Dépendance sexuelle

Version complète : C'est le bordel dans ma tête
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Bonsoir,

Je suis impressionné par votre capacité à évoquer aussi clairement vos problèmes, vos témoignages me parlent beaucoup et je m'y retrouve souvent.
Ca me donne envie d'écrire et de livrer mon propre témoignage, mais c'est tellement confus dans ma tête que je ne sais pas par où commencer, des flashs, des souvenirs qui refont surface, des moments de ma vie que je revisite ...

Je suis tombé là-dessus pendant mes recherches et ça me parle: http://syndromeduchictype.com/
Salut Vertigo et bienvenue,

oui, ce livre m'a beaucoup aidé. Il m'a révélé une partie de moi-même. Les "chics types" ont une certaine fragilité, ils sombrent facilement dans la dépendance. Bonne lecture! Courage, on est tous dans la même galère, mais on fait front à l'adversité.

Ekeiloh

Salut Vertigo,

Tu ne sais pas par où commencer, et pourtant tu as ces flashs, ces souvenirs. Ecris-les tels qu'ils te viennent, et si tu ne te sens pas de nous les livrer, écris-les pour toi, déjà pour que ça sorte, puis donne-nous juste des impressions générales, du genre "j'ai souvent donné plus que je ne le pouvais et aujourd'hui ça m'handicape parce que..."

Au fur et à mesure tu te sentiras plus à l'aise. Ne cherche pas à faire quelque chose de construit et bien monté, si nous sommes ici c'est justement parce que la dépendance a déconstruit notre vie, ou nous a empêché de la construire. Sens-toi libre d'écrire ce que tu veux, même si c'est timide, décousu, même si tu te sens perdu. Il faut d'abord repérer où nous sommes sur la carte pour trouver une meilleure route.

Mais n'oublie jamais que nous nous rétablissons ensemble. La dépendance est sournoise et a pris tout contrôle, tu ne peux pas t'en sortir seul. Va à ton rythme, mais reste avec nous, nous sommes là pour te soutenir !
C'est vrai que je m'y retrouve moi aussi pas mal dans la description du chic type...
Rhaa saleté de rafraîchissement de page automatique, ça m'a tout effacé :/

Bon je recommence grrr

Merci Alessandro, j'ai commandé le bouquin et je pense que je vais en prendre pour mon grade, avec le recul je pense avoir identifié cette dualité en moi du chic type qui donne le change pour survivre socialement et quelque-chose d'instinctif et sauvage qui se débat.
Je réalise que j'ai passé ma vie à me cacher, à fuir ce que je suis par peur de moi-même, d'être mauvais.

Il est temps de devenir moi-même et de ne plus vivre abusivement dans le regard et la validation des autres.

Merci Ekeiloh pour tes conseils, j'ai effectivement cette force de toujours essayer de me débrouiller seul et cette faiblesse de toujours y recourir de manière quasi exclusive.
Ce n'est pas évident pour moi mais je réalise au travers de vos témoignages l'ampleur du problème auquel je fais face et le fait que je ne m'en sortirai probablement pas seul.
Pas évident non plus de découvrir et se prendre en pleine poire un problème que l'on traîne depuis des décennie et la nécessité de se mettre à poil pour s'en sortir.
Saloperie d'armure dans laquelle on a passé sa vie à tout enfouir et qui finit par suinter la misère existentielle.

Thorin, je subodore que je vais probablement y découvrir le mal du mâle de notre siècle...

L'enfance:

Issu d'un milieu modeste et aîné d'une fratrie de 3, un père alcoolique, tyranique et violent, une mère aimante mais soumise et peu affectueuse, j'ai eu une enfance qui ne me laisse pas de souvenir traumatisant, j'en garde même des souvenirs heureux, ça fait presque cliché mais je réalise qu'elle a probablement contribué ou du moins favorisé certains problèmes.

Mon père dépensait tout son salaire dans les bars, laissant ma mère sans le sou qui s’efforçait de nous élever comme elle pouvait entre les tabassées régulières lorsqu'il rentrait ivre.

Mon premier contact avec le porno a été je crois vers l'âge de 8 ou 9 ans, mon père m'avait emmené avec lui au PMU et à cette époque ce genre de bouquin était là sur une étagère près du comptoir.

Je me souviens que ce que j'y avais découvert avait surtout attisé ma curiosité sans pour autant m’exciter.

J'ai le souvenir, plus tard dans l'adolescence d'être tombé sur les revues que  mon père cachait à peine dans sa chambre ou qui dépassaient en haut du buffet dans le salon.

Je me souviens que j'avais fini dans l'adolescence par y trouver un support d'excitation lors de mes séances de masturbation.

L'adolescence:

Une période difficile et tumultueuse, si dans l'enfance je m’intéressais peu aux filles, au collège j'ai commencé à ressentir une certaine excitation à la vue de leurs formes.

