondes.
L'ouvrage que je suis en train de lire est assez édifiant sur le sujet, je me prend des claques sur ce que je suis vraiment mais ça me permet d'avancer, beaucoup de choses me concernant s'éclairent.

Je pense qu'il est important de rappeler et expliquer aux dépendants que le sevrage en lui-même n'est pas une solution, qu'il est une première étape mais qu'il ne résoudra pas le problème à lui seul.

Les résultats de l'étude me surprennent. Je viens de prendre un peu de temps pour regarder l'article. Il est publié dans une revue (Addictive Behaviors) qui a une assez bonne notoriété dans son domaine. L'expérimentation est simple, les personnes ont reçu un ipod et pendant une semaine de 9am à 10pm 7 fois dans la journée ils doivent répondre à un questionnaire sur leur pulsion (craving) et pour ceux qui jouent à Tétris il doivent répondre au questionnaire, jouer 3 minutes et de nouveau le questionnaire.
Par contre plusieurs points me surprennent et m'interroge sur la validité des résultats (du moins leur extrapolation comme peuvent le faire les journalistes)
(1) La taille de la cohorte est faible

Citation :31 étudiants âgés entre 18 et 27 ans ont accepté de se prêter à l'expérience. Les chercheurs ont ensuite identifié leurs « plusions addictives » : junk food, alcool, drogues, sexe, café.

On divise par deux pour avoir un groupe temoin et un groupe 'Tetris', nous ne sommes plus qu'à 16 ctrle et 15 tétris.
(2) Le temps de l'étude: 1 semaine.
(3) Je ne suis pas assez spécialiste pour évaluer la validité statistique. Mais peu d'individus et en fait la puissance du test stat se fait sur le nombre de répétitions considérées indépendantes.

Voici la conclusion en anglais:
"Playing Tetris decreased craving strength for drugs (alcohol, nicotine, caffeine), food and drink, and activities (sex, exercise, gaming), with a mean reduction of 13.9 percentage points, effect size f² = 0.11. This effect was consistent across the week. This is the first demonstration that visual cognitive interference can be used in the field to reduce cravings for substances and activities other than eating".
--> Sur 15 personnes, ils ont réussi à avoir toutes ces dépendances... Exceptionnel !

Et le plus important est que si l'on regarde si cela a eu un effet sur le passage à l'acte et bien non, que ce soit ceux qui jouent (ou pas), il y a la même consommation ('Playing Tetris did not significantly reduce the tendency to indulge cravings.').

Au final, peut-être pas si efficace que cela...

Détourner l'attention ne permet pas de sortir de la dépendance.

Fabrice a écrit :--> Sur 15 personnes, ils ont réussi à avoir toutes ces dépendances... Exceptionnel !

Sans vouloir être méchant avec nos amis des sciences de la santé (en fait si, un peu, mais bon), le jour où ils comprendront qu'il faut plus que trois personnes pour faire une étude statistique, on aura fait un grand pas en avant pour la science.

(Et une partie de ces gens diront que les sciences sociales ne sont pas une science, mais au moins quand ils font des études statistiques, ils ont des populations raisonnables. Ou alors ils font du qualitatif, mais ils n'essaient pas de se monter le chou comme ils passent leur temps à le faire en sciences de la santé.)

Dans les faits, c'est plus une revue de sociologie, et les auteurs appartiennent plus aux sciences humaines et sociales qu'au sciences de la santé. 
L'échantillonnage et les analyses stats ne sont pas non plus évidente pour les SHS (je suis bien placé pour le savoir). Mais je suis d'accord avec ta remarque sur la taille des échantillons parfois assez faible en science bio et sur les conclusions abusives que l'on peut en tirer. J'ai ainsi publié des données sur un échantillon assez faible (50) que je n'ai jamais plus redémontré sur un échantillon plus important (600), cela relativise pas mal la portée de telles annonces...

L'avis d'un professeur de psychiatrie: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2015/08/20/24028-partie-tetris-pour-se-liberer-dune-pulsion