Dépendance sexuelle

Bonjour à toutes et à tous,

Je viens d'arrivé sur le site et pour ma part, je suis fétichiste des doudounes (manteaux en nylon, polyester) enfin tout ce qui peut être doux, brillant et qui fait un certain bruit lorsqu'on le touche. La sensation de cette douceur sur ma peau lorsque j'en porte une me donne un état d'excitation inimaginable, sauf pour vous toutes et tous, vous savez ce que c'est.

J'ai cela, j'appelle cela "une tare" depuis que je suis tout petit, j'ai aujourd'hui 41 ans et je traîne cela depuis au moins 35 ans, que je m'en souvienne. Rien que la vue d'une femme portant une doudoune ferait que je serais prêt à la suivre, la draguer et quelque soit son attrait physique pour moi, lui faire des avances et ensuite, ce serait d'avoir un rapport sexuel avec elle alors qu'elle porte sa doudoune ou même que je la porte moi, ou encore que je me cache dans les toilettes pour me masturber dans dans la doudoune. Le fait que mes fluides corporels soient dans un manteau qui sera porté par une femme m'excite. J'en arrive même au point de me dire que si quelqu'un d'autre faisait la même chose sur une de mes doudounes, cela ne me dérangerait pas de la porter ensuite. Je dis cela car cela me permet de justifier que ce que je veux, ou vis soit politiquement correct, alors que je sais bien que je ne le suis pas le moins du monde.

Depuis un peu plus de 2 ans, j'ai tout raconté à ma nouvelle compagne qui a essayé de me comprendre, de jouer avec moi et mes doudounes. Je lui en ai acheté plein, elle était réticente au début et ensuite elle à accepté pour moi. Elle a tout fait pour moi et moi, je me suis laissé descendre aux enfers entre site de fétichistes porno, de sodomie (car aussi j'aime ça, me faire sodomiser en portant une doudoune et me faire insulter pendant l'acte), et masturbation sur les doudounes, je suis en train de la faire disjoncter la pauvre.

J'ai souvent pris plein de risques pour être capable de me masturber sur les doudounes des amies, ex-copines, connaissances de ma mère, doudounes de ma mère, de certaines autres personnes en m'introduisant dans leur domicile en cachette. Vous voyez, cela va très loin, trop loin. Et lorsque je commence une crise, je ne me contrôle plus, je peux me masturber jusqu'à 3 ou 4 fois par jour, alors ensuite vous imaginez quand ma conjointe veux faire l'amour, je n'ai plus de libido, et elle se sent inférieure aux doudounes (qu'elle ne veut plus voir en peinture). Et moi je n'ai jamais été capable de me masturber uniquement avec mes mains, j'ai toujours eu besoin d'une doudoune car je les ai trouvées tout de suite douces et protectrices.

J'ai été victime d'abus sexuels étant petit de la part d'un ami de mon père, peut-être pour cela ! Et j'ai manqué à mon grand détriment d'affection de la part de mes parents, surtout de ma mère, peut-être aussi pour cela que les doudounes de ma mère furent les premières avec lesquelles j'ai dormi puis masturbé.

J'ai déjà essayé d'arrêté et après quelques jours de sevrage je me dis que finalement à part cela, je suis un être merveilleux. Dans mon emploi, tout le monde me dit que je suis un ange, que j'aime le monde, les gens et moi je n'arrête pas de leur dire que malheureusement non je ne le suis pas, et qu'ils ne me connaissent pas. Mais comment ne pas avoir honte de ce que je fais subir à ma conjointe, qui n'en peut plus.

Un moment j'ai même cru être homosexuel car j'aime me faire prendre et cela a été une raison de rupture avec ma conjointe il y a environ 5 mois, qui a maintenant aussi un appartement loué en dehors de notre maison. Mais elle le vit trop mal cette séparation, même si nous sommes tout le temps ensemble. Elle se sent obligé de surveiller tous mes faits et gestes pour ne pas que je me masturbe avec les doudounes. Ce que je fais quand même car je continue de me cacher et cela devient du n'importe quoi.

Je me suis inscris il y a un mois et vous voyez je n'ai pas envoyé de message de présentation car je suis retombé dans l'excès encore une fois. Je vous dis cela et encore ce matin, j'ai dû me masturber en 5 minutes tellement je n'en pouvait plus comme si ma vie dépendait uniquement de cet acte.

Après l'avoir nié, j'ai besoin grand d'aide mais je ne crois pas vraiment en l'aide d'un sexologue, alors j'ai contacté DASA un groupe de dépendants affectifs et sexuels à Montréal car je suis de Québec, et voir si je peux être suivi et aidé par des personnes qui auront vécu les mêmes problèmes que moi.

Je suis désolé que mon message soit si long, mais si vous vous êtes rendu jusqu'au bout, je vous remercie pour votre lecture et vous souhaite à vous aussi un bon sevrage et de bonnes rencontres amicales.

Ne t'excuse pas pour la longueur de ton message, tu as des choses a dire et c'est important que tu puisses avoir un espace ou tu pourras déposer tes pensées, tes avancées, et ce qui ne va pas également.

En effet je ne suis pas sure que, pour l'instant, un sexologue puisse t'aider. Par contre tu parles d'abus, de manque d'affection, tu as clairement quelque chose a regler avec toi-même, ce qui est d'ailleurs le cas de tous ici. Je te propose donc de réflechir à la possibilité de voir un psy, car si tu ne regles pas ces choses la, tu ne seras pas en mesure de regler ta dépendance.
D'ailleurs, DASA n'est pas fait pour que tu sois "suivi" d'après moi. Il ne s'agit pas de professionnels, juste d'un espace pour échanger avec un cadre qu'il nous manque parfois pour avancer parce que nous n'avons pas su nous construire. Donc DASA nous donne une sorte de plan. Mais pour etre suivi, je pense qu'il est essentiel d'avoir également en face de soi quelqu'un qui puisse répondre à nos interrogations, voir nos progrès, nos retours en arrière, et surtout qui sache comment fonctionne l'inconscient et les traumas vécus dans l'enfance.

En tout cas tu es en voie de rétablissement, les démarches que tu fais en ce moment le prouvent. Cependant, peut-être serait-il plus sage de donner un peu moins de détails concernant les actes en eux-même, en te lisant j'ai eu l'impression que rien que le fait d'en parler, de l'écrire, faisait deja monter l'excitation, et ce n'est pas bon, ça crée des pulsions. De plus, tes propos pourrait également créer des pulsions voire des rechutes chez d'autres personnes qui liraient ton message. Je te suggère donc d'apprendre à canaliser ça, principalement pour toi, pour que tu puisses t'autoriser à ne plus voir ces envies comme quelque chose que tu dois développer, qui te fait plaisir, mais quelque chose sans lequel tu vivrais mieux et plus en confiance avec toi-même, ta compagne, ton entourage.

Bon courage en tout cas, n'hésite pas à ouvrir un carnet de sevrage, ou journal de bord, pour nous parler de ton quotidien: tes avancées, tes rechutes, tes espoirs, et sur lequel nous pourrons te donner des conseils (que tu prendras ou pas, nous donnons des pistes, c'est à toi d'en faire quelque chose ou de les laisser de côté).

Bienvenue donc, et bon rétablissement !

merci Ekeiloh pour ta réponse,

tu sais j'ai déjà été voir un psy en France il y a quelques années et après 5 séances j'ai vu que cela ne menait à rien, je n'ai peut-être pas vu la bonne non plus, mais je n'en garde aucunement un bon souvenir.

Désolé pour mon langage cru, je voulais juste témoigner de la lassitude dans laquelle je suis et l'envie de m'en sortir. Je ne me sens pas du tout excité en disant cela. Il est vrai que certaines sensations remontent mais si je suis ici aujourd'hui c'est bien pour essayer de canaliser tout cela car je sais que la dépendance affective ou sexuelle est un comportement qui découle d'un passé et d'un vécu que l'on doit s'efforcer de régler avant de recommencer quelques chose de nouveau qui aura bien meilleur goût que notre vie actuelle.

Merci beaucoup pour tes mots, ils me réconfortent. Bonne soirée et bonne nuit à toi.

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SVP comment ouvrir un carnet de sevrage et un journal de bord ? merci pour votre aide

Carnet de sevrage et journal de bord sont en fait la même chose, c'est simplement que quelqu'un qui n'est pas en sevrage préférera le journal de bord. Pour cela tu ouvres simplement un nouveau sujet dans "témoignages de dépendants"

Concernant les "psy", en effet tu n'étais peut-être pas tombé sur le bon. Il m'a fallu 13 ans, et surtout d'entamer mon rétablissement pour trouver quelqu'un qui m'aide à avancer.

Bonjour et bienvenu sur le forum,

ton témoignage est très touchant et résonne assez en moi. Ta venue ici montre que tu as conscience que quelque chose ne tourne pas rond. N'hésite pas à venir parler sur le forum si cela te permet de libérer la parole et de te sentir mieux. Contrairement à Ekeiloh, je pense que la parole (ici l'écriture) peut être libératrice et éviter la rechute. Je suis preneur de l'avis des autres. Peut-être dans ce cas, écrire en MP à une personne qui le souhaite.

Je pense qu'il est important que tu sois accompagné dans ton rétablissement. Dans ton témoignage, tu parles de souffrance et de traumatisme dans ton enfance que tu ne peux difficilement gérer seul. La psychothérapie est une longue marche (dans mon cas, depuis plus de 3 ans 2 fois par mois). Pendant longtemps je n'en ai pas vu l'intérêt. Je me demandais même pourquoi j'y allais. Puis de fil en aiguille, des faits remontent, des mécanismes de défense (de survie parfois) apparaissent. Au départ je parlais de ma dépendance et aujourd'hui elle est au second plan. A toi de voir, et de te reposer la question.

Ton questionnement sur l'homosexualité rejoint aussi le mien. J'ai surtout découvert que dans la soumission (finalement n'est-ce pas plus cela que tu recherches ?) il y avait une volonté d'anéantissement, de destruction de ma personne. Ces relations sexuelles avec des hommes me ramènent à un statut d'objet, avec une demande toujours plus importante et toujours plus destructrice.

Il faut rompre le cycle. Le sevrage est une bonne chose, mais il doit être accompagné par un travail sur les conséquences qui ont mené à ces comportements, qui ne sont qu'une cause.

A toi de voir, j'espère que mes propos ne te brusqueront pas. Ce n'est qu'un avis reposant sur mon expérience.

Bon courage à toi et n'hésite pas à venir ici pour parler de ta dépendance.

Fabrice

Oula Fabrice, je crois qu'on s'est très mal compris, je suis l'une des premières à dire que la parole, notamment l'écriture, est libératrice (moi qui propose de l'art-thérapie, ce serait un comble...). Je pense par contre qu'il a des règles pour éviter de faire rechuter ceux qui ne sont pas complètement sortis de la dépendance, et ne ps être trop précis sur des actes sexuels en est une.

merci les amis de vous pencher sur mon cas, c'est réellement très apprécié de ma part. Vous êtes tous les deux de charmantes personnes qui avez également des soucis à régler, alors c'est tellement adorable de votre part d'essayer en plus de porter assistance à autrui. C'est ce que je fais au quotidien, j'ai un emploi dans lequel je porte aide et soins aux autres. Il est temps pour moi de recevoir et surtout d'accepter l'aide dont j'ai franchement besoin. J'ai le droit d'avoir une grosse faiblesse en moi et le droit d'être fragile. J'ai toujours été celui sur qui l'on devait s'appuyer pour se sortir de problèmes ou encore pour faire face à une situation donnée. Toujours celui qui doit être logique et comprendre l'autre. Je me croyais infatigable, inusable, trop fort, au dessus des autres et capable de soutenir tout un chacun, car j'avais été fait pour cela !
Je sais qu'aujourd'hui, je me retrouve bien à terre mais prêt à repartir pour ne pas perdre le peu qu'il me reste avec ma conjointe, de ravoir sa confiance en moi et en mes sentiments pour elle, de lui plaire à nouveau car elle n'a plus aucun désir sexuel pour moi, se sentant pour sa part réduite à une sorte d'objet que même un manteau dépasse en attirance, quelle plaie que je peux être.
Mais aujourd'hui je vais prendre un nouveau départ vers une vie meilleure, aller chercher toute l'aide que je trouverai et je vous apprécie toutes et tous qui êtes là pour moi et avec moi, au même titre que je serai là pour vous si je peux vous être utile.

Je vous souhaite la plus merveilleuse des journées et à très vite, au revoir xxx

Tu es dans une démarche intéressante, d'ouverture et de compréhension sur toi-même. Tu vas y arriver ! Et maintenant tu sais qu'on est là.
Prendre un nouveau départ vers une vie meilleure, c'est ce vers quoi en tend tous. Et c'est possible ! Mais ça peut prendre un peu de temps. Le fait que tu acceptes de l'aide le réduira surement

@Ekeiloh, je pense que parfois il peut être nécessaire d'aller assez loin dans la libération de la parole. Mais tu as raison, cela ne doit pas être sur le forum. J'ai du mal régulièrement à mettre les limites.

@Chevaliersdestempsmodernes: il est temps que tu prennes soin de toi, que tu fasses des choses pour toi et pas pour les autres. Vraiment pour toi, ce n'est pas être égoïste, mais juste penser à soi. C'est hôpital qui parle à la charité. Ce n'est pas une question triviale. Mais trouver une activité qui vraiment nous nourrit personnellement fait un bien énorme.

@Fabrice ah oui ça je suis tout à fait d'accord, j'en ai eu l'expérience. En effet mon propos se rapportait au forum.

Et oui, penser à soi c'est se rapprocher de l'accord et l'harmonie avec soi-même, de la sérénité intérieure même, ça prend du temps mais c'et essentiel !