Je continuais malgré tout a être plus intéressé par les activités de "garçon", le foot, l'exploration des quartiers, la mécanique et les mobylettes, d'autant plus que le vilain canard fils d'alcoolique et un peu turbulent que j'étais faisait l'objet de leur moquerie, mépris et parfois méchanceté, ce qui ne m'engageait pas vraiment à aller vers elles.

Je trouvais même les rares qui se montraient sympa avec moi agaçantes et inintéressantes dans mon monde de garçon, au mieux elles faisaient l'objet de ma curiosité.

Je pense que c'est dans cette période que je me suis réfugié dans la masturbation pendant que mes minets de congénères flirtaient et s’enorgueillissaient de leurs conquêtes qui me donnait l'impression d'en faire beaucoup pour pas grand chose.
Sortie de l'adolescence:

Alors que mes congénères s'enlisaient dans le flirt, le mauvais garçon que j'étais devenu passait directement à la case sexe.
Franc du collier et aventureux, je me souviens que j'attirais les filles réservées qui souhaitaient perdre leur pucelage avec moi.

J'étais encore puceau également (sauf de la main droite que je maniais avec dextérité) et je me souviens de l'effet des premiers amours sur les filles qui du jour au lendemain changeaient radicalement, faisaient tout pour me plaire, mini-jupe, maquillage et que je finissais par faire pleurer en prenant mes jambes à mon coup dès qu'elles se montraient un peu trop envahissantes.

Alors que le sexe était à portée de main je continuais de l'utiliser pour me masturber, je n'arrive pas encore à cerner pourquoi j'ai déconné, c'était pourtant devenu si simple avec les filles, je leur faisais tourner la tête, je me souviens de ces moments d'émois lorsqu'elles m'entraînaient par la main derrière un mur pour m'embrasser, que je découvrais l'odeur de leurs cheveux, le goût de leurs lèvres leurs formes sur lesquelles mes mains glissaient.

Je les rendais dingues et elles me rendaient dingue, je ne comprends pas ce que j'ai foutu.

Ekeiloh

Bonsoir Vertigo,

Merci pour ces quelques éléments qui nous permettrons de mieux t'aider, en fonction de notre propre expérience dans la dépendance et de notre "savoir" accumulé au fil de nos recherches.

Je te propose d'éviter d'être trop explicite quant aux images vues dans les magasines notamment, car certains d'entre nous sommes fragiles, et une simple description peut réveiller des pulsions incontrôlables. Mais c'est important et intéressant que tu puisses nous dire d'où te vient, d'après toi, cette dépendance, car nous ne pourrons pas fouiller à ta place dans ton passé. Même si tu ne gardes pas de souvenirs traumatisants de ton enfance, il n'empêche que tu as en tête une ambiance pas franchement idéale pour grandir.

N'hésite pas à lâcher ici tout ce qui te vient en tête, écrire pour quelqu'un d'autre que soi-même permet de chercher les bons mots, la phrase la plus juste pour décrire ce que l'on ressent, et c'est important pour avancer de savoir où en est, le plus précisément possible.

Bon courage pour ton rétablissement, on se rétablit ENSEMBLE !
L'armée et mon entrée dans l'âge adulte:

Je déconnais pas mal et les gendarmes venaient régulièrement me chercher au petit matin, turbulent mais pas trop bagarreur, je faisais souvent des conneries sans grande gravité.

Ma mère avait fini par divorcer de mon père après que je lui foutu sur la gueule, je me souviens d'un moment violent et dévastateur pour moi.

Elle se retrouvait seule avec mes deux frères, sans boulot et l'assistance sociale qui menaçait de lui prendre le dernier.

Je décidais qu'il était temps pour moi de rentrer dans le droit chemin et de ne pas être un poids pour ma mère, j'ai opté pour l'armée, service long en semi-disciplinaire, ça m'a pas mal remis les idées en place.

J'avais connu la mère de mes enfants avant de partir, une casse-noisette de première et de surcroît coincée, sexualité insatisfaisante pendant de nombreuses années, mais fidèle je continuais de me réfugier dans la masturbation (et les jeux vidéo) tout en essayant de la débrider.

Ça a duré 13 ans et il en est né deux enfants.

Possessive et me voyant des maîtresses partout j'ai fini par péter un câble et fini chez le psy vers 34 ans, divorce.

Désolé Ekeiloh, il y a des flashs précis comme ça qui me reviennent, je ferai attention à l'avenir.

C'est parti pour 3 jours, zut le compteur me file déjà 1 jour effectué

Ekeiloh

ça y est, le compteur te dit que tu as fait trois jours ! Es-tu toujours avec nous?
Bonjour Ekeiloh,

Oui toujours là, avant-hier soir je suis rentré tard et hier soir je me suis endormi devant la télé Smile
Pour l'instant ça va, je me sens bien, je redoute juste l'arrivée du week-end quand je suis seul chez moi et sans rien à faire.

J'ai pas mal réfléchi à tout ça et j'avance, j'y reviendrai plus tard.
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