Dépendance sexuelle

Version complète : Témoignage et début de sevrage de Serenus
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Je confirme ce que dit Hippocus. Depuis 5 mois, je redécouvre le plaisir avec ma compagne, et surtout je redécouvre que le sexe n'est pas essentiel. J'essaierai de développer un jour que j'aurai plus le temps. Mais mon regard sur ma compagne change, j'aime être contre elle, seulement caresser, effleurer son corps, sans nécessairement un besoin de pénétration. J'analyse cela comme le besoin d'avoir une phase sans sexe pendant quelques temps pour reconditionner ma sexualité. Ma compagne est peu demandeuse, et j'ai l'impression d'être plus en phase avec elle, ces moments intimes redeviennent des actes d'amour et non de sexe. Si ces moments mènent à un rapport et bien c'est comme cela et sinon cela reste un moment intime privilégié.
Bon courage à toi 

Ekeiloh

Pareil chez moi. Tellement de sexe sans résultat. Un jour, pendant l'acte, je me suis demandée si je ressentais vraiment du plaisir. Si j'en avais déjà ressenti. J'ai supposé que "ça se passait comme ça". Je me suis demandée à quoi ça servait, pourquoi mon ordinateur ne devrait-il pas me suffire. J'ai laissé mon addiction me porter. Et finalement, j'ai rencontré mon nouveau compagnon alors que mon rétablissement commençait timidement. J'ai découvert des sensations, des vraies. Et des envies, pas dictées par le glauque et le malsain. J'ai compris beaucoup de choses sur moi-même. Les effets secondaires du sevrages n'étaient pas faciles non plus. Mais maintenant, c'est vraiment différent.

Par contre en effet, maintenant que tu as compris ce qu'il se passait, je rois que ça serait bien, peut-etre pas de lui dire absolument tout si tu ne te sens pas, mais en tout cas de lui expliquer que ça ne vient pas d'elle. Que tu aurais aimé être capable d'accepter et de vivre ce qu'elle t'offrait dans la sexualité, et que tu t'emploies à un jour en être capable avec quelqu'un. C'est important pour une femme de savoir qu'elle n'aurait rien pu faire de plus, même si ça peut être frustrant.

Bon courage !
Bonjour Serenus, 

Depuis peu, une évidence semble m'apparaître vis-à-vis de l'addiction sexuelle (mais aussi d'autres problèmes). 
La difficulté à changer de comportement ne réside pas seulement dans un problème de gestion des pulsions...Même si l'addiction a des causes et des conséquence biologiques, je crois qu'il y a un paramètre humain souvent oublié et qui est très agissant : les concepts. Les concepts et le conflit des concepts. 

Dit d'une autre manière, le conflit des valeurs. 

Le succès avec le sexe opposé, les nombreuses conquêtes féminines, la séduction sont des caractéristiques qui sont célébrées et martelées sans relâche comme enviables au niveau social à travers tous les médias et leur relais (nos esprits !). Cela va de pair avec un culte du corps, de la jeunesse (idolatrés) et de l'argent. Cultes qui ne peuvent que générer des angoisses, des névroses et des perversions car on s'amarre alors à des états transitoires ou aléatoires (beauté, santé et performance du corps) ou rare (richesse). 

Donc en gros : "avoir beaucoup de conquêtes féminines c'est super bien, c'est super valorisant (quelque soit ce que on en tires vraiment par ailleurs) car tout le monde en a envie." Du piège de ce concept, il est très difficile de s'extraire. Particulièrement si, comme toi, on a le succès facile avec les femmes. 

Après si on est décidé à mettre un terme à l'addiction ce n'est qu'une barrière de plus à se mettre, qu'un mirage de plus à dissiper. En s'enracinant dans une vraie relation, on peut certainement dissiper le mirage qui consiste à vouloir trouver l'essentiel dans la multiplicité plutôt que dans la profondeur d'une relation monogame honnête. Encore faut-il s'imposer des barrières immuables dès le début de la relation (monogamie- pas d'infidélité). Ces barrières pour être solides doivent se référer à des valeurs qu'on accepte et renforce au quotidien par des actions concrètes. 

D'un côté te sentir valorisé par tes conquêtes et excité par la diversité des plaisirs du sexe avec différents partenaires. D'un autre côté, la maturité et la profondeur d'une relation monogame  (donc frustrante par moment) et honnête (donc unificatrice aussi bien avec ta compagne qu'avec toi-même). Ces deux vécus sont exclusifs l'un de l'autre. 

Et en amont sont en conflit ces deux concepts de vécu. 
Si ce que je te dis te correspond, il te faudra déterminer lequel de ces concepts, lequel de ces vécus tu veux choisir, et les raisons précises de choix. Ensuite, viendra la lutte avec les automatismes du mental et la lente réparation des altérations au niveau biologique (neurotransmetteurs)

Mais je ne te connais qu'à travers quelques lignes lues derrière un écran d'ordinateur. Peut-être ce que je dis ne te concerne-t-il pas. A toi de déterminer la pertinence des propos que tu lis ici

Bon courage. 
